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(RE)BONJOUR PRÉSIDENT
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Ce qu'il se passe

32 paramilitaires russes ont été arrêtés en Biélorussie, accusés de manipuler l’élection présidentielle du 9 août.

Rembobine Vadim, c'est 007-compatible nan ? 

On y est. Leur arrestation filmée par les caméras du régime biélorusse, montrait des liasses de $ et des passeports russes. Les 32 paramilitaires appartiendraient à une groupe réputé proche de Moscou. Les Russes se défendent de toute volonté de manipulation du scrutin et disent que les paramilitaires passaient pas le pays pour se rendre dans un autre.

Wow, et redis-moi, la Biélorussie... ?
Une ex-République d’URSS, de 10 millions d’habitants, située entre la Pologne et la Lituanie, à 3 heures de vol de Paris, dirigée depuis un quart de siècle par Alexandre Loukachenko, critiqué à l’extérieur pour son autoritarisme. Le pays est dans les bons derniers du classement de la liberté de la presse de Reporter Sans Frontières, par exemple.

Je vois, et Loukatchenko, il vient d'où ?
Un ex-dirlo de kolkhoze - les fermes collectives de l’URSS - devenu le « dernier dictateur d’Europe » comme l’appelle la diplomatie occidentale. Il est depuis peu surnommé « 3% » en référence à sa popularité supposée.

Et le régime est comment ?
Ce n’est clairement pas une démocratie. Les opposants disparaissent régulièrement. Mais ce n’est pas non plus un régime de terreur totalitaire selon les chercheurs. Aujourd’hui, l'on sait que 3 candidats et 7 blogueurs sont en prison.

Justement, et l'opposition ?
Elle est incarnée par un trio inattendu de 3 femmes. Svetlana Tikhanovskaya c'est la candidate à la présidentielle. Elle est l'épouse de Sergueï Tikhanovski, un célèbre YouTubeur pro-occident populaire auprès de la jeunesse urbaine, emprisonné en mai 2020 pour « trouble à l’ordre public ». Elle est soutenue par Veronika Tsekalo, femme de Valery Tsepkalo, ex-ambassadeur de la Biélorussie, empêché de se présenter lui-même à l’élection présidentielle. Troisième du trio; Maria Kolesnikova, l’ex-directrice de campagne d’un autre candidat plutôt pro russe, aujourd'hui emprisonné, Viktar Babaryka.

Elles ont une chance de gagner ?
Pas vraiment, les scrutins précédents étaient opaques. Selon les chercheurs, le régime applique sa politique habituelle : « frapper, libérer, frapper, libérer ». L’enjeu à retenir pour le pays, c’est de se rapprocher soit de l’Est ou soit de l’Ouest.

Vazy explique 
Géographiquement, pour la Russie, la Biélorussie est une porte d’entrée vers l’Europe qui lui permet de contourner l’Ukraine avec laquelle elle ne s’entend pas bien. Aussi, le pays présente des atouts séduisants aux yeux de Moscou : une solide industrie de l’armement et des ressources pour l’exploration spatiale. Moscou ne serait donc pas contre un rapprochement des familles.

Capiche, et il peut y avoir une révolution ?
Peu probable selon les analystes. Au contraire des Ukrainiens qui auraient une « culture de la révolte », les Biélorusses seraient plus peaceful. Même si les salaires sont bas, les logements, la santé et les transports sont très accessibles. Mix entre l’héritage soviétique et le système capitaliste, l’économie biélorusse protège relativement bien ses habitants, limitant ainsi la colère sociale...même si, récemment, les critiques envers la gestion de la pandémie par le Président sont vives et que Tikhanovskaya incarne une soif de changement; on n'attend pas de grand changement.

Cette Quotidienne a été Voxée aux doux sons de la playlist de la VoxeFam'. Là.