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Libellule et approuvé.

S03E18 : Making-of majuscule

La sortie cette semaine d'un film tout à fait singulier, mêlant animation et prise de vues réelles, nous donne l'occasion de parler d'un livre décrivant sa fabrication par le menu et à grands renfort d'illustrations...

Réalisé par Thomas Szabo et Hélène Giraud (la fille de Jean, alias Moebius), Minuscule : Les Mandibules du bout du monde fait suite à un premier long métrage – césarisé en 2015, et déjà tiré d'une série d'animation produite à partir de 2006 – suivant, sans dialogues, les aventures d'une poignée de petites bestioles.

Écrit par Julien Dupuy, ce livre making-of décortique toutes les grandes étapes du projet, à commencer par l'écriture qui présentait déjà ses spécificités. Plutôt qu'un scénario à proprement parler, elle a en effet consisté à environ six mois de travail pour arriver à un traitement d'une trentaine de pages, avant de se prolonger dans une longue phase de storyboarding. L'ouvrage décrit ensuite l'ensemble des étapes de la production, qui a la particularité d'animer ses personnages, générés par ordinateur, dans des décors réels ou des maquettes.

À travers de nombreux témoignages, comme celui du décorateur, Franck Benezech, qui précise que « très paradoxalement il est impératif de chasser tous les vrais insectes qui pourraient s'immiscer dans le cadre ! », ce livre passionnant offre un panorama presque complet, et particulièrement concret, des techniques cinématographiques actuelles. Et puisque le film s'adresse aussi aux enfants, une déclinaison du livre existe aussi pour les plus jeunes.

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Le film de la semaine

Chaque semaine, notre avis, un peu détaillé sur un nouveau film à l'affiche...

Si Beale Street pouvait parler, de Barry Jenkins – 1h57 • Il y a des semaines où l'on peine à trouver les bons films, et celles où, à l'inverse, les options sont nombreuses. Parmi les sorties d'hier, nous aurions ainsi pu retenir Un grand voyage vers la nuit du chinois Bi Gan, dont nous avions vanté, lors du dernier festival de Cannes, l'impressionnant plan-séquence en relief qui occupe la dernière heure du film. Notre choix aurait tout aussi bien pu s'arrêter sur Sorry to Bother You, vibrant premier long du rappeur Boots Riley, qui réinvestit le genre de la comédie d'entreprise pour mieux dynamiter les travers de l'ubercapitalisme. Mais nous avons finalement opté pour Si Beale Street pouvait parler de Barry Jenkins, magnifique romance rétro adaptée du roman de James Baldwin. Dans le Harlem des années 1970, Tish et Fonny s'aiment depuis toujours. Mais alors que la jeune femme apprend qu'elle est enceinte, Fonny est arrêté pour un crime qu'il n'a pas commis. Dans la continuité de Moonlight, Jenkins mène son récit avec style et délicatesse en alternant entre d'intenses séquences de confrontation (comme le rassemblement des deux familles pour l'annonce de la grossesse, ou le face à face entre la mère de Tish et la victime qui accuse Fonny) et des moments de narration plus diffuse, rappelant assez clairement le cinéma de Wong Kar-Wai. Au-delà de la beauté générale de l'édifice, c'est la transposition de la prose de Baldwin en pures idées cinématographiques qui séduit. Une histoire d'amour contrariée par l'injustice, une histoire d'amants séparés par une vitre.

Le reste en bref

Le reste des sorties de la semaine avec nos résumés approximatifs...


🇫🇷 Qu'est-ce qu'on a encore fait au Bon Dieu ?, de Philippe de Chauveron – 1h39
Tandis que Non mais sérieux qu'est-ce qu'on a fait pour mériter ça franchement, bordel à cul ? était diffusé sur C8 la semaine dernière...

🇺🇸 Sorry to Bother You, de Boots Riley – 1h45
À la question « Sorry to Bother You doit-il, ou non, être considéré comme un stoner ? » on peut avancer cet argument : la production songe à lancer la marijuana officielle du film.

🇫🇷 L'Intervention, de Fred Grivois – 1h38
Le biopic du GIGN.

🇫🇷 Les Estivants, de Valeria Bruni Tedeschi – 2h08
Adepte de l'autofiction, Valeria Bruni Tedeschi raconte ses vacances plus ou moins imaginaire sur la Côte d'Azur avec notamment son beau-frère (incarné par Arditi). Dans le film, en tous cas, il n'a jamais été Président de la République...

🇨🇳 Un grand voyage vers la nuit, de Bi Gan – 2h10
Le film est magnifique, mais comme il n'est pas impossible que vous vous endormiez, le titre est pas mal aussi.

🇮🇹 The Place, de Paolo Genovese – 1h45
Un film italien adapté d'une série américaine. On devrait en prendre de la graine. Faire Les Soprano avec Depardieu, The Good Wife avec Marion Cotillard et House of Cards avec Emmanuel Macron.

🇫🇷 L'Amour debout, de Michaël Dacheux – 1h25
Un film dont les critiques ont épuisé l'intégralité du champ lexical de la fragilité.

🇫🇷 Ulysse & Mona, de Sébastien Betbeder – 1h22
Dans cette vidéo de la région Pays de la Loire sur les coulisses du tournage, on voit Cantona traverser la cour d'un hôpital avec un petit short de tennis sympa et dans la prise d'après il est en survet. Un mystère qui pourrait nous pousser à aller voir le film.

🇫🇷 À cause des filles..? de Pascal Thomas – 1h40
Une comédie qu'on espère quand même moins hasardeuse que la ponctuation de son titre.

De derrière les fagots

Chaque semaine, un film pas très très connu mais qui vaut le coup d'œil...

Gentlemen Broncos, de Jared Hess (2009) • Benjamin, adolescent marginal féru de littérature SF, se rend à un festival pour faire connaître son projet de roman, Les Seigneurs de la levure. Il y rencontre deux autres passionnés, qui lui proposent de réaliser une adaptation de son histoire en long-métrage. Avec sa troisième comédie, le réalisateur culte de Napoleon Dynamite compose une nouvelle ode au DIY tout pété et aux losers persévérants.

Il dit qu'il voit pas le rapport

Et pourtant il y a un lien (et même plusieurs). Le meilleur de l'Internet cinéphile à portée de clic :


- Une très bonne vidéo (en anglais) qui analyse la cohérence globale du dernier film des frères Coen.

- Tout le premier Rocky résumé sous la forme d'un jeu Pokémon.

- Vous l'avez vu un peu plus haut, on a vendu notre toute première pub dans Calmos, ce qui nous aide à financer les envois via MailChimp. Et comme l'événement est très cool, on en dit un mot ici : les Cinémas Pathé Gaumont proposent jusqu'au 5 février, un peu partout en France, des séances de découverte de la 4DX à 7€, pour une sélection de quatre films, parmi lesquels les excellents Ready Player One et Gravity.

- Chaque année depuis 1995, pour son "Hollywood Issue", le magazine Vanity Fair dédie une jolie couverture en trois volets aux vedettes du cinéma américain. Ce chouette historique des vingt-cinq éditions est une occasion unique de se rappeler de l'existence de Stephen Dorff, Selma Blair et Dennis Quaid.

- Toujours dans Vanity Fair, les premières photos de Once Upon a Time in Hollywood, le prochain film de Quentin Tarantino, laissent entrevoir des looks bigarrés, du twist, des discussions cordiales autour d'un mojito et l'usage probable d'armes de catégorie A.

- Les internautes se moquent du montage frénétique de cette scène de Bohemian Rhapsody, et ils ont raison.

- En revanche, le nombre moyen de plans par seconde n'est pas forcément rédhibitoire la preuve avec cette comparaison de 5 films dépassant les 2 plans / secondes. Devinez lequel reste compréhensible en vitesse x12.

- En hommage à Michel Legrand, disparu cette semaine, La Cinémathèque Française a ressorti la captation d'une masterclass exceptionnelle donnée en 2009 par le compositeur. Ça dure 3h30 et c'est passionnant.

- Et puis tiens, nous on vous propose une petite playlist regroupant pêle-mêle une douzaine de morceaux de Michel (sur Spotify).

- Dans la série "Amusons-nous avec le visage de Steve Buscemi", l'apport technologique du deepfake est considérable. Et le malaise total.

- Un très beau montage sur les couleurs des films de Gregg Araki.

- Si jamais vous avez la chance de vivre sur la Côte d'Azur, sachez que John McTiernan vient faire ce vendredi 1er février une master class à la Cinémathèque de Nice, suivie de la projection de Piège de Cristal.

On dit gif, pas gif...

Chaque semaine, un reaction GIF prêt à l'emploi, pour plus de cinéma français dans les Internets !

Quand t'es ni de gauche ni de droite...

Issu de Les Demoiselles de Rochefort, de Jacques Demy (1967)

La BO de la semaine

Tous les jeudis, on gâte vos oreilles avec une bonne petite BO...

🎶Faute d'Amour (Andreï Zviaguintsev, 2017)
Bande originale de Evgueni & Sacha Galperine
 Écouter sur Youtube
 Écouter sur Spotify

Bas les masques !

Le jeu où il faut deviner qui est sous le masque. Réponse dans une semaine...

Il s'agit tout simplement de reconnaître la personnalité cachée sous le masque...
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À jeudi prochain, si vous le voulez bien...
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