Copy
Tip & Shaft, la newsletter de la voile de compétition
Vendredi 31 mai 2019 
Numéro #162
Bandeau Plastimo
Cette semaine dans Tip & Shaft :
  • ENQUÊTE  - Qui va gagner la Solitaire Urgo Le Figaro ?
  • BRÈVES - Si vous avez passé la semaine à débriefer les élections européennes
  • PHOTO - Le coup d'envoi du GC32 Racing Tour dans la grisaille sicilienne, par Sail Energy.
  • INTERVIEW - Stéphane Kerdodé (Breizh Cola) : "Notre intérêt dans la voile, c'est de gagner"
  • MERCATO - 10 offres d'emplois et de nombreuses annonces encore cette semaine
  • REVUE DE PRESSE - Les 8 articles à lire cette semaine
  • ÉDITION INTERNATIONALE - Conrad Humphreys réagit au déménagement de The Transat de Plymouth à Brest
N'hésitez pas à faire suivre Tip & Shaft à vos amis, collègues, clients ou fournisseurs, merci !
Si ce n'est pas encore fait, pour vous abonner, c'est par ici ;-)

Une question, une remarque, des félicitations ou des critiques à propos de Tip & Shaft, il suffit de répondre à ce mail, on lit tout...

Bonne lecture !
Nouveaux foils pour Initiatives Coeur
© Christophe Breschi/Solo Maître CoQ

QUI VA GAGNER LA SOLITAIRE URGO LE FIGARO ?
 
47 marins prennent dimanche le départ, à Nantes, de la première étape de la cinquantième Solitaire Urgo Le Figaro à destination de Kinsale. Comme avant chaque grande course, Tip & Shaft a consulté un panel de spécialistes pour tenter d'établir un pronostic sur une épreuve qui s'annonce très ouverte, arrivée du nouveau Figaro Bénéteau 3 oblige. Ont ainsi accepté de jouer le jeu les deux derniers vainqueurs de la Solitaire, Sébastien Simon et Nicolas Lunven, mais aussi Charlie Dalin, Sam Davies, Paul Meilhat, Pascal Bidégorry, Tanguy Leglatin, entraîneur du pôle course au large de Lorient, Denis Hugues, directeur de course de la Solo Maître CoQ, Charles Darbyshire, qui dirige l'Offshore Academy en Angleterre, les journalistes Serge Messager (Le Figaro) et Frédéric Pelatan (Le Journal du Nautisme).
 
Ils seront 47 à s’élancer dimanche pour la première des quatre étapes de la Solitaire Urgo Le Figaro. L’arrivée du nouveau Figaro 3, "ouvre le jeu" pour nos interlocuteurs, qui, tous, prennent beaucoup de pincettes au moment de livrer leurs pronostics. Trois noms sortent cependant nettement du lot : dans l’ordre Armel Le Cléac’h (cité neuf fois sur le podium, trois fois premier), Xavier Macaire (huit/trois) et Yann Eliès (sept/deux), soit les trois vainqueurs des courses d’avant-saison, la Solo Concarneau-Trophée Guy Cotten pour le premier, la Solo Maître CoQ pour le second, la Sardinha Cup (en double) pour le troisième.
 
"Je suis épaté du niveau d’Armel, dès le début, il a montré qu’il était présent, il m’impressionne beaucoup et ne craint personne", note Sébastien Simon. "Il a ce petit truc cette année qu’on retrouve souvent chez les vainqueurs de la Solitaire : comme il n’a pas eu de victoire depuis le Vendée Globe, il est mort de faim", ajoute Paul Meilhat. Charlie Dalin estime, lui, que le double vainqueur de la Solitaire (2003-2010) "coche pas mal de cases : il est bien physiquement, est habitué au gros bateau et au format de la Solitaire".
 
Nombreux sont en effet ceux qui estiment que la dimension physique sera un critère essentiel de la performance sur un bateau jugé plus exigeant. "C'est un paramètre qui va peser plus lourd qu'en Figaro 2, d’autant que si on regarde le parcours, en dehors de la première étape, il y a beaucoup de bords courts, sur lesquels tu n’as pas vraiment le temps de te poser, avec beaucoup de changements de voiles et d'algues à retirer, sans compter le matossage qui, sur un pont plus bas, demande plus de physique", confirme Charlie Dalin. Il est rejoint par Tangy Leglatin : "Il faudra bien choisir les moments où ça vaudra le coup de prendre des risques et de barrer parce qu’il y aura des écarts à faire, et en même temps, gérer ça sur quatre étapes. Cette gestion sera presque plus importante que la performance pure, le delta de performance lié à la fatigue peut beaucoup jouer ."
 
Pour Paul Meilhat, l’expérience d’autres supports, notamment des gros bateaux, aura, dans ces conditions, son importance, surtout dans la brise : "Psychologiquement, il faudra être capable de se mettre plus en danger que sur le Figaro 2. Avec ce bateau qui a une plus grosse capacité d'accélération, dans 20 nœuds de vent, tu te rends compte que tu vas beaucoup plus vite dès que tu envoies plus de toile, de l’ordre de 3 à 5 nœuds de différence entre celui qui va mettre son grand spi là où l’autre sera sous petit spi, par exemple. Je pense que dans du vent fort, peu seront capables de le faire et ceux qui ont l’expérience du gros bateau auront à mon avis un avantage sur les autres." Ce que confirme Pascal Bidégorry : "Le fait de faire du gros bateau ne fait pas de mal : quand tu as géré des grosses voiles, de la puissance, il n’y a pas grand-chose qui t’émeut sur un plus petit bateau".  
 
Du gros bateau, Xavier Macaire en a fait un peu, en l’occurrence de l’Imoca, mais c’est sa capacité à performer d’entrée sur le Figaro 3 (troisième de la Sardinha Cup et vainqueur de la Solo Maître CoQ), qui a marqué nos observateurs. "Xavier est affûté, il a vite compris le bateau, je le trouve plus à l’aise rapidement sur le Figaro 3 que sur le 2", analyse Denis Hugues. Frédéric Pelatan estime que le skipper de Groupe Snef "a le couteau entre les dents, il a cette Solitaire à gagner après être passé plusieurs fois pas loin". Pour Paul Meilhat, tout dépendra cependant des conditions : "S’il y a de la brise, je vois bien un Xavier Macaire, dur au mal. Si c’est une Solitaire de petit temps, je vois plus Yann, parce qu’il a un feeling assez exceptionnel dans ces conditions, pas forcément très cartésien."
 
Un feeling qui, aux yeux de Sam Davies, sera un ingrédient essentiel pour performer sur un bateau que tous découvrent encore : "Personne n’a pas encore la bible pour le faire marcher parfaitement et on sait que les réglages vont encore vachement évoluer pendant la Solitaire. Ceux qui vont réussir à progresser le plus entre la première et la dernière étape auront un avantage certain, je pense que les marins issus de la voile olympique ont ce feeling. Mais ce qui est sûr, c’est que Yann l’a aussi : j’ai navigué avec lui sur la Sardinha Cup, j’avais l’impression que dès que c’était la nuit, on était mieux, il n’a pas besoin de voir."
 
Sébastien Simon met de son côté en avant l’aspect compétiteur du skipper de StMichel : "Yann a une gniaque incroyable, il a affiché ses ambitions de victoire, et souvent, quand il dit, il fait". Et le vainqueur de la Solitaire 2018, qui avait marqué les esprits par son discours ouvertement ambitieux l’année dernière, de confier : "C’est Yann qui m’a inspiré cette façon de faire : c’est un peu le seul qui aime jouer ce jeu psychologique, je pense que c’est important." Si Charles Darbyshire estime de son côté que "Yann excelle sur le format qu’est le Figaro, c’est sa discipline", Pascal Bidégorry conclut, à propos du Briochin : "Dans les anciens, c’est celui qui me semble le plus fort, il est clairvoyant, construit bien ses manches, jamais extrême, toujours la tête en l’air, et il arrive toujours à se gaver dans les phases de transition foireuses."
 
Derrière, ce podium, les outsiders sont nombreux, dix-sept autres skippers ont ainsi été cités, trois plus souvent que les autres : Adrien Hardy, qui, malgré peu de moyens, "a le profil d’attaquant qui convient à cette Solitaire" (Tanguy Leglatin, qui cite dans la même veine Eric Péron), Anthony Marchand, dont Serge Messager dit : "Il a eu son déclic en remportant deux victoires d’étape l’année dernière, il sait qu’il est à un tournant de sa carrière et qu’une victoire peut lui permettre de décrocher un gros projet." Le troisième est Martin Le Pape qui, en remportant la grande course de la Solo Maître CoQ et en terminant deuxième de la Solo Concarneau, a marqué les esprits : "J’ai l’impression qu'il a eu un petit déclic", confirme Sébastien Simon, tandis que Charlie Dalin estime que "son gros point fort, en plus de sa vitesse, c’est sa condition physique, c’est un des coureurs les plus physiques du plateau, ça va forcément aider à un moment."
 
Egalement cités sur le podium, Morgan Lagravière qui "a le besoin impérieux de ré-exister au top niveau de la course au large et a été régulier depuis le début de saison avec ce qu’il faut d’expérience et de feeling pour performer" (Frédéric Pelatan) ; Alexis Loison, que Sébastien Simon voit "beaucoup plus fort mentalement que les autres années, prêt à y arriver" ; Gildas Mahé, "quelqu’un de très intuitif qui marche beaucoup au feeling, il a le profil pour bien faire marcher le Figaro 3 dans toutes les conditions" (Nicolas Lunven), et Jérémie Beyou que Serge Messager trouve "affûté comme quand il avait 25 ans et n’a plus rien à prouver".
 
Les autres skippers cités par nos experts, mais pas sur le podium, se nomment Tanguy Le Turquais - "il va crescendo, a trouvé une très bonne carbu au près, il est capable de gagner une étape", juge Pascal Bidégorry -, Yoann Richomme - "Il n’a pas le fond de jeu parce qu’il a pris le projet tard, mais il a le niveau", estime Paul Meilhat - et Pierre Quiroga, dont Serge Messager dit : "Il est pétri de talent et le fait d’être rentré à Port-La-Forêt lui a sans doute permis de travailler sur ses points faibles."
 
Du côté des bizuths, nos experts citent les trois mêmes : Benjamin Schwartz, Achille Nebout et Tom Laperche, "qui peuvent aussi être des trouble-fête au classement général", note d'ailleurs Nicolas Lunven. "Pour moi, Benjamin Schwartz est même une très grosse cote au général, ajoute Frédéric Pelatan. Il est passé sous les radars pendant des années, mais on voit qu’il a été très régulier depuis le début de la saison, ça veut dire qu’il a énormément bossé pour prendre le bateau en main". Tanguy Leglatin, qui entraîne ce dernier à Lorient ajoute : "Benjamin est dur au mal, solide physiquement et mentalement, mais j’avoue qu’Achille m’a aussi vraiment impressionné dans sa manière de naviguer et de sortir la tête du bateau alors qu’il a eu son Figaro très tard". A propos de Tom Laperche, Charlie Dalin dit : "Tom a un bon potentiel, il sait garder la tête froide, est assez physique."
 
Quid des « golden fifties », comme on pourrait appeler les trois revenants que sont Michel Desjoyeaux, Alain Gautier et Loïck Peyron ? Aucun ne les voit sur le podium ni dans le Top 5, mais le dernier d'entre eux a tout de même marqué les esprits sur la Solo Maître CoQ (11e) : "Loïck n’est pas du tout à la rue. Il fait toujours un peu le fanfaron, du genre à ne pas s’occuper de son bateau, mais quand il est dessus, ça reste un excellent marin, je suis impressionné par sa longévité", commente Denis Hugues, tandis que Nicolas Lunven reste attentif à ce que va faire Michel Desjoyeaux, 35e de la Solo Maître CoQ et largué sur la Solo Concarneau au point d'abandonner : "La dernière fois qu’il fait la Solitaire (2013), il n’était pas dans le coup sur les courses d’avant-saison, et il a été plus que dans le coup sur la Solitaire (7e). Je me méfie du vieux renard qui, sur une étape comme celle entre Nantes et Kinsale, peut sortir du bois, parce qu’il sait que ça ne se jouera pas sur la réalisation parfaite de l’empannage, mais plus sur du placement".

Le Top 5 du panel de Tip & Shaft : 1. Armel Le Cléac'h (Banque Populaire), 2. Xavier Macaire (Groupe Snef), 3. Yann Eliès (StMichel), 4. Adrien Hardy (Sans nature, pas de futur !), 5. Anthony Marchand (Groupe Royer-Secours Populaire)
Bandeau CNCM
[SI VOUS AVEZ PASSÉ LA SEMAINE À DÉBRIEFER LES ÉLECTIONS EUROPÉENNES]
 
[C'EST FAIT]
  • CLASS40. Le duo Aymeric Chappellier/Pierre Brasseur (Aïna Enfance & Avenir) a remporté la 10e Normandy Channel Race, devançant, après 5 jours 15 heures et 28 minutes de course, Pietro Luciani/Pablo Santurde (Eärendil) d'une minute. Jörg Riechers et Cédric Chateau (Cape Racing Yachts) ont complété le podium.
  • TP52. L'équipage de Platoon (Harm Müller-Spreer) s'est imposé sur la Menorca 52 Super Series Sailing Week, première épreuve des 52 Super Series, avec un point d'avance sur Provezza (Ergin Imre).
  • CHAMPIONS LEAGUE. 7 nouveaux clubs, dont la Société des régates rochelaises, 6e, ont décroché le week-end dernier leur billet pour la finale de la Sailing Champions League à l'issue de l'épreuve qualificative de Porto Cervo remportée par le Circolo della Vela Bari.
  • VOILE OLYMPIQUE. Doublé britannique chez les hommes lors des championnats d'Europe de Laser à Porto : Lorenzo Chiavarini décroche l'or devant Nick Thompson, Jean-Baptiste Bernaz termine 7e ; en Laser Radial, le titre revient à la Danoise Anne-Marie Rindom ; Pernelle Michon a pris la 8e place.
  • M32. GAC Pindar (Ian Williams) a remporté la première épreuve de la saison des M32 European Series, la Cetilar M32 European Series Pisa, devant Spindrift (Xavier Revil).
  • RÉGATE FÉMININE. Les équipages de Student Sailing Girls (Claire Brohan) en J80 et de Banque Populaire (Anne Le Helley-Salomon) en Grand Surprise sont les lauréats de la 5e édition de la Ladies Only courue à La Rochelle.
  • RORC. Redshift (Ed Fishwick) a remporté en temps réel la Myth of Malham Race avec 20 secondes d'avance sur XXX (James Neville). A noter les victoires françaises du JPK 11.80 Courrier Recommandé (Gery Trentesaux) en IRC 2, du JPK 10.80 Timeline (Marc Alperovitch) en IRC 3 et du JPK 10.10 Foggy Dew (Noël Racine) en IRC 4.
  • MATCH-RACE. Le Néerlandais Jelmer van Beek a remporté à Göteborg la 4e étape de la saison du European Match Race Tour (grade 3).
  • MINI 6.50. C'est un Mini de Série, en l'occurrence Shaman (Michel Sastre) qui a été le premier à couper la ligne d'arrivée vendredi matin de la Mini Med à Marseille. Une heure et demie plus tard, Njord (Jonathan Chodkiewicz) s'est imposé en proto.
[C'EST MAINTENANT]
  • ARMEN RACE. Le départ de l'ArMen Race Uship a été donné jeudi, Sodebo (Thomas Coville) était en tête (toutes classes confondues) ce vendredi après-midi à quelques milles de l'arrivée.
  • RORC. 79 bateaux ont pris le départ ce vendredi de la North Sea Race entre Harwich (Angleterre) et Scheveningen (Pays-Bas).
  • FOILS. Les championnats d'Europe de Moth se déroulent cette semaine à Lagos (Portugal) et c'est l'Italien Francesco Bruni qui menait les débats jeudi soir devant les Britanniques David Hivey et Ross Harvey, le Français Benoît Marie était 6e.
  • IRC. 53 équipages participent de jeudi à dimanche à la première édition de la Porquerolle's Race.
  • RC44. La Adris 44Cup Rovinj (Croatie) a débuté mercredi et s'achève dimanche.
  • MONOTYPIE. La 18e édition du Grand Prix de l'Ecole Navale, qui fait office de championnat de France de monotypes, se dispute vendredi et samedi sur les plans d'eau de la presqu'île de Crozon.
  • MULTI 70. Trois ex MOD 70, Maserati (Giovanni Soldini), Argo (Jason Carroll) et PowerPlay (Peter Cunningham), ont pris le départ jeudi de la première édition de la CA 500, course californienne entre san Francisco et San Diego.
  • ORC. Le championnat du monde ORC débute ce vendredi et s'achève le samedi 8 juin à Sibenik (Croatie).
  • TRESCO. Le Mini 6.50 Williwaw (Jean-Marie Jézéquel/Paul Cloarec) a remporté la première étape du Télégramme Tresco Trophy entre Morlaix et Guernesey, le départ des deuxième et troisième étapes, à destination de Perros-Guirec puis de Morlaix, sera donné samedi et dimanche.
[C'EST BIENTÔT]
  • VOILE OLYMPIQUE. Marseille accueille du 2 au 9 juin la finale de la Coupe du monde 2018/2019. 
  • MATCH-RACE. Suite de la Match Race Super League du 5 au 10 juin avec la Match Race Germany à Langenargen, sur le Lac de Constance.
  • MINI 6.50. Le départ du Trophée Marie-Agnès Péron (220 milles en solitaire) est donné jeudi prochain de Douarnenez.
  • GIRAGLIA. L'édition 2019 de la Rolex Giraglia débute le 7 juin avec la course entre Sanremo et Saint-Tropez, le départ de la grande course au large sera donné le 12 juin.
  • TRANSMANCHE. La 35e édition de la Transmanche (aller-retour de 220 milles entre l'Aber Wrac'h et Plymouth, en double ou équipage) s'élancera le 7 juin à 18h.
  • LÉMAN. L'édition 2019 de la Genève-Rolle-Genève aura lieu le samedi 8 juin, elle accueille notamment la troisième étape du D35 Trophy.

Vous souhaitez sponsoriser cette rubrique ? Contactez Jean-Christophe Chrétien
Bannière Nina
[LA PHOTO DE LA SEMAINE PAR SAIL ENERGY] 
La saison du GC32 Racing Tour s'est ouverte la semaine dernière en Sardaigne avec la GC32 Villasimius Cup. C'est l'équipage d'Oman Air, emmené par Adam Minoprio, qui s'est imposé après 16 manches courues devant Alinghi (Ernesto Bertarelli), Ineos Rebels UK (Ben Ainslie) et Norauto (Franck Cammas). Prochain rendez-vous à Lagos (Portugal) pour le Championnat du monde de GC32 (26-30 juin).
Enora Tanne

En partenariat avec  Pub Pantaenius
Bannière Bourhis
STÉPHANE KERDODÉ : "NOTRE OBJECTIF DANS LA VOILE, C'EST DE GAGNER"

Depuis 2018, la marque Breizh Cola est présente sur le circuit Figaro comme partenaire-titre de Gildas Mahé, qui prendra dimanche le départ de sa 9e Solitaire du Figaro. PDG de Phare Ouest, la société qui a lancé en 2002 le cola breton (30 millions d'euros de chiffres d'affaires et 78 salariés), le Vannetais Stéphane Kerdodé explique pourquoi son entreprise, également présente dans de nombreux autres sports, dont le football (il a été président du club de Vannes) et le cyclisme, s'est lancé dans l'aventure de la voile.

Comment avez-vous été amené à vous engager dans la voile ?
J’avais aidé un skipper sur la dernière Transat anglaise (Ostar 2017) qui partait de Plymouth, Christophe Dietsch, c’était un pur amateur, mais il avait mis beaucoup de cœur et d’énergie dans la préparation d’un vieux bateau en bois. Et au bout de 24 heures de course, il avait subi une avarie qui l’avait contraint à faire demi-tour et à se dérouter vers l’Irlande. J’avais été impressionné par l’énergie qu’il avait mis dans ce projet qui était le projet de sa vie, mais aussi la déception et même la gêne qu’il avait envers son sponsor de ne pas avoir été au bout. Je m’étais dit que c’étaient des signes qu’on ne retrouvait pas forcément dans tous les sports et ça m’avait plu. C’était mon premier contact avec la voile, sachant qu’à côté, Breizh Cola est partenaire de nombreux événements sportifs, culturels et associatifs. Il se trouve que nous étions arrivés l’année dernière à la fin d'un cycle de communication sur des supports plutôt traditionnels que sont les abribus et les affichages 4x3, notamment. Cette première expérience m’a donc amené à me mettre en veille sur la voile. J’ai très vite compris que je ne pourrais pas gagner le Vendée Globe, parce que je ne suis ni mécène, ni milliardaire, ni banquier ni assureur, par contre, j’ai découvert le Figaro, un support, au moins sur le papier, à armes égales. J’ai fait une première sélection de skippers compatible avec mon fonctionnement et l’image que tend à véhiculer mon entreprise, j’ai rencontré Gildas, le courant est bien passé, et c’est comme ça que je lui ai confié la barre du Figaro 2 l’année dernière sous les couleurs de Breizh Cola. J’ai aussi pris la décision très rapidement de commander un Figaro 3, j’ai confirmé à Gildas avant même le départ de la Transat AG2R 2018 qu’il serait aux commandes de ce bateau sur la saison 2019.
 
Qu’est-ce qui a fait la différence en faveur de Gildas Mahé ?
Sa simplicité, mais aussi sa reconnaissance dans le milieu comme étant un marin de qualité qui, aux dires de bon nombre, n’avait jamais eu réellement les chances de disposer des moyens de montrer sa vraie valeur. Mais aussi sa capacité à s’intégrer au sein de l’effectif de l’entreprise et à participer à la communication en interne autour de ce projet.
 
Vous vous êtes d’entrée installé sur la durée, alors que souvent sur le circuit Figaro, un nouveau sponsor vient pour voir un an avant d’éventuellement continuer, pourquoi ?
Au départ, j’avais aussi dit un an pour voir et plus si affinités. Mais c’est vrai que, avant même le début de la première saison, j’ai pris la décision de confirmer Gildas sur la saison suivante, afin de le libérer et de lui permettre de penser uniquement à son métier de marin. Ça nous permettait aussi de nous installer sur du plus long terme, sachant qu’en général, nous ne sommes pas une entreprise qui fait des coups, nous aimons nous inscrire dans la durée, je ne concevais pas de ne faire qu’une année.
 
Cela fait maintenant plus d’un an que vous évoluez dans l’univers de la course au large, y a-t-il des choses qui vous ont interpellé ? Est-ce très différent des autres sports dans lesquels vous êtes investi ?
Oui, c’est différent. J’ai le sentiment aujourd’hui qu’on ne parle que des anciens, des stars de la voile ou de ceux qui gagnent. Si Gildas Mahé a une grande expérience et est reconnu dans son milieu professionnel, il ne jouit pas d’une reconnaissance du grand public. La seule façon de faire parler de nous, c’est donc de remporter des courses. Pour le moment, on a fait une belle troisième place sur la Transat AG2R, on est souvent bien placé dans les classements de nuit, parfois en tête à certaines marques, mais moins au rendez-vous à l’arrivée. On espère que ça va bouger et que les vents vont tourner dans le bon sens pour nous. Après, ça reste un projet mobilisateur, porté par mes collaborateurs, c’est intéressant de pouvoir y associer toute l’équipe et Gildas n’est pas étranger à l'engouement que ça provoque en interne.
 
L’objectif prioritaire de votre engagement, c’est la visibilité ?
Oui, nous cherchons de la notoriété. Nous avons débuté par des sports sur lesquels nous pouvions toucher directement les consommateurs, principalement dans les stades, et surtout le football, qui est un vecteur de communication majeur en Bretagne. Les trois sports qui attirent les Bretons sont le football, le vélo et la voile pour les plus initiés. Aujourd'hui, la voile nous permet d’être plus sur du maintien de notoriété que sur du gain de consommateurs. Ensuite, notre objectif dans la voile, c’est aussi de gagner, ça fait partie de l’ADN de l’entreprise. On fait de la communication, certes, mais on se donne aussi les moyens de gagner.
 
Cela veut-il dire que Gildas a un peu plus de pression de résultat, notamment sur cette Solitaire Urgo Le Figaro ?
Non, au contraire. C’est d’ailleurs ce que je lui ai dit : c’est peut-être lui qui se met trop de pression, il veut sans doute trop bien faire, alors qu’on lui demande juste de faire ce qu’il sait faire, de se libérer et de prendre du plaisir. Avec le talent qu’il a, je suis sûr qu’on devrait être présent sur cette Solitaire.
 
Vous vous êtes aussi engagé cette année sur le Tour Voile auprès de l’équipe de Golfe du Morbihan-Vannes Agglo, pourquoi ?
Déjà, parce que je suis vannetais, ensuite, parce que l’entreprise Breizh Cola est aussi sur un projet de territoire. Le Diam 24 Golfe du Morbihan marchait bien ces dernières années avec l’entreprise Lorina qui a choisi de se retirer. L’Agglo de Vannes cherchait un partenaire pour inscrire un bateau sur le Tour, j’ai validé notre engagement, mais aussi le fait qu’il y ait des jeunes du Pays de Vannes aux commandes de ce bateau, ils seront les navigateurs du futur et pourquoi pas, demain, à la barre d’un bateau Breizh Cola. J’ai aussi donné un coup de main à Morgan Lagravière qui n’avait pas de sponsor sur la Solitaire, son bateau ne sera pas tout blanc, la proue et la voile seront aux couleurs de Breizh Cola, il y aura donc deux bateaux Breizh Cola sur la Solitaire, on se donne deux fois plus de chances de victoire.
 
Voyez-vous justement plus loin ? Vous parliez de Vendée Globe tout à l’heure, pensez-vous à franchir un cap et à vous lancer sur le tour du monde, souvent le Graal des sponsors ?
On est toujours en découverte de l'univers de la voile, et pour l'instant, le Figaro me semble être un bon support pour notre projet de communication et les moyens qu’on veut mettre dans l’univers de la voile, donc on sera encore là l’année prochaine en Figaro 3. Après, c'est certain que le Vendée Globe est un support qui draine énormément de médias, mais il demande aussi beaucoup de moyens que nous n'avons pas, d'autant que notre intérêt, c’est de gagner. Au sein de notre entreprise, nous sommes des compétiteurs au quotidien, donc aujourd’hui, on privilégie les supports sur lesquels on peut se donner les moyens d’être sur le podium. Si c’est juste pour être au départ, je ne vois pas forcément l’intérêt.
 
Quel budget consacrez-vous aux projets Figaro et Diam 24 et quelle est la part du sponsoring voile dans le sponsoring sportif de Breizh Cola ?
Aujourd’hui, nous investissons plus de 200 000 euros (HT) dans la voile, soit environ 20-25% de notre budget sponsoring sportif global.

Vous étiez au départ de la Route du Rhum l’année dernière, cela vous a-t-il donné des idées pour des supports plus abordables ?
Oui, nous étions boisson officielle de la Route du Rhum. C’est vrai que si le Vendée Globe n’est aujourd’hui pas possible financièrement pour nous, la Route du Rhum pourrait nous intéresser. Si les organisateurs ouvraient la course à la classe Figaro, ce qui serait possible car on sait que ces bateaux sont capables de vite traverser l’Atlantique, pourquoi pas ? Et il y a effectivement d’autres supports. Mais pour le moment, on se concentre sur cette année et sur la prochaine en Figaro, on verra après.
[MERCATO : LES MOUVEMENTS DE LA COURSE AU LARGE]

Vous avez une info pour la rubrique #MERCATO ? Envoyez-nous un mail
La première parution est gratuite. Les trois suivantes coûtent 60 € HT.

[DÉPARTS & NOMINATIONS]
  • LES ATELIERS D'OLIVIER ont été sélectionnés par Luna Rossa pour réaliser la finition du nouveau AC 75 du Challenger of record italien.
  • NICOLAS LUNVEN sera le co-skipper de Kevin Escoffier à bord de PRB sur la prochaine Transat Jacques Vabre.
  • ALAIN MEVELLEC a annoncé sa démission de son poste de président de la Société des Régates Rochelaises (SRR) pour protester contre le choix du lieu d'implantation du centre de recherche de la marque Tribord.

[JOBS]

[STAGES]
  • GAUTHIER JOZAN, qui intègre en septembre prochain l'école de commerce Excelia Group suite à un BTS ATI, cherche une entreprise dans le milieu nautique pour réaliser une année d'alternance en troisième année de Bachelor Business en qualité de technico-commercial. 

[ANNONCES & PARTENARIATS]

[VENTES & ACQUISITIONS]
  • L'HYDROPTÈRE sera mis en vente aux enchères le 28 juin à Hawaii, prix de départ 8 000 $ (via UltimBoat).

En partenariat avec  Pub Altaïde
 [TIP & SHAFT A REPÉRÉ DERNIÈREMENT]

VOILES & VOILIERS/DIDIER RAVON
Cours d’architecture navale avec Desjoyeaux et Kouyoumdjian
En trois parties, le patron de Mer Agitée et l'architecte franco-argentin racontent comment ils s'y sont pris pour concevoir et construire le futur 60 pieds Corum de Nicolas Troussel.

EXPERTS-YACHTS/JEAN SANS ET ROBERT LAINE
Version V6 : Analyse des phénomènes de cavitation et ventilation
Suite des expertises techniques du futur AC75, avec un focus sur la cavitation et la ventilation, deux phénomènes capitaux sur un foiler dans la mesure où ce dernier "s’appuie dynamiquement sur le fluide qui entoure ses foils".

LE TÉLÉGRAMME/PHILIPPE ELIÈS
Schwartz, un bleu expérimenté
Portrait d'un des douze bizuths de la Solitaire Urgo le Figaro, assez impressionnant sur les courses d'avant-saison, et toujours à la recherche de partenaires.

OUEST-FRANCE/RAPHAËL BONAMY [ABO]
Martin Le Pape : "Pas facile de se dire que je ne suis pas que le fils de Christian…"
Le Skipper Macif 2017 dit beaucoup de choses dans cet article, notamment sur le travail de préparation mentale qu'il a entrepris. "C’était une vraie nécessité. J’en avais besoin, pour plein de raisons. La première reste, peut-être, au final, que la voile est un sport cérébral", confie-t-il.

VOILES & VOILIERS/OLIVIA MAINCENT
Quand le préparateur s’appelle Tabarly, c’est du luxe !
Après avoir participé à la Solitaire du Figaro à quinze reprises, Erwan Tabarly est cette année le préparateur de Gildas Morvan. Celui qui se dit "excellent en rien, mais bon un peu en tout", explique pourquoi il se retrouve de l'autre côté de la barrière, confiant "ne ressentir aucune frustration".

YACHTRACING.LIFE/JUSTIN CHISHOLM
Yacht Racing Podcast Episode 11 – Ed Baird
Podcast avec l'Américain Ed Baird, vétéran de la Coupe de l'America, qui participe cette saison aux 52 Super Series avec Quantum Racing.

SAIL-WORLD/RICHARD GLADWELL
End of the Golden Era of Olympic Sailing?
Après les championnats d'Europe des séries olympiques qui ont eu lieu en avril/mai, l'auteur dresse un bilan des forces en présence à un peu plus d'un an des JO de Tokyo, il évoque également le flou qui entoure les Jeux de Paris 2024 au lendemain du Mid-Year Meeting de Londres.

LE TÉLÉGRAMME/ALINE MERRET
Richomme : la voile de père en fils
Si Yoann prend le départ dimanche de la Solitaire Urgo Le Figaro, son père Yannick a pris mercredi celui du Télégramme Tresco Trophy, l'occasion de découvrir le parcours nautique de celui qui est également un des cadres dirigeants d'Incidence Goup.

Vous souhaitez sponsoriser cette rubrique ? Contactez Jean-Christophe Chrétien 
Cette newsletter a été envoyée à 5 516 abonnés.

Editeur : Pierre-Yves Lautrou - Rédacteur en chef : Axel Capron

PARTAGER S'ABONNER SE DÉSABONNER PRÉFÉRENCES ARCHIVES
TIPANDSHAFT.COM | PODCASTS | ÉVÈNEMENTS | WORKSHOPS
ÉDITION INTERNATIONALEPUBLICITÉ | CONTACT

Retrouvez-nous sur TWITTER | FACEBOOKLINKEDIN

Vous recevez cet email parce que vous vous êtes abonné·e à Tip & Shaft.

Tip & Shaft est édité par la SAS Tip & Shaft
10, rue des Eglantiers 56260 Larmor-Plage - France
RCS Lorient n° 839 468 378 000 14

© 2015-2019 Tip & Shaft. Tous droits réservés.