RÈGLE N°1 : NE JAMAIS LÉSINER SUR LA CROISSANCE
Malgré toutes les affaires, Facebook poursuit son ascension : $16,9 milliards de CA (contre 16,4 attendus) en 2018, $6,8 milliards de profits, +11% en bourse après l'annonce des résultats... Mais surtout 1,52 milliard d'utilisateurs actifs en décembre, +9% par rapport à l'année dernière.
Trois raisons expliquent ces chiffres :
1/ La collecte des données est telle que les offres publicitaires sont les meilleures du marché.
2/ Le succès de la plateforme en Asie-Pacifique porte la croissance en utilisateurs.
3/ Mark Zuckerberg vient d'annoncer la fusion des messageries Messenger, Whatsapp et Instagram, une aubaine pour la publicité et le respect de la confidentialité.
Même combat pour Apple : malgré les plus mauvais résultats depuis 2001, l'action a tout de même grimpé car l'entreprise prépare l'ère post iPhone avec ses services, en pleine croissance.
RÈGLE N°2 : APPRENDRE À MARCHER SUR DES OEUFS
Et pour cause. Car ça commence à faire beaucoup de scandales, dont les conséquences se font lourdement ressentir :
# Les géants numériques attirent de plus en plus l'oeil des régulateurs. Cela a donné naissance à la RGPD en Europe, et a conduit à l'audition de Mark Zuckerbeg au Sénat américain après l'affaire Cambridge Analytica ou encore à la loi contre les fake news en France.
# Du coup, les coûts liés à la sécurité et à la confidentialité pèsent sur la croissance. En 2018, Facebook a du dépenser $10 milliards de plus que l'année précédente pour répondre aux enjeux sécuritaires (harcèlement, fake news, protection des données...).
# Et à long terme, cela pourrait menacer le business model. En rassemblant ses services de messagerie, Facebook veut accélérer leur monétisation grâce à la publicité. Le respect des données personnelles sera d'évidence un enjeu de taille.
RÈGLE N°3 : N/A
Dans l'économie numérique, l'audience n'est plus captive. Il faut réussir à faire alliance avec la multitude.
Les entreprises l'ont bien compris. Après Cambridge Analytica, le mouvement #DeleteFacebook avait envahi les réseaux sociaux (ironie ?), et Zuckerberg avait dû s'excuser publiquement lors de son audition au Sénat.
Autre fait parlant : suite à la révélation sur le programme de Facebook rémunèrant des adolescents, Apple a immédiatement réagi en retirant l'application en cause de son App Store, et se pose ainsi en anti- Facebook et défenseur de la confidentialité (en plus d'un gros intérêt financier 🙂).
Mais pour le moment, la qualité des produits, leur utilité et la taille critique de ces entreprises, absorbant la concurrence, leur permettent d'accroître leur puissance.
Et c'est peut-être là où on ne maîtrise plus grand chose. Au delà des buzz médiatiques concernant les données, c'est surtout l'impact immense de ces services sur nos vies qui doit être étudié. L'addiction aux iPhone, aux réseaux sociaux, au on-demand, la dégradation de la santé mentale des enfants causée par les écrans, le développement fulgurant de la haine en ligne, la redéfinition de nos démocraties par la désinformation...
Si la révolution industrielle nous a amené la pollution physique, le numérique nous apporte surtout une pollution digitale extrêmement complexe et à très grande échelle. À nous de choisir quels déchets nous voulons éliminer dans cette ère.
NOW PLAYING... Survival of the fittest - Mobb Deep (1995) | A terme, c'est clairement une question de survie 🖖
🙏Désolé pour ceux qui ont reçu deux fois le Planet Stories sur Edison et Tesla vendredi et mercredi, Mailchimp nous joue parfois des tours.
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