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Tip & Shaft, la newsletter de la voile de compétition
Vendredi 8 février 2019 
Numéro #146
ETF26
Cette semaine dans Tip & Shaft :
  • ENQUÊTE- Comment s'organise France SailGP Team
  • BRÈVES - Si vous avez passé la semaine à ruminer la défaite du XV de France face aux Gallois
  • PHOTO - Soleil, vent et côtes rocheuses au programme de Sailing Arabia The Tour
  • INTERVIEW - Carolijn Brouwer : "Je veux gagner, que ce soit avec des hommes ou avec des femmes"
  • MERCATO - Plus de 20 offres d'emplois encore dans ce numéro !
  • REVUE DE PRESSE - Les 10 articles à lire cette semaine
  • https://gallery.mailchimp.com/1e692787e2c4cc3370813fca1/images/6fb7fbb6-d182-41e9-9403-1d0208b58838.png  ÉDITION INTERNATIONALE - Focus sur UK SailGP Team 
  • PODCAST - Le 4e épisode d'Into The Wind, avec Jérémie Beyou, est en ligne
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Bonne lecture !
Conf de presse BPCE
© Eloi Stichelbaut - polaRyse / Windreport / SailGP FRA

COMMENT S'ORGANISE FRANCE SAILGP TEAM
 
SailGP, le nouveau circuit créé et financé par le tandem Larry Ellison-Russell Coutts, débute les 15 et 16 février à Sydney. Six équipes représentant les Etats-Unis, la Grande-Bretagne, l’Australie, la Chine, le Japon et la France vont s’affronter sur les cinq étapes de la saison qui s’achèvera à Marseille en septembre. Tip & Shaft vous en dit plus sur la façon dont s’est montée l’équipe française menée par Billy Besson.
 
C’est il y a un an tout juste que Billy Besson a été contacté par Russell Coutts « himself », ce dernier souhaitant lui parler d’un projet alors top secret. Le quadruple champion du monde de Nacra 17 se souvient : "Quand le Zidane de la voile t’appelle, tu te demandes d’abord si c’est vrai : j’ai reçu un mail de Russell, j’ai cru que c’était une blague d’un copain, donc je n’ai pas répondu. Pareil une deuxième fois, avant que sa secrétaire ne m’envoie à son tour un mail pour me dire qu’il avait vraiment besoin de me contacter, c’est à ce moment que je me suis dit que ce n’était pas une blague."
 
Pas une blague mais une proposition bien concrète de prendre en main l'équipe française engagée en SailGP. Le choix de Russell Coutts aurait - logiquement - pu se porter sur Franck Cammas, en raison notamment de son expérience avec Groupama Team France en AC50, dont les F50 sont des évolutions « one design ». Mais, contacté, ce dernier nous a confirmé que Russel Coutts "ne lui avait jamais proposé" le job. "Si on regarde les skippers de chaque équipe, on se rend compte que Russell a mis des mecs pas forcément très connus médiatiquement, parce ce qu’il vend, c'est avant tout le show général sur des bateaux extraordinaires, décrypte Stéphane Guilbaud, qui fut longtemps le bras droit de Franck Cammas, désormais team manager de France SailGP. S’il a pris Billy, c’est qu’il pense que c’est le mec le plus fort en France pour manier un tel catamaran."
 
Novice en termes de management d'équipe, Billy Besson, qui "n’a pas hésité une seconde" avant d'accepter la proposition de Coutts, contacte alors Matthieu Vandame, qu’il a côtoyé en Tornado puis en Nacra. Ce dernier lui souffle le nom de Stéphane Guilbaud, avec lequel il avait travaillé chez Spindrift, pour occuper le poste de team manager. "Ça tombait très bien, puisque Dona [Bertarelli] et Yann [Guichard] m’avaient libéré de mes obligations quelques jours avant", raconte l'intéressé.
 
Le tandem Besson-Guilbaud se met au travail au printemps dernier pour recruter. Le quadruple champion du monde de Nacra s'occupe surtout de l'équipe navigante, composée en bonne partie d’ex de Groupama Team France (GTF) et du GC32 Norauto : Mathieu Vandame, Devan Le Bihan, Olivier Herlédant. Les rejoignent le jeune (22 ans) Timothé Lapauw (réserviste), ancien de Groupama Team France Jeune, passé par les Extreme Sailing Series avec Alinghi, mais également Marie Riou, que Billy Besson a d’entrée souhaité associer au projet, sachant que parallèlement, les deux ont entamé depuis l’été dernier une nouvelle campagne olympique en Nacra17.
 
La campagne de recrutement inclut également Tiphaine Turluche, passée par Spindrift et Dongfeng, qui seconde Stéphane Guibaud en tant que "team administrator", et une équipe technique, là aussi composée d’anciens de GTF : Yoann Bibbeau (shore crew manager), Guillaume Le TuaudJean-Luc Lacaze (composite), Jimmy Le Baut (aile) et Charles Tanquerel, "safety diver". De son côté, la Fédération française de voile a mis à disposition deux entraîneurs, Franck Citeau (coach de l'équipe de France de Nacra 17) et Bertrand Dumortier, ce dernier constituant la cellule performance avec Bruno Dauvier. La Suédoise Malin Samuelsson (issue de la clinique du Sport de Neil MacLean Martin, lui aussi ex de GTF, et aujourd'hui engagé avec l'équipe chinoise de SailGP) s’occupe de la préparation physique.
 
Le team France SailGP - dont la communication a été confiée à l’agence Windreport - compte au total 17 personnes pour un budget annuel de 5 millions de dollars US (4,4 millions d'euros), alloué par SailGP. "Nous fonctionnons comme si c’était un sponsor, avec un système de reporting, sauf que là, c’est une organisation, explique Stéphane Guilbaud. Un bon tiers des 5 millions repart sur le centre technique commun, qui est sous la responsabilité de Mark Turner [homonyme de l'ancien patron de la Volvo Ocean Race, NDLR] qui dirige Core Builders Composite [le chantier néo-zélandais qui a construit les F50, NDLR]. Ce sont des bateaux très techniques, qui demandent beaucoup de travail autour de l'hydraulique et de l'électronique."
 
Si SailGP régente beaucoup de choses, les équipes ont un peu de marges de manoeuvre budgétaires, notamment en ce qui concerne la com : "On a demandé à amener une « French touch » sur nos opérations, le but étant d’intéresser les Français et des partenaires en France", confirme le team manager. Yannick Perrigot, patron de Windreport, cite un exemple : "Quand on a fait le lancement de l’équipe à Marseille, les gens de SailGP ne souhaitaient qu’un shooting photo avec les navigants l’air sérieux et les bras croisés sur un maillot bleu, comme pour les autres teams. On a réussi à les convaincre d’en faire un deuxième avec la marinière et des sourires, car le côté gros bras, ce n’est pas vraiment Billy et Marie."
 
L’objectif de l'équipe de Russell Coutts est de "créer de la valeur" autour de SailGP pour attirer des partenaires, même si le circuit est garanti financièrement pour cinq ans par Larry Ellison. Une mission confiée à une cellule commerciale dirigée par un ex d’Oracle, Rolf Beisswanger, chaque team pouvant de son côté démarcher des partenaires, avec l’aval de l’organisation. "Quand tu as une idée, tu en parles avec eux et ils peuvent t’accompagner quand tu vas discuter avec des partenaires. Leur démarche est pour l’instant très qualitative : tout ce qui est petits deals qui permettent de gagner quelques dollars ne les intéresse pas, ils veulent des partenaires qui s’inscrivent dans le temps et collent à l’idée qu’ils ont de leur circuit", explique Stéphane Guilbaud. Qui reste conscient de l’ampleur de la tâche en France : "La difficulté, c’est qu’on n’est pas les seuls en France, il y a beaucoup d’offres à tous les prix. Donc ce n’est pas un produit facile à vendre tant qu’on n’a pas fait nos preuves."
 
Cette tâche incombe à Billy Besson et son équipe, leur objectif étant de progresser tout au long de la saison pour briller dans leurs eaux à Marseille en septembre. "A Sydney, les ambitions sont hyper modestes : à une semaine de la régate, je viens seulement de finir ma cinquième nav sur le bateau ! L’objectif, c’est Marseille", commentait jeudi le skipper. "Notre déficit de performances va sans doute se gommer avec le temps, je suis persuadé qu’on sera plus dans le coup à Marseille pour la dernière épreuve de l'année et que les gens auront davantage découvert ce qu’est SailGP, assure Stéphane Guilbaud. Les démarches commerciales seront alors plus faciles."
FF Voile Marin de l'année
[SI VOUS AVEZ PASSÉ LA SEMAINE À RUMINER LA DÉFAITE DU XV DE FRANCE FACE AUX GALLOIS...]
 
[C'EST FAIT]
  • MARIN DE L'ANNÉE. Charles Caudrelier a été élu Marin de l'Année 2018. 
  • JULES-VERNE. Après un peu plus de 16 jours de mer, l'équipage de Spindrift 2 a dû renoncer à poursuivre sa tentative sur le Trophée Jules-Verne en raison de la casse de la mèche du safran tribord du maxi-trimaran.
  • VOILE OLYMPIQUE. Charline Picon et Pierre Le Coq ont chacun décroché la médaille de bronze en RS:X lors des World Cup Series 2018-2019 de Miami.
  • CATA DE SPORT. Orion Martin et Charles Gate ont remporté la 6e édition du Martinique Cata Raid.
  • PINEAPPLE CUP. L'équipage du Ker 46 Lady Mariposa mené par Nigel King a remporté en temps compensé la Pineapple Cup entre Miami et Montego Bay.
  • MULTI50. Drekan Group, le Multi50 abandonné en mer lors de la Transat Jacques Vabre 2017 par Eric Defert et Christopher Pratt après leur chavirage, a été retrouvé, sans dommage structurel apparent, sur une plage des Bahamas.
[C'EST MAINTENANT]
  • GOLDEN GLOBE RACE. Après les arrivées de Jean-Luc Van den Heede et de Mark Slats, il reste trois marins en mer. Le plus proche du but est l'Estonien Uku Randmaa, à 2 900 milles des Sables ce vendredi mais à court de nourriture, tandis que le Finlandais Tapio Lehtinen a franchi le Cap Horn mercredi.
  • PRIMO CUP. La 35e édition de la Primo Cup-Trophée Crédit Suisse se termine dimanche à Monaco.
[C'EST BIENTÔT]
  • SALON. Le Miami Boat Show se tient du 14 au 18 février.
  • TROPHÉES. Les Foiling Awards, initialement prévus le 29 janvier, ont lieu le 11 février à Milan.

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Pub Musto
[LA PHOTO DE LA SEMAINE PAR VINCENT CURUTCHET]
Soleil, vent et côtes rocheuses au programme de la 10e édition de EFG Sailing Arabia The Tour qui met aux prises, depuis dimanche, 10 Diam 24 pendant deux semaines le long des côtes d'Oman. Après trois journées de régates (l'étape de Sour a été annulée à cause d'un vent trop fort), c'est l'équipage de Cheminées Poujoulat, mené par Robin Follin, qui fait la course en tête, devant Golfe du Morbihan (Solune Robert), Oman Shipping Company (Stevie Morrison) et Mood (Damien Iehl/Aurélien Ducroz)
Dragon Worlds

En partenariat avec  Pub Pantaenius
CAROLIJN BROUWER : "JE VEUX GAGNER, QUE CE SOIT AVEC DES HOMMES OU AVEC DES FEMMES"

Elue Marin féminine de l’Année 2018 avec Marie Riou par World Sailing en octobre dernier, Carolijn Brouwer, après trois Volvo Ocean Race dont la dernière gagnée avec Dongfeng Race Team, se lance dans un nouveau projet, puisqu’elle a été choisie comme barreuse du premier défi néerlandais de l’histoire de la Coupe de l’America. De Sydney, où elle réside, la Hollandaise, qui partage sa vie avec l'Australien Darren Bundock, grand spécialiste de multicoque, s’est confiée à Tip & Shaft.
 
Tu as été élue Marin de l’Année 2018 avec Marie Riou, vingt ans après avoir reçu le même trophée en 1998, c’est un joli clin d’œil du destin, non ?
Oui, cette distinction de Marin de l'Année est la plus haute que tu peux avoir dans la voile, c’était un moment très spécial de l'avoir une deuxième fois, parce qu’il y a vingt ans, c’était pour récompenser mon parcours en classe Europe, et là, c’est pour de la course au large. Ce sont deux univers très différents, j’espère que dans vingt ans, je serai récompensée une troisième fois, pourquoi pas dans l’America’s Cup ? (Rires).
 
Si tu regardes ton parcours depuis vingt ans, quels moments forts retiens-tu ?
J’en retiens trois : d’abord ma campagne en Tornado, avec ma deuxième place aux Championnats du monde en 2007, alors que j’étais la seule femme [elle courait sous les couleurs belges - elle a la double nationalité - avec Sébastien Godefroid, NDLR]. Ensuite, il y a eu la Volvo avec Team SCA et surtout l’étape que nous avons gagnée à Lorient, c’était la récompense de tous les efforts que nous avions faits jusque-là. Enfin, la victoire avec Dongfeng, incroyable. Avec notamment cette dernière étape, dont le scénario ne se reproduira à mon avis plus jamais sur la Volvo ou même sur d’autres événements de course au large. C’était doublement une victoire, parce qu’on n’avait jamais gagné d'étape. Et à titre personnel, en tant que Hollandaise, c’était très fort, depuis la ligne d’arrivée, je pouvais voir mon appartement ! Je n’avais jamais vu autant de monde pour un événement de voile.
 
Si tu ne devais garder qu’une image de cette campagne, ce serait laquelle ?
Je dirais la soirée de l’arrivée à La Haye. Il y avait beaucoup de joie et d’émotions parmi les navigants, bien sûr, mais aussi au sein du shore crew qui a enfin pu libérer la pression emmagasinée pendant neuf mois. Cette pression est très importante car à chaque fois qu’on part en mer, ils avaient l’angoisse que quelque chose casse, ils sont en première ligne dans ces cas-là. J’ai eu la sensation qu’ils ont fêté cette victoire beaucoup plus, que l’émotion était plus forte que pour nous, parce que pour eux, c’était la fin de cette pression, ils n’avaient pas à préparer le bateau le lendemain.
 
Tu as disputé la Volvo à trois reprises pour trois projets finalement très différents…
Oui, c’est vrai. La première fois, j’avais 22 ans, j’avais fait les deux étapes du Sud et je m’étais dit que je voulais revenir pour faire la totalité de la course, ça a pris beaucoup d’années avant que l’opportunité ne se présente. Elle est arrivée avec SCA, dont l’objectif n’était pas de gagner mais de progresser et de montrer que tout était possible pour les femmes, c’était un challenge différent. Tout comme l’a été celui avec Dongfeng qui était  clairement de gagner la Volvo.
 
Et y aura-t-il une quatrième fois ?
J’y retournerais bien, à condition, là encore, d’avoir un nouveau beau challenge à relever. Le nouveau bateau avec un équipage de cinq est déjà un challenge en soi, je ne suis d'ailleurs pas convaincue du nombre de marins, je trouve que cinq, ce n’est pas beaucoup, je ne suis pas très fan. En revanche, les bateaux sont très excitants, on va aller beaucoup plus vite pour faire le tour du monde. Le challenge qui me plairait, ce serait de le faire avec un bateau, un équipage et le drapeau hollandais.
 
Comment Charles Caudrelier t’a recrutée ?
C’était en septembre 2016, il avait encore mon adresse Skype car il y a dix ans auparavant, il m’avait appelée pour me proposer de faire la Transat AG2R avec lui [Charles Caudrelier nous a confirmé l’avoir contactée à l'époque, mais, selon lui, pour lui proposer de faire une saison de Figaro à sa place en 2007, NDLR]. J’avais été assez étonnée, parce que je n’avais pas d’expérience de la course au large en dehors de ma première Volvo et j’avais refusé car je venais de débuter ma campagne olympique en Tornado, je n’avais pas le temps de faire autre chose.  

Il vient d’être élu Marin de l’Année en France, qu’en as-tu pensé ?
C’est super, parce que Marie et moi avons été élues par World Sailing, lui ne l’avait pas été alors qu’il était nominé, on voulait vraiment qu’il soit aussi récompensé. Nous, on a gagné parce que c’était la première fois que des filles gagnaient la Volvo, quelque part, je pense que c'est normal, mais dans la Volvo, l’équipe, c’est tout, c’est ce qui fait la différence. Et Charles a su composer un équipage soudé, au sein duquel il y avait beaucoup de respect.
 
Parlons maintenant de l’avenir : comment t’es-tu retrouvée embarquée dans le projet de défi néerlandais pour la Coupe de l’America ?
C’est Simeon [Tienpont, à l'origine du défi, skipper d'AlzoNobel sur la Volvo et ex d'Oracle sur la Coupe, NDLR] qui m’a contactée pour faire partie de l’équipe. J’ai fait trois fois les Jeux olympiques, couru trois Volvo, il me restait la Coupe de l’America. C’est la première fois en 167 ans que la Hollande a l'opportunité d'y participer, c’est une chance incroyable, j’aurais été très stupide de dire non à ça, c’est un rêve. D’autant que c’est un projet fait pour durer, l’objectif est que la Hollande s'aligne sur la Coupe de l’America pour plusieurs éditions. Après, ce qui m’a plu, c’est que ce projet a justement un aspect « national » qui ressemble un peu à celui de Team New Zealand. Alors que les autres projets sont financés par des milliardaires, les Néo-Zélandais ont tout le pays derrière eux, le gouvernement, les industries, la technologie… Simeon a la même vision : en Hollande, nous n’avons pas de milliardaires qui vont tout nous payer, donc il faut qu’on emmène avec nous tout le pays, les entreprises, l’Etat, sachant qu’on a beaucoup d’expérience dans l’industrie nautique. A chaque fois que j’ai fait les Jeux olympiques, j’ai ressenti beaucoup d’émotion au moment de défiler lors de la cérémonie d’ouverture derrière le drapeau hollandais, je n’ai jamais retrouvé cette émotion ailleurs, c’est ce que nous voulons essayer de faire sur ce projet. Après, cela ne veut pas dire qu’il n’y aura que des Hollandais, parce qu’on sait qu’on a peu d’expérience dans certains domaines, comme le foiling, et qu’on va avoir besoin d’Australiens ou d’Anglais pour nous aider, sachant que nous sommes dans une course contre la montre. Mais l’objectif est d’avoir surtout des Hollandais à bord du bateau.
 
Avez-vous commencé à constituer l’équipage ?
Aujourd’hui, Simeon est surtout occupé par la recherche de partenaires, je m’occupe effectivement avec Peter Van Niekerk de constituer l’équipe navigante. Notre priorité est de trouver de 8 à 11 équipiers de 95 kilos pour servir comme grinders, ça peut d’ailleurs être des sportifs venant d’autres disciplines, même si c’est un plus s’ils ont déjà de l’expérience parce qu’on n’a pas beaucoup de temps pour former des marins, on s’intéresse notamment à ceux qui font du Finn. On espère pouvoir former un équipage au moment du lancement de la construction du bateau en avril pour commencer à travailler sur le simulateur qu’on va acheter à Team New Zealand, ça va nous occuper une partie de l’année. On pense aussi à un petit bateau pour s’entraîner, comme les Américains, mais il ne faut pas que ça empiète sur le temps consacré au gros bateau.
 
Le projet est-il aujourd’hui financé ?
Non, pas complètement. Nous annonçons cette semaine l’arrivée d’un CEO, qui a travaillé pour les télécoms en Hollande, dont la mission sera justement de trouver ce complément de budget. La première échéance pour nous est de lancer la construction du bateau en avril, sachant que nous avons acheté le design package de Team New Zealand. Idéalement, on aimerait avoir réuni tout le budget à ce moment-là.
 
Si vous lancez une construction en avril, cela signifie-t-il que vous ne serez pas prêts pour les premières America’s Cup World Series en octobre à Cagliari ?
Notre bateau ne sera pas prêt en octobre, nous pensons plutôt qu’il le sera en février 2020. C’est justement quelque chose qui doit être négocié avec le Defender et le Challenger of record, Luna Rossa. Notre nouveau CEO et Simeon partent en Nouvelle-Zélande mardi prochain pour en discuter. 
 
Tu seras la première barreuse d’un challenger sur la Coupe de l’America, est-ce important pour toi, sachant que dans les équipes navigantes, l’épreuve est quasiment 100% masculine ?
Ça ne me fait rien. Moi, je navigue, parce que j’adore la compétition et que je veux gagner, que ce soit avec des femmes ou des hommes. Après, si, en même temps, je peux contribuer au fait qu’il y ait plus d’égalité entre hommes et femmes dans notre sport, je suis contente, mais mon but prioritaire, c’est de gagner.
 
Tu as navigué sur de nombreux supports, serais-tu tentée par de la course au large en solitaire ?
Je suis avant tout quelqu’un qui navigue en équipage. Même si j’ai dû apprendre, parce que je viens de la classe olympique où j’ai navigué seule, je suis devenue une vraie « team player » et j’adore ça. La course au large en solo ne m’a jamais vraiment intéressée, sauf quand on a habité pendant huit mois à Lorient quand on préparait la Volvo avec Dongfeng, on avait été voir la Solitaire du Figaro, j’ai vraiment découvert et appris à apprécier le Figaro, c’est énorme en France. Maintenant, je ne pense pas que je serais capable de naviguer seule, mais en double ou sur une épreuve de « mixed offshore » comme celle qui aura lieu aux Jeux olympiques de 2024, ce serait un beau challenge.
[MERCATO : LES MOUVEMENTS DE LA COURSE AU LARGE]

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[DÉPARTS & NOMINATIONS]
  • PIERRE CASIRAGHI, qui disputera la prochaine Transat Jacques Vabre en Imoca avec Boris Herrmann, sera le parrain de la 10e édition des Voiles de St. Barth Richard Mille (14-20 avril).
  • TAYLOR CANFIELD, skipper du défi Stars & Stripes Team USA pour la 36e Coupe de l'America, a intégré US SailGP Team en tant que tacticien et régleur du vol.
  • AURÉLIEN DUCROZ accompagnera LOUIS DUC sur la Jacques Vabre 2019 à bord du Class40 de ce dernier, les deux hommes cherchent encore à compléter leur budget.
[JOBS]
[STAGES] [FORMATIONS] [OFFRES DE SERVICES]
[ANNONCES & PARTENARIATS]
  • TIP & SHAFT/CONNECT : la troisième édition du rendez-vous business de la voile de compétition, organisé par Tip & Shaft, aura lieu à Nantes le jeudi 21 mars. Les premiers speakers et partenaires ont été dévoilés hier. N'hésitez pas à réserver vos places !
  • JÉRÉMIE BEYOU est l'invité du 4e épisode d'INTO THE WIND, le podcast de Tip & Shaft. Vous pouvez retrouver Into The Wind sur toutes les plateformes de diffusion : iTunes, Deezer, Spotify, SoundClound...  Les quatre premiers épisodes approchent les 24 000 téléchargements !
  • NIJI, fournisseur officiel de la Route du Rhum-Destination Guadeloupe, sera le partenaire-titre de Gildas Morvan, de retour cette année sur le circuit Figaro.
  • NORTH SAILS s'est engagé en tant que fournisseur officiel du défi américain Stars & Stripes Team USA.
  • VALENCE a été retenu par World Sailing pour accueillir du 11 au 15 mars des tests afin de sélectionner le support pour l'épreuve olympique de dériveur solitaire en vue des Jeux de Paris, entre le D-Zero, le Laser Standard/Laser Radial, le Melges 14 et le RS Aero.
  • Le TROFEO PRINCESA SOFIA accueillera pour la première fois cette année une épreuve de 470 mixte du 29 mars au 6 avril à Palma de Majorque.
  • La CLASSE MULTI50 a dévoilé cette semaine son calendrier 2019, qui comprend notamment la Bermudes 1000 Race, qualificative pour la Transat Jacques Vabre.
  • GAC PINDAR s'est engagé en tant que partenaire officiel en charge de la logistique et du transport des bateaux du Championnat du monde de J/70.
  • STA-LOK a renouvelé son partenariat avec la Clipper Round The World Yacht Race pour l'édition 2019-2020 en tant que fournisseur officiel du gréement dormant.
  • Le CHANTIER ARCHAMBAULT a un nouveau repreneur, Sébastien Gicquel, qui va s'installer sur le Port du Légué à Saint-Brieuc (via Voiles & Voiliers).
  • L'avis de course de la DOUARNENEZ-HORTA a été publié : la course est ouverte aux Figaro 3 mais aussi aux Figaro 2 et IRC, avec une limitation à 20 concurrents pour ces derniers.
  • La 16e édition de la TRANSPAC TAHITI RACE s'élancera le 28 mai 2020 de Los Angeles à destination de Papeete (3570 milles).
  • ORACLE CLOUD est devenu le fournisseur officiel de data en temps réel du circuit SailGP.
  • COMME UN SEUL HOMME, récit filmé par Eric Bellion de son Vendée Globe 2016-2017, sort en salles le mercredi 13 février.
  • COYOTE, le documentaire retraçant le parcours du navigateur américain Mike Plant, disparu en mer en se rendant au départ du Vendée Globe 1992, sera projeté à la Cité de la Mer Eric Tabarly à Lorient le 14 février dans le cadre des Projections Salées.
  • RÉAUTÉ CHOCOLAT a finalement mis en vente le Multi50 avec lequel Armel Tripon a remporté la Route du Rhum-Destination Guadeloupe ; l'ex-Actual (plan Verdier) est à vendre 750 000 euros HT.
[LANCEMENTS]
  • La VILLE DE MARSEILLE a lancé un appel d'offres de conception-réalisation pour la modernisation du Stade Nautique du Roucas Blanc pour l'accueil des Jeux olympiques 2024, les dossiers sont à rendre avant le 15 mars (via BoatIndustry.com).
  • STARS & STRIPES TEAM USA a ouvert une campagne de recrutement aux Etats-Unis, s'adressant à la fois aux navigants, aux designers, ingénieurs, constructeurs et logisticiens.
  • La SNT propose des week-ends de coaching à destination des classes IRC double et Mini 6.50, animés par Vincent Keruzoré à l'occasion des challenges de printemps.
  • L'UNCL lance un certificat IRC S.E.R (Single Event Rating) qui permet, moyennant un tarif très attractif (20 euros), de faire jauger son bateau en IRC à distance.

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 [TIP & SHAFT A REPÉRÉ DERNIÈREMENT]

VOILES & VOILIERS/BRUNO MÉNARD
Coup de fil à Yann Guichard : "Je veux comprendre l'avarie"
Interviewé à son arrivée en Australie, le skipper de Spindrift 2 évoque l'avarie qui a conduit l'équipage à renoncer à poursuivre sa tentative de Trophée Jules Verne, estimant qu'il "faut absolument comprendre pour passer à autre chose."

LE TÉLÉGRAMME/PHILIPPE ÉLIÈS
Caudrelier : "Ce titre, c’est celui d’une équipe"
Le skipper de Dongfeng Race Team vainqueur de la dernière Volvo Ocean Race commente son élection comme Marin de l'année 2018, un titre "flatteur pour l'ego", même si "ce n’est pas cela qui te fait automatiquement signer un sponsor".

VENDEEGLOBE.ORG
Construire un Imoca, l'art et la manière
Michel Ollivier, le directeur industriel adjoint de CDK, explique comment les relations entre chantiers et skippers ont évolué en une dizaine d'années, ces derniers déléguant de plus en plus cette tâche à leur bureau d'études.

LINKEDIN/JEAN LE CAM
Encore une nuit à me demander pourquoi et comment ?
Le cri du coeur de Jean le Cam face à sa (pour l'instant) vaine quête de partenaires en vue du prochain Vendée Globe.

SAILING WORLD/MARK CHISNELL
Brian Thompson, Salted Soul
Long portrait d'un des plus expérimentés marins britanniques en matière de course au large qui rêve encore de tour du monde en solo en multicoque et... de Figaro.

LIBÉRATION/DIDIER RAVON
Jean-Luc Van den Heede, Neptune vintage
Nouveau portrait consacré au vainqueur de la Golden Globe Race, que sa compagne décrit comme "optimiste, serein et d’une grande lucidité, mais parfois fataliste".
 
SAIL-WORLD/RICHARD GLADWELL
America's Cup : Malta Altus Challenge smiling after big win
La première décision de "l'Arbitration Panel" de la 36e Coupe de l'America, saisi par le défi maltais, tend à considérablement assouplir les règles de nationalité. A lire du même auteur cet article faisant état de vives tensions entre le defender et le challenger of record et du possible rejet de l'inscription de deux challengers.

YACHTINGRACING.LIFE/JUSTIN CHISHOLM
America’s Cup unfinished business for American Magic skipper Terry Hutchinson
Le skipper du défi American Magic raconte dans The Yacht Racing Podcast comment il a constitué son équipe et les premières navigations à bord de The Mule.

VOILES & VOILIERS/LOÏC MADELINE
Bénéteau First Yacht 53. Le nouveau haut de gamme course-croisière
Interview du designer italien Roberto Biscontini, qui a travaillé sur ce nouveau First, présenté au Boot de Düsseldorf.

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Editeur : Pierre-Yves Lautrou - Rédacteur en chef : Axel Capron

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