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Lettre d'information - Février 2020
FOCUS
Cette lettre d'information mensuelle de l'Observatoire Boutros-Ghali vise à rendre compte de l’évolution des doctrines, des pratiques et débats sur les questions relatives aux opérations de maintien de la paix, et à la participation des pays francophones à ces dernières.
 
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en relayant ce courriel ou le lien vers l'inscription à notre liste de diffusion.

L'Observatoire entend rendre hommage à
M. Boutros Boutros Ghali, ancien Secrétaire général des Nations unies et de la Francophonie, qui a très tôt œuvré pour le renforcement du maintien de la paix et mis en avant son caractère pluridimensionnel et évolutif.
 
Pour plus d’informations, rendez-vous sur : www.observatoire-boutros-ghali.org
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Dans le but d’améliorer le contenu de nos lettres d’information mensuelles, nous souhaitons connaître  les informations ou les sujets que vous aimeriez voir dans dans les futures lettres d'information. Vous pouvez soumettre des propositions à l’adresse suivante : obg@grip.org
NOUVELLES DE L'OBSERVATOIRE

NOUVELLE TRADUCTION


Un an après la Déclaration d’engagements communs, l’ONU tente toujours de traduire l’intérêt politique suscité par l’initiative Action pour le maintien de la paix (A4P) en actions concrètes de la part des États membres des Nations unies. Depuis septembre 2018, 152 États membres et quatre organisations multilatérales ont signé la Déclaration de 45 engagements relevant de sept domaines d’action différents : promouvoir des solutions politiques et mettre en œuvre l’agenda sur les femmes, la paix et la sécurité ; renforcer la protection ; améliorer la sûreté et la sécurité ; appuyer la bonne performance de toutes les composantes du maintien de la paix et leur redevabilité ; améliorer les partenariats ; renforcer les effets du maintien de la paix sur la pérennisation de la paix ; et renforcer la bonne conduite des opérations de maintien de la paix...

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Ce document est la version française de la publication originale : « Action for Peacekeeping: One Year into the Implementation of the Declaration of Shared Commitments », rédigée par Jake Sherman et publiée par l'International Peace Institute (IPI) en septembre 2019.

                                           

FOCUS
 
         
Le 12 février 2020, l’UNICEF, le Fonds des Nations unies pour l’enfance, commémorait la Journée internationale des enfants-soldats, afin de sensibiliser la communauté internationale à ce fléau d’envergure mondiale.

Bien que les Opération de paix des Nations unies (OP) aient la prérogative de protéger les civils de manière générale, les enfants disposent de besoins spécifiques. D’ailleurs, l’ONU répertorie six cas de violations graves du droit des enfants :
  1. Meurtre et mutilation 
  2. Recrutement et utilisation d’enfants-soldats
  3. Violence sexuelle 
  4. Enlèvement
  5. Attaque contre les écoles et les hôpitaux
  6. Déni d’accès humanitaire.
Selon l’UNICEF, un enfant-soldat se définit par « toute personne âgée de moins de 18 ans qui est, ou qui a été, enrôlée ou utilisée par une force armée ou un groupe armé à quelque titre que ce soit, y compris, mais non exclusivement, les enfants, garçons et filles, utilisés comme combattants, cuisiniers, porteurs, espions ou à des fins sexuelles ».



En 1959, l’ONU a décidé de s’intéresser à la question de la protection des enfants dans les conflits armés, à travers l’adoption par l’Assemblée générale de la Déclaration des droits de l’enfant en 1959, suivie, en 1989, de l’adoption de la Convention relative aux droits de l’enfant. En 1998, le Secrétaire général de l’ONU présentait à l’AGNU le tout premier Rapport annuel sur la situation mondiale des enfants touchés par les conflits armés et reconnaissait le caractère fondamental de la protection de l’enfance pour la paix et la sécurité.

Il faudra néanmoins attendre 2001 pour que la protection de l’enfance en période de conflits soit placée au cœur des mandats des Casques bleus et 2005 pour la création d’un mécanisme de surveillance et de communication d’information sur les enfants et les conflits armés. Le personnel du maintien de la paix agit à travers plusieurs moyens pour protéger les droits des enfants, notamment le déploiement de conseillers pour la protection de l’enfance, l’intégration de la protection de l’enfance dans la mission, le plaidoyer et la réforme juridique. Selon le Département des opérations de paix des Nations unies (DOP), leur travail est guidé par les résolutions du Conseil de sécurité sur les enfants et les conflits armés et par la politique du DOP et du Département des Affaires politiques (DAP) sur la protection de l’enfance.

Les Principes de Vancouver sur le maintien de la paix et la prévention du recrutement et de l’utilisation d’enfants soldats (initiative canadienne) de 2017 ont permis de donner un nouveau souffle aux efforts mis en œuvre pour protéger les enfants en temps de conflit. Ces 17 principes, auxquels ont adhéré 95 États, constituent un cadre d’engagement pour la prévention des violences infligées aux enfants et leur protection à chaque étape d’un cycle de conflits et de leur résolution.

À l’occasion de sa présidence du Conseil de sécurité au mois de février 2020, la Belgique a décidé de faire de la question de la protection des enfants dans les conflits armés une priorité de son agenda, aux côtés des enjeux liés à la justice transitionnelle.

De plus, le Groupe de recherche et d’information sur la paix et la sécurité (GRIP), pilote de l’Observatoire Boutros-Ghali du maintien de la paix, a publié ce mois-ci un Rapport sur l’évolution et les perspectives de la lutte contre le recrutement des enfants-soldats en RDC. Selon l’Organisation mondiale du travail (OIT), en 2002, plus d’un tiers des 300 000 enfants-soldats dans le monde se trouvait en RDC. Toutefois, la RDC ne figure plus sur la liste noire des pays dont les armées entretiennent dans leurs rangs des enfants-soldats, depuis la parution du rapport du Secrétaire général de l’ONU du 24 août 2017 sur l’utilisation des enfants dans les conflits armés.
VEILLE INSTITUTIONNELLE


Comité spécial sur le maintien de la paix (C-34)

À l’occasion de la réunion du Comité spécial  des opérations de paix qui s’est tenue le 17 février à New York, les participants ont appelé à un plus grand financement des Opérations de paix onusiennes (OP), notamment pour le financement des formations. Le renforcement des capacités figure en effet, selon les conclusions de la réunion, parmi les meilleurs moyens d’augmenter la performance des missions. Dans le même sens, le Représentant de l’Indonésie a affirmé que « Nous ne pouvons pas continuer à demander plus de la part des missions, tout en donnant moins ».

Dans son propos introductif, Tijjani Muhammad-Bande, Président de l’Assemblée générale, a déclaré que « Le maintien de la paix reste l'un des principaux outils des Nations unies pour protéger les populations civiles, aider à prévenir de nouveaux conflits, réduire la violence et renforcer la sécurité sur le terrain ». Le second jour de la réunion du Comité spécial s’est concentré sur le déploiement de contingents féminins et l’atteinte de l’objectif de parité au sein des troupes déployées.

Le rôle de la Francophonie a également été abordé. Selon le Représentant de Djibouti, mettre l’accent sur la formation pré-déploiement  implique une plus grande contribution des pays francophones.  La Représentante de l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF) a par ailleurs affirmé que « L'utilisation du français par le personnel de maintien de la paix,  lorsque le français est la langue du pays hôte, contribue à la performance de l'opération de maintien de la paix.  […] Les compétences linguistiques adaptées aux réalités locales devraient être au cœur du prochain rapport du Comité spécial. »

La session du Comité  était prévue pour trois semaines, et étaient consacrée aux défis rencontrés par quelques 110 000 personnels militaires, de polices et civils opérant dans treize OP. L’augmentation du nombre de groupes armés non-étatiques complexifie les négociations de fin de conflits

Selon le Secrétaire général des Nations unies (SGNU), la prolifération des groupes armés non-étatiques a rendu les négociations de sortie de conflits plus difficiles. Cette déclaration a été faite à l’occasion de son discours prononcé à Islamabad, au Pakistan, le 17 février, « sur les défis futurs de la paix mondiale : le rôle de l’ONU vis-à-vis de l’Action pour le maintien de la paix (A4P) ».

António Guterres a également profité de l’occasion pour rappeler que les Casques bleus sont souvent la cible d’attaques par les groupes armés, prenant notamment l’exemple de la République démocratique du Congo (MONUSCO) et du Mali (MINUSMA). Cela signifie, selon le SGNU, « Un besoin croissant d’augmenter les ressources allouées à notre propre protection. Les technologies digitales et la diffusion de la propagande sur les plateformes sociales sont en train de changer le visage de la guerre ».

Par ailleurs, le SGNU a salué le déploiement du premier contingent pakistanais exclusivement composé de femmes dans le Sud-Kivu (RDC). Selon le Secrétaire général, le Pakistan  fait désormais figure de leader dans le déploiement de femmes Casques bleus et représente également un exemple à reproduire pour les autres pays contributeurs de troupes et de police.
La MINUSMA condamne la nouvelle attaque meurtrière à Ogossagou (région de Mopti)

Le 15 février, le village d’Ogossagou, dans la région de Mopti au Centre du Mali, a une nouvelle fois été la cible d’une attaque meurtrière ayant couté la vie à plusieurs dizaines de personnes, dont des enfants. Le 23 mars 2019, Ogossagou avait déjà connu le massacre d’au moins 160 de ses habitants. Mahamat Saleh Annadif, chef de la MINUSMA et Représentant spécial du SGNU pour le Mali, a affirmé que la Mission « se tient prête à soutenir le gouvernement malien pour les besoins de l’enquête et pour toute action susceptible d’apaiser la situation ». L’armée reconstituée se déploie à Kidal, avec l’appui de la MINUSMA

L’armée malienne reconstituée, composée de 600 militaires, est arrivée à Kidal, dans le Nord du pays, le 13 février. Depuis la rébellion de 2012, la ville était administrée par la Coordination des mouvements de l’Azawad (CMA), signataire de l’Accord d’Alger de 2015. Ce déploiement était d’ailleurs prévu dans l’article 21 de l’Accord de paix. Il marque le retour de l’État malien dans le Nord du pays.

Le bataillon est composé de 200 soldats de l’armée  régulière, 200 soldats de la CMA ainsi que 200 soldats de la Plateforme du 14 juin (composée de groupes armés pro-gouvernementaux), également signataire de l’Accord. Le déploiement est le fruit de nombreuses négociations, ainsi que d’un processus de Désarmement, démobilisation et réintégration (DDR). C’est aussi le résultat du Dialogue national inclusif (DNI), qui a, selon Alioune Tine, l’expert indépendant des Nations unies sur la situation des droits de l'homme au Mali, « été un tournant majeur » pour la mise en œuvre de l’Accord.

La MINUSMA a assuré la sécurité du convoi et a pris toutes les dispositions, conformément à son mandat pour assurer son déploiement. Pour le chef du Bureau régional par intérim à Kidal, Djibril Ndime, « Chacun a respecté ses engagements et cela augure d’un futur meilleur. […] La MINUSMA continue à appuyer la mise en œuvre du processus de paix au Mali, conformément à son engagement ». Alerte précoce : la MINUSMA met en place une ligne téléphonique gratuite

La MINUSMA a annoncé 13 février dernier la mise en place d’une ligne téléphonique directe et gratuite « pour améliorer l’alerte rapide et les mécanismes de réponse précoces afin de renforcer les efforts de protection des civils ».

Cette ligne est déjà opérationnelle à Mopti (région Centre). Selon la Mission, elle aurait prouvé son efficacité le 7 février, lorsqu’un habitant de la région a prévenu de l’occurrence d’une attaque dans un village. Cet appel « a permis à la Force de s’y déployer rapidement et de lancer des survols de dissuasion dans la zone. Après l’évaluation de cette solution, elle pourra être appliquée à d’autres régions ».

Pour une approche plus approfondie de la thématique de l’alerte précoce en Afrique de l’Ouest, consulter la note de l’Observatoire Boutros-Ghali du maintien de la paix publiée à ce sujet en septembre 2018. Rapport d’experts indépendants sur le Mali

Le groupe d’experts indépendants sur le Mali a présenté son rapport à mi-parcours le 28 février dans une lettre adressée au président du Conseil de sécurité. Ce rapport aborde notamment les questions relatives à la mise en œuvre de l’Accord pour la paix et la réconciliation (dit Accord d’Alger), ainsi qu’à la mise en œuvre du régime de sanctions ciblées.

Les experts notent que peu de progrès ont été réalisés sur le plan de l’Accord en raison de la non-tenue de réunions pendant six mois au Comité de suivi de l’Accord, ainsi qu’en raison de la nécessité de mener à bien le Dialogue national inclusif. Le programme de Désarmement, démobilisation et réintégration (DDR) prévu dans l’Accord a néanmoins porté ses fruits : « les premiers bataillons de l’armée malienne reconstituée ont commencé à se déployer à Kidal, Tombouctou et Gao ».

De plus, le rapport note un changement au niveau de la coordination par le gouvernement de l’exécution de l’Accord. En effet, ce dernier a signé deux décrets, l’un instituant une commission interministérielle ayant pour mandat de coordonner, d’évaluer et de préparer l’action du gouvernement sur le plan de l’exécution et le deuxième portant sur la création d’une commission conjointe du gouvernement et des partenaires du développement composée de représentants du gouvernement central et des institutions de l’État, des autorités locales, des partenaires internationaux, des organisations de la société civile et de la MINUSMA.

Concernant la mise en œuvre du régime des sanctions ciblées, les experts indépendants appellent les États membres des Nations unies à appliquer efficacement le gel des avoirs et l’interdiction de voyager aux personnes sanctionnées et envisagent que les partenaires internationaux de la médiation pourraient mettre un terme à la participation des personnes visées par les sanctions aux mécanismes de mise en œuvre de l’Accord. Selon le rapport, cela aurait pour effet de stigmatiser et dissuader les personnes identifiées. Cet effet stigmatisant a notamment été démontré à travers de nombreuses contestations publiques et des demandes de radiation de la liste par certaines personnes sanctionnées. Cependant, toujours selon le rapport, « cet effet (stigmatisant) n’est pas été maximisé et exploité pour faire avancer l’exécution de l’Accord ».
Les violences en RDC continuent de faire fuir les civils – opérations conjointes annoncées

Le Haut-commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR) a annoncé que plus de 100 000 civils en RDC ont été contraints de fuir les violences  entre janvier et février 2020. Selon l’ONU, les tensions dans l’Est du pays, notamment dans la province de l’Ituri et dans le Nord-Kivu, se seraient intensifiées depuis le lancement d’une opération militaire dirigée par le gouvernement de la RDC en septembre contre les Forces démocratiques alliées (ADF).

À cet égard, la MONUSCO et les Forces armées de RDC (FARDC) ont échangé sur un plan conjoint de protection des civils à Béni (Nord-Kivu). Le général Fall Sikabwe, commandant de la 3e zone de défense des FARDC, a annoncé le 5 février qu’une réunion a pris place entre la MONUSCO et les FARDC au cours de laquelle les deux parties se sont concertées pour mettre en place un plan de protection des civils efficace.

Premier anniversaire de l’Accord de paix en RCA

Le 6 février 2020 marque la première année de l’Accord de paix en République centrafricaine (RCA). À cette occasion, son président, Faustin Archange Touadéra, a déclaré que « l’Accord demeure la seule voie viable vers une paix durable en RCA ». Il a également loué la contribution de la Mission intégrée multidimensionnelle des Nations unies pour la stabilisation en RCA (MINUSCA), en qualifiant les soldats de la paix de « garants et facilitateurs dans la mise en œuvre de la stratégie de vulgarisation de l’Accord qui porte déjà ses fruits ». 

Parmi les avancées permises par l’Accord, Antonio Guterres cite notamment « de réels progrès comme la réduction de la violence, le début du processus de démobilisation, désarmement et réintégration, le redéploiement des forces de défense et de sécurité ainsi que de l’administration et l’adoption en cours des projets de loi prévus par le document signé il y a un an ». En un an, malgré ces avancées, la situation sécuritaire et humanitaire dans le pays reste préoccupante. Démantèlement des positions de l’UPC a Alindao suite à l’opération « Mo Kiri » de la MINUSCA

Le 2 février 2020, la MINUSCA a annoncé avoir démantelé les camps de l’UPC (Union pour la paix en Centrafrique) à Alindao, dans le sud du pays, grâce à l’opération militaire « Mo Kiri » (« Toi, dégage »).  Désormais, les dirigeants du groupe armé ont accepté d’informer la Mission onusienne « de tous ses mouvements vers ou à partir d’Alindao ». Selon le communiqué de la MINUSCA, « il est aussi exigé de l’UPC de stopper ses velléités d’expansion vers d’autres régions comme Bambouti et Markounda et de s’engager auprès de la MINUSCA et du gouvernement pour ramener la quiétude dans la Haute-Kotto. » Rapport du Secrétaire général sur la RCA

Le 14 février, le SGNU a remis son rapport triennal sur la situation en RCA et sur l’exécution du mandat de la MINUSCA. Concernant la situation politique, depuis la signature de l’Accord de paix il y a un an, le Rapport salue une diminution globale de la violence, tout en rappelant que des cas graves de violences et de violations des droits humains ont continué d’être constatés. De plus, le rapport souligne le retour des deux anciens présidents comme facteur de complication de « l’atmosphère politique déjà tendue et teintée de désaccords, au sein même de la majorité présidentielle ». Le rapport met également l’accent sur la préparation des élections de 2020 et 2021 en notant une insuffisance des contributions versées par le Programme des Nations unies pour le développement (PNUD) qui aurait ralenti les préparatifs. De plus, selon le rapport, le Gouvernement a entamé un débat en vue de permettre aux réfugiés de participer aux élections.

Sur le volet relatif à « l’Action pour le maintien de la paix et l’optimisation des performance », le rapport note une amélioration des performances de la mission et de son impact. En outre, « la MINUSCA a poursuivi l’application à plus grande échelle du système complet d’évaluation de la performance, dont décembre a marqué le premier anniversaire ». Ce système d’évaluation permet aux responsables des missions de maintien de la paix de suivre l’incidence des opérations et d’assurer une planification souple et adaptée au contexte local grâce à des évaluations régulières de la performance.

Le rapport fait également état de la réalisation de neuf évaluations des commandants de force, dont huit ont été jugés « globalement satisfaisantes ». Depuis juin 2019, le rapport affirme que la composante Police de la Mission évalue également tous les trois mois les douze unités de police, dont sept « se sont vues attribuer des plans de mise à niveau pour combler les lacunes, ce qui leur a permis d’améliorer leur capacité opérationnelle, notamment en termes de présence et d’état de préparation ».

Finalement, concernant les fautes graves, notamment des faits relevant de l’exploitation et des atteintes sexuelles au sein de la MINUSCA, entre le 1er septembre et le 31 décembre 2019, 23 allégations concernant des faits d’exploitation et d’atteintes sexuelles ont été enregistrées, pour un total de 41 sur l’année 2019. Le SGNU rappelle toutefois que le nombre de fautes graves commises par les membres de la Mission ont atteint leur chiffre le plus bas depuis sa création, notamment grâce à l’application plus stricte d’un cadre de gestion des risques.
PUBLICATIONS
Quelle est la valeur ajoutée des Casques bleus masculins ?

« Quelle est la valeur ajoutée des Casques bleus masculins » ? À travers cette question étonnante de prime abord, Nina Wilen tente de déconstruire les préjugés dont sont victimes les soldates de la paix. En effet, selon cet article publié par l’Institut Egmont, ces préjugés feraient peser une charge supplémentaire sur les femmes, à travers la poursuite d’attentes souvent hors de portée. L’autrice souligne que ces préjugés essentialisent souvent les Casques bleus féminins à leur rôle de femme. Elle plaide enfin pour le fait de ne plus avoir à justifier la présence de femmes au sein des opérations de paix, mais pour le fait de s’assurer que des personnes formées adéquatement soient déployées, qu’importe leur genre. N’est-on jamais aussi bien que chez soi ? Réintégration post-déploiement des Casques bleus sud-africains et les défis rencontrés

L’institut Egmont a publié une seconde note relative à la réintégration post-déploiement des soldats de la paix sud-africains et aux défis auxquels ils sont confrontés à leur retour de théâtre, notamment après leur déploiement au sein de la MONUSCO. L’étude fournit deux conclusions majeures, à savoir que (1) les Casques bleus, quels que soient leur sexe, leur grade ou leur origine, considèrent l'absence de leurs enfants comme un défi majeur, mais également que (2) une grande majorité a exprimé le besoin d'un soutien accru de la part de l'institution militaire pour leurs familles, avant, pendant et après le déploiement. Ordre de priorité et séquençage des mandats du Conseil : passer à l’action ?

Le Security Council Report a publié un rapport traitant de l’ordre de priorité et du séquençage des mandats du Conseil de sécurité (CSNU). Selon ce rapport, améliorer ces deux éléments augmenterait les performances des opérations de paix onusiennes. Ce rapport identifie les obstacles auxquels font face le CSNU et le Secrétariat à cet égard et propose également des recommandations. Il analyse les mandats de dix OP et révèle que ceux de la MINUSMA, de la MONUSCO et de la MINUSCA font ressortir des tâches prioritaires et des tâches secondaires : les trois mandats « différencient les ensembles de tâches prioritaires et les autres tâches qui se "renforcent mutuellement". Ces mandats comportent des références à la mise en œuvre de tâches secondaires pour autant qu'elles n'entravent pas la capacité de la mission à exécuter les tâches prioritaires (MINUSMA), et demandent au Secrétaire général de tenir compte de l'ordre de priorité dans le déploiement de la mission et d'aligner les ressources budgétaires en conséquence ».

Parmi les douze recommandations formulées figurent notamment des changements de paradigmes tels que le passage du terme de « tâches » à celui d’« objectifs » (clairs et atteignables) au sein des mandats, mais également l’amélioration du dialogue triangulaire et l’augmentation du suivi et de l’évaluation de l’exécution des mandats (à travers le benchmark, des visites terrain, des démarches diplomatiques, et l’adoption de régimes de sanctions). Les priorités pour la conférence ministérielle de 2021 sur le maintien de la paix : réflexions d’un expert

L’International Peace Institute a organisé une table ronde sur le thème de la conférence ministérielle sur le maintien de la paix qui se tiendra à Séoul, en Corée du Sud, en 2021. Cette note relève plusieurs priorités potentielles autour desquelles la prochaine conférence pourrait se dérouler : 1. Protection des civils (POC) ; 2. Sûreté et sécurité ; 3. Technologie ; 4. Performance ; 5. Formation et renforcement des capacités ; 6. Femmes, paix et sécurité ; 7. Comportement des soldats de la paix des Nations unies et 8. Paix durable, y compris pendant les transitions de maintien de la paix.

Selon l’article : « La réunion ministérielle de 2021 est l'occasion pour les États membres non seulement de réaffirmer mais aussi d'élargir leur engagement en faveur du maintien de la paix des Nations unies en s'attaquant aux problèmes systémiques auxquels sont confrontées les missions ». Huit priorités de l’Union africaine en 2020

La revue annuelle de l’International Crisis Group a publié une note  portant sur les huit priorités de l’Union africaine (UA) dans le domaine de la paix et de la sécurité pour l’année 2020. Bien que la majorité des priorités s’orientent vers l’Afrique de l’Est (Éthiopie, Somalie et Soudan), Cyril Ramaphosa, président de la République d’Afrique du Sud et président en exercice de l’UA souhaite se concentrer sur l’atteinte d’un « compromis avec les Nations unies quant au cofinancement des opérations de paix », ainsi que sur la résolution de la crise sécuritaire et politique burkinabè. Plus précisément, l’UA désire « aider le Burkina Faso à contenir l’insurrection rurale et empêcher les violences électorales ». Les élections législatives et le premier tour de la présidentielle sont en effet prévues pour le mois de novembre 2020. Le rôle de protection de la police des Nations unies dans les opérations de paix

Ce rapport de l’International Peace Institute (IPI) aborde la question du rôle de la Police des Nations unies (UNPOL) au sein des opérations de maintien de la paix, et particulièrement son rôle dans la protection des civils (POC). Il affirme que UNPOL joue plusieurs rôles, notamment ceux de partenaire, exécutante, facilitatrice et de dissuasion.

Ce rapport aborde également la question du manque de coordination et de cohérence entre les différentes composantes des missions qui affaiblit la performance de UNPOL. De plus, selon IPI, « la coordination avec l'armée, l'alignement des efforts concernant l'État de droit et la réforme du secteur de la sécurité (RSS) et l'intégration avec les autres sections civiles des missions sont trois défis auxquels UNPOL est confrontée ». La mission de formation de l’Union européenne et le défi pour un nouveau modèle d’armée au Mali

Denis Tull, chercheur Afrique de l’Ouest à l’IRSEM (Institut de recherche stratégique de l’école militaire), a produit un rapport sur la Mission de formation de l’Union européenne au Mali (EUTM) et les défis posés à l’instauration d’un nouveau modèle d’armée dans le pays.

Parmi les sept défis qui continuent à entraver l'impact de l'assistance aux forces de sécurité et de défense maliennes, Tull note 1. La gestion d’un double défi entre combattre et reconstruire le secteur de la sécurité ; 2. Une reconstruction orientée sur l’offre et non les besoins ; 3. Le manque de coordination ; 4. L’insuffisance et l’inefficacité de la formation ; 5. Les intérêts divergents des acteurs ;  6. La résistance au changement de certains acteurs (notamment de la part de la partie malienne quant au bien-fondé de la mise en place d’un système d’information logistique) et 7. Un vide institutionnel (en particulier au niveau du réseau institutionnel du secteur de la sécurité).

Selon l’auteur, « pris ensemble, ces défis soulignent les responsabilités partagées des bénéficiaires et des fournisseurs d’assistance en ce qui concerne les résultats modestes de l'assistance des forces de sécurité ». L'approche évolutive de la Chine en matière de maintien de la paix en Afrique

Le Norwegian Institute of International Affairs a publié un rapport sur l’approche évolutive de la Chine en matière de maintien de la paix en Afrique. Selon ce rapport, le nouveau rôle affirmé de Pékin dans le maintien de la paix conforte son statut de puissance sur la scène mondiale. Les auteurs examinent la trajectoire à moyen et long terme des pratiques de la Chine en matière de maintien de la paix et de sécurité en analysant ses activités récentes en Afrique, notamment à travers ses contributions au sein de la MINUSMA et de la MINUSS (Soudan du Sud).

En effet, selon le rapport, la politique chinoise en matière de maintien de la paix des Nations unies a considérablement évolué depuis 1989, date de la première participation à des missions en Afrique. Jusqu'en 2013, ces missions consistaient en de petits contingents actifs dans des rôles de soutien non armés tels que l’évacuation médicale et le transport, mais depuis lors, la Chine a déployé des soldats prêts au combat au Mali et au Soudan du Sud. En octobre 2019, la Chine avait déployé 2 520 soldats de la paix dans huit missions des Nations unies, dont 78 femmes. Sur ce total, 1 058 soldats ont été déployés au Soudan du Sud et 421 au Mali.
POSTES À POURVOIR
Responsable des achats (UNOPS Peace and Security Cluster)

Lieu d’affectation : Bamako, Mali 
   
Date limite de candidature : 21 mars 2020

Compétences requises : Le responsable des achats est responsable du développement et de la mise en œuvre de services d'achats stratégiques et efficaces reflétant les meilleures pratiques en matière de marchés publics internationaux, de la conformité avec la politique, les règles, les règlements et les procédures d'achat de l'UNOPS, de la garantie d'une gestion des risques appropriée et de l'obtention du meilleur rapport qualité-prix pour l'acquisition de biens, de services et la passation de marchés de travaux.

Gestionnaire de programme Volontariat des Nations unies (MONUSCO)

Lieu d’affectation : Kinshasa, République démocratique du Congo

Date limite de candidature : 18 mars 2020

Compétences requises : Un minimum de sept ans d'expérience à responsabilité progressive en sciences sociales, gouvernance, relations internationales, affaires civiles ou autre domaine connexe. Sur ces sept ans, un minimum de quatre ans démontrés à la fois dans la protection des civils et la gestion d'une équipe importante et diversifiée est souhaitable. Une expérience de travail dans le domaine du soutien aux institutions de l'État ou de la gestion de programmes, de la sécurité, de l'analyse politique et institutionnelle, de la planification et de l'organisation, de l'autonomisation des femmes, de l'autonomisation des jeunes et/ou du développement de la société civile est souhaitable. Un minimum de deux ans d'expérience dans une opération de maintien de la paix des Nations unies ou une mission politique spéciale est souhaitable.
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L’Organisation internationale de la Francophonie, le ministère des Armées français, Affaires mondiales Canada et le ministère des Affaires étrangères belge ont conçu ensemble le projet dénommé « Observatoire Boutros-Ghali du maintien de la paix ». Cet Observatoire constitue un cadre de discussion entre experts et personnalités francophones issus de pays contributeurs de personnel, et s’inscrit en cela dans un objectif de renforcement du dialogue triangulaire entre les États engagés dans le maintien de la paix, le Conseil de sécurité et le Secrétariat des Nations unies.

Il s’agit également d’accompagner les États francophones dans leurs démarches visant à mieux préparer leur engagement dans les Opérations de maintien de la paix, en soutien du Secrétariat des Nations unies. L’Observatoire présentera à cette fin des propositions visant à faciliter l’engagement de ces États dans le maintien de la paix. Le Groupe de recherche et d’information sur la paix et la sécurité (GRIP), basé à Bruxelles, a été chargé d’animer l’Observatoire, avec le soutien actif des partenaires impliqués dans le projet. 


AVERTISSEMENT : Les propos énoncés dans les différentes publications ne sauraient engager la responsabilité des organismes pilotes de l’étude, pas plus qu’ils ne reflètent une prise de position officielle du ministère des Armées français, de l’Organisation internationale de la Francophonie, des Affaires mondiales Canada ou du ministère des Affaires étrangères belge.