Cessons le défilé des comiques, allons savourer les spectacles !
Cela faisait longtemps que j’avais accordé du temps à des humoristes. Bien sûr, assister à un plateau est un bon début… Mais découvrir Florence Mendez sur une heure et Kevin Robin pour la première fois en spectacle m’a galvanisée.
Ces deux artistes ont su me faire oublier tous les autres, le temps d’une heure. On peut avoir l’impression, avec la multiplication des humoristes, d’une certaine uniformisation. Ils traînent entre eux, partagent les mêmes doutes et crises existentielles pour trouver LA punchline qui deviendra leur signature.
Or, et s’ils oubliaient l’essentiel ? Faire vivre une expérience au public, entre émotion et éclats de rire. Parfois, à force de travailler la technique, ils laissent sur le bas-côté leur essence première, ce qui les rendait unique en tant que personne.
Pas de panique : l’originalité reste, mais la retrouver leur demandera de se recentrer. Il n’y a rien de pire que de souffrir quand on voit stagner ou trébucher ceux qui épataient lors de leurs premières scènes. Heureusement, ils savent se relever et nous émerveiller encore. La patience est de rigueur : accordons-leur du temps plutôt que les inciter à enchaîner les scènes ou représentations en s’oubliant. Tout le monde est d’accord ? Parce que si les professionnels ne signent pas, ils endosseront la responsabilité de ce nivellement par le bas.
Laissons infuser l’humoriste pour lui permettre d’éclore. Et allons le voir en spectacle, encore et encore. Un coup d’un soir, ça ne suffit pas à connaître un artiste.
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