Bonjour,
Lors de notre dernier séminaire, le biologiste Gauthier Chapelle, co-auteur du livre « Une autre fin du monde est possible », a partagé avec nous la philosophie qu’il se forge au quotidien en observant et en pensant lucidement les effondrements divers (entre autres d’espèces animales et végétales) que nous vivons déjà depuis quelques décennies – souvent sans les voir – et qui vont se multiplier dans les années à venir.
Ainsi, il nous a rappelé que ces deux dernières décennies seulement nous avons consommés autant de métaux que depuis le début de l’humanité. En conséquence, il ne nous reste, au rythme d’extraction et utilisation actuelle que 12 années de terbium, 15 années de palladium, 17 années d’or et de zinc, 22 années de plomb, 31 années de cuivre et 79 années de fer.
Lucide, sa « collapsosophie » (voir sa présentation) n’a pourtant rien d’un renoncement. Inspiré par le travail de l’écopsychologue Joanna Macy, Gauthier Chapelle nous invite au contraire à nous engager dans la spirale du « travail qui relie » et mettre en place partout où nous le pouvons des formes de gouvernances collaboratives (ce qui est précisément le projet de Phusis, organisation proche de PhiloMa).
Son engagement est ainsi porté par l’espoir, qui, comme le précisait Vaclav Havel, « n’est certainement pas la même chose que l’optimisme. Ce n’est pas la conviction que quelque chose se passera bien, mais la certitude que quelque chose a du sens, indépendamment de la façon dont cela se termine ».
Dans la suite des propos de Gauthier Chapelle, nous aborderons ce mercredi 15/04 avec l’anthropologue Jean Chamel la dimension spirituelle de l’engagement écologique de « collapsologues » tels que Gauthier Chapelle, Pablo Servigne ou Raphaël Stevens, pour ne citer qu’eux.
Pour ce faire, Jean Chamel reviendra sur les quatre années (2012-2016) de son enquête menée au sein de réseaux « collapsologues ». À partir de son ethnographie, il présentera dans un premier temps la collapsologie, par-delà la perspective de l’effondrement, comme un « fait social total » en abordant aussi bien sa sociologie que sa cosmologie, son rapport au monde, son éthique que sa portée politique comme spirituelle. Il abordera ensuite les enseignements pratiques que l’on peut tirer de cette mise en perspective, notamment en termes d’engagements concrets aux niveaux individuels et collectifs.
Le 15 mai de 19:30 à 22:30, cette conférence aura lieu au Château de la Solitude à Bruxelles. Elle est destinée à tous les citoyens intéressés par ces questions, actifs ou pas en entreprises, qu’ils soient jeunes ou moins jeunes. Infos & Réservations. Ne tardez plus à vous inscrire.
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