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Connaissez-vous le Grand Continent ?

  • C’est la revue du Groupe d’études géopolitiques.

  • Chaque jour un article de fond et trois analyses inédites : l’actualité géopolitique quotidienne pour informer l’action européenne, le débat intellectuel et politique pour tout reconfigurer.

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Nota bene 👉 Transférez cette newsletter à une personne qui vous a déjà dit : l’Europe n’intéresse personne. Si elle ne change pas de combat on vous offrira un ☕/mois.


 LITUANIE 

Le premier tour de l'élection présidentielle lituanienne s’est déroulé hier. Aucun des neuf candidats n’a obtenu une majorité absolue.

  • Les deux candidats qui ont eu le plus de voix, Ingrida Šimonytė, qui paraissait en tête dans les sondages (31,13%) et Gitanas Nausėda (30,95%), ancien conseiller d’une banque d’affaires, vont s’affronter lors d'un deuxième tour, qui sera organisé le même jour que les élections européennes, le 26 mai.

  • L’actuel premier ministre Saulius Skvernelis, ancien commissaire de police qui a obtenu (19,72%), arrivant en troisième position, a déjà annoncé sa démission. 
  • La présidence en Lituanie est une fonction « hybride » : élu au suffrage universel direct, représentant de la Nation et chef de l’État, le Président assume des fonctions principalement cantonnées au domaine de la politique étrangère et de la défense.

  • Or le questions politiques du moment concernent surtout la géopolitique interne : forte émigration, intensification des inégalités sociales, réformes inachevées de l’éducation ou de la santé publique.

  • Le style populiste ne semble pourtant pas faire tendance à Vilnius. La favorite dans les sondages, Ingrida Šimonytė, est une économiste qui se présente sans étiquette après avoir été ministre des Finances dans le gouvernement conservateur de L’Union pour la patrie.

  • Si la tendance est confirmée on devrait assister à un léger infléchissement de la politique de l’État balte vis-à-vis de la Russie sur des positions moins bellicistes.
    Plus de détails

Nota bene 👉 La présidente sortante, Dalia Grybauskaitė, était connue comme la « dame de fer » à cause de sa position très critique vis-à-vis de la Russie qu’elle avait traité d’« État terroriste ».

GEG I Cartographie 

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 POINT UNE NOUVELLE POLITIQUE À L'ÉCHELLE CONTINENTALE 

Aujourd’hui commence officiellement la campagne européenne. Rien ou presque ne bouge à la surface mais un changement important est en train de se produire : une profonde recomposition politique est en cours.

Deux des principaux groupes du Parlement : le Parti populaire européen (PPE) et le parti démocrate libéral (ALDE) ne seront plus les mêmes à partir du 26 mai.

  • On vous en parlait déjà il y a quelques semaines, maintenant c’est officiel : ALDE changera de nom.

  • Pour son leader Verhofstadt, il s'agit de marquer la transformation en « un groupe centriste pro-européen avec Emmanuel Macron » (ces deux derniers mots sont évidemment essentiels)

  • L’objectif : chercher à attirer des forces hétérogènes et disparates pour peser plus nettement sur la prochaine Commission, dans le prochain Parlement et indirectement sur la nomination du prochain banquier central.

  • Un problème pour la stratégie du Président français : l’intensité des négociations à Bruxelles du lendemain des élections pourrait contraster avec l’exigence du Président français de tout suivre depuis l’Elysée. 

Nota bene 👉 Un concept utile pour décrire cette dynamique de recomposition politique fraîchement sorti de l’atelier du Grand Continent : la très grande coalition. Plus de détails.

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Manfred Weber, le leader du PPE dans la campagne électorale, a de son côté rompu définitivement avec Orban, en déclarant ne pas souhaiter devenir Président de la commission avec les votes du Fidesz. Cette prise de position crée un contexte politique en partie nouveau et ouvre à une transformation de taille après le vote.

  • Toutes nos sources convergent : Weber est un candidat faible à la Présidence de la Commission.

  • Pourquoi ? Le PPE s’affaiblit électoralement (il devrait perdre environ 60 sièges, y sans Orban).

  • Une contradiction politique insoluble entre ses deux composantes (centre-droit libéral et droite extrême illibérale) le déchire.

  • Par ailleurs, le système du Spitzenkandidat (ie le leader du groupe qui gagne les élections devient président de la Commission) est clairement contrasté par Macron qui souhaite jouer un rôle dans le processus de désignation et qui semblerait miser sur Barnier, le négociateur du Brexit.

  • Si Weber veut augmenter ses chances de porter sa candidature au lendemain de l’élection, il doit donc trouver le soutien de Macron.

  • Comment ? En prenant des positions proches : il marque ainsi son opposition aux “nationalistes sans projets” comme Orban, en prétendant même parfois s’opposer à des positions allemandes comme Nord Stream II.


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  • Une alliance souverainiste construite autour d’Orban et Salvini deviendrait la première grande force d’opposition structurée d’extrême droite dans l’histoire du Parlement européen. Selon les projections, les eurodéputés des droites radicales et extrêmes élus (divisés maintenant en en trois groupes ECR, ELDD et ENL) pourraient être plus ou moins 170, représentant entre 20 et 25 % des sièges.
  • Orban perdrait pourtant sur le court terme son avantage compétitif avec Salvini qui pourrait relancer son projet de ligue de ligues en contrevenant aux principes énoncés par sa doctrine.

  • Elle énonçait un principe clair : plutôt que de quitter le PPE pour « fonder un parti européen anti-immigration », Orban souhaitait le « renouveler », en infléchissant sa politique et le sens du projet européen. Lire plus

Nota bene 👉 Cette campagne n’est pas à la hauteur de la dynamique d’européanisation du politique des mois passés, mais on parie que les braises qu’elle entretient s'enflammeront au lendemain des élections, le 28 mai, lors du prochain Conseil. Le Grand Continent suivra avec précision cette séquence. 

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 CETTE SEMAINE LE CINÉMA EST À CANNES 

Mardi commence la 72e édition du Festival de Cannes. Nous avons demandé à celui qui sera de nouveau maître de cérémonie, Edouard Baer, de nous parler de son idée d’Europe. Trois extraits d’une vision décalée et pour cela éclairante.

  • L’Europe du week-end. « On va plus facilement à Barcelone qu’à Paris si on vit dans le Sud-Ouest. Les Provençaux vont facilement en Italie. Les gens de l’Est en Allemagne ou en Belgique. Ce n’est même plus une affaire de vacances, mais de week-end. Le paradoxe, c’est que les gens ne se rendent pas compte qu’ils sont devenus très européens et qu’ils sont très attachés à ce confort. »

  • Perdre la poésie au change. « C’est un peu comme l’euro : ça nous a facilité la vie, mais ce faisant nous avons perdu la poésie du change. »

  • Sortir de l’impasse des experts. « À partir du moment où des sujets sont imposés, on doit inviter des experts ; mais si on considère que les humeurs, les désirs, les projets qu’on a pour la journée, les personnes qu’on a croisés le matin ou les lieux par lesquels on est passé sont importants, on peut donner la parole à tout le monde, sans pour autant faire de la démagogie. » Lire le reste de l’entretien

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 LA DOCTRINE TRUMP S'ATTAQUE À L'ARCTIQUE 

Le secrétaire d’État Mike Pompeo a communiqué la doctrine de Trump dans la 11e réunion ministérielle du Conseil de l’Arctique. Il s’est notamment réjoui des opportunités du changement climatique, ce qui a empêché la signature d’une déclaration commune. Trois points à retenir.

  • Grâce à l’Alaska, les USA sont un pays pleinement et légitimement arctique. La Chine en revanche n’est qu’un “État presque arctique”

  • Il faut condamner le comportement “agressif” de la Russie en mer arctique. Un problème : elle respecte le droit international et s’inscrit dans le jeu multilatéral.

  • En continuité avec la doctrine américaine, Pompeo affirme que les États-Unis considèrent qu’en Mer arctique on trouve de détroits internationaux, où règne donc la liberté de naviguer. Le Canada et la Russie revendiquent le statut d’eaux intérieures avec pleine souveraineté. Plus de détails.


Nota bene 👉 Pompeo a fait un discours qui ressemble à un tweet de son président : erreurs factuels, tonalité agressive, manque de considération du multilatéralisme.

  • Voyons qui se fera le plus d’amis’’, on note la réaction du représentant spécial chinois.

  • Comme on le montrait il y a quelques mois : Trump pourrait être la véritable limite du trumpisme. Lire le papier

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 LA SÉCURITÉ ÉNERGÉTIQUE EUROPÉENNE À L'HEURE DU RETRAIT DU NUCLAIRE ET DU CHARBON

Alors que l’Allemagne a annoncé en mars son ambition de se départir de toutes ses centrales à charbon d’ici à 2038 et que la France vise une réduction de la part du nucléaire de 75% à 50% du mix électrique national en 2035, le président de l’opérateur du réseau de transport d’électricité français François Brottes alerte sur le risque de ces décisions.

  • Outre l’amélioration de l’efficacité énergétique, ces réductions doivent être compensés par l’installation de capacités de production additionnelles.

  • Or, la pénétration croissante d’énergies renouvelables, intermittentes, représente un défi pour les réseaux électriques qui subissent des fluctuations importantes dans la production selon l’intensité du vent ou l’ensoleillement, de façon décorrélée des fluctuations de la demande.


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  • Les pays européens ont de plus en plus recours à l’importation d’électricité d’autres États membres afin de compenser la diminution de leur capacité propre (voir le plan allemand). Ce système rencontre néanmoins ses limites lorsque les capacités de production d’électricité « de base », (comme le nucléaire en France) sont simultanément réduites dans plusieurs pays interconnectés. Lire plus

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 TRUMP S'ATTAQUE À l'IRAN 

L’administration Trump continue dans son effort de déstabilisation du gouvernement de Téhéran.

  • Il y a un mois, Trump avait personnellement déclaré les Gardiens de la Révolution une entité terroriste Plus de détails sur cette séquence

  • Cette semaine, John Bolton a transformé une routine militaire américaine en un acte de guerre psychologique entraînant une escalade diplomatico-médiatique. Lire plus

Nota bene 👉 Élément intéressant à bien noter : la doctrine Pompeo de la pression maximale a une limite : impossible maintenir plusieurs fronts ouverts au même temps. La reprise du lancement de missiles en Corée du Nord s’explique par l’intensification de la pression sur l’Iran.

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 VOUS AURIEZ PU MANQUER CECI  

L’actualité géopolitique quotidienne doit servir à informer l’action européenne — chaque jour sur Le Grand Continent nous publions trois analyses fouillées, pointues et très synthétiques qui contribuent à la création d’un regard géopolitique européen.
Nota bene 👉 on s’abonne par ici.

  • MBS, le prince d’Arabie Saoudite, demeure central dans le dispositif géopolitique de la Maison Blanche, grâce notamment à son alliance avec Jared Kushner, le mari d’Ivanka Trump. Plus de détails

  • La riposte militaire opérée par Israël en réponse à une tentative de cyber-attaque palestinienne constitue une irruption inédite de la force militaire conventionnelle dans un théâtre d’opération cybernétique. S’agit il de l’aube d’une nouvelle époque dans les conflits militarisés? Une première réponse ici.

  • Y a-t-il une stratégie chinoise qui conduit les achats de ports en Méditerranée par des entreprises proches du Parti ? Des éléments de réponse ici.

  • Tchap est une nouvelle application de messagerie instantanée développée par l’administration française : souveraine mais limitée, elle illustre le paradoxe du numérique européen pensé à l’échelle nationale. Plus de détails

  • Les autorités chinoises ont déclaré la Marine française persona non grata à la suite du passage d’une frégate par le détroit de Taïwan. Cet incident montre la radicalisation croissante de la position chinoise vis-à-vis de Taïwan. Plus de détail
  • En pleine campagne électorale, piégé par une polémique sur ses fréquentations fascistes, Matteo Salvini cherche à changer le sujet en signant une directive pour augmenter les contrôles sur les magasins qui vendent légalement du cannabis (léger) en Italie.

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  • La question du cannabis est comme toujours géopolitique. Notre enquête sur l’or vert de l’Amérique latine est ici.
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La lettre du lundi vous a été envoyée par
 

Groupe d'études géopolitiques 


45 rue d'Ulm, 

75005, Paris,
 
France 




Rédacteur en chef, Giovanni Collot 





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