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Voici l'Agnus Letter de février !

Voici la feuille d'information paroissiale pour février.

Pour ce mois de février, notre curé nous propose une description des travaux en cours à la rotonde de la cathédrale.
Bonne lecture !

Les travaux à la cathédrale… c'est parti !

Après plusieurs années d'études et de planification, les travaux viennent de commencer pour rendre leur beauté à la rotonde et à la sacristie de Saint-Bénigne. Prévus pour durer plusieurs années (sans doute quatre ans), ils sont intégralement financés par l'Etat, sauf les frais liés à un nouveau lieu de sépulture pour les archevêques de Dijon.

A la suite de M. Eric Pallot, c'est M. Martin Bacot, architecte en chef des Monuments historiques, qui est maître d'oeuvre, en étroite collaboration avec Mme Séverine Wodli, architecte des bâtiments de France, conservatrice du monument. Qu'il me soit permis de les remercier l'un et l'autre, non seulement pour le temps consacré à Saint-Bénigne, mais aussi pour leur souci de concilier au mieux ces travaux complexes avec la vie ordinaire de la cathédrale. Pour comprendre l'ensemble des travaux, n'hésitons pas à lire attentivement le panneau d'information qui vient d'être apposé sur la palissade jouxtant l'entrée de la sacristie rue Michelet.

Quelques rappels.

Construite au XIe siècle, la rotonde est un monument circulaire qui prolongeait l'église abbatiale située à l'emplacement de l'actuelle église gothique. Ses deux étages supérieurs ont été démolis en 1792 et leurs décombres remplissaient l'étage inférieur, qu'on désigne actuellement sous le nom impropre de "crypte". Cette "crypte" sera progressivement dégagée à partir de 1844 et restaurée à partir de 1858. La situation enterrée de l’édifice a dès le départ posé de gros problèmes d'infiltration des eaux pluviales.  La rotonde a été chapeautée par deux coffrages successifs, sans succès; l'humidité envahit progressivement l'édifice. De plus, les murs intérieurs ont été rejointoyés avec du mortier cimenté. Quant aux murs extérieurs de la sacristie, construits avec des pierres de Dijon fragiles, ils se sont dégradés très fortement, au point que le très riche décor sculpté des parties supérieures (pilastres, balustrades ajourées, chimères) a été déposé dans les années 1940.

Les travaux qui commencent.

La première action vise à protéger l’ensemble vis-à-vis des infiltrations, avec la constitution d’une structure bâchée formant parapluie sur toute la surface de la cour de l’ENSA, permettant d’enlever les étanchéités posées sur les voûtes.

Dès lors, on pourra retirer les mortiers cimentés déposés sur les joints, pour laisser à nouveau respirer librement les mortiers à la chaux.

Vous devinez la masse de poussière que doivent affronter les artisans à l'intérieur de la rotonde puisque chaque joint cimenté est retiré au marteau burin (voir photo ci-dessous). Peut-être entendrons-nous, depuis la cathédrale,  les échos assourdis de ce gros travail : nos encouragements accompagneront alors les ouvriers de l'entreprise Jacquet.

Les deux salles qui précèdent la sacristie ont longtemps abrité le bureau du curé-archiprêtre (j'ai souvenir d'y avoir été reçu par le P. Gagey, à l'époque où j'étais séminariste à la cathédrale) et le logement du sacristain, avant d'accueillir le musée du carillon. Ces deux pièces ont été vidées (merci à M. Carcel et aux bénévoles), le musée du carillon a été mis à l'abri en attendant sa future renaissance à un autre endroit de la cathédrale. Ces deux pièces vont être réunies, ce qui permettra de redécouvrir leur beauté, et c'est par là que l'on descendra ultérieurement à la rotonde, en empruntant un nouvel escalier doublé d'un accès pour personnes à mobilité réduite. Cet escalier à vis rappellera les deux tours qui flanquaient initialement la rotonde pour permettre les nombreuses processions circulant à travers les trois étages. En attendant que soit percé ce qui deviendra l'accès principal à la rotonde, cette pièce abrite actuellement les réunion bimensuelles du chantier.

Ensuite !

A l'intérieur de la rotonde, lorsque les mortiers cimentés auront été tous retirés, sans doute autour de mai/juin 2020, les murs seront recouverts d'un "enduit sacrificiel" (mot bien approprié dans ce lieu consacré !) destiné à absorber les sels qui rongent les pierres.  Il est trop tôt pour l'affirmer, mais il n'est pas exclu que la rotonde puisse alors être à nouveau provisoirement accessible au public, pendant le délai nécessaire pour que ces malheureux enduits aillent au bout de leur sacrifice, c'est-à-dire tombent sous le poids de l'humidité et de l'acidité dégorgées.

Les choses ne se seront pas arrêtées entre-temps, puisque les toilettes actuelles, devenues plutôt indignes, seront déplacées dans le local électrique qu'il aura fallu lui-même réaménager : il sera alors nécessaire de priver quelques jours la cathédrale de son électricité, ce qui entraînera sa très brève fermeture pour raison de sécurité. Rassurez-vous, les offices seront toujours assurés, pourquoi pas dans l'église voisine de Saint-Michel dont je découvre, depuis septembre dernier, tous les charmes ?!

Nous assisterons à la renaissance de la rotonde avec, en particulier, un travail sur la lumière. On peut penser que l'unité de l'ensemble complexe formé par les trois cercles et les trois étages de l'édifice était assurée par une sorte de puits de lumière : le sommet de la rotonde était à ciel ouvert, comme c'est toujours le cas, à Rome,  au Panthéon qui a inspiré saint Guillaume de Volpiano lors de la construction. Cette "lux continua", cette "lumière continue" qui descendait depuis le centre de  la rotonde était complétée par d'autres puits de lumière que les travaux actuels remettront en service, de façon à restituer l'itinéraire spirituel de ce lieu. La conception de l'éclairage naturel et artificiel permettra de rendre plus lisible le sens originel de la construction.

La raison d'être de la rotonde est le tombeau de saint Bénigne, le "martyrium" qui fera l'objet d'une mise en valeur particulière pour qu'il puisse retrouver sa signification centrale tant dans la rotonde que dans l'église gothique.

Il y aura aussi le déplacement de la tombe de Mgr Michel Coloni, puisque l'escalier et l'ascenseur de l'entrée principale déboucheront là où se trouve actuellement cette tombe : lorsque l'on quittera la rotonde, on passera alors devant la future sépulture des archevêques de Dijon. Superbe manière de concrétiser la continuité de notre Eglise locale depuis les temps lointains de son évangélisation par Bénigne, Thyrse, Andoche, Felix, et tous les inconnus venus sans doute d'Asie mineure.

Du bas vers les hauteurs : les cloches pour terminer.

Les paroissiens de Saint-Bénigne (ceux de Saint-Michel commencent à le découvrir à leur tour !) savent que les cloches jouent un  rôle certain dans la vie et l'humeur de leur curé. En ces dernières semaines, la DRAC a apporté un soin particulier aux quatre cloches de volée, propriété de l'Etat, et je remercie M. Arnaud Alexandre qui a donné l'impulsion nécessaire à leur remise en forme. Après de longs et difficiles réglages (vous avez peut-être remarqué quelques sonneries anarchiques !) le premier bourdon semble avoir enfin retrouvé son élan naturel. Cette cloche nous devient d'autant plus chère qu'elle donne la même note qu'Emmanuel, le magnifique et très exceptionnel gros bourdon de Notre-Dame de Paris, condamné au silence pour de longues années.  Nous avons la chance, à Dijon, de pouvoir entendre résonner les sept tonnes de Marie-Alphonse.

En juin 2018, M. Hervé Gouriou, expert campanaire auprès du ministère de la Culture a rendu un rapport sur les travaux à faire dans le beffroi de la cathédrale, en particulier pour la mise aux normes de l'électricité du carillon. En juillet 2019,  la paroisse, propriétaire du carillon, a fait réaliser cette mise aux normes validée par la DRAC. A cette occasion, la programmation des sonneries a été informatisée, ce qui permet, entre autres, de varier les mélodies qui ponctuent les heures. Par exemple, à l'occasion du "Marathon Rameau" organisé, en décembre dernier, par la ville de Dijon, les ritournelles reprenaient le Tambourin et les Indes Galantes (merci à Sylvain Pluyaut pour l'enregistrement informatique). Mais ce sont surtout les temps liturgiques qui sont désormais marqués, car le carillon, tout autant qu'instrument de musique, est instrument sacré.

Au fur et à mesure de leur avancement, la lettre d'information paroissiale essaiera, malgré l'incompétence technique du curé, de rendre compte des travaux et d'en expliquer les phases successives. Il reviendra aux trois organistes titulaires d'expliquer les travaux programmés par la DRAC pour "relever" le grand-orgue, sans doute en 2021. Nous découvrirons aussi la réorganisation des tableaux que vient de superviser M. Alexandre, avec en particulier l'installation d'une toile de Philippe Quantin représentant une scène pittoresque de la vie de Saint Antonin.

Autour de la rénovation de la rotonde, c'est une extraordinaire vitalité  qui s'exprime à Saint-Bénigne de Dijon et c'est un grand plaisir d'exprimer notre reconnaissance à tous ceux qui en sont les acteurs.

Didier G.

Dans le rectangle jaune, à droite, on aperçoit, en noir, le mortier cimenté qu'il faut déposer joint par joint.

Dans le rectangle rouge, on voit apparaître le mortier à la chaux (de couleur plus claire) après retrait du mortier cimenté.

Entre les deux rectangles, on devine la profondeur  du mortier cimenté qu'il faut soigneusement retirer sans abîmer les pierres : comme on peut le constater sur la photo, celles-ci sont restées intactes, sans même une trace d'éraflure. Et plusieurs centaines de milliers de pierres attendent les ouvriers !
(photo : Joseph Mangaly).

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