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Les premières élections dans les deux  communes nouvellement érigées : 1892-1893


Après moult péripéties et conflits, dans les années 1880, entre les recteurs et les adjoints spéciaux soutenus par les républicains de Belle-Île, Hoedic et Houat sont érigées en commune en décembre 1891. Les premières élections municipales ont lieu fin janvier 1892.
La presse de l’époque, concurrente et farouchement attachée à un parti — « républicain » pour Le Phare de Bretagne et « catholique et royaliste » pour Le Morbihannais — fait état des résultats des premières élections municipales.

-– À Hoedic, le scrutin a  tourné au pugilat, dans la lignée des querelles des 10 années précédentes. Nous ne connaissons pas la suite, ni les résultats finaux de cette élection.

— À Houat, 10 conseillers sont élus, tous qualifiés de « républicains » par Le Phare alors que Le Morbihannais précise qu’il n’y avait qu’une liste, sans parler de sa couleur. Houat était-elle à majorité républicaine en 1892 ? Le résultat des législatives de 1893, ne suggèrent pas cela.

 

La même presse commente les législatives de 1893. Pour la 2e circonscription de Lorient, Le Coupanec, candidat des républicains est élu avec 10906 voix, contre de Lamarzelle du parti catholique qui recueille 8630 voix. La lecture des commentaires publiés par les deux journaux est sur l’ambiance délétère qui régnait alors entre les deux partis.
— À Hoedic, la participation est faible : 45 % sur 92 inscrits (354 habitants en 1891 — seuls les hommes de plus de 21 ans peuvent voter à cette époque). Les  errements des élections municipales de 1892 ont pu laisser des traces.  On peut néanmoins supposer que la mobilisation des « républicains » en lutte contre la « théocratie » a été la plus importante. Ils sont ici 24.
— À Houat, la participation est supérieure : 77 %  sur 81 inscrits (269 h en 1891) et les votes républicains sont au nombre de 7. Ces résultats n’évoquent pas une population houataise majoritairement acquise aux républicains. Leur emprise est plutôt inférieure à celle constatée à Hoedic. Au début des années 1880, c'est pourtant Houat et le recteur Lavenot qui sont principalement pris pour cibles par la presse républicaine, voir entre autres « Le Roi de l'île des canards dans Le Lampion de Beluron », publié dans La Revue des deux îles n°11 de 2014.
Pierre Buttin
27-3-2020
patrimoine historique et naturel
des îles d'Hoedic et de Houat

 
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