Copy
View this email in your browser
Cyberlettre Neodev #12 - mars 2020

Sommes-nous prêts à payer le prix de notre épanouissement ?

En tant qu’acteurs économiques, nous avons pris l’habitude d’un confort basé sur des capacités d’achat décuplées par l’abondance de produits et matières premières bon marché fabriqués dans les pays à bas coût de main d’œuvre et à hauts coûts sociaux, sanitaires et environnementaux. Sans nous poser de questions. Jusque-là.
Les précédents avertissements ("Creutzfeldt-Jacob", "SRAS", "H1N1"...), aujourd'hui Covid-19…n’ont pas débouché sur des questionnements relatifs aux modes de production et de consommation, pas plus que les piètres états sanitaires de l’air et de l’eau pour lesquels la France est régulièrement accusée (et condamnée) par la Commission Européenne.
Le Covid-19, par les coûts faramineux qu’il induit, saura-t-il nous faire penser au jour d’après ? Rien n’est moins sûr : le débat s’agite sur des sujets connexes mais dénie les questions de fond.
Reposons-donc les fondamentaux et commençons par le commencement : la Biodiversité. La Commission doit d'ailleurs publier fin avril ses stratégies « Alimentation durable » et « Biodiversité ».

La Biodiversité, c'est quoi ?

Biodiversité =
ensemble des espèces vivantes (minérales, végétales, animales -dont nous sommes : la « biocénose »)
+ leurs milieux de vie (« biotopes »)
+ les conditions environnementales nécessaires à leur développement  (« écosystèmes », terrestres, aquatiques, marins)
+ les interactions entre tous ces composantes.
 

A quoi sert-elle ?

Sa première utilité est d’apporter aux éco-systèmes les capacités de leur fonctionnement et de leurs équilibres (cycles de la matière : eau, carbone...) : ce sont les services dits « de soutien ».          
La seconde, conséquence de la première, est de permettre à l’environnement de produire nos ressources vitales (approvisionnements en eau, air…) et les ressources dans lesquelles nous puisons pour nos fabrications et transformations : ce sont les services dits « d’approvisionnement et de production ».
La troisième est de permettre à l’environnement d’apurer ses approvisionnements (détérioration, filtration…) et de s’auto-réguler : « services de régulation ».
Elle soutient enfin les « services culturels » (valeurs esthétiques et spirituelles des paysages).
 

Quels liens avec l'économie d'entreprise ? 

Les activités économiques sont dépendantes des services rendus par l’environnement de diverses façons, plus ou moins conscientes pour les dirigeants.

Certains secteurs en dépendent directement (extraction, oil & gaz, agriculture…), d’autres indirectement, à travers leur chaîne d’approvisionnement : il y a toujours recours à des ressources naturelles en amont des chaînes ainsi qu’en aval des chaînes. Les secteurs en B2B sont davantage concernés (activités de production/transformation) que les secteurs en B2C pour lesquels, le plus souvent, seul le sujet de la fin de vie des produits/services vendus se pose.

La nature de la dépendance diffère elle aussi selon les secteurs. Elle est conditionnée par la qualité des ressources exploitées et par leur abondance (facilité et quantité disponible d’approvisionnement).

Comment la Biodiversité est-elle impactée par les activités ?

Epandages, activités d’extraction (ressources naturelles et matériaux), déforestation,rejets (atmosphériques, aquatiques, marins), production de déchets, urbanisation interagissent en permanence et quotidiennement avec les éco-systèmes.
Les effets en sont la destruction d’espèces, la détérioration des biotopes, le dérèglement des équilibres naturels. D’où des conséquences telles que l'apparition de nouveaux nuisibles et de maladies.
La mondialisation des échanges apporte son concours à la propagation de ces effets indésirables.

Comment prendre en compte la Biodiversité dans l'activité ?

De multiples axes actions sont à disposition à partir d’idées simples à exploiter, seules ou combinées :  Réduire, Réutiliser, Réparer, Recycler, Réinventer.
Il n’y a ni recette miracle ni magie : chaque entreprise, en fonction de son activité, de ses valeurs et de sa culture va imaginer sa(es) propre(s) solution(s).

En agro-alimentaire, c'est Lou Bio qui fabrique ses gateaux salés et sucrés (marque "Dao") à base de farine Bio, produite à partir de blés cultivés dans un rayon de 50km autour de Manosque et travaillée par un meunier (également labellisé et local). Les gateaux sont vendus en vrac sans emballage autres que ceux requis par leur transport.
C'est Elite 4D qui devance la Directive européenne "Biocides" en développant de longue date, avec des bailleurs sociaux, la Ville de Marseille et un entomologiste, des techniques d'intervention sans traitement chimique pour le traitement des punaises de lit, la dératisation, etc...

Quels bénéfices pour l’(les) entreprise(s) ?

Engager une réflexion sur les 5R peut conduire à réaliser des études et tests qui représentent des engagements financiers et humains. Il s’agit de déterminer, non pas si, mais comment les coûts de ces ressources pourront être amortis par les charges d’exploitation futures et par la compétitivité-prix du produit/service fourni. Il s’agit donc de dépenses d’investissement qui doivent générer un retour productif en termes d’exploitation et de compétitivité du produit/service.
Comme pour toute innovation, le positionnement de l’entreprise (ou du produit/service) sur ses marchés s’en trouvera modifié : ces initiatives ne doivent donc pas être accomplies à l’aveugle, mais au regard des tendances du marché et des attentes des parties prenantes (clients, fournisseurs, salariés notamment) de l’entreprise.

En services industriels, par exemple, l'entreprise BMR, (Lançon de Provence), répare et optimise les composants de systèmes industriels ce qui permet d'allonger les délais de maintenance et d'espacer les  arrêts dans les chaînes de production. De grandes multinationales sont clientes de ces services.
Dans les services aux entreprises, c'est Bionetys qui utilise et commercialise avec Bionedys les produits nettoyants basés sur l'exploitation de bactéries développés par HTS Bio pour éviter les composants chimiques et les équipements de protection des opérateurs. La santé et le confort des opérateurs et des bénéficiaires sont garantis.
En agriculture, ce sont les producteurs qui trouvent des débouchés à leurs produits déclassés (calibre, aspect...) pour les vendre à Local en Bocal (marque "A Coté") qui développe son modèle économique sur l'approvisionnement local et Bio et fabrique des jus, compotes et sauces à haute valeur ajoutée.
 

Après le Covid-19, la place est donc ouverte pour l'innovation et des modes de développement vertueux.
Les entreprises de demain sont celles qui comprennent le message, aujourd'hui.
Twitter
Facebook
Website
Copyright © 2020 NEODEV, All rights reserved.


Want to change how you receive these emails?
You can update your preferences or unsubscribe from this list.

Email Marketing Powered by Mailchimp