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Tip & Shaft, la newsletter de la voile de compétition
Vendredi 29 mars 2019 
Numéro #153
Cette semaine dans Tip & Shaft :
  • ENQUÊTE - Le L30 choisi pour les Mondiaux Offshore de 2020 : quid de Paris 2024 ?
  • BRÈVES - Si vous avez passé la semaine à vous réjouir de l'arrivée de la NBA en France 
  • PHOTO - Les Maxi 6.50 en force sur l'Arcipelago 6.50, par Roberto Celi
  • INTERVIEW - Marc Guillemot : "J'aime beaucoup la notion de transmission"
  • MERCATO - Une quinzaine d'offres d'emplois dans ce numéro !
  • REVUE DE PRESSE - Les 9 articles à lire cette semaine
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Tip & Shaft/Connect
© Pavel Zmey/L30

LE L30 CHOISI POUR LES MONDIAUX OFFSHORE 2020 : QUID DE PARIS 2024 ?
 
A 15 jours d'intervalle, World Sailing, la fédération internationale de voile, vient de faire deux annonces majeures : l’officialisation du premier championnat du monde offshore en octobre 2020 à La Valette (Malte), d'abord, le choix du L30 comme support de cette compétition, ensuite. Cette dernière décision augure-t-elle celle - très attendue - du futur monotype de l’épreuve de course au large qui sera lancée lors des Jeux olympiques de Paris 2024 ? Tip & Shaft a mené l’enquête.
 
Lancé lors de la Conférence annuelle à Puerto Vallarta en 2017 et confirmé en avril 2018 par World Sailing, le premier championnat du monde offshore devait avoir lieu en 2019 ; il se tiendra finalement en octobre 2020 à La Valette, un retard que World Sailing justifie dans son annonce en assurant qu’il doit permettre "de développer un processus complet de qualification et de plus amples opportunités pour les membres (de World Sailing, les fédérations) de se qualifier et de se préparer pour l’événement".
 
Un délai qui s’explique sans doute aussi par les difficultés rencontrées par World Sailing pour organiser cette compétition inaugurale : choisi après un appel d’offres pour en être le maître d’œuvre, OC Sport s’était ainsi retiré de la course en fin d’année dernière, comme l’avait annoncé Hervé Favre, son CEO, à Tip & Shaft, notamment à cause du choix du support. Entre-temps, la Conférence annuelle de World Sailing de Sarasota est passée par là avec une volte-face de taille de l’ex ISAF puisque la course au large, retoquée six mois plus tôt du programme olympique de Paris 2024 lors du Mid-Year Meeting de Londres, a finalement été retenue, grâce notamment à l’intense lobbying de la Fédération française de voile.
 
Du coup, il devenait urgent de remettre ce Mondial Offshore sur les rails, comme l’expliquait à Tip & Shaft Nicolas Hénard, le président de la FFVoile, en novembre : "Le fait qu’en mai dernier, la course au large n’entrait pas comme catégorie olympique ne jouait pas en sa faveur. Maintenant qu'elle est revenue dans le jeu olympique, on devrait trouver des solutions". La fédération internationale de voile a donc choisi d'organiser ce Mondial de course au large en double mixte à Malte, en l'adossant à un événement déjà existant, la Rolex Middle Sea Race : la compétition empruntera le parcours de cette dernière long de 606 milles ou un parcours plus court selon les conditions. Vingt pays, dont Malte, qualifié d’office, y participeront. Interrogée sur le système de qualification, World Sailing nous a répondu, par la voix de son directeur de la communication et du digital, Dan Smith : "Le système de qualification, en cours de développement, sera dévoilé après les décisions prises lors du Mid-Year Meeting de Londres (en mai), avec un nombre de quotas alloué par continent, chaque fédération pourra alors essayer de se qualifier."
 
Dans la foulée de l’officialisation du Mondial à Malte, World Sailing a annoncé que la compétition se disputerait en L30, un monotype de 9,58 mètres imaginé par l’Ukrainien Rodion Luka - médaillé d’argent en 49er aux Jeux Olympiques d'Athènes en 2004. Dessiné par le cabinet Justin Yacht Design de l’architecte slovène Andrej Justin - à qui l’ont doit également le RC44 -, le L30 est construit dans deux chantiers, en Ukraine et en Slovénie. Pourquoi ce choix ? Visiblement, le L30 s’est surtout imposé faute de candidats : si World Sailing, qui avait lancé il y a un an un appel à candidatures détaillant les critères du bateau souhaité, nous a répondu que Dehler avait proposé son Dehler 30 OD, beaucoup de sources proches du dossier n’avaient pas entendu parler de ce dernier. De son côté, Bénéteau, jugeant les conditions financières trop risquées, n’avait pas souhaité présenter la candidature du Figaro 3. Au contraire, donc, de L30 One Design, dont le directeur exécutif Sergey Cherny nous explique : "Quand l’appel à candidatures été lancé par World Sailing, nous avons trouvé que notre bateau correspondait aux critères, dans la mesure où il a de bonnes performances à toutes les allures, est facile d’un point de vue logistique, accessible pour de nombreux marins à travers le monde avec un prix prêt à naviguer inférieur à 90 000 euros [le L30 standard est à 68 615 euros HT, NDLR]."
 
Avant de le sélectionner, World Sailing a tout de même fait tester le L30 par quelques marins, notamment Ian Walker, vainqueur de la Volvo Ocean Race 2014-2015, désormais patron du haut-niveau de la fédération britannique de voile que nous avons interrogé : "Pour être honnête, quand j'ai navigué à bord, il y avait à peine une ride de vent sur l’eau ! Du coup, il m'a été impossible de juger le comportement du bateau. C'est un bateau nerveux avec un trim tab et il semblait bien avancer malgré le petit temps. Je crois que ce qui plaît à World Sailing est le fait que le bateau est accessible et transportable, deux facteurs importants. La possibilité de le remorquer compte pour toutes les nations." De son côté, Charles Caudrelier l’a essayé avec Antoine Koch en juillet dernier aux Pays-Bas, à la demande d’OC Sport. Résultat des courses ? "J’ai navigué une journée par mer plate et pas beaucoup de vent, résume le vainqueur de la dernière Volvo. Le bateau a été conçu au départ pour naviguer en lac, la carène est sympa, il est extrêmement léger et véloce dans les petits airs, facile à mettre à l’eau, tout est bien pensé. Il y a deux-trois trucs qui me chagrinent comme les deux barres à roue, mais c’est un bon petit bateau de régate, facile à mener à deux. Comme il est très léger, je pense que les gens qui viennent de la voile olympique seront aussi à l’aise dessus que des marins habitués au large."
 
Charles Caudrelier s'interroge en revanche s’interroge sur les qualités hauturières du L30 : "Est-ce qu’on ira prendre 35 nœuds et 3 mètres de mer avec ce bateau étroit et pas très raide ? J’ai un doute. Le L30 n’a pas les caractéristiques idéales pour le large, ça me semble plus un bateau de régate entre trois bouées capable de s'adapter au large qu’un véritable bateau de large. Il est plus proche d’un Farr 30 que d’un Figaro." Interrogé sur les capacités hauturières de son monotype, Sergey Cherny répond : "Le record de vitesse du bateau est de 24,7 nœuds, réalisé dans une mer difficile et des vents moyens de 34 nœuds. Il est équipé de trim tabs qui ajoutent de la performance au près et permettent de naviguer facilement au portant dans la forte brise". Pour Ian Walker, les questions autour du support ne sont pas essentielles : "Tout le monde s’inquiète du matériel, quand l’important sera de faire marcher un bateau typé pour la course au large. Comme dans une épreuve de match racing, les athlètes arriveront et participeront à bord du bateau mis à leur disposition. Ce qui compte sera de pouvoir naviguer en montrant toutes ses compétences."

Avec l'annonce du choix du L30 pour ce premier championnat du monde offshore mixte, la question taraude naturellement les nombreux coureurs qui s'intéressent à ce nouveau format : le L30 sera-t-il pour autant le support de la première épreuve de course au large olympique prévue dans les eaux marseillaises en 2024 ? "C’est sûr que si ce championnat du monde se passe très bien, ils auront mis un pied dans la porte. Mais, en cas de difficultés, cela peut aussi produire l’effet inverse", résume un observateur attentif qui a souhaité rester anonyme, comme la plupart des experts des arcanes de World Sailing interrogés par Tip & Shaft. Du côté de la fédération internationale de voile, Dan Smith répond : "Non, cela ne veut pas dire que le L30 sera le bateau des Jeux. Plusieurs groupes de travaillent planchent actuellement sur l’équipement, le format, le processus de qualification et les questions techniques liées aux retransmissions en direct de l’événement de course au large à Paris 2024. Le sujet va être discuté en détail lors du Mid-Year Meeting cette année, une décision finale sera prise en novembre lors de la Conférence annuelle aux Bermudes".
 
Une décision finale qui tracera les grandes lignes de l’épreuve de course au large olympique, le processus de qualification et des indications sur le support, mais ne se prononcera pas forcément sur le choix du bateau olympique qui pourrait être annoncé en… 2023. "Deux tendances se dégagent aujourd’hui, confirme un spécialiste. La première vise à annoncer l’équipement lors de la Conférence annuelle de novembre 2020, la seconde est d’attendre le dernier moment en disant que plus tard il sera choisi, plus les chances seront équitables. Dans un contexte politique tendu autour de la course au large, l’idée est de donner des gages aux « petits » pays en leur disant : « Prenez une flotte existante, naviguez en double et on choisira le bateau au dernier moment. »Une autre source proche de World Sailing confirme cette analyse à Tip & Shaft : "Si le choix est fait trop tôt ou est trop limitant techniquement, on va écarter plein de pays, parce que ce sera trop cher, trop technique ou qu’il n’y a pas de constructeur dans le coin. La stratégie de World Sailing aujourd’hui est de rassurer et d’être extrêmement pédagogique vis-à-vis de ses membres en ce qui concerne l’offshore. Si on veut que la course au large ne soit pas un one-shot aux JO, il faut surtout ne pas se focaliser sur le support". 

D’où l’idée avancée d’annoncer lors de la prochaine Conférence annuelle de novembre aux Bermudes une liste élargie de bateaux labellisés - dont pourrait faire partie par exemple le Figaro Bénéteau 3 - mais également d’événements existants qui incluraient le format double mixte (Fastnet Race, Sydney-Hobart…), sur lesquels il serait possible de se qualifier en vue des Jeux olympiques de Paris, avant la décision finale en 2023. "C’est la position défendue par certains, mais il faut être extrêmement prudent, parce que les opposants à la course au large n’ont pas dit leur dernier mot, prévient cette même source. Si un support n’est pas annoncé rapidement, ils pourraient revenir à la charge."
[SI VOUS AVEZ PASSÉ LA SEMAINE À VOUS RÉJOUIR DE  L'ARRIVÉE DE LA NBA EN FRANCE] 
 
[C'EST FAIT]
  • RECORD. Sébastien Simon et Vincent Riou (Arkéa Paprec) n'ont pas réussi à établir un nouveau record de la Route de la Découverte en monocoque : les deux hommes sont arrivés ce vendredi à 8h36 après 11 jours 8 heures et 55 minutes, soit 9 heures et 45 minutes de plus que le VO70 Maserati (Giovanni Soldini), détenteur du record (10 jours 23 h09'39"). Ils signent en revanche le temps de référence en double.
  • IRC. Clément Giraud sur l'Imoca Projet Envol a remporté en temps réel l'édition 2019 des 900 Nautiques de Saint-Tropez qui, pour le reste de la flotte, a dû être neutralisée en raison d'un gros coup de vent en Méditerranée. Les autres lauréats sont Franck Paillet (Hokua) en IRC solo, Richard et Marius Delpeut (Walili) en IRC double.
  • MATCH-RACE. L'équipage mené par Maxime Mesnil a été sacré champion de France de match-racing open à Pornichet, vainqueur en finale de celui de Cédric Château.
  • MATCH RACE. Jean-Baptiste Bernaz et son équipage ont remporté la deuxième étape de l'European Match Race Tour à Tivat (Monténégro).
  • M32. L'équipage de GAC Pindar (Ian Williams) s'est imposé le week-end dernier sur le warm-up des M32 European Series à Sanremo.
[C'EST MAINTENANT]
  • CLASS40. 12 bateaux ont pris samedi dernier le départ à de la première étape du Défi Atlantique entre Pointe-à-Pitre et Horta, aux Açores. Après cinq jours de course, c'est l'équipage d'Aïna Enfance et Avenir (Aymeric Chapellier) qui mène les débats. A noter le démâtage de Lamotte Module Création (Luke Berry) en début de course.
[C'EST BIENTÔT]
  • FIGARO. 34 tandems prennent le départ samedi de la première des trois étapes de la Sardinha Cup à Saint-Gilles Croix-de-Vie.
  • OLYMPISME. La 50e édition du Trofeo SAR Princesa Sofia a lieu du 29 mars au 6 avril à Palma de Majorque.
  • MATCH-RACE. 10 équipages, dont celui mené par le Français Maxime Mesnil, participent du 3 au 7 avril à la 55e édition de la Congressional Cup à Long Beach.
  • MINI 6.50. Le départ de la Mini Petrolera (100 milles en solitaire) sera donné le 5 avril de Garraf (Catalogne).
  • MASSILIA CUP. Marseille accueille du 5 au 7 avril l'édition 2019 de la Massilia Cup, étape du championnat Méditerranée IRC/UNCL, mais également des circuits J/70 et SB 20.
  • STAR. La présentation des capitaines des vingt premières équipes nationales invitées à disputer la première Star Sailors League Gold Cup en septembre-octobre 2021 en Suisse, aura lieu le 15 avril à Lausanne.

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[LA PHOTO DE LA SEMAINE PAR ROBERTO CELI]
Première course en double de la saison de Mini, l'Arcipelago 650, boucle de 200 milles autour de Livourne, a permis de voir à l'oeuvre plusieurs nouveaux Maxi de série à nez rond, dont le 963 Earlybird Racing, skippé par Joe Lacey et Yannick Lemonnier, qui a pris la 6e place d'une course remportée par un autre plan David Raison, Toushuss (Patrick Dijoud/Clément Bichat). La victoire en proto est revenue à Eight Cube Ersa (Matteo Sericano/Francesco Bertone).
Arcipelago

En partenariat avec  Pub Pantaenius
Pub SailGP Marseille
MARC GUILLEMOT : "J'AIME BEAUCOUP LA NOTION DE TRANSMISSION"
 
A près de longues années en Orma puis en Imoca, Marc Guillemot a décidé de revenir fin 2018 à ses premiers amours, en l'occurence le Figaro, en montant un projet baptisé Duo Mixte, avec deux jeunes retenus après une sélection, Cassandre Blandin et Matthieu Damerval, dont le partenaire, Klaxoon, a été dévoilé la semaine dernière. Chef de projet au sein de sa structure Team Sailing Organisation Guillemot, le skipper de La Trinité-sur-Mer évoque son montage et les objectifs, il parle également de sa tentative avortée de s'aligner sur la Route du Rhum l'an dernier et de son attachement à l'Imoca.

Comment as-tu décidé de te lancer dans ce projet Duo Mixte ?
J’ai longtemps été figariste avant de passer en Orma avec La Trinitaine, donc c’est un support que je regarde toujours. Et c’est souvent dans la classe Figaro que j’ai été puiser lorsque j’avais besoin d’un coéquipier, notamment pour la Transat Jacques Vabre. Il se trouve qu’en septembre, suite au refus d’OC Sport de me prendre sur la Route du Rhum, je me suis mis en tête de monter un projet en Figaro pour des jeunes, parce que j'aime beaucoup la notion de transmission, que j'ai déjà expérimentée avant, et je me suis dit, sachant que les projets de détection aujourd’hui en Figaro sont à ce jour tous masculins, que c'était une bonne idée de monter un duo mixte, avec un garçon et une fille amenés à naviguer chacun sur leur propre Figaro mais aussi de les faire collaborer toute l’année. L’idée a peu à peu mûri et j’ai passé beaucoup de temps à monter le projet.
 
Quelles ont été les étapes du projet ?
J’ai commandé un Figaro pour moi, et j’ai été suivi par un copain, patron de Naos Yachts et concessionnaire Bénéteau aux Etats-Unis, Charles Devanneaux, et par VPLP, qui en ont chacun commandé un pour également intégrer la structure - même si, pour l’instant, on n’a pas le budget pour faire naviguer le troisième, celui de VPLP. Parallèlement, j’ai commencé à lancer des sélections pour les skippers en octobre. Comme on n’avait alors pas trop le temps ni les moyens d’organiser des sélections sur l’eau, j’ai réuni un jury de neuf personnes, avec notamment un représentant de Wellness Training - une société qui m’a aidé en Open 7.50 mais aussi pour le Trophée des Multicoques - et a tout de suite adhéré au projet. On y trouvait aussi Fred Le Peutrec, un journaliste, Nicolas Raynaud, un avocat, ainsi que Delphine Lauriot-Prévost, sophrologue, et nous avons auditionné neuf candidats : Violette Dorange, Amélie Grassi, Clara Fortin, Miléna Schoenahl et Cassandre Blandin pour les filles, Sofian Bouvet, Achille Nebout, Marc Mallaret et Matthieu Damerval pour les garçons.
 
Comment s’est effectué le choix ?
Cela a duré quelques jours, parce que comme nous n'arrivions pas à sortir quelqu’un du lot, nous avons axé nos choix sur le duo, en se demandant lequel serait le plus complémentaire. Presque naturellement, Cassandre Blandin et Matthieu Damerval se sont imposés, sachant que le duo idéal rassemblait quelqu’un venant du large, l’autre de la voile olympique. Comme on savait aussi qu’on allait recevoir les bateaux assez tard, il nous fallait un technicien dans l’équipe, ce qui est le cas de Matthieu que je connais depuis pas mal de temps, parce qu’il a navigué avec moi en Open 7.50. C’est un super préparateur et il connaît déjà le bateau puisqu’il a navigué sur le proto l’an dernier sur la Transpac. Quant à Cassandre, que je découvre, c’est une gagneuse, ce n’est pas pour rien qu’elle était en équipe de France en 470. Elle découvre le large, mais c’est une bosseuse. Ils sont très complémentaires : Cassandre apporte son côté exigence de la régate pure, Matthieu a beaucoup de choses à partager sur son expérience du large. 
 
Vous avez officialisé la semaine dernière l’arrivée de Klaxoon en tant que partenaire du projet, quel est le budget global ?
Klaxoon, que j'avais rencontré pendant la Route du Rhum [l'entreprise était partenaire de Jean-Marie Loirat en Class40, NDLR], a tout de suite été intéressé quand je leur ai parlé du projet, ils m’ont dit dès le Nautic à Paris qu’ils me suivaient à 50% du budget. J’avais à côté un soutien à hauteur de 10% de Wellness, et fin janvier, une belle boîte nous a rejoints, c’était parfait. Malheureusement, elle a depuis fait défection, donc, en attendant de peut-être trouver d’autres partenaires, il a fallu donner un coup de vis dans le budget, il est aujourd’hui de moins de 300 000 euros HT pour les deux bateaux.  
 
Quel sont le programme sportif  et les objectifs de la saison ?
On a reçu le premier bateau il y a dix jours, on finit la déco, le deuxième est arrivé vendredi dernier, le troisième, que j'avais envisagé pour moi, jeudi, mais, sans budget pour l'instant, il va rester à l’abri. Les deux bateaux seront baptisés au moment du Spi Ouest-France, ensuite, ils feront la Solo Maître CoQ et la Solo Concarneau puis la Solitaire, Cassandre et Matthieu courront enfin le Tour de Bretagne ensemble. Au niveau des objectifs, ce serait génial qu’ils fassent un bon résultat en bizuth sur la Solitaire ; maintenant je ne veux pas leur mettre du stress ou de la pression, mais les aider à progresser pour qu’ils soient vraiment bien en fin de saison, et encore mieux l’année prochaine parce que l’objectif est évidemment de continuer. Il faut qu’ils se battent pour donner envie à nos partenaires de nous suivre encore en 2020.
 
Tu dis que tu avais envisagé de prendre le troisième bateau pour toi, quand tu vois d’autres anciens revenir sur la Solitaire, tu dois forcément avoir envie de remettre ça aussi...
Bien sûr que ça fait plus que me titiller, ça me plairait de remettre le couvert sur la Solitaire, que je n’ai plus courue depuis 1994. J’ai fait ma première en 1979, ça doit être à peu près le cas d'Alain (Gautier) et de Loïck (Peyron) [1980 pour les deux, NDLR], ça m’aurait amusé de la refaire avec eux 40 ans après. Mais le retrait du deuxième partenaire-titre a forcément changé la donne pour moi, ce n’est pas la priorité du jour, je veux avant tout que le projet Duo Mixte fonctionne bien. Après, en voile, on n’est jamais à l’abri d’une bonne nouvelle.
 
Tu vas tout de même naviguer cette année, puisque tu seras le co-skipper de William Mathelin-Moreaux sur Beijaflore, qui a racheté le plan Lombard avec lequel Yoann Richomme a gagné la Route du Rhum, comment s’est faite cette association et quel sera l’objectif ?
J’avais aidé William pour sa préparation au Rhum, il m’a demandé si ça m’intéressait cette année de le conseiller en vue de la Transat Jacques Vabre et de la courir avec lui. Forcément, ça m’intéresse, ma passion, c’est avant tout de naviguer. Une fois de plus, je vais être avec un jeune et sur un très bon bateau. Ça nous met un peu de pression, parce qu’il a été superbement mené par Yoann, à nous de faire en sorte qu’il marche aussi bien, l’idée est de se battre pour les premières places, pas de finir dans les vingt.
 
Faisons maintenant un retour en arrière : tu avais trouvé tardivement un budget et un bateau pour faire la dernière Route du Rhum, ce qui n’a pas été possible, car les inscriptions étaient closes, as-tu été déçu ?
Oui, cela a été une grosse déception. D’abord parce que le Rhum, c’est un peu toute ma carrière. Sur la première en 1978, j’avais séché les cours pour aider Yves Le Cornec à préparer la course, ensuite, de 1998 à 2014, je les ai toutes faites, avec des perf dans les classes reines, l’Orma et l’Imoca. Là, j’étais en capacité, même avec une préparation écourtée, de faire un bon résultat sur un bon plan Verdier, et ce ne sera pas forcément le cas dans quatre ans vu mon âge, donc j’ai été assez amer. Il y avait effectivement des règles, mais je pense qu’avec un peu de souplesse, ça aurait été possible, Loïck était invité, ils auraient aussi pu me donner une wild-card, j’aurais été le seul des 123 partants à la courir pour la sixième fois d’affilée. Après, le projet Figaro m’a évité de me morfondre
 
Pour poursuivre ce retour en arrière, tu as vécu douloureusement le retrait de la gestion du projet Safran, début 2016, l'as-tu digéré ?
Cela a été douloureux d’arrêter, parce que ce projet a été une période de ma vie très forte, avec une super équipe, une dizaine de podiums, et malheureusement une fin brutale, assez difficile à accepter psychologiquement. Mon successeur [Morgan Lagravière, NDLR] a pensé que sans nous, ça serait beaucoup mieux et un an après, il a perdu un des plus beaux partenaires qu’on pouvait imaginer pour un projet de Vendée Globe. C’est un gros gâchis.
 
Gardes-tu un œil sur la classe Imoca ?
Bien sûr. Si demain, je pouvais démarrer un projet Imoca avec un jeune, ce serait avec un grand plaisir, d'autant qu'on a la base ici à La Trinité, c’est vraiment quelque chose qui m’intéresse. Ce sont quand même des bateaux qui me font vibrer et sur lesquels je peux apporter mon expérience, j’adorerais me replonger là-dedans.
Pub Eurolarge
[MERCATO : LES MOUVEMENTS DE LA COURSE AU LARGE]

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[DÉPARTS & NOMINATIONS]
  • CATHERINE CHABAUD figure en 5e position sur la liste de La République en Marche pour les élections européennes du 26 mai.
  • SÉBASTIEN COL et NICK HUTTON intègrent l'équipage d'Argo aligné cette année sur le GC32 Racing Tour qui accueillera par ailleurs une nouvelle équipe suisse, Black Star Sailing Team, dirigée par CHRISTIAN ZUERRER, accompagné de Flavio MarazziFlorian Trüb, Adam Kay et Will Alloway.
  • DOMITILLE JEANNE-BEYLOT (ex OC Sport) est devenue coordinatrice opérationnelle du Grand Prix Guyader et de la Bermudes 1000 Race, organisés par Sea To See.
  • DAMIEN CLOAREC sera le co-skipper du Belge Jonas Gerckens en Class40 sur la Transat Jacques Vabre.
  • PIERRE CASIRAGHI sera, lui, le co-skipper de l'Allemand Boris Hermann à bord de Malizia.
  • NICOLAS TROUSSEL a dévoilé une partie de l'équipe qui l'entoure pour son projet de Vendée Globe sponsorisé par Corum L'Epargne, en plus de Juan Kouyoumdjian (architecte), de Michel Desjoyeaux (maître d'oeuvre) et de Jean-Baptiste Epron (design de la décoration) : GREG EVRARD (ex DG de North Sails France) est directeur de l'équipe tandis TIPHAINE RENARD (ex Ydeos, ex Dongfeng, ex Groupama Team France) est nommée responsable des opérations. la communication sportive voile, les relations médias et le digital ont été confiées à l'agence ULTRA VIOLET (Julia Huvé et Hugo Chartier).
  • PAULINE BELLALIN (ex Mer & Média) rejoint l'agence Effets Mer ce 1er avril.
  • GAËL LE CLÉAC'H (ex coordinateur évènements en baie de Morlaix, ex boat-captain de nombreux Imoca) rejoint la voilerie All Purpose Finistère (Voiles Océan). comme technico-commercial.
  • ÉLÉONORE VILLERS (ex Effets Mer) prend en charge les relations de presse d'Achille Nebout (Figaro), d'Erwan Le Draoulec (Figaro) et du duo Quentin Delapierre-Manon Audinet (Nacra 17).

[JOBS]

[STAGES]
[OFFRES DE SERVICES]
  • ARIELLE SALMON (ex Dongfeng Race Team, ex Artemis Offshore Academy) est disponible pour des missions support de projets de course au large : logistique, administration, finances, avitaillement (technique, sécurité, repas), RP, etc...
  • STREAMLINE, bureau d’études spécialisé en ingénierie de la performance, propose d’accompagner les équipes de course dans leurs projets et de mettre à disposition ses outils et compétences via la mise en place de partenariats techniques.

[ANNONCES & PARTENARIATS]
  • GUYOT ENVIRONNEMENT a initié un partenariat avec le duo Camille Lecointre/Aloïse Retornaz qui vise la qualification en 470 pour les Jeux olympiques de Tokyo, en plus de son soutien à Pierre Leboucher sur le circuit Figaro et au Pôle France de Brest.
  • ADVENS et LA FONDATION DE LA MER seront les partenaires-titres de Thomas Ruyant en Figaro cette année, ce dernier disputera la Solo Maître CoQ et la Solitaire Urgo Le Figaro.
  • TIMEZERO BY MAXSEA a renouvelé son partenariat pour la troisième édition consécutive comme fournisseur officiel du logiciel de navigation de la Clipper Race.
  • La billetterie pour assister à SAILGP MARSEILLE, dernière épreuve et finale de la première saison du circuit des F50 est ouverte ; 10% de réduction jusqu'à dimanche avec le code SGPPRESALE10.
  • MILLE & UNE VAGUES gère désormais les relations presse du Spi Ouest-France Destination Morbihan.
  • PRYSMIAN GROUP sera le partenaire titre de Giancarlo Pedote sur les Imoca Globe Series et le prochain Vendée Globe, prolongeant un partenariat initié avec l'Italien en 2007.
  • ACCASTILLAGE DIFFUSION NANTES organise son deuxième salon dédié à la préparation de la Transquadra les 5 et 6 avril prochain où seront présents une dizaine des principaux fournisseurs.
  • EFFETS MER gère désormais les relations presse de Yann Eliès et StMichel sur le circuit Figaro.
  • HELLY HANSEN équipera cette année sur le circuit Figaro Fabien Delahaye, Benjamin Schwartz, Erwan Le Draoulec, Tanguy Le Turquais, Anthony Marchand, Thomas Ruyant et André Morante Perez.
  • MAXIME SOREL devient quant à lui ambassadeur Musto jusqu’au prochain Vendée globe.
  • OC SPORT a annoncé être en cours de cession des Extreme Sailing Series, dont le circuit est "jugé non viable financièrement" alors qu'une bonne partie des teams rejoint le GC 32 Racing Tour. Une nouvelle équipe devrait relancer la marque et faire des annonces prochainement. La filiale du Groupe Télégramme ferme à cette occasion son implantation historique de Cowes, préférant se concentrer sur la course au large et le lancement de son Hub à Lorient.

[LANCEMENTS]
  • Le 10e concours MIRABAUD YACHT RACING IMAGE est lancé : les candidats ont jusqu'au 13 octobre pour envoyer leurs photos prises entre le 13 septembre 2018 et le 13 octobre 2019. 

[ACHATS, LOCATIONS & VENTES]
  • JACK BOUTTELL met en vente l'ex Spirit of Canada, plan Owen-Clarke mis à l'eau en 2007 ; bateau et ber visibles près de Lorient.
  • Les FLOTTEURS et le MÂT de l'ex 60 pieds Orma SODEBO, stockés en plein air à Saint-Malo, sont disponibles. Faire offre.

En partenariat avec  Pub Altaïde
Pub Musto
 [TIP & SHAFT A REPÉRÉ DERNIÈREMENT]

OUEST-FRANCE/JACQUES GUYADER
My god ! On a retrouvé Mike Golding sur un Figaro 3 en Vendée !
Plus vu en course depuis le Vendée Globe 2012-2013, l'Anglais, au départ de la Sardinha Cup avec Joan Mulloy, confie dans cette interview que la voile professionnelle "lui manque un peu" et que "c'est une telle chance de pouvoir être là, pour le début de l’histoire du Figaro 3."

L'ÉQUIPE/PASCAL SIDOINE
Yann Eliès : "Je rêve d'une 4e victoire dans la Solitaire du Figaro"
Engagé cette semaine sur la Sardinha Cup avec Sam Davies, le Briochin confie, après avoir fait le deuil du "Vendée Globe de mes rêves en 2020", s'être "plongé corps et âme dans la Solitaire", avec l'objectif d'être le premier à la remporter quatre fois.

VOILES & VOILIERS/NICOLAS FICHOT
Entre IMOCA et Figaro, comment Jérémie Beyou " joue sur deux tableaux "
Interview du skipper de Charal qui explique en quoi ses programmes Imoca et Figaro sont complémentaires, et évoque  l'intérêt de son team (et non du sponsor) pour The Ocean Race : "Nous allons peut-être, par exemple, aider des équipes pour leur préparation de cette course", déclare-t-il. A lire cette autre interview signée Pascal Sidoine dans L'Equipe (abonnés).

VOILE & MOTEUR/FRANÇOIS-XAVIER DE CRÉCY
Essai du Figaro 3, un monotype d'une nouvelle ère
L'auteur a testé le nouveau monotype Bénéteau lors d'une sortie en mer à Saint-Gilles Croix-de-Vie. Résultat des courses ? Un bateau "doux comme un agneau à la barre", dont les foils ont "une influence énorme sur le comportement".

VENDEEGLOBE.ORG
Ce n'est pas si dur d'être chef
Boat-captain de l'Imoca Maître CoQ de Yannick Bestaven, Jean-Marie Dauris explique son rôle au quotidien et le fonctionnement de l'équipe, en collaboration avec Kaïros, à qui a été acheté le bateau, il confie que le pire cauchemar du boat-captain est "forcément la casse".

SAIL-WORLD/RICHARD GLADWELL
America's Cup: DutchSail launches appeal for public backing
Comme Peter Blake en son temps, le défi néerlandais mené par Simeon Tienpont a lancé une campagne de crowfunding, avec une formule d'abonnement mensuel de 100 euros sur 24 mois. Campagne qui démarrera le 1er avril si DucthSailing s'acquitte d'ici là de ses droits d'inscription à la 36e Coupe de l'America.

SAILING WORLD/DAVE REED
America's Cup—The Youth Brigade
Focus sur le défi américain Stars & Stripes Team USA, mené par le duo de trentenaires Mike Buckley-Taylor Canfield.

SAIL-WORLD/RICHARD GLADWELL
2024 Olympics: Laser Class Assoc drops builder bombshell
Alors qu'est attendu le choix de World Sailing du support du dériveur solitaire pour les Jeux olympiques de Paris 2024, la classe Laser - dont le support fait partie des quatre candidats retenus -, a annoncé avoir rompu son contrat avec son fabricant européen, Laser Performance Europe.

SKIPPERS/QUENTIN MAYERAT
Jean Psarofaghis, constructeur de bateaux, « Roi du Léman »
Interview de celui qui a construit 180 bateaux pour le Lac Léman, notamment les Psaros, qui estime que "l’ère de la voile volante change la donne" avec désormais des "supports de professionnels capables d'atteindre les 80 km/h" qui côtoient les "bateaux de glisse destinés aux amateurs éclairés".

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Editeur : Pierre-Yves Lautrou - Rédacteur en chef : Axel Capron

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