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Tip & Shaft, la newsletter de la voile de compétition
Vendredi 25 janvier 2019 
Numéro #144
ETF26
Cette semaine dans Tip & Shaft :
  • INTERVIEW - Ronan Lucas : "Clarisse Crémer correspond à notre ambition pour ce Vendée Globe"
  • BRÈVES - Si vous avez passé la semaine à mesurer votre taux de glyphosate
  • PHOTO - Le F50 français dévoilé
  • ENQUÊTE - Qui va être Marin de l'année 2018 ?
  • MERCATO - Plus de 20 offres d'emplois
  • REVUE DE PRESSE - Les 8 articles à lire cette semaine
  • ÉDITION INTERNATIONALE - Robin Knox-Johnston : "People want more adventure now"  https://gallery.mailchimp.com/1e692787e2c4cc3370813fca1/images/6fb7fbb6-d182-41e9-9403-1d0208b58838.png 
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Bonne lecture !
Conf de presse BPCE
© Vincent Curutchet/BPCE

RONAN LUCAS : "CLARISSE CRÉMER CORRESPOND À NOTRE AMBITION POUR CE VENDÉE GLOBE"
 
Directeur du Team Banque Populaire, Ronan Lucas était présent mardi au siège parisien du Groupe BPCE - maison-mère de Banque Populaire - pour la conférence de presse au cours de laquelle l'entreprise a "réaffirmé son engagement dans la voile jusqu’en 2024", avec trois projets dans les cartons : un nouvel Ultim - mis à l’eau fin 2020 - et le circuit Figaro en 2019 et 2020 pour Armel Le Cléac’h, une participation au Vendée Globe 2020 pour Clarisse Crémer sur l’ex SMA. Autant de sujets sur lesquels l’intéressé revient pour Tip & Shaft.
 
Peux-tu nous raconter comment vous vous êtes mis d’accord avec Banque Populaire sur ce triple projet ?
Une fois digéré le fait qu’on ne récupérerait pas Banque Populaire IX, les dirigeants nous ont très vite demandé de leur proposer des projets. Nous avons donc examiné avec eux l’intégralité du champ des possibles, toutes les options qu’on peut trouver dans la voile française : celles qui ont été retenues, mais aussi le Tour de France à la voile, le Multi50… Ensuite, Banque Populaire m’a demandé de budgéter ce champ des possibles, et, en fonction des retours que je leur ai faits, ils ont décidé que les projets qui les intéressaient étaient de remettre en route un Ultim pour Armel, qu’il navigue en Figaro et qu’on participe au Vendée Globe en Imoca. La présence de Banque Populaire sur les deux derniers Vendée Globe s’étant près bien passée, c’est très naturellement et très rapidement qu'après un premier tour d’horizon, ces projets ont finalement émergé.  
 
Comment s’est fait le choix de Clarisse Crémer pour le Vendée Globe ?
Nous avons proposé différents profils, notamment en fonction du cahier des charges de Banque Populaire qui voulait un ou une jeune pour lui donner une première chance. Très vite, son profil est arrivé au sommet de la pyramide pour plusieurs raisons : sa jeunesse, son dynamisme, l’aspect entrepreneuse et, il ne faut pas le cacher, son côté bonne communicante. Je pense que ce qui a surtout séduit les dirigeants, c’est cette alliance entre la communication et la performance, parce que Clarisse a quand même montré sur sa Mini-Transat, alors qu’elle débarquait de nulle part, qu’elle avait su construire son projet pour être performante [elle se classe deuxième en bateaux de série, NDLR]. Elle correspond bien à l’ambition qu’on a pour le Vendée Globe : depuis que je suis là, on a toujours fait des projets ultra-performants qui visaient la gagne ; là, on a envie d’un projet ambitieux, mais moins dans la compétition absolue, avec un peu moins de pression. Donc tout matche avec elle : communication, performance et jeunesse.
 
Avez-vous rencontré tous les skippers de cette short-list ?
Non, nous n’avons rencontré personne avant que le choix ne soit fait, même pas Clarisse, parce que nous n’avons pas voulu donner de faux espoirs aux gens qui figuraient sur cette liste. Nous avons donc préféré faire un choix d’abord, j’ai ensuite rencontré Clarisse. Elle m’a demandé un délai de réflexion, et une fois qu’elle m’a répondu, elle a rencontré Banque Populaire, ce qui a ensuite débouché sur la validation définitive de ce choix. Si ça n’avait pas été le cas, on aurait continué notre démarche et rencontré d’autres personnes.
 
Pourquoi avoir choisi l’ancien SMA ?
Ce qui a compté, c’est le rapport objectif/coût pour un premier Vendée Globe, sachant qu’on voulait que ce projet s’inscrive dans une enveloppe budgétaire raisonnable. Quand j’ai fait le tour des bateaux, les seuls potentiellement disponibles étaient Hugo Boss, Safran et SMA. Racheter Hugo Boss aurait peut-être été trop ambitieux pour un premier Vendée Globe. Pour une découverte de l’Imoca, on n’avait pas forcément envie de mettre la pression à Clarisse avec un bateau ultra-compétitif avec des foils. SMA nous est apparu comme un bon compromis, c’est quand même le dernier vainqueur de la Route du Rhum sans le côté usine à gaz des foils. Elle aura tout le temps de retourner plus tard sur le Vendée Globe avec l'ambition de le gagner.  
 
Quand s’est conclue la location avec Mer Agitée et quand récupérez-vous le bateau ?
On s'est mis d'accord fin décembre. Michel Desjoyeaux nous a demandé de récupérer le bateau un peu plus vite que prévu, parce qu’il manage un autre projet [celui de Nicolas Troussel, NDLR], ce que nous avons accepté sans problème. On va donc récupérer le bateau dans les jours qui viennent [il est arrivé à Lorient ce vendredi, NDLR] et il sera équipé d'un nouveau mât monotype pour ses premières navigations en juillet.
 
Tu as évoqué, lors de la conférence de presse, une enveloppe globale du sponsoring de Banque Populaire dans la voile de 7 millions d’euros (TTC), quelle est la part du Vendée Globe dedans ?
Je ne donnerai pas de chiffres, mais c’est un projet raisonnable.
 
Pour prendre le départ du Vendée Globe, Clarisse devra se qualifier, ce qui n’est pas garanti car la concurrence est nombreuse, est-ce un motif d’inquiétude ?
Bien sûr qu’il y a de l’inquiétude, mais on n’est pas les seuls dans ce cas-là. On va faire tout faire en bon élève pour disputer toutes les courses du programme Imoca à partir de fin juillet, on ne veut pas avoir de reproches à se faire.
 
Vu le profil de Clarisse et le poids de Banque Populaire dans la voile, vous pourriez bénéficier d’une des quatre invitations que les organisateurs se réservent le droit d’accorder…
On ne vise pas ça, sincèrement. On va tout mettre en oeuvre pour se qualifier dans les règles sans se dire qu'une invitation va tomber du ciel au dernier moment, ce n’est pas du tout notre credo. Donc on va courir la Jacques-Vabre cette année, puis faire les 2 000 milles de qualification complémentaires, soit après la Jacques-Vabre, soit avant The Transat.
 
Parlons désormais de l’Ultim, quelle est votre ambition pour ce futur maxi-trimaran attendu fin 2020 ?
Nous avons une super base avec Banque Populaire IX : nous avons énormément appris lors de nos deux transats en 2017, mais on a quand même envie de le faire progresser, on ne peut pas relancer un bateau à 10 millions d’euros sans faire en sorte qu’il ne soit pas plus performant. Aujourd’hui, il est acquis qu’on peut voler, donc on va pousser le curseur du vol un peu plus loin. Ça passe bien sûr par les appendices, mais c’est aussi une question d’équilibre général, de centre de gravité du bateau, de positions du mât, des bras et des foils… On va travailler sur cet équilibre global pour qu’il soit plus facile et plus stable en vol avec une marge de sécurité encore plus importante.
 
Allez-vous utiliser les mêmes moules que ceux de Banque Populaire IX ?
On construit les flotteurs dans les moules de Banque Populaire IX. Pour la coque centrale, il va falloir qu’on reconstruise un moule en bois, parce que il n’y a plus de moule existant : ce sont des moules femelles en bois, qui, une fois la pièce construite, sont détruits, parce qu'ils perdent leur forme. Quant aux bras, on a le choix entre nos moules, ceux de Macif, voire ceux de Banque Populaire V. On va développer de nouvelles structures de bras avec les architectes et les calculateurs et on va voir dans quels moules ils passent. Si la structure ne passe pas, on refera un moule, mais d’après ce que l’on sait aujourd’hui, ça devrait passer.
 
Le choix de VPLP pour dessiner le bateau a-t-il fait débat ?
Non. C’est un choix naturel car l’urgence est déjà là en termes de design : les premiers plis de carbone doivent être posés dès avril. Nous ne sommes pas dans un projet où on a huit mois d’études avant de lancer la construction. Et on est en plus très contents de travailler avec les mêmes architectes, on n’a fait que de très bons bateaux avec eux.
 
MerConcept avait aussi sollicité CDK pour lancer la construction de son deuxième Ultim, comment avez-vous fait pour trouver de la place dans le même chantier ?
Aujourd’hui, pour construire une grosse machine comme ça, il y a deux super chantiers de qualité très proche, CDK et Multiplast. On a demandé un devis aux deux, et notamment interrogé CDK pour savoir s’ils étaient disponibles. Ils nous ont répondu que ceux qui signeraient en premier un contrat auraient le chantier réservé. Maintenant, on n'a voulu nuire à personne et, dans notre contrat, on a aménagé les choses pour que nos camarades de Macif puissent construire également des pièces chez CDK, parce qu’on sait qu’ils travaillent avec eux depuis longtemps. Mais ils n’avaient pas donné d’engagement ferme, ce que nous avons pu garantir à CDK vers la mi-décembre. Il faut comprendre que nous devons aller vite : nous espérons avoir une très belle course fin 2021, et pour pouvoir y participer, il faut qu’on ait un bateau le plus rapidement possible.
 
Va-t-il y avoir des mouvements au sein du team, notamment pour remplacer Kevin Escoffier, qui part sur un projet Vendée Globe avec PRB ?
Kevin est quelqu’un d’important au sein du team Banque Populaire, il va encore nous accompagner quelques semaines et mon petit doigt me dit qu’on naviguera certainement ensemble dans l’avenir… On est très heureux de le voir partir sur un beau challenge comme ça, avec la possibilité de jouer la gagne et, bien sûr, il va être remplacé au sein du bureau d’études, des recrutements sont en cours, parce qu’on n’avait pas prévu de refaire un bateau.
 
Tu parlais de très belle course fin 2021, le programme de la Classe Ultim 32/23 passe d’abord par un tour du monde en équipage ?
On verra, la classe travaille sur un programme qu’on devrait connaître d’ici la fin du mois de février. Quoi qu’il en soit, notre objectif dès 2021 sera de naviguer énormément pour fiabiliser le bateau : je pense qu’on refera une transat aller-retour rapidement après la mise à l’eau du bateau, comme on l’a fait sur le précédent. Après, on verra…

A lire en complément sur le site de Tip & Shaft : Comment Banque Populaire a décidé de poursuivre son sponsoring voile jusqu'en 2024
Pub Musto
[SI VOUS AVEZ PASSÉ LA SEMAINE À MESURER VOTRE TAUX DE GLYPHOSATE...]
 
[C'EST MAINTENANT]
  • GOLDEN GLOBE RACE. Après environ 211 jours de mer, Jean-Luc Van den Heede est attendu lundi aux Sables d'Olonne en vainqueur, tandis que son poursuivant immédiat, le Néerlandais Mark Slats, devrait en finir 24 à 48 heures plus tard.
  • JULES-VERNE. Après 9 jours de mer, Spindrift 2, lancé depuis le 16 janvier à l'assaut du Trophée Jules-Verne, compte 113 milles d'avance (à 15h ce vendredi) sur le tableau de marche d'Idec Sport, détenteur du record (40 jours 23h30'30"), le maxi-trimaran mené par Yann Guichard ayant établi un nouveau record à l'équateur en 4 jours 19 heures et 57 minutes.
  • SALON. Le Boot de Düsseldorf ferme ses portes dimanche.
[C'EST BIENTÔT]
  • VOILE OLYMPIQUE. La deuxième étape des World Cup Series 2018-2019 débute dimanche à Miami et se déroule jusqu'au 3 février.
  • DIAM 24. L'édition 2019 de Sailing Arabia The Tour débute le 2 février à Muscat (Oman) et s'achève le 16. 
  • STAR. Les Championnats du monde juniors de Star se déroulent à Miami du 3 au 6 février.
  • PRIMO CUP. La 35e édition de la Primo Cup-Trophée Crédit Suisse a lieu du 7 au 10 février à Monaco.

Vous souhaitez sponsoriser cette rubrique ? Contactez Jean-Christophe Chrétien
[LA PHOTO DE LA SEMAINE PAR BEAU OUTTERIDGE]
Le F50 aux couleurs du France Sail GP Team a été mis à l'eau cette semaine à Sydney où il va être d'abord testé par un équipage "tournant" composé de navigateurs des six équipes engagées cette saison sur le circuit SailGP avant d'être pris en main par l'équipe française menée par Billy Besson et Marie Riou en vue de la première épreuve de la saison, les 15 et 16 février à Sydney.
Dragon Worlds

En partenariat avec  Pub Pantaenius
QUI SERA DÉSIGNÉ MARIN DE L'ANNÉE 2018 ?

Le trophée de Marin de l’Année 2018 sera remis vendredi 1er février au siège parisien du Comité national olympique et sportif français. Qui succèdera à Thomas Coville, le lauréat 2017, entre Antoine Albeau, Charles Caudrelier et son équipage de Dongfeng Race Team, Delphine Cousin, François Gabart, Francis Joyon, Paul Meilhat, Nicolas Parlier et le duo Kevin Peponnet/Jérémie Mion ? Tip & Shaft a réuni un panel d’experts pour en débattre, composé d’ex Marins de l’année (Thomas Coville, Michel Desjoyeaux, Jean-Pierre Dick, Charline Picon), mais également d’Armel Le Cléac’h, de Jonathan Lobert, de Pierre Le Coq, des journalistes Anouk Corge (L’Equipe) et Dominic Bourgeois.
 
Les experts réunis par Tip & Shaft - qui fait partie cette année du jury - retiennent cinq des huit nommés, dont trois nettement au-dessus du lot : Charles Caudrelier et son équipage de Dongfeng, placés en pole position par six des neuf spécialistes consultés, suivis par Francis Joyon et François Gabart, à égalité. Les avis sont assez unanimes à propos du vainqueur de la Volvo Ocean Race : "Un Français qui gagne la Volvo, ce n’est pas tous les jours, en plus en monotype, et face notamment à des Espagnols qui avaient plusieurs campagnes à leur actif", note Dominic Bourgeois. Tandis qu’Armel Le Cléac’h ajoute : "La Volvo est une référence dans le monde de la voile, c’est top qu’un équipage en partie français l’ait gagnée au terme d’un fabuleux finish".
 
Même son de cloche chez Thomas Coville : "On nous reproche parfois de ne faire que des courses ou des records qui n’intéressent qu’en France, cette victoire montre qu’on peut aller aussi gagner sur d’autres terrains." Tout comme chez Charline Picon qui, si elle a apprécié le duel Joyon-Gabart sur la Route du Rhum, a été "plus sensible à la victoire de Dongfeng face à des équipages venus de plusieurs nations différentes et composés de grands noms de la voile mondiale". Quant à Michel Desjoyeaux, il tient à souligner les qualités de marin de Charles Caudrelier : "Pour avoir eu la chance de naviguer avec lui sur un de mes bateaux, le MOD70, je ne suis pas surpris qu’il ait réussi ces performances, Charles a quand même gagné deux Volvo sur trois [la première avec Groupama en 2012, NDLR], et il était à deux doigts de remporter la précédente".
 
Pour compléter le tableau, Anouk Corge, qui confie avoir voté par internet pour l’équipage de Dongfeng, met en avant le côté chef de projet de Charles Caudrelier : "Cette victoire consacre six ans d’un projet dans lequel il fallait quand même croire. Aller apprendre la course au large à des Chinois en à peine un an, finir troisième la première fois alors qu’ils auraient pu gagner s’ils n’avaient pas démâté, puis réussir à gagner la suivante, c’est fort. Cette victoire contribue au rayonnement de la voile française à l’international dans ce qui est quand même la plus grande épreuve en équipage au monde".
 
Derrière Dongfeng Race Team, François Gabart et Francis Joyon se partagent à égalité une partie des suffrages de notre panel. Le premier pour "la performance exceptionnelle que constitue son tour du monde en solo en 42 jours", dixit Armel Le Cléac’h, tandis que Pierre Le Coq commente : "C’est hallucinant ce qu’a fait François. Il va chercher un temps énorme en donnant une impression de facilité alors qu’on sait très bien combien c’est difficile de mener une telle machine en solo. Il fait corps avec, il a une incroyable capacité à mettre le curseur toujours plus haut dans des conditions extrêmes". Anouk Corge retient également la pugnacité dont a fait preuve le skipper de Macif sur la Route du Rhum : "Il fait une course magnifique parce que, avec les problèmes qu’il a eus, il aurait pu s’arrêter en Espagne comme d’autres, mais non, il a continué et il est passé tout près de gagner".
 
La victoire est finalement revenue à Francis Joyon qui ne cesse d’étonner nos experts, à commencer par Michel Desjoyeaux, qui lui décerne son "prix spécial du jury" : "C’est un personnage hors du commun. On l’a tous vu faire la peinture de ses flotteurs posés sur le ponton à La Trinité, réparer son mât sous la pluie la veille du départ d’une Transat anglaise qu’il va ensuite gagner. On a su qu’il avait plongé dans l’eau pour enlever sa ligne d’arbre avant un record de l’Atlantique avant de la remettre dans la foulée parce que son routeur lui a finalement dit que la fenêtre était fermée… Et tout ça, ça lui paraît normal, sans avoir 50 mecs autour de lui. Réussir ce qu’il fait de cette façon, je trouve ça remarquable". Et le triple Marin de l’année d’ajouter : "Quand on a discuté avec le jury du prix de la combativité sur la Route du Rhum, on a choisi Francis, parce que même à 62 ans, il a continué à se battre jusqu’au bout comme s’il en avait 35 ou 40, et c’est comme ça qu’il a pu dépasser François". Jean-Pierre Dick estime quant à lui que même si le skipper d’Idec a déjà été élu Marin de l’année, en 2008, un deuxième trophée "récompenserait l’ensemble de sa carrière, avec un enchaînement assez fabuleux Trophée Jules-Verne en 2017 et Route du Rhum en 2018".
 
Egalement cités par nos experts, les champions du monde de 470 Kevin Peponnet et Jérémie Mion, un peu par "corporatisme" pour leur collègue de l'Equipe de France Jonathan Lobert, mais pas seulement : "J’ai forcément envie que mes petits copains gagnent le trophée, parce que les autres auront certainement plus l’occasion d’en gagner d’autres, mais je pense surtout que ça récompenserait le gros travail que font Kevin et Jérémie. Je connais bien ce dernier, dont j’avais été le parrain aux Etoiles du Sport, je me disais qu’il avait du potentiel et il l’a confirmé à force de travail. Quant à Kevin, il enchaîne quasiment en un mois victoire sur le Tour de France puis titre mondial de 470, c’est énorme".

Pierre Le Coq ajoute : "Quand on connaît la densité de l’olympisme, on mesure ce que représente un titre de champion du monde, surtout dans une série où cela faisait longtemps que ça n’était pas arrivé [1999 chez les hommes, Jean-François Cuzon et Benoît Petit, NDLR]." Ce titre mondial n’a pas échappé à Thomas Coville qui estime que "être champion du monde en 470, c’est très fort et ça contribue au rayonnement international de la voile française". Tandis que Dominic Bourgeois rappelle : "En 470, le niveau mondial est vraiment très élevé, c’est bien aussi de rappeler que certains « kings » comme Billy Besson ou Marie Riou viennent de l’olympisme". Un Dominic Bourgeois qui tient enfin à souligner la performance de Paul Meilhat, qui, à l’instar de Francis Joyon derrière François Gabart, n’a rien lâché derrière Alex Thomson pour remporter le Rhum : "C’est vraiment un super bon, il fallait tenir la marée sur la Route du Rhum face à aux foilers". 

Verdict le 1er février !
Marin de l’année, comment ça marche ? Comme tous les ans depuis 2001, un jury d’une quinzaine de personnes réuni par la Fédération française de voile et présidé cette année par l’Amiral Philippe Coindreau se réunira au siège du CNOSF à l’heure du déjeuner avant la cérémonie qui aura lieu au même endroit dans la soirée. Ce jury comprend des journalistes spécialisés, des institutionnels dont le président de la FF Voile Nicolas Hénard, et des sportifs. Chaque membre du jury compte pour une voix, tandis que le vote du public, clos le 6 décembre - initialement, la remise du prix devait avoir lieu le 8 au Nautic avant d’être reportée pour cause de manifestation parisienne des « gilets jaunes » - compte pour deux voix.
[COMMENT L'ETF26 SE PROPOSE COMME SUPPORT D'ENTRAÎNEMENT DES TEAMS PRO ]
ARTICLE SPONSORISÉ

C'est devenu le mantra de la plupart des équipes professionnelles de course au large : engranger encore et toujours des heures de vol pour maîtriser les nombreux paramètres de la navigation sur foils. Problème : entre les longues périodes de chantier pour les uns et l'attente de leurs nouvelles machines Imoca ou Ultimes pour les autres, nombre de coureurs se retrouvent durant de longs mois sans support volant pour faire leurs gammes.

D'où l'idée de Jean-Pierre Dick de proposer l'ETF26 comme une plateforme d'entraînement pour les équipes professionnelles. "On n'a plus le choix, pendant les chantiers, il faut voler !" résume en souriant le quadruple vainqueur de la Transat Jacques Vabre.

ETF26 est la nouvelle appellation de l'Easy To Fly, le catamaran à foils de 26 pieds dessiné par Guillaume Verdier lancé par Absolute Dreamer, l'écurie de Jean-Pierre Dick, voilà deux ans. "C'est un véritable sportboat à foil, qui occupe le créneau entre le Flying Phantom et le GC32, explique l'ancien skipper de StMichel-Virbac. On navigue à 2,5 fois la vitesse du vent jusqu'à 20-25 noeuds, les bateaux sont hyper vivants, très fun et très sûrs." Onze monotypes ont été construits, huit naviguent en Suisse, en Allemagne, au Royaume-Uni et en France.

Pour séduire les teams, Absolute Dreamer a concocté une formule de location sur-mesure pour participer au circuit 2019 en cinq actes, dont, pour la toute première fois, le Spi Ouest-France (19-2 avril), qui proposera un rond spécialement dédié aux bateaux volants. Cinq ETF26 ont annoncé leur venue, huit sont espérés et deux stages d'entraînement à l'ENV sont déjà planifiés en avril dans les jours précédant la classique pascale. Au menu également le Grand Prix Guyader (4-7 mai), le Bol d'Or Mirabaud (15 juin), la Garda Foiling Week (11-14 juillet) et un dernier évènement en Méditerranée dévoilé dans les prochaines semaines.

"Nous avons trois bateaux disponibles pour des teams, avec des packages qui débutent en-dessous de 30 000 euros HT, annonce Laurent Simon, responsable du projet chez Absolute Dreamer. Nous proposons une option d'achat à la fin de la location et nous pouvons aussi fournir des offres logistiques."

Spécialiste reconnue des relations publiques embarquées, l'équipe de Jean-Pierre Dick - qui participe au circuit soutenu par ABC Arbitrage et la Ville de Nice - a aussi conçu l'ETF26 comme une plateforme de RP premium. "C'est un support super sexy pour les sponsors : avec ABC Arbitrage, on a fait naviguer une vingtaine de personnes par jour à Genève et à Lorient, explique le Niçois. On les embarque deux par deux pour des sessions de 20 minutes et l'ETF26 vole dès 9 noeuds. Ils découvrent le nouveau monde du vol dans de superbes conditions et en gardent de sacrés souvenirs !"

Celui qui est surnommé le "gentleman skipper" n'en n'oublie pas pour autant la clientèle initiale visée par l'ETF26 : les propriétaires passionnés qui veulent s'initier au vol en sécurité. "La richesse du support est aussi là, dans la confrontation entre des marins amateurs, issus pour beaucoup de l'IRC, et des coureurs pros." Première rencontre lors du week-end de Pâques !

Contenu proposé par   Logo ETF26
[MERCATO : LES MOUVEMENTS DE LA COURSE AU LARGE]

Vous avez une info pour la rubrique #MERCATO ? Envoyez-nous un mail
La première parution est gratuite. Les trois suivantes coûtent 60 € HT.

[DÉPARTS & NOMINATIONS]
  • CHRISTOPHE BAUDRY a annoncé mardi son départ le 31 janvier de son poste de directeur de Lorient Grand Large.
  • JUSTINE GIRARD est désormais responsable  communication chez OC Sport Pen Duick, en charge de la Solitaire Urgo Le Figaro.
  • Le programme scientifique de la VOLVO OCEAN RACE a été récompensé dans la catégorie Sciences lors des Ocean Tribute Awards, remis cette semaine au Boot de Düsseldorf.
  • ALAN ROBERTS disputera la Sardinha Cup avec Jérémie Beyou sur le Figaro 3 Charal, les deux skippers se partageant par ailleurs les services du même préparateur, PASCAL CAILLAUD, qui a rejoint le Charal Sailing Team.
  • CLAIRE VAYER a rejoint début janvier l'équipe Time for Ocean de Stéphane Le Diraison en qualité de responsable logistique et partenariats.
  • BE RACING a retenu huit candidats pour les sélections Espoir 2019Calliste AntoineRaphaël AuffretClément CommagnacValentin DantecThomas JoffrinFrank LavenantGaston Morvan et  Titouan Sessa. Trois d'entre eux seront sélectionnés après le premier tour les 7-8 février à Saint-Malo, le lauréat sera choisi à l'issue de la finale, du 9 au 12 février.
  • JÖRG RIECHERS s'alignera en 2019 sur le circuit Class40 avec le Cape 40  n°157, plan Owen-Clarke construit en Afrique du Sud.
  • CAROLIJN BROUWER (ex Dongfeng), PETER VAN NIEKERK (ex Alinghi) et DIRK KRAMERS sont les premières recrues annoncées cette semaine par le défi néerlandais mené par Simeon Tienpont, baptisé Team The Netherlands. Un défi dont la base sera à Scheveningen, où pourrait avoir lieu une étape des America's Cup World Series.
  • Le PÔLE ESPOIRS INSHORE BRETAGNE a dévoilé la liste des marins qui lui sont rattachés en 2019. 
[JOBS]
[STAGES]
  • BEFOIL propose un stage marketing et communication de 4 à 6 mois ou une alternance d'un an ; stage basé à Lorient à partir de février.
  • MADINTEC propose deux stages de 6 à 10 semaines à partir d'avril : le premier en développement robotique embarqué, le second en développement web ; stages basés à La Rochelle, pouvant déboucher sur un CDD en juillet-août.
[FORMATIONS] [OFFRES DE SERVICES]
[ANNONCES & PARTENARIATS]
  • TIP & SHAFT/CONNECT : la troisième édition du rendez-vous business de la voile de compétition, organisé par Tip & Shaft, aura lieu à Nantes le jeudi 21 mars. Vous pouvez d'ores et déjà réserver vos places au tarif super réduit de 75 € HT jusqu'au 31 janvier.
  • OC SPORT PEN DUICK a dévoilé jeudi le parcours de la 50e Solitaire du Figaro, la première en Figaro 3 : longue de 2 130 milles, elle s'élancera de Nantes le 2 juin pour s'achever aux alentours du 26 à Dieppe, via Kinsale et Roscoff.
  • EMILE HENRY et RAVE seront les partenaires d'Erwan Le Draoulec cette saison sur le circuit Figaro 3 dont il sera l'un des bizuths.
  • FERRETTI GROUP a annoncé cette semaine l'acquisition de la marque de yachts de luxe Wally.
  • ALEX THOMSON RACING a renouvelé pour deux ans son partenariat avec Gleistein Ropes.
  • BEIJAFLORE, sponsor la saison dernière de William Mathelin-Moreaux en Class40, poursuit son partenariat deux ans de plus avec le skipper qui a terminé 16e de la Route du Rhum.
  • TOUR DE L'ÎLE DE WIGHT. Les inscriptions pour le Tour de l'île de Wight (29 juin) sont ouvertes depuis ce vendredi.
  • EMIRATES TEAM NEW ZEALAND a annoncé le lancement de la construction de sa base à Auckland.
[LANCEMENTS]
  • WORLD SAILING  a lancé cette semaine lors du Boot de Düsseldorf la seconde saison de l'e-Sailing World Championship, dont la finale aura lieu en octobre aux Bermudes ; le vainqueur empochera 10 000 dollars offerts par Virtual Regatta, prestataire technique de la compétition. 
  • FRANÇOIS TREGOUET (ex Grand Large Yachting) vient de fonder son agence de communication MULTI.media (conseil, rédactionnel et événementiel autour du multicoque).
  • VENISE sera le théâtre du 18 au 23 juin d'un nouveau salon nautique qui se tiendra dans le quartier de l'Arsenal.
[VENTES & ACQUISITIONS]
  • CAFÉ JOYEUX, plan Finot Conq en carbone, vainqueur de la Route du Rhum en classe Rhum mono, est à vendre. Fiable et idéal pour le large en équipage réduit, vendu avec container d'assistance, ber et beaucoup de matériel de spare, visible à Lorient. Tarif : 290 000 € TTC. Contact : Sidney Gavignet.

En partenariat avec  Pub Altaïde
 [TIP & SHAFT A REPÉRÉ DERNIÈREMENT]

OUEST-FRANCE/JACQUES GUYADER
Ronan Lucas : "On va reconstruire un nouveau multi, un poil meilleur"
En complément de l'interview ci-dessus, le patron du Team Banque Populaire revient en détail sur l'avarie qui a entraîné le chavirage de Banque Populaire IX sur la dernière Route du Rhum et les enseignements qu'il en tire en vue de la construction du prochain Ultim, annoncée mardi.

LE FIGARO/MARTIN COUTURIÉ
Le Cléac'h au Figaro : "Ma femme ne m'a pas laissé repartir facilement en Ultime"
Armel Le Cléac'h a donné beaucoup d'interviews cette semaine, mais dans celle-ci, il confie qu'il préfèrerait débuter en 2021 par un tour du monde en équipage comme François Gabart et Sébastien Josse.

LE TÉLÉGRAMME/PHILIPPE ELIÈS
Crémer : "Je ne suis pas là juste pour les vidéos..."
La future skipper de l'Imoca Banque Populaire X (ex SMA) évoque le challenge sportif qui l'attend et les raisons pour lesquelles elle l'a accepté.

YACHTRACING.LIFE/JUSTIN CHISHOLM
Richard Mason: “Plans for 2021 Ocean Race start are in full swing”
Le directeur exécutif de The Ocean Race, qui évoque l'édition 2021, reconnaît que le temps presse, mais se montre confiant, évoquant un "très grand niveau d'intérêt" pour les VO65 - il n'en reste que quatre disponibles selon lui - et espérant jusqu'à 12 Imoca au départ d'Alicante.

VENDEEGLOBE.ORG
Jack Bouttell, entre modestie et détermination
Interview de l'Anglo-Australien engagé sur le Trophée Jules Verne avec Spindrift qui, après avoir couru la Volvo Ocean Race à bord de Dongfeng, cherche des partenaires en vue du prochain Vendée Globe pour lequel il dispose de l'ancien Spirit of Canada.

LE TÉLÉGRAMME/PHILIPPE ELIÈS
Figaro 3 : premiers bords, premières impressions
Premières impressions de navigation au large de Lorient sur le Figaro 3 de Fabien Delahaye, qui livre son « J’aime - J’aime pas » du nouveau monotype.

SAIL-WORD.COM/RICHARD GLADWELL
America's Cup: Dutch Courage - more on Team The Netherlands
Richard Gladwell, très bien informé depuis le début sur ce dossier, revient en détail sur les annonces du défi néerlandais pour la 36e Coupe de l'America.

TODAY ON LINE/GRISELDA KHNG
Gen Y Speaks: Sailing closer to my Olympic dream
Comment se débrouiller quand on n'a pas (ou très peu) de budget pour préparer une campagne olympique en 49er FX ? Le témoignage de Griselda Khng, qui vise la qualification pour Tokyo sous les couleurs de Singapour.
 

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Editeur : Pierre-Yves Lautrou - Rédacteur en chef : Axel Capron

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