L'Union des Artistes a (encore) une mauvaise nouvelle à vous annoncer: Anne Marev nous a quitté. 
Je vous livre les quelques mots qu'Arlette Schreiber m'envoie ce jour. 

Pierre Dherte
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"La comédienne Anne Marev vient de s’éteindre, après de longues années dans une grande solitude, solitude voulue, décidée, organisée. Jacques Achedjian et moi-même étions les seuls dont elle acceptait les visites sporadiques.

Après tant de longues années au Théatre National sous la  direction Jacques Huisman et ensuite de Jean Claude Drouot, elle participa à de nombreux films.  Elle avait ce qu’on appelle la « vis comica » et passait  avec une incroyable aisance  du plus comique au plus dramatique.

Elle avait eu une enfance  "d’enfant caché", très mouvementée et instable, qu’elle évoquait souvent quand nous étions ensemble et nous passions  du rire aux larmes, tant  elle avait gardé un sens extrême de la dérision, de la fragilité, mêlant la joie et la tristesse. Elle avait le don de les transmettre dans de si nombreux rôles qu’elle avait à assumer..

On se souviendra d’elle dans La Leçon, Antigone, Naïves Hirondelles, Madame Marguerite, la Cantatrice Chauve, les Dames du jeudi, les Chaises, ... La liste est infinie ..

Ajoutons plusieurs rôles au cinéma. Ses interviews à la télévision où sa « manière » la faisait comparer à Denise Glaser, reste aussi dans nos mémoires.

Pour avoir partagé sa loge chaque fois que nous étions distribuées dans le même spectacle au Théâtre National, je garderai toujours d’elle la copine drôle, intelligente, à l’esprit caustique, aigu, pas toujours tendre, mais éclatante de drôlerie et de fantaisie.

Elle est partie solitaire, très « cigale ayant chanté tout l’été » presque oubliée, mais cela correspondait à ce qu’elle désirait: laisser un souvenir intact derrière elle.
 
Je l’aimais bien. Je suis très triste".
 
Arlette Schreiber

 

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