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Tip & Shaft, la newsletter de la voile de compétition
Vendredi 21 décembre 2018 
Numéro #141
Après un automne bien rempli, Tip & Shaft s'offre une pause bien méritée.
Prochain numéro le vendredi 11 janvier 2019.
Bonnes fêtes à tous !
© Alexis Courcoux/#RDR2018
VENDÉE GLOBE 2020 : PLACES ET BATEAUX SE RARÉFIENT
 
A un peu moins de deux ans du départ du Vendée Globe 2020, l'engouement pour la neuvième édition ne se dément pas. Entre marins déjà qualifiés, budgets en partie ou totalement finalisés et bateaux vendus ou à vendre, Tip & Shaft fait le point après la Route du Rhum, première épreuve qualificative du tour du monde en solitaire.

La course à la qualification a démarré
 
Les nouvelles règles de qualification pour le Vendée Globe, édictées à l’article 9.1 de l’avis de course publié le 28 avril dernier, ont changé la donne pour les aspirants tourdumondistes. Car elles ont été significativement durcies : pour obtenir le précieux sésame, il faut avoir fini le dernier Vendée Globe, la Route du Rhum 2018, la Transat Jacques Vabre 2019, The Transat 2020, New York-Les Sables 2020, "ou toute autre course océanique en solitaire ou en double du Championnat [Imoca] Globe Series intégrée par avenant au présent AC".

Précision  : les marins ayant bouclé le Vendée Globe 2016 sans avoir par la suite fini une de ces courses, ceux qui n’ont disputé qu’une course en double et ceux qui courront le Vendée Globe 2020 sur un bateau différent de celui avec lequel ils ont disputé une des courses précitées, devront s’acquitter d’un parcours complémentaire de 2 000 milles.

Surtout, un numerus clausus de 30 inscrits étant fixé, des critères de "sélection" ont été ajoutés afin de départager les inscrits s'ils sont plus de 30. La priorité est ainsi donnée aux "finishers" du précédent Vendée Globe ainsi qu'aux skippers disposant de bateaux neufs, "sélectionnés d'office". Sachant que l’organisateur, la SAEM Vendée, se réserve également le droit d’inviter quatre marins dans la liste des inscrits. Pour les autres, le critère de sélection retenu est le nombre de milles parcourus sur toutes les courses océaniques des Imoca Globe Series. Autrement dit, plus vous engrangez de milles en course, plus votre place sur la liste des inscrits est assurée : une véritable course à la qualification que la Classe Mini a bien connue au milieu des années 2000, avec des dizaines de coureurs en liste d'attente sur la plupart des épreuves de la saison.... 

Au regard des conditions du fameux article 9.1, sont aujourd’hui qualifiés certains : Arnaud Boissières, Fabrice Amedeo, Alan Roura et Romain Attanasio, qui ont fini le Vendée Globe 2016 ET la Route du Rhum 2018. A condition, bien sûr, qu’ils ne changent pas de bateau d’ici le prochain Vendée Globe. 

Sébastien Destremau - dont le projet "familial" avec ses frères Xavier, Hugues et Jean-Guillem, est d'aligner deux bateaux sur le circuit Imoca en 2019 et... quatre pour 2020, Vendée Globe compris - n'est dans le même cas : s'il a lui aussi fini Vendée Globe 2016 et Route du Rhum 2018, il a couru la seconde en classe Rhum mono. Conséquence : que quel que soit son bateau pour le prochain Vendée Globe - il devra sans doute en changer, puisque l'actuel FaceOcean sera hors jauge en 2020 car ne disposant pas d'une quille pivotante -, il devra s'acquitter d'un parcours de 2 000 milles ou participer à une course océanique des Imoca Globe Series. Ce sera également le cas des finishers du précédent Vendée Globe que sont Jean Le Cam et Louis Burton, qui, s'ils ont fait part de leur souhait de repiquer, n'ont pas participé (Le Cam) ou pas fini le dernier Rhum (Burton) et/ou ont changé de bateau (Burton). 

Les sept heureux bénéficiaires de machines neuves sont eux aussi prioritaires sur la liste d'inscription : Jérémie Beyou, Alex Thomson, Charlie Dalin, Sébastien Simon, Armel Tripon, Kojiro Shiraishi et Thomas Ruyant sont qualifiés d'office sous réserve d'accomplir, eux aussi au moins le parcours de 2 000 milles. A noter qu'un huitième projet de bateau neuf, qui profitera des moules d'un Imoca en construction, est dans les tuyaux.

Enfin, ceux qui ont bouclé la dernière Route du Rhum et comptent disputer le prochain Vendée sur le même bateau - Boris Herrmann, Damien Seguin, Stéphane Le Diraison, Ari Huusela, Manu Cousin, Alexia Barrier et Erik Nigon (qui a cependant mis son bateau en vente - voir ci-dessous) -, ont leur qualification quasiment en poche. Elle ne pourrait être concurrencée qu’en cas de dépassement de la limite des 30 inscrits, mais ces marins ont pris de l'avance dans la course aux milles qualificatifs.

Ce ne sera pas le cas de Vincent Riou qui, ce vendredi, a annoncé qu'il ne repartirait pas sur un cinquième Vendée Globe consécutif. Pour le remplacer sur son plan VPLP-Verdier orange en vue du prochain tour du monde, PRB a fait appel à Kevin Escoffier, qui devra donc en passer par les règles de qualification de l'article 9.1.

Comme l'ancien équipier de Dongfeng, les autres candidats au Vendée Globe n'ont pas encore engrangé de milles dans cette course à la qualif. Certains sont en revanche mieux placés que d'autres : Samantha Davies, Isabelle Joschke et Yannick Bestaven ont dû abandonner la Route du Rhum mais bénéficient d'un bateau et d'un budget, plus ou moins complet. Au même titre que les nouveaux arrivants que sont Maxime Sorel, Giancarlo Pedote, Denis Van Weynbergh, Jack Bouttell ou Pip Hare (dont plusieurs doivent encore consolider leur budget), ils auront accompli un grand pas vers la qualification s’ils finissent la prochaine Transat Jacques Vabre qui s'annonce cruciale pour de nombreux projets. L'organisateur de cette dernière a d'ailleurs prévu la présence de 30 Imoca dans le bassin Paul Vatine au Havre. Ils n'auront ensuite plus qu'un parcours complémentaire de 2 000 milles à accomplir en solitaire.

Au total, selon notre calcul, on compte déjà 29 projets dotés d'un Imoca, candidats au prochain Vendée Globe. Un chiffre qui ne prend pas en compte les éventuels bateaux neufs à venir ou les bateaux d'occasion en cours de transaction.

Reste le cas particulier des marins souhaitant s'aligner au départ du prochain Vendée Globe qui satisfont aux critères de qualification... mais se retrouvent sans bateau et/ou avec des budgets incomplets voire nuls. C'est le cas des tenants du titre de la Transat Jacques Vabre 2017 et de la Route du Rhum 2018, Yann Eliès et Paul Meilhat, mais aussi de Conrad Colman et Didac Costa (finishers du Vendée Globe 2016 comme Yann Eliès). Pour eux comme pour les autres, le temps est compté, même s'il peut encore se passer beaucoup de choses d'ici le départ…

Quels sont les bateaux disponibles ?

Le nombre de bateaux disponibles sur le marché de l’occasion se réduit au fur et à mesure que l’échéance du Vendée Globe 2020 approche. PRB  désormais confié à Kevin Escoffier, les trois bateaux officiellement disponibles les plus cotés - l’ex Safran de Morgan Lagravière, les actuels Hugo Boss et SMA - semblent en effet sur le point de changer de mains.

Le très convoité Hugo Boss, plusieurs fois annoncé vendu, a pu un temps être réservé pour Conrad Colman, mais ce n'est plus le cas, nous a assuré jeudi ce dernier qui "vise un plan B". Le plan VPLP-Verdier troisième du Rhum, qui fait tourner les têtes de beaucoup malgré son prix élevé (3,2 millions d'euros), a trouvé un autre acquéreur. Interrogé sur le sujet, Stewart Hosford, patron d'Alex Thomson Racing, nous a répondu : "Notre intention est toujours de vendre le bateau avant Noël, comme c’était prévu, nous sommes en négociations avancées pour finaliser la vente". A qui ? That is the question...

Du côté de l’ex Safran, son actuel propriétaire, Roland Jourdain, via sa société Kaïros, explique que la vente est dans les clous : "Plusieurs doigts se sont levés depuis un mois, nous n'avons pas encore donné les clefs, mais nous nous sommes engagés auprès d'un acquéreur, si tout va bien, ce sera fait en janvier". Un acquéreur potentiel dont Bilou garde bien sûr le nom secret et qui pourra disposer du bateau fin mars, Kaïros, confirme ce dernier, ayant signé un "contrat de prestation de formation de Kojiro Shiraishi pendant deux mois sur le bateau à partir de début février".

Enfin, SMA, propriété de Mer Agitée, la structure de Michel Desjoyeaux, est en passe d'être loué en vue du Vendée Globe, ce que nous a confirmé le double vainqueur du Vendée Globe : "Il est actuellement sous protocole de réservation jusqu'à la fin de l'année". Là aussi, il reste naturellement muet sur le nom de son locataire.

Autre bateau qui vient d’être vendu, l’ex Le Souffle du Nord/Team Ireland, passé des mains d’Enda O’Coineen à celles de Maxime Sorel qui, avec le soutien de V&B (et, espère-t-il, d’un co-partenaire), se lance sur le circuit dès 2019. Le Malouin nous a expliqué que le bateau était arrivé mercredi à Concarneau pour un chantier hivernal "de fiabilisation et d'amélioration des systèmes" qui sera effectué chez Kaïros.

Parmi les bateaux qui restent à vendre, on trouve Rosalba, propriété de Richard Tolkien, qui nous a indiqué qu'il finissait un chantier de refit, notamment de la quille et du cockpit, qui permettra à l'ex Pindar (plan Owen-Clarke), doté de voiles neuves, d'être de nouveau à la jauge Imoca à partir d'avril, le Britannique cherchant de son côté des partenaires pour éventuellement s'aligner sur le circuit en 2019.

Sont aussi sur le marché l’ex Spirit of Yukoh de Kojiro Shiraishi (plan Farr 2007) ; l’actuel Vers un monde sans sida (plan Farr 2006) qu’Erik Nigon, qui cherche toujours des partenaires pour le Vendée Globe, met en vente (480 000 euros HT) - "Je ne peux plus prendre de risques financiers", nous a-t-il confié ; Vivo A Beira (plan Lombard 2004), appartenant à Pierre Lacaze (mis à prix 725 000 euros HT il y a un an) ; 100% Natural Energy (l'ex bateau de Conrad Colman), "toujours en vente au prix de 250 000 euros HT, mât au sol", nous a confirmé son propriétaire Jean-Gabriel Chelala. Même chose pour l'ex Kingfisher, propriété de la FNOB en Espagne (240 000 euros HT), tandis que l'ex Great American IV (plan Owen-Clarke 2006) racheté en 2017 par la société 5° West de Sir Keith Mills pour monter un projet irlandais sur le Vendée Globe, n'a lui non plus pas encore trouvé preneur (600 000 euros HT).

Pas vraiment des bateaux en mesure de jouer dans le haut du tableau pour les cadors comme Meilhat ou Eliès. Le vainqueur de la Route du Rhum, dont la priorité est avant tout de trouver un partenaire, relativise cependant : "Il y a encore deux ans avant le Vendée Globe, d'ici là, plein de projets peuvent encore se monter ou s'arrêter, des bateaux reviendront sans doute sur le marché. Et il reste la solution de construire. L'avantage, c'est qu'il n'y a jamais eu autant de moules, ce qui peut permettre de réduire de façon assez drastique le temps de construction".
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[SI VOUS AVEZ PASSÉ LA SEMAINE À FAIRE LA DIÈTE EN PRÉVISION DE NOËL...]

[C'EST FAIT]
  • TOP CLUBS. Le Yacht Club de Carnac a été désigné Ecole française de voile de l'année lors de la cérémonie des Top Clubs organisée samedi dernier au Nautic ; le Club compétition de l'année est le CV Saint-Aubin Elbeuf, vainqueur notamment de la Ligue nationale de voile.
  • UNCL. La Nuit de la course au large, organisée par l'UNCL, a eu lieu samedi dernier à Paris, l'occasion de récompenser les vainqueurs IRC de l'année sur les circuits Méditerranée, Atlantique et Manche, mais également de remettre des trophées à des marins ayant marqué l'année, comme Charles Caudrelier, Yoann Richomme et Géry Trentesaux.
[C'EST MAINTENANT]
  • GOLDEN GLOBE RACE. Tandis que l'Estonien Uku Randmaa a été mercredi le troisième à franchir le cap Horn, l'écart entre le leader, Jean-Luc Van den Heede, confronté à des problèmes de gréement et qui approche de la pointe nord-est du Brésil, et son poursuivant, Mark Slats, ne cesse de se réduire, s'élevant à 700 milles ce vendredi.
[C'EST BIENTÔT]
  • SYDNEY HOBART. 91 équipages s'élanceront le 26 décembre à 13h (heure locale) pour l'édition 2018 de la Rolex Sydney Hobart (628 milles).
  • DIAM 24. L'édition 2019 de Sailing Arabia The Tour aura lieu du 2 au 16 février avec un parcours de nouveau 100% omanais, mais cette fois du nord au sud.
  • CLASS40. La première édition du Défi Atlantique, courue en double ou en équipage, s'élancera de Guadeloupe le 23 mars à destination de Horta, aux Açores, la seconde étape vers La Rochelle partira le 8 avril.
  • M32. Les M32 European Series 2019 comprendront cinq épreuves : San Remo (22-24 mars), Pise (24-26 mai), Pays-Bas (21-23 juin), Stenungsund, en Suède (15-17 août) et Riva del Garda (24-25 août), où aura lieu dans la foulée le Championnat du monde (26-30 août).
  • TOURDUF. La 34e édition du Tour du Finistère s'élancera le 28 juillet de Morlaix pour s'achever le 3 août à Concarneau, le format double, déjà possible en IRC et Osiris, s'étendra pour l'occasion aux classes Figaro 2 et Mini 6.50.

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[LA PHOTO DE LA SEMAINE PAR  MARTINA ORSINI]
Le foil était à l'honneur la semaine dernière à l'occasion de la Foiling Week de Sydney qui a donné lieu à de nombreuses régates et démonstrations, avec notamment ce Laser à foil qui prouve que l'on peut tester la navigation volante à tout âge... 
Départ en volant

En partenariat avec  Pub Pantaenius
Pub Peters & May
NICOLAS LUVEN : "JE REPENSE AU VENDÉE GLOBE 2020"

Navigateur à bord de Turn the Tide on Plastic sur la dernière Volvo Ocean Race, Nicolas Lunven a ensuite intégré le Gitana Team pour aider Sébastien Josse à préparer la Route du Rhum-Destination Guadeloupe. Le programme de ce dernier chamboulé pour 2019 suite aux avaries survenues sur plusieurs trimarans Ultime, celui du double vainqueur de la Solitaire Urgo Le Figaro l'est aussi. Il fait le point pour Tip & Shaft.

Cela fait maintenant presque six mois que tu en as terminé avec la Volvo Ocean Race, comment vois-tu l'avenir de la course, rebaptisée The Ocean Race ?
Je vois plutôt du positif, j’ai l’impression qu’Antoine Mermod, qui connaît quand même bien les bateaux techniquement pour avoir longtemps œuvré pour des équipes, sait de ce qu’il faut faire pour réunir au mieux ces deux mondes qui, jusqu’ici étaient assez éloignés. Le défi n’est pas simple mais il est beau, je pense que les équipes Volvo vont devoir accepter de faire quelques compromis par rapport à leurs habitudes, puisqu’on ne pourra pas faire tout et n’importe quoi sur le nouveau bateau, mais je pense qu’ils appréhenderont cette nouvelle donne assez vite. J’avais d’ailleurs senti beaucoup d’intérêt de la part de mes équipiers lors de la dernière Volvo au fur et à mesure que le projet Imoca devenait de plus en plus concret. Ce sont finalement des bateaux sur lesquels, dans le milieu de la Volvo, ils sont très peu à avoir mis le pied dessus.
 
Ce sera une vraie révolution pour eux de passer d’un VO65 à un Imoca ?
C’est sûr que ce sera très différent. L’Imoca est un bateau beaucoup plus léger, qui va beaucoup plus vite dans le petit temps et qui vole quasiment au reaching abattu et au portant VMG dans les conditions medium. La navigation est forcément très différente par rapport au Volvo qui est bateau lourdaud et rustique. Après, ces différences se gomment un peu quand le vent monte, car quand tu as 25 nœuds de vent, sur un Imoca, tu commences à sérieusement lever le pied, alors que sur un Volvo, tu ne sais pas quand lever le pied, en tout cas, si tu le fais, c’est plus pour l’équipage que pour le bateau.
 
Qu’as-tu fait depuis ton retour de la Volvo ?
Assez vite après mon retour, j’ai intégré le Gitana Team avec une double casquette de navigant, pour accompagner Sébastien dans son entraînement pour la Route du Rhum, et de routeur météo, ça m’a beaucoup occupé jusqu’à, malheureusement, son abandon prématuré suite à la casse du flotteur. Cette avarie remet forcément beaucoup de choses en question pour moi, car il y avait la perspective avec Gitana de naviguer en 2019, entre Lorient-Les Bermudes et une grosse campagne d’entraînement, mais également le routage sur Brest Oceans l’hiver prochain. Du coup, le programme est un peu chamboulé, je suis un peu en stand-by en ce moment.
 
As-tu été surpris par l’avarie dont a été victime le Maxi Edmond de Rothschild ?
Cette avarie était quand même une surprise, parce que l’accent avait été plutôt mis sur le fait d’avoir un bateau robuste, l’équipe n’avait pas forcément l’impression de jouer avec le feu. Maintenant, on entre dans un univers qu’on connaît assez peu - je parle des navigants mais aussi des architectes et des chantiers. On a vu que dans 35 nœuds et 5 mètres de creux, ça ne se passait malheureusement pas aussi bien que ce que l’on pensait. Dans ces conditions, ce n’était probablement pas raisonnable de se lancer si tôt dans un tour du monde en solo, mais on peu compter sur des équipes comme Gitana pour continuer à faire naviguer ces bateaux fabuleux et à défricher cette aventure du vol.
 
Tu as travaillé récemment avec Oman Sail, peux-tu nous en dire plus et cette collaboration va-t-elle se poursuivre ?
Oui, Oman m’a contacté pour faire du coaching de marins omanais dans le cadre de leur projet de les faire naviguer en Figaro 3 en 2019. Ça a duré quatre semaines en novembre-décembre, j’imagine qu’il va y avoir une suite de cet accompagnement dans les semaines à venir, avec moi ou un autre, je n’en sais rien, pour l’instant, rien n’est acté, je n’ai pas encore eu de discussion avec Franck (Cammas) et Louis Viat, mais je pense qu’on va en parler.
 
Compte tenu de ces changements de perspectives, quels sont tes autres plans pour 2019 ?
Du coup, je repense au Vendée Globe 2020. Il y a quelques semaines, j’avais quasiment fait une croix dessus parce que j’avais cette perspective avec Gitana, finalement, je le remets en ligne de mire, d’autant plus que je me dis qu’il y a encore le moyen de faire de belles choses. Tant qu’il reste des bateaux disponibles sur le marché et que le temps imparti permet de se qualifier, il reste des opportunités. Quoi qu’il arrive, je ne vais pas m’arrêter de chercher des partenaires, parce que si dans quelques mois, je me dis que c’est trop tard pour le Vendée Globe, il faudra être capable de rebondir sur d’autres types de projet.
 
Par exemple ?
Je pense notamment à la Class40 qui offre de très belles perspectives. Si jamais j’ai l’occasion d’en faire, ce ne sera absolument pas à reculons, c’est une classe qui regroupe un super plateau en quantité et en qualité avec un beau programme de courses. Même chose pour les Multi50 qui ont prouvé qu’ils étaient de très bons bateaux sur la Route du Rhum en étant quasiment tous à l’arrivée alors que vu les conditions météo au départ, on aurait plutôt imaginé que ce serait la classe avec le taux d’abandon le plus fort. Ce sont des projets très intéressants sportivement, plus simples à mettre en œuvre et plus accessibles d’un point de vue budgétaire. Et je n’oublie pas que l’année prochaine, c’est une année Transat Jacques-Vabre, donc j’aimerais bien y participer, en tant qu’équipier si ce n’est pas sur mon propre projet.
 
Tu dis qu’il reste des bateaux disponibles, il en reste peu de compétitifs (voir ci-dessus), partirais-tu sur le Vendée Globe 2020 sur n’importe lequel ou te fixes-tu un minimum d’objectif sportif ?
Si on regarde le dernier Vendée Globe, il y avait trois catégories de projet : les potentiels gagnants, avec des bateaux neufs ou modifiés comme Maître CoQ, des profils aventuriers et une catégorie intermédiaire avec des projets qui ne partaient pas forcément pour la gagne avec des budgets moindres et des bateaux pas tout à fait au goût du jour, dans laquelle il y a eu de belles bagarres, de belles histoires à raconter, je pense à Thomas Ruyant, Yann Eliès, Jean Le Cam… Si je ne peux pas jouer la gagne, je rêverais de jouer dans cette catégorie pour assouvir ma passion de la compétition, des bateaux et de la mer.
 
Aujourd’hui, te sens-tu loin du Vendée Globe ou as-tu un début de budget ?
Niveau budget, c’est assez simple, ça se résume à un chiffre : zéro. Maintenant, est-ce que j’en suis loin ? Je n’en sais absolument rien. Ça fait dix ans que je fais de la voile professionnelle et parfois, les projets qui aboutissent sont des pistes inattendues qui soudain se débloquent. Si je prends mon embarquement sur la Volvo, ça s’est passé via Thomas Rouxel qui connaissait Dee Caffari, au début je devais juste faire le Fastnet avec eux, et finalement, ça a duré un an.
 
Yoann Richomme disait à l’arrivée de la Route du Rhum que le fait d’avoir gagné la Solitaire du Figaro parle assez peu à certains prospects par rapport à la Route du Rhum qui interpelle beaucoup plus, as-tu le même sentiment, toi qui l’as gagnée deux fois ?
Je suis complètement d'accord avec lui. Aujourd'hui, je trouve que le circuit Figaro a moins de reconnaissance qu'il n'en avait il y a quelques années par rapport aux partenaires. Sportivement, les gens continuent d'admettre que c'est l'un des circuits les plus difficiles et que si tu as gagné deux fois la Solitaire, ce n’est pas rien, mais si on regarde la Route du Rhum ou le Vendée Globe, on se rend compte que certains sponsors ne vont pas forcément vers des marins qui ont brillé en Figaro, on voit souvent des projets qui se montent avec des objectifs "non-sportifs", les choix des skippers sont faits en conséquence. Maintenant, c'est sûr que la Route du Rhum a une aura médiatique bien supérieure à celle de la Solitaire.
 
Pour finir, as-tu l’intention de participer au circuit Figaro ?
Je n’ai pas commandé de bateau, mais je vais quand même me retrouver un peu mêlé au bateau : d’abord si j’avance avec Oman Sail, ensuite parce que je vais a priori intervenir pour le Pôle de Port-la-Forêt pour tout ce qui est analyse de performances, en tout cas lors de la première phase de découverte du bateau. La voilerie North m’a aussi demandé de collaborer avec eux pour le développement des voiles du Figaro 3. Mais je n’ai pas de course au programme pour le moment, la Solitaire ne fait pas partie des objectifs que je me suis fixés.
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[MERCATO : LES MOUVEMENTS DE LA COURSE AU LARGE]

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[DÉPARTS & NOMINATIONS]
  • FRANÇOIS GABART dans la catégorie skippers, mais aussi l'AC75 (foiling design), l'EASY TO FLY (foiling boat de série), l'Imoca CHARAL (foiling boat prototype) font partie des nommés pour les Foiling Awards qui seront remis le 29 janvier à Milan. Le vote est ouvert au public.
  • CASSANDRE BLANDIN et MATTHIEU DAMERVAL ont été sélectionnés par Sailing Organisation Guillemot pour prendre la barre en 2019 des deux Figaro 3 acquis par la structure de Marc Guillemot.
  • MANUEL COUSIN (photo) et DAMIEN SEGUIN (vidéo) ont remporté le Prix de l'image organisé à l'occasion de la Route du Rhum-Destination Guadeloupe.
[JOBS]
[OFFRES DE SERVICES]
[ANNONCES & PARTENARIATS]
  • YANN ÉLIÈS est le troisième invité d'INTO THE WIND, le podcast de Tip & Shaft. Vous pouvez trouver Into The Wind sur les principales plateformes de podcast : iTunesSoundCloundDeezerSpotify. Les deux premiers épisodes ont dépassé les 12 000 écoutes !
  • MACSF, aux côtés de Bertrand de Broc lors du dernier Vendée Globe, s'est engagé en vue du prochain en tant que partenaire-titre d'Isabelle Joschke. Monin, qui accompagnait la skippeuse cette année, reste partenaire secondaire. Le team mené par Alain Gautier étudie la faisabilité économique d'éventuelles optimisations du bateau, notamment l'installation de foils et d'un mât-aile.
  • Les VALENCIA GLOBE SERIES, prévues au printemps 2019 au programme des Imoca Globe Series, n'auront finalement pas lieu, faute d'avoir reçu le soutien de la région de Valence.
  • TOUR DE BELLE-ILE. Les inscriptions pour la 11e édition du Tour de Belle-Ile, qui aura lieu le 18 mai 2019, sont ouvertes.
  • GENESIS s'est engagé auprès d'Emirates New Zealand en tant que fournisseur officiel d'énergie pour sa base d'Auckland.
  • YANMAR sera le partenaire principal de la Dragon Gold Cup 2019 qui aura lieu du 9 au 14 juin à Medemblik (Pays-Bas).
  • Le PC COURSE DU VENDÉE GLOBE 2020 sera installé aux Sables d'Olonne, et non plus à Paris, a indiqué la semaine dernière Yves Auvinet, président de la SAEM Vendée.
  • ROUTE DU RHUM. Les organisateurs de la Route du Rhum-Destination Guadeloupe ont publié des premiers chiffres de l'édition 2018. Le site officiel a reçu 2,5 millions de visiteurs uniques, l'application mobile a été téléchargée 240 000 fois, tandis que la communauté sur les réseaux sociaux a totalisé 188 500 abonnés.
  • ROMAIN ATTANASIO est à la recherche d'un co-partenaire titre pour poursuive sa campagne pour le prochain Vendée Globe après la réduction du partenariat de Famille Mary, co-partenaire titre pendant trois saisons.
  • COUPE DE L'AMERICA. Emirates Team New Zealand a annoncé vendredi avoir accepté un sixième challenger en vue de la 36e Coupe de l'America, il est néerlandais, et portera les couleurs du Royal Netherlands Yacht Club Muiden et du Royal Maas Yacht Club.
[LANCEMENTS]
  • WORLD SAILING a lancé un appel d'offres pour le support de la planche à voile masculine et féminine des Jeux olympiques de Paris 2024.
[VENTES & ACQUISITIONS]

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 [TIP & SHAFT A REPÉRÉ DERNIÈREMENT]
 
L'ÉQUIPE MAGAZINE/CHRYSTELLE BONNET
Virginie Joyon : "Francis, c'est quelqu'un d'atypique"
Sa parole est aussi rare que son mari est discret, la femme du vainqueur de la Route du Rhum 2018 raconte sa vie avec "Francis, l'homme qui sait tout faire".

24 HEURES/FLORIAN MÜLLER ET JEAN-GUY PYTHON
Jeux de mains, jeux de marins
Kito de Pavant, Sébastien Josse, Alan Roura, Francis Joyon, Loïck Peyron, Jérémie Beyou évoquent l'importance de leurs mains dans leur métier de skipper et les soins qu'ils y apportent... ou pas.

LE FIGARO/MARTIN COUTURIÉ ET GUILLAUME LOISY
François Gabart : "On invente la course au large de demain"
Le skipper de Macif, évoquant le programme de la classe Ultim 32/23 dans les années à venir, estime que "l’option de commencer par une course en équipage est hyper intéressante selon moi. C’est la solution pour avoir le maximum de bateaux en 2021".

VENDEEGLOBE.ORG
Que sont-ils devenus ? Yves Parlier, innover toujours
L'ancien skipper d'Aquitaine Innovations, qui a pris du recul avec la course au large au milieu des années 2000, met aujourd'hui sa passion pour la mer et les bateaux au service de l'innovation.

SAIL-WORLD/RICHARD GLADWELL
America's Cup: Stars & Stripes gets a new life with Long Beach team
Focus sur le challenger américain, porté par Taylor Canfield et Mike Buckley, qui fait renaître un défi mythique de la Coupe de l'America, alors porté par Dennis Conner, légende de l'épreuve.

YACHTRACING.LIFE/JUSTIN CHISHOLM
America’s Cup: Ray Davies interview
Une interview en deux parties du marin néo-zélandais, cinq Coupes de l'America au compteur, qui revient dans la première sur l'évolution de l'épreuve depuis le début des années 2000, puis évoque son rôle actuel au sein d'Emirates Team New Zealand et le futur AC75.

VOILES & VOILIERS/OLIVIER CHAPUIS
Fibre sensible
La fibre optique se développe progressivement sur les machines de course, permettant de mesurer une multitude de variables. Exemple avec le Maxi Edmond de Rothschild de Sébastien Josse.

SAIL-WORLD/RICHARD GLADWELL
World Sailing to hold special Council Meeting over vital Olympic vote
Retour en détail sur le vote de la dernière Conférence annuelle de World Sailing à Sarasota, que certains estiment entaché d'irrégularités, ayant permis à la course au large de revenir dans le jeu olympique alors qu'elle avait été écartée en mai. World Sailing se réunit aujourd'hui sur le sujet.

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Editeur : Pierre-Yves Lautrou - Rédacteur en chef : Axel Capron

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