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Tip & Shaft, la newsletter de la voile de compétition
Vendredi 12 avril 2019 
Numéro #155
Cette semaine dans Tip & Shaft :
  • ENQUÊTE - L'engouement pour le circuit Mini ne faiblit pas
  • BRÈVES - Si vous avez passé la semaine à négocier votre Brexit
  • PHOTO - Un dog leg au largue serré qui passe tout juste sous spi, par Baptiste Blanchard
  • INTERVIEW - Pierre Leboucher : "Il n'y a pas vraiment de hiérarchie sur la prochaine Solitaire"
  • MERCATO - 4 offres d'emplois et de nombreuses annonces encore cette semaine
  • REVUE DE PRESSE - Les 9 articles à lire cette semaine
  • ÉDITION INTERNATIONALE - Rob Weiland : "Seeing young people coming through in smaller boats gives hope for professional sailing" (disponible en début de soirée)
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Tip & Shaft/Connect
© Thomas Deregnieaux / PLM 650

L'ENGOUEMENT POUR LE CIRCUIT MINI NE FAIBLIT PAS 

Après les premières courses en Méditerranée, la saison Mini 6.50 a débuté à son tour en Atlantique ce vendredi avec le départ de la Plastimo Lorient Mini. Comme chaque année impaire, l’engouement est très fort sur toutes les épreuves dans la perspective de la Mini-Transat La Boulangère. Tip & Shaft fait le point sur les enjeux et les tendances de cette saison 2019.

Des courses qui affichent complet
 
Année de Mini-Transat oblige, l’engouement est très fort sur toutes les courses du calendrier, avec des participations record enregistrées sur les premières épreuves en Méditerranée - Arcipelago et Grand Prix d’Italie notamment - et des courses en Atlantique qui affichent toutes complet avec des listes d'attente. "Quand une Mini-Transat se passe bien comme cela a été le cas en 2017, avec du beau temps et du portant tout le long, tout le monde veut faire la suivante. Il y a en général moins de listes d’attente après une Mini courue au près dans le Golfe de Gascogne", sourit Denis Hugues, directeur de course de la Mini-Transat La Boulangère.

Cette dernière compte à l'heure actuelle plus de 100 prétendants pour 84 places, 42 marins ayant à ce jour rempli les critères de qualification (1 000 milles en solitaire hors course sur un parcours défini et 1 500 milles en course, dont au minimum 500 en solitaire). D’où la course aux milles, dans laquelle sont lancés depuis le début de l’année les candidats à la Mini-Transat, et cette présence massive sur les courses en Méditerranée.

Cet engouement se mesure aussi au regard du développement des pôles d’entraînement : en plus de ceux installés depuis plusieurs années - La Rochelle, Lorient, Concarneau, La Grande Motte -, certains sont en forte croissance : "Le pôle de Barcelone s’est énormément développé, tout comme celui de La Turballe, qui attire les ministes vivant à Nantes et propose des conditions intéressantes pour les places de port", confirme le président de la classe Mini, Sébastien Pebelier. Un nouveau pôle vient par ailleurs d’être créé à Ouistreham.
 
Proto, un trio de favoris, l’épouvantail Bourroulec
 
Respectivement premier et deuxième du Championnat de France de course au large en solitaire Mini 6.50 en 2018, Erwan Le Méné (sur le 800 Rousseau Clôtures) et François Jambou (sur le Maximum 865 Team BFR Marée haute jaune, qui, avec Ian Lipinski à sa barre, avait tout gagné en 2016 et 2017) joueront à n’en pas douter une nouvelle fois aux avant-postes cette saison. Ils devront compter avec la concurrence d’Axel Tréhin sur le 945 Cherche partenaire, une évolution du plan Lombard d’Erwan Le Méné, mis à l’eau l’an dernier, qu'il a lui-même construit. "Le bateau est très léger et sur des prototypes, le rapport poids/puissance est vraiment important, note Tanguy Leglatin, qui entraîne les ministes du pôle de Lorient Grand Large, dont Axel Trehin fait partie. Il semble plus polyvalent que le 865 même si ce dernier reste au-dessus dans les allures rapides."
 
Le skipper précise, à propos de la concurrence : "Erwan Le Méné sera clairement encore un client, il connaît très bien son bateau, sait tirer les bons bords et aller vite." Un Erwan Le Méné qui, fort d'un budget finalisé, a décidé de se focaliser sur le solitaire, la Mini étant son objectif majeur : "L’année dernière, j’avais fait une très belle saison, en ne faisant que des podiums dont quatre victoires ; cette année, j’enlève les courses en double pour moins naviguer et ne pas arriver cramé sur la Mini-Transat".
 
Un nouvel arrivant pourrait menacer ce trio : le scow à foils de Tanguy Bouroullec sur plan Verdier, construit par le chantier de son père Christian, Pogo Structures. "Un bateau innovant et polyvalent" que le skipper de Cerfrance, 4e de la Mini-Transat en série il y a deux ans, espère mettre à l’eau pour la Mini en Mai. Pas trop tard pour être mis au point dans les temps en vue de la Mini-Transat ? "On espère avoir construit un bateau pas trop fragile pour y arriver. Si c’est le cas, je viserai un podium", répond Tanguy Bouroullec.

Qu’en pensent ses futurs rivaux ? "Son seul objectif sur les courses auxquelles il va participer va être de finir pour se qualifier, ce qui va quand même pas mal l’empêcher de pousser le bateau et de le découvrir,  commente Erwan Le Méné. En plus, Tanguy vient du série, et on navigue vraiment d’une façon très différente en proto." Tanguy Leglatin complète : "D’expérience, c’est un peu tard, mais on a l’exemple d’Isabelle Joschke qui, en 2007, avait mis à l’eau son proto tard et quand même gagné la première étape de la Mini." Avant de connaître des problèmes techniques dans la seconde…

Série : Pogo 3 vs scows
 
Si la saison 2018, comme la Mini-Transat 2017, a été dominée par les Pogo 3, leur suprématie devrait être menacée cette année par l’arrivée de deux nouveaux bateaux de série, tous les deux en forme de scows : le Maxi 6.50, signé David Raison, et le Vector 650 d’Etienne Bertrand. Ce dernier n’a pas encore rempli toutes les conditions pour être labellisé série (dix exemplaires sur le circuit, dont cinq jaugés, et un nombre de milles minimum pour le premier mis en circulation), mais cela devrait être le cas dans les prochaines semaines. "La tendance est à la « scoïsation », avec potentiellement plus de puissance pour ce style de carène. Je n’ai pas été plus impressionné que ça l’année dernière, on va voir ce que ça va donner avec les mises au point effectuées depuis le début de l’année", note Denis Hugues.
 
En 2018, ont pu être vus en course le 951 Williwaw, de Paul Cloarec (Maxi), et le 956 Caraïbe Course au large, de Kéni Piperol (Vector). Leurs premiers entraînements de la saison à Lorient ont visiblement apporté quelques réponses : "Clairement, ils progressent, analyse Tanguy Leglatin. Dans le petit medium, 8-12 nœuds, les Pogo 3 sont encore assez à l’aise parce que les scows manquent de longueur à la flottaison et traînent encore beaucoup de surface mouillée. Mais au reaching ou au portant VMG au-dessus de 20 nœuds de vent, la vitesse est vraiment impressionnante : le différentiel est de l’ordre d’un nœud voire plus." Frère de Paul, le figariste Damien Cloarec, qui a également testé le plan David Raison, ajoute : "En plus d’être plus puissant, le bateau ne mouille pas du tout, sur une transat, c’est hyper important. Là où en Pogo 3, les mecs sont sous l’eau en combi sèche, sur le Maxi, tu es en bas de ciré au sec." 

Quid du match entre Maxi et Vector ? "Sur les speed-tests, on est clairement plus polyvalents que lui, assure Jean-Marie Jézéquel, co-propriétaire du Maxi Williwaw (il disputera la Mini en 2021). Le Vector est parfois plus rapide que nous, mais dans des ranges très réduits (reaching sous foc) et au portant dans la brise, il enfourne plus." Impressions confirmées par Tanguy Leglatin : "Le Vector a une carène plus tendue, il démarre potentiellement plus vite, par contre en comportement à la mer, il est plus compliqué, il enfourne et s’arrête vite. Il y a plus de travail à faire pour trouver les bonnes solutions, mais on va y arriver." Etienne Bertrand, qui sort tout juste du Grand Prix d’Italie avec Keni Piperol, estime de son côté que les deux bateaux sont "kif-kif en performances", rappelant au passage : "La différence va aussi beaucoup de faire sur les voiles et la conduite du bateau".
 
Un constat sur lequel tous sont finalement d’accord : "Si je n'ai pas opté pour le Maxi, c'est parce que je tenais absolument à faire Les Sables-Les Açores l’année dernière, explique Félix de Navacelle, qui court en Pogo 3 et s'entraîne au pôle de La Rochelle. Je reste convaincu que le nombre d’heures de navigation prend le dessus sur la performance du bateau." Il est rejoint par Denis Hugues : "Ceux qui ont fait Les Sables-Les Açores ont forcément un avantage parce qu’ils ont l’expérience d’une course au large avec des phénomènes météos différents et dix jours passés en de mer". Tanguy Leglatin ajoute : "Aujourd’hui, ceux qui, à Lorient, naviguent en Pogo 3 sont mieux préparés parce que leur projet a été lancé l’année dernière".

Et l’entraîneur lorientais de citer l’Italien Ambrogio Becaria, considéré par beaucoup comme l’un des principaux prétendants à la victoire sur la Mini-Transat, Amélie Grassi, Mathieu Vincent et Pierre Le Roy. Du côté de La Rochelle, Julien Pulvé, qui dirige le pôle Mini, met en avant Félix de Navacelle, Lauris Noslier et la toute jeune Violette Dorange (17 ans), tandis qu’à Concarneau, Gildas Morvan, qui s’occupe avec Erwan Tabarly de l’entraînement, cite Ronan Gabriel, Julien Letissier et Patrick Dijoud. D’autres, comme Nicolas d’Estais et Sébastien Gueho, semblent aussi en mesure de jouer aux avant-postes. La première course en solitaire de la saison, la Pornichet Select (départ le 27 avril) devrait donner de premières indications.
Déferlante : les Mini à la pointe. La classe Mini va présenter d'ici la fin du mois un outil baptisé Déferlante, développé avec la société lorientaise Azimut, destiné à permettre aux coureurs de se confronter les uns aux autres pendant leurs convoyages et leurs navigations d’entraînement. "Ce sera un outil très simple à utiliser, à partir d'une appli à télécharger sur le téléphone, sur laquelle il suffira d'enregistrer sa position, ce qui permettra de détecter les heures de passages aux différentes portes d'un parcours donné", explique le président de la classe, Sébastien Pebelier.
Campagne Excess
[SI VOUS AVEZ PASSÉ LA SEMAINE À NÉGOCIER VOTRE BREXIT
 
[C'EST FAIT]
  • DIAM 24. Beijaflore (Valentin Bellet) a remporté à Pornichet le Grand Prix Atlantique, deuxième épreuve des Tour Voile Series, devant Golfe du Morbihan Breizh Cola (Louis Flament) et Cheminées Poujoulat (Robin Follin).
  • MATCH-RACE. Le Britannique Ian Williams a remporté la 55e édition de la Congressional Cup, vainqueur en finale de l'Américain Scotty Dickson. 
  • VOILE OLYMPIQUE. La France n'a ramené qu'une seule médaille du Trofeo Princesa Sofia, celle d'argent en 470 pour Camille Lecointre et Aloïse Retornaz.
  • MINI 6.50. Genis Hontoria Nogueroles (Blue Oscar) s'est imposé en série sur la Mini Petrolera (100 milles en solitaire), tandis que le Gran Premio d'Italia a été dominé par Lauris Noslier/Quentin Riché (Ballech Avoriaz 1800) en série, Keni Piperol/Etienne Bertrand (Caraïbe course au large) en proto.
  • MASSILIA CUP. Team Vision Future (Jean-Jacques Chaubard) en IRC 0-1, Sloughi Rivas Yachting (Paul Rivas) en IRC 2, Absolutly II (Yves Ginoux) en IRC 3, Alkaid 3 (Christophe Heurtault) en IRC 4, Uka Uka (Stéphane Sollari) en Osiris A, Poussières d’Etoiles (Marc Sanjuan) en Osiris B, Guy Claeys (Expresso 2) en IRC solo, Xcellent (John Pollard) en SB20 et Team Winds Vieux Farceur (Loïc Fournier-Foch) en Grand Surprise, sont les lauréats de la 37e édition de la Massilia Cup.
[C'EST MAINTENANT]
  • CLASS40. Le départ de la deuxième étape du Défi Atlantique a été donné lundi, Eärendil (Pietro Luciani) était en tête ce vendredi à 15h à quelques 250 milles de l'arrivée à La Rochelle.
  • RC44. La 44Cup Porto Montenegro, première épreuve de la saison de la 44Cup (et non RC44 Cup comme indiqué par erreur la semaine dernière)a débuté mercredi et s'achève dimanche ; l'équipage de Team Ceeref (Igor Lah) était leader jeudi soir.
  • FOILS. L'édition 2019 des Foils Journées de l'ENVSN se déroule de vendredi à dimanche, avec notamment au programme une régate intersérie de monocoques solo volants (Moth, Onefly et Waszp).
  • MATCH-RACE. La Nations Cup Grand Final se déroule en ce moment à San Francisco ; l'équipage français de Maxime Mesnil était en tête jeudi soir chez les hommes ; côté féminin, celui de Pauline Courtois était deuxième derrière l'Américaine Nicole Breault.
  • RS:X. Les championnats d'Europe de RS:X ont lieu jusqu'à dimanche à Palma de Majorque. Vendredi après-midi, Thomas Goyard était 3e chez les hommes, Charline Picon 2e côté féminin.
  • GOLDEN GLOBE RACE. Après 285 jours de course, le Finlandais Tapio Lehtinen, dernier marin en mer sur la Golden Globe Race, est à 2 900 milles des Sables d'Olonne.
[C'EST BIENTÔT]
  • VOILES DE ST. BARTH. La 10e édition des Voiles de St. Barth Richard Mille a lieu du 14 au 20 avril, 70 équipages sont inscrits.
  • VOILE OLYMPIQUE. Gênes accueille du 14 au 21 avril la troisième des quatre étapes des World Cup Series 2018/2019.
  • SPI OUEST-FRANCE. Le Spi Ouest-France Destination Morbihan fête du 18 au 22 avril sa 41e édition, toujours à La Trinité-sur-Mer, où plus de 420 bateaux sont attendus.
  • RORC. Le RORC Easter Challenge a lieu du 19 au 21 avril à Cowes.
  • SNIM. La 54e édition de la Semaine nautique internationale de Méditerranée se déroule à Marseille du 19 au 22 avril.

Vous souhaitez sponsoriser cette rubrique ? Contactez Jean-Christophe Chrétien
Campagne PLM 6.50
[LA PHOTO DE LA SEMAINE PAR BAPTISTE BLANCHARD] 
Après une semaine à terre passée à bricoler dans les mâts, Anthony Marchand et Paul Meilhat (Groupe Royer-Secours Populaire) étaient visiblement pressés d'en découdre au départ, ce jeudi, de la troisième étape de la Sardinha Cup, premiers à hisser le spi sur le dog leg, quand leurs poursuivants attendaient plus sagement le franchissement de la bouée. Vendredi après-midi à mi-parcours, Yann Eliès et Samantha Davies (St Michel) étaient en tête de la flotte.
Arcipelago

En partenariat avec  Pub Pantaenius
Campagne Bepeho
PIERRE LEBOUCHER : "IL N'Y A PAS VRAIMENT DE HIÉRARCHIE SUR LA PROCHAINE SOLITAIRE"
 
Après quinze années dédiées à la voile olympique et au 470 en particulier - couronnées notamment de deux médailles d'argent mondiales et d'une participation aux Jeux olympiques de Londres (7e) - Pierre Leboucher s'est lancé en 2017 sur le circuit Figaro, soutenu depuis l'année dernière par Guyot Environnement. Le Nantais de 38 ans, en tête du classement général de la Sardinha Cup, première épreuve de la saison, avant le départ de la troisième étape donné jeudi, revient pour Tip & Shaft sur son parcours et évoque l'avenir.

Commençons par un retour en arrière : avant d’arriver sur le circuit Figaro, tu as longtemps été un spécialiste du 470, pourquoi avoir choisi cette voie ?
J’ai commencé la voile, à Nantes, sur l’Erdre, à 8 ans. C’est un sport qui m’a très vite plu, parce qu’il se pratique sur un terrain de jeu qui n’est pas délimité par des lignes, l’espace est immense et on joue avec les éléments. C’est d’abord cette dimension de liberté qui m’a attiré. Ensuite, est venue s’ajouter la notion de compétition, le fait de naviguer contre les meilleurs en monotypie. Enfin, quand on voit que le rêve d’aller aux Jeux devient une réalité, ça devient encore plus palpitant. Pour tout sportif, les Jeux, c’est vraiment le Graal.
 
Des Jeux olympiques que tu as disputés en 2012 à Londres avec Vincent Garos, qu’en gardes-tu ?
C’était une superbe expérience, même si on a été déçus du résultat : on a joué dans les deux premiers équipages pendant les 18 mois avant les Jeux et on termine finalement 7e, ce n’était pas ce qu’on venait chercher. Mais à côté de ça, c’est juste une épreuve magique, qui n’a rien à voir avec toutes les autres, notamment en ce qui concerne la pression médiatique, à laquelle on est peu confronté en voile et que d’autres sportifs vivent au quotidien. Pour nous, ça n’avait pas été facile à gérer ; je pense que si nous sommes un peu passés à côté de nos Jeux, c’est en partie dû à ça.

Qu’as-tu appris de l’olympisme ?
En voile olympique, tu gères moins de paramètres qu’en course au large, mais tu fais tout de façon beaucoup plus pointue. Si tu n’as pas huit ans d’olympisme derrière toi, tu peux à peine espérer jouer dans le Top 10, alors qu’en course au large, d’autres paramètres entrent en jeu, comme les moyens : si un partenaire met énormément d‘argent, tu peux être meilleur plus rapidement.
 
Tu as peu à peu pris le virage de la course au large, comment cette bascule s’est-elle opérée ?
J’ai commencé à faire autre chose en disputant le Tour de France à la voile [trois participations de 2015 à 2017 avec avec Combiwest, Oman Sail et Team Occitanie Sud de France, NDLR] ; quant au Figaro, j’y ai goûté dès 2011 sur le Tour de Bretagne avec Adrien Hardy [trois participation de 2011 à 2015, puis une en 2017 avec Erwan Tabarly, NDLR], ça m’a tout de suite intéressé parce j’aime bien quand ce sont les marins qui font la différence et non le matériel. Après, cela a été compliqué de véritablement basculer, parce que cela signifiait d’arrêter mon métier d’ingénieur dans un bureau d’études chez un fabricant de mâts pour me mettre en recherche de partenaires. Là, tu as l’impression de jouer au casino : tu mets de l’argent sur la table et tu ne sais pas si tu vas récupérer ta mise. Au début, ça n’a pas marché, j’ai donc décidé de financer ma première saison en Figaro sur mes fonds propres, j’ai alors eu la chance qu’un mécène m’aide à finir [Ardian], Guyot Environnement est ensuite venu me chercher fin 2017, cela a été un gros soulagement pour moi.
 
Tu attaques ta troisième saison, avec une nouvelle fois la Solitaire Urgo Le Figaro en objectif principal, tu as terminé 15e en 2017, 16e l'an dernier, que vises-tu cette fois ?
J'espère que je ne serai pas 17e ! Franchement, ce n’est pas facile de se fixer un objectif de performance avec le nouveau bateau. Un paquet de marins, dont je fais partie, ont envie de faire des podiums et de gagner, mais aujourd’hui, il n’y a pas vraiment de hiérarchie, je pense qu’il y aura pas mal de rebondissements et potentiellement de grosses surprises, la fiabilité du bateau va aussi jouer.
 
Que t’inspire ce nouveau Figaro Bénéteau 3 ?
C’est génial de repartir à zéro, ça change des années d’avant où les anciens connaissaient tellement bien le bateau que c’est tout juste s’ils avaient besoin de s’entraîner pour rester devant. Le nouveau Figaro demande beaucoup de mise au point, il y a tout à faire : on a plus de voiles, et on utilise plus toutes les voiles, il faut aussi apprendre à se servir des foils, ce qui est assez compliqué. L’enjeu est d’arriver le plus rapidement possible à faire marcher tout ça. J’ai la chance de travailler avec Technique Voile et Frédéric Duthil, on a monté une petite équipe avec Alexis Loison, c’est un sacré plus.
 
Le bateau connaît des problèmes de jeunesse, notamment au niveau du gréement, est-ce un vrai souci pour vous ?
Oui, il ne faut pas se mentir. Même si on a confiance dans ce qui a été fait, on a tous peur de casser quelque chose et de ne pas finir les courses. J’espère qu’on aura réglé 80% des problèmes avant la Solitaire pour que les coureurs partent sereins et que le directeur de course le soit aussi, parce que le risque est d’avoir des étapes raccourcies ou retardées.
 
Tous les barreaux de barres de flèches ont été changés avant la troisième étape de la Sardinha Cup, est-ce un problème résolu ?
Non, ce n’est pas résolu, c’est une solution provisoire. Nous, les coureurs, on veut une solution définitive qui soit plus fiable, parce qu’on sait que quand on sera en solitaire, on naviguera moins propre qu’en double et on n’a pas envie de casser le matériel ni de se faire mal. Mais je pense que de bonnes solutions vont être trouvées.
 
Beaucoup ont aussi déploré des soucis d’électronique et de pilote, est-ce le prochain dossier ?
C’est un des dossiers, oui. Personnellement, mon pilote n’a pas très bien marché depuis le début de la Sardinha Cup, c’est un souci qu’il faut aussi résoudre avant la Solitaire, mais je pense que la Solo Maître CoQ va être bien pour ça, parce qu’on va être obligé d'utiliser les pilotes, donc on verra les problèmes qu’ils posent et on pourra les résoudre.
 
Quels sont les autres dossiers ?
On a encore de l’eau qui rentre par les puits de foils, des problèmes sur les mâts qui abîment les voiles au bout de 48 heures…, plein de petits détails, mais c’est en bonne voie de résolution, je suis sûr que les dirigeants de Bénéteau nous ont bien écoutés et qu’on va dans la bonne direction.
 
Finissons par ton avenir : as-tu, comme beaucoup, des aspirations de Vendée Globe ?
Oui, les nouveaux Imoca sont technologiquement géniaux, ça doit être grisant de naviguer sur ces bêtes de course. Pour moi, c’est un projet à moyen-long terme. On y a pensé avec Guyot Environnement pour 2020 parce que ça les intéresse sur un projet qui impliquerait de trouver co-partenaires, mais j’ai un peu freiné, car j’estime qu’il me faut acquérir plus d’expérience pour faire quelque chose de correct. Je n’ai pas envie de partir sur un projet Vendée juste pour le faire. Si j'y vais, c’est avec les armes pour batailler devant, donc on pense plus au prochain, en 2024.
Pub Eurolarge
[POURQUOI PLASTIMO EST PARTENAIRE-TITRE DE LA PLASTIMO LORIENT 6.50]
ARTICLE SPONSORISÉ

C'est un cas rare dans l'univers du sponsoring de la voile de compétition : celui d'un équipementier qui donne son nom à une épreuve. Le naming de la Plastimo Lorient Mini 6.50 - dont le départ a été donné ce vendredi à midi - a été renouvelé en 2019 après une première expérience concluante entre Lorient Grand Large, la structure organisatrice de la traditionnelle course d'ouverture du calendrier Mini 6.50 en Atlantique, et Plastimo. Et pour l'entreprise lorientaise, c'est tout sauf un coup de main comme un autre.

D'abord, justement, parce que cette épreuve en double se déroule littéralement sous les fenêtres de Plastimo, installée à Lorient La Base depuis 1963, bien avant que l'ancienne base de sous-marins de Keroman ne devienne un haut-lieu mondial de la course au large. "Nous tenons beaucoup à cet ancrage lorientais, en particulier au moment où nous nous apprêtons à lancer la construction de notre nouveau siège, souligne Cathy Millien, la directrice de la communication de Plastimo. Nous le rappelons régulièrement : produire nos radeaux et nos compas ici est un vrai plus pour nos clients, qui bénéficient d'une grande réactivité."

Soutenir une épreuve du circuit Mini 6.50 n'est pas plus anodin. La détermination, le sens marin, mais aussi l'entraide et la débrouillardise : les vertus cardinales du légendaire "esprit Mini" sont partagées par Plastimo. Avec la "PLM 6.50", comme on l'appelle, l'équipementier lorientais accompagne aussi une classe très internationale, ce qui n'est pas neutre pour une entreprise qui réalise près de 50% de son chiffre d'affaires à l'export.

Surtout, Plastimo, qui, depuis plusieurs décennies, a fait de la compétition, en particulier au large et en solitaire, un laboratoire pour ses produits, investit dans le vivier des futurs champions. Un vivier très particulier : "Les ministes courent en solitaire sans aucun lien avec la terre, ils ont une relation particulière avec leur sécurité car ils doivent d'abord compter sur eux-mêmes et avoir confiance dans leur matériel, rappelle Cathy Millien. Ce contrat de confiance nous va bien, c'est l'ADN de la marque Plastimo."

Dans son atelier de Lorient, l'entreprise a ainsi développé un radeau de survie au pliage spécifique, doté de quatre poignées supplémentaires, afin de répondre à la jauge de la classe Mini qui requiert la mise à l'eau du radeau depuis la trappe de survie en moins de 15 secondes. "C'est un produit que nous fabriquons sur commande, ce qui est faisable quand on a son usine sous la main", sourit Cathy Millien. La longe de harnais conforme aux RSO 2018, dotée de mousquetons de sécurité en alu et d'un fil réfléchissant, conçue par le bureau d'étude Plastimo, connaît aussi un grand succès auprès des ministes.

Ce partenariat-titre s'inscrit cette année dans un contexte particulier pour l'entreprise, puisque Antoine Perrin, chef de produit chez Plastimo depuis l'an dernier, participe à la course sur le 850 Initiatives Générations Océans (proto Lombard), baptisé devant une bonne partie du personnel jeudi, à quelques encablures des locaux de la société. Un projet qui a été évoqué... dès son entretien d'embauche : "Antoine nous a fait part de ses projets voile, avec la Mini-Transat en temps fort et une absence un peu prolongée à l’automne prochain, raconte Yann Cornec, le directeur général de Plastimo. Ça n’a absolument pas été un frein, au contraire : c’est un réel avantage pour nous d’avoir des collaborateurs qui naviguent."

Un signal important en interne, où les profils de voileux-ses sont encouragés au sein de la nouvelle génération de salariés. "Nous recherchons une réelle sensibilité nautique chez nos collaborateurs, à tous les postes, annonce Audrey Gaudart, responsable des ressources humaines. Nous avons la chance d’opérer sur le site de Lorient-La Base qui nous offre une proximité précieuse avec la voile de haut niveau : nous souhaitons renforcer encore ce lien, qui bénéficie à l’innovation et à la fiabilité de nos produits destinés ensuite aux plaisanciers. Et qui sert aussi de trait d'union supplémentaire entre tous les salariés de Plastimo." Avis aux candidats !

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[MERCATO : LES MOUVEMENTS DE LA COURSE AU LARGE]

Vous avez une info pour la rubrique #MERCATO ? Envoyez-nous un mail
La première parution est gratuite. Les trois suivantes coûtent 60 € HT.

[DÉPARTS & NOMINATIONS]
  • ADAM MINOPRIO sera le barreur de Team Oman Air cette saison sur le GC32 Racing Tour, équipe qu'intègre le Britannique ADAM PIGOTT et qui sera dirigée par PETER GREENHALGH.
  • MARINA DUCROS, ex MACSF, intègre le Groupe Macif en tant que responsable des relations médias.
  • SAM GOODCHILD a rejoint l'équipe du nouveau trimaran Sodebo.

[JOBS]
[STAGES]
  • JULIEN BIELINSKI, étudiant en BTS Europlastics et Composites, recherche une entreprise pour effectuer un an d’alternance en Licence pro Plastiques et composites en tant que technicien composite, à partir de septembre 2019.
  • NIELS GIUSTINIANI, qui souhaite s'orienter vers une licence professionnelle COMPO (Conception et fabrication de structures en matériaux composites) à Brest, recherche une entreprise pouvant l'accueillir durant un an à partir de septembre 2019 à Brest ou en Bretagne sud.

[OFFRES DE SERVICES]

[ANNONCES & PARTENARIATS]
  • LA FAMILLE IBIS (marques hôtelières ibis, ibis Styles et ibis budget) est le nouveau partenaire-titre jusqu'à fin 2021 de Jean Le Cam sur le circuit Imoca Globe Series, Vendée Globe compris.
  • La ROLEX FASTNET RACE, inscrite au programme des Imoca Globe Series, accueillera une flotte de 25 Imoca, un record pour la course.
  • La TRANSAT JACQUES VABRE annonce 46 inscrits à trois mois de la date limite fixée au 12 juillet.
  • VOLVO CARS UK s'est engagé en tant que partenaire-titre des championnats d'Europe de 49er, 49er FX et Nacra 17 qui auront lieu du 13 au 19 mai à Portland (Grande-Bretagne).
  • SAILEAZY, société de location spécialisée dans les voiliers en libre service, proposera prochainement 2 exemplaires du MMW33, sur ses bases de Marseille et de La Rochelle.

[LANCEMENTS]
  • JPK COMPOSITES a mis à l'eau cette semaine le premier exemplaire du nouveau JPK 10.30.
  • Le YACHT RACING FORUM vient de lancer un appel à candidatures à l'adresse des villes souhaitant accueillir les éditions 2020 et 2021.
  • Le MUSÉE NATIONAL DE LA MARINE accueillera sur son site de Brest, du 28 juin au 3 janvier, l'exposition temporaire "Trophée Jules Verne, l'extraordinaire record".

[ACHATS, LOCATIONS & VENTES]
  • Les FLOTTEURS et le MÂT de l'ex 60 pieds Orma SODEBO, stockés en plein air à Saint-Malo, sont disponibles. Faire offre.

En partenariat avec  Pub Altaïde
 [TIP & SHAFT A REPÉRÉ DERNIÈREMENT]

LE TÉLÉGRAMME/PHILIPPE ELIÈS
Yann Eliès : "C'est cuit pour le Vendée Globe !"
Cette fois, c'est sûr, le Briochin ne courra pas le prochain Vendée Globe, lui qui confie : "Mon équipe et moi avons une part de responsabilité". Il compte bien se consoler sur le circuit Figaro, avec "toujours envie de gagner", et confie avoir été reçu, comme d'autres, par le Gitana Team pour postuler à la succession de Sébastien Josse.

VOILES & VOILIERS/BRUNO MÉNARD
Avaries de gréements sur les nouveaux Figaro : pourquoi l’étape 3 de la Sardinha Cup est reportée
On a beaucoup parlé de barreaux de barres de flèches cette semaine du côté de Saint-Gilles Croix-de-Vie, où se déroule la Sardinha Cup. Explication des problèmes rencontrés sur les Figaro 3.

THE SPINOFF/MARIA SLADE
The business – and benefits – of building next generation racing yachts in Aotearoa
Comment la Coupe de l'America profite à l'économie néo-zélandaise en créant des emplois et en contribuant au développement de l'industrie nautique.

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America's Cup: Jimmy Spithill looks forward to seventh Cup
L'Australien, qui sort une autobiographie, explique pourquoi il a décidé de rempiler pour une septième Coupe de l'America.

SAIL-WORLD/RICHARD GLADWELL
America's Cup: Revised Cup schedule takes pressure off teams
COO du defender Emirates Team New Zealand, Kevin Shoebridge a déclaré dans une interview à Peter Montgomery que quatre America's World Cup Series devraient avoir lieu en 2020, dont la première à Cagliari, initialement prévue en octobre 2019. Il indique aussi que les gros défis (Luna Rossa, Ineos Team UK, American Magic) devraient s'installer à Auckland l'hiver prochain.

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VOILES & VOILIERS/DIDIER RAVON
Massilia Cup, les raisons d'un succès
L'auteur a passé le week-end dernier à Marseille et raconte dans les détails le déroulement de la 37e édition de la classique phocéenne.

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Giancarlo Pedote, un parcours singulier
Le skipper italien, passé notamment par les cases Mini, Figaro, Class40 et Multi50, prépare désormais le Vendée Globe en Imoca avec son partenaire de douze ans, Prysmian.

LE TÉLÉGRAMME/PHILIPPE ELIÈS
Figaro 3. Le Draoulec, sans prise de tête
Portrait du vainqueur de la Mini-Tranat 2017, passé depuis sur le circuit Figaro, "presque né 30 ans trop tard", timide à terre mais combatif en mer.

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Editeur : Pierre-Yves Lautrou - Rédacteur en chef : Axel Capron

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