Mot de Denis Lafortune, directeur scientifique de l'IUJD
Je ne reviendrai pas longuement sur le fait que les temps sont difficiles : depuis quelques semaines, nos vies sont suspendues. Désormais, on voit son voisin comme un éventuel porteur de virus. Et on se croirait en période de guerre. Voilà, qui est dit.
Cela étant, si la microbiologie et la santé publique viennent nous rappeler que nous sommes tous des passeurs, sur les plans familial, social et scientifique, il en va de même. Au plan familial, nos enfants nous regardent. Au plan social, nos concitoyens nous interpellent. Au plan scientifique, nos collègues nous tendent des perches. Comment réagir en cette situation d’adversité? Par l’anxiété ou la combativité? Par la solidarité ou le repli sur soi?
À l’IUJD, nous n’avons eu aucune difficulté à choisir. Sans minimiser l’ampleur des défis à relever, notre position est que « tout ne va pas complètement mal » et que nous avons plus que jamais un rôle important à jouer tant au plan social que scientifique. Autrement dit, s’il faut pour le moment rester confinés et bien prudents, il est tout aussi important de rester solidaires. Voilà pourquoi, une fois que chacun et chacune aura pu retrouver un équilibre, je suis sûr que l’IUJD pourra apporter sa contribution à cette sortie de crise.
En ce moment, la société a principalement besoin de la contribution des chercheurs dans les sciences de la santé. Il n’en demeure pas moins que les chercheurs des sciences humaines et sociales peuvent aussi aider les gens à retrouver repères dans ce tout nouveau contexte. Les jeunes en difficulté et leurs familles qui font l’objet de nos travaux de recherche et sont au cœur de nos projets d’intervention comptent parmi les plus éprouvés par cette pandémie.
Nous sommes tous des passeurs. Des vecteurs de transmission. Faisons de cette période de danger un moment d’opportunité. Redoublons d’efforts pour développer des collaborations fructueuses et pérennes.
Bon courage et bonne santé à toutes et tous.
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