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LA LETTRE ET LA PHOTO
ACTUS   I   PROJETS
Marcher sans toucher terre, caresses.
Se regarder jusqu'à s'user, j'en pleure.
De la joie à n'en plus finir.
J'ai peur.


Certain.e.s d'entre vous le savent : cette newsletter a pour origine un blog que j'ai créé en 2012, alors que je vivais une expérience sociale singulière dans le sud de la France. C'est aussi d'Inde que j'ai fait vivre ce blog en 2013. Vous pouvez retrouver (UN)possible à Mayne et Indian Translation ici. Fin 2016, le blog s'est mué en newsletter au travers de cette correspondance impossible que j'entretenais faussement avec mon jeune neveu Pierre, alors même qu'il ne savait pas lire. Vos nombreux retours (à la fois amicaux et professionnels) m'ont encouragée à l'époque. Envie de vous y re-plonger ? C'est ici.

Ce matin, ce n'est pas de l'autre bout du monde que j'ai décidé de vous écrire, mais bien de chez moi, alors que j'y vis, comme vous tous, une expérience singulière. A propos de chez moi, enfin surtout des - chez soi - je vous recommande la lecture stimulante, grisante, de l'ouvrage éponyme de Mona Chollet... Chez soi, une odyssée de l'espace domestique. Il est accessible gratuitement ici. Tout d'abord, afin de faire preuve d'honnêteté, je dois confesser mon privilège : confinée ou pas, j'aime être chez moi. Alors, forcément, la violence que revêt cette expérience ne m'atteint que très peu. Je pense si fort à m'en tordre les tripes à mes ami.e.s sans domicile fixe, exilés, aux familles dysfonctionnelles, abusives, violentes. Je pense aussi aux mal-logés. Toutes et tous ne vivront pas une expérience propice à la réflexion, à la médiation. Cloitré.e.s dans des espaces ouverts ou fermés, qui leur renvoient puissamment la violence sociétale (est-ce vraiment pire que d'habitude ?) certain.e.s vont vivre un enfer. Combien de femmes mourront de violence conjugale durant le confinement ?

Il y a encore quelques jours, comme vous peut-être, j'avais encore la blague facile. "Tiens, il y aura un pic de naissance dans neuf mois". Ou encore "Mince, y'a du divorce dans l'air". Je ne sais pas pour vous, mais moi, je n'ai pas envie de sortir indemne de cette expérience. Elle est un rappel à l'ordre planétaire, collectif, individuel. Alors, premièrement, du MOI JE, qu'en est-il...?



 
Joies en confinement...

Mon appartement n'avait pas été aussi propre depuis longtemps. Je découvre des chaines youtube pour une vie plus saine. Je me suis abonnée à Médiapart et Spotify. Je mets à profit le programme de méditation de pleine conscience auquel je participe depuis janvier (MBCT). Je lis (mais pas encore assez à mon goût). Je binge-watch sans culpabilité... quoique, cette dernière a définitivement la peau dure :-(. Je binge-audio aussi. Je regrette que mon marché soit si près de chez moi en ce jour ensoleillé. J'exulte d'avoir parfois la tête en l'air en réalisant que j'ai oublié mon porte-monnaie à la maison ; mon autorisation de sortie me servira doublement. Alors que souvent je me sens seule et vide, en ce moment, je me sens pleine, riche et re-liée aux personnes que j'aime de part le monde. Et comme vous peut-être, je découvre les joies des apéros virtuels.



Je vous propose de conclure cette première lettre sous confinement (d'autres suivront) avec une citation de James Baldwin. Elle est extraite d'un texte inédit paru dans la formidable revue AMERICA : Les usages du blues.

 
"Si vous pouvez vivre en sachant pleinement que vous mourrez, que vous ne vivrez pas éternellement - si vous vivez avec la réalité de la mort - alors vous pouvez vivre. Si vous ne pouvez pas vivre comme ça, si vous passez l'intégralité de votre vie à fuir la mort, alors c'est également la vie que vous fuyez.


Caresses et bises à l'oeil.
Adeline




PS : j'aurais grande joie à vous lire
en retour de cette lettre. Nous sommes plus re-liés que jamais. Qu'en pensez-vous ?

 
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Photographe, je suis basée à Nantes,
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Adeline Praud - Auteure photographe · rue Haute Roche · Nantes 44000 · France

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