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Bonjour 🤸‍♀️,

Les lettres des lundis fériés ont toujours un goût un peu différent.

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Nota bene 🤬 Pas de vacance en Espagne, en Chine et en Roumanie, trois des pays qui lisent cette Lettre, traduite en six langues.


 LA COURSE À LA BANQUE CENTRALE A COMMENCÉ  

Les tensions qui précèdent à la nomination du successeur de Mario Draghi à la BCE sont à la hauteur de la complexité de son héritage. Francfort-sur-le-Main est aujourd’hui le terrain de la plus importante confrontation géopolitique à l’échelle continentale.

Mario Draghi vu par Daniel Roland de l’AFP

  • Le mandat de Mario Draghi arrivera à son terme le 31 octobre 2019 ; il avait accédé à ce poste en 2011.

  • Le candidat dont la nomination serait la plus à même de bouleverser la politique actuelle de la BCE est sans aucun doute Jens Weidmann, président de la Bundesbank, obsédé par le contrôle de l’inflation, seul membre du Conseil des gouverneurs à s’opposer à l’adoption du programme d’opérations monétaires sur titres (OMT), et à l’adoption du programme d’assouplissement quantitatif (QE).

  • D’autres candidats semblent plus consensuels : Erkki Liikanen, ancien Ministre des Finances finlandais, social-démocrate, et Olli Rehn qui a remplacé Liikanen à la tête de la Banque de Finlande.

  • La France dispose de deux candidats de premier plan : Benoît Cœuré et François Villeroy de Galhau (ce dernier, gouverneur de la Banque de France, semblerait avoir plus de chances).

  • La nomination du Président de la BCE est, malgré l’exigence d’indépendance complète de l’institution, un processus éminemment politique. Celui qui, d’Emmanuel Macron ou d’Angela Merkel, ne parviendra pas à imposer son choix à la présidence de la Commission, sera en meilleure position pour la nommer le futur président de la BCE.

  • Vous pouvez lire notre reconstruction en 10 points ici.

Nota bene 👉 À suivre, le Conseil européen du 20-21 juin, qui permettra a priori de déterminer les futurs successeurs de Jean-Claude Juncker et Donald Tusk, décisions qui pourraient avoir une grande influence sur le processus de nomination de Mario Draghi.

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 L'INTERNATIONALE DE L'ISLAMOPHOBIE 

Le 6 juin, la (désormais très polémique) prix Nobel pour la paix Suu Kyi, leader du Myanmar, a rencontré Viktor Orban (qui semble vouloir rester au sein du PPE) à Budapest. Au centre de cette rencontre : « le péril musulman ».

La poignée de main historique vue par Miniszterelnoki Sajtoiroda (MTI)

  • La porte parole du Premier ministre a souligné la communauté d’intérêts entre les deux pays dans la lutte contre l’immigration illégale afin de répondre à « un défi de premier ordre pour le Myanmar et pour la Hongrie, pour le Sud-est asiatique et pour l’Europe en son ensemble : comment vivre avec une population musulmane en pleine croissance ? » Notre analyse de la tactique orbanienne contre la migration est à lire ici.

  • Orban a ajouté : Budapest soutient la coopération commerciale entre l’Union et le Myanmar mais refuse « l’exportation de la démocratie et l’approche de Bruxelles et des autres bureaucrates occidentaux qui cherchent à mélanger des questions non corrélées comme la coopération économique et les affaires intérieures des États ». La vision d’un multipolarisme à la chinoise s’ajoute donc à la doctrine Orban.

Nota bene 👉 Moins de 5 % des habitants de Birmanie sont musulmans. En Hongrie le pourcentage n’est pas appréciable statistiquement. Notre série d’analyses consacrées à la crise proto-génocidaire des Rohingya est ici.

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 L'EUROPE CENTRALE, CENTRE DE LA PUISSANCE AMÉRICAINE 

Le 4 juin, à Bruxelles, Gordon Sondland, l’ambassadeur des États-Unis auprès de l’Union, a organisé un dîner dédié aux « meilleurs amis » de Washington. La lettre s’est faite mondaine. À côté de Federica Mogherini et de Jared Kushner, elle a retrouvé tout un cortège de responsables politiques des pays d’Europe de l’Est et d'Europe centrale : Andrzej Duda (le président polonais), Viorica Dǎncilǎ (la première ministre roumaine) et Volodymyr Zelensky, le nouveau président ukrainien.
  • Cette réunion informelle souligne un fait : l’Europe centrale et orientale est le centre des intérêts sécuritaires américains sur le continent. Les pays sont toujours réunis par le même ennemi : la Russie.

Nota bene 👉  Le parti nationaliste polonais Droit et justice (PiS) a exclu la possibilité de siéger au Parlement européen dans le groupe de Salvini, Alliance européenne des peuples et des nations, à cause des désaccords sur les relations avec la Russie. Lire plus

  • Les pays de la région ont lancé à plusieurs reprises des actions communes pour créer un ensemble intégré de mécanismes de défense : création d’un site terrestre de la défense anti-missiles balistiques (Deveselu, Roumanie), création de l'Initiative des trois mers.


GEG I Cartographie © Le Grand Continent

  • La Pologne et la Roumanie fournissent en rempart sur le flanc est et sud-est de l’OTAN : tous les deux pays consacrent 2 % de leur PIB à la défense dans « l’environnement de sécurité le plus imprévisible » des dernières décennies.

Nota bene 👉 Rappelons les mots de Halford John Mackinder : « Qui contrôle l'Europe de l'Est, contrôle la zone centrale ; qui contrôle la zone centrale, règne sur l'île du monde ; qui règne sur l'île du monde, règne sur le monde. »

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 LES TARIFS CONTRE LA MIGRATION 

Samedi, les États-Unis d’Amérique et le Mexique ont annoncé avoir trouvé un accord sur le contrôle de la frontière.


Tweet de Donald Trump

  • La décision intervient après que le président américain eut menacé d’introduire de nouveaux droits de douane, jusqu’à 25 %, à partir du 10 juin, afin de forcer le pays à lutter plus fortement contre l’immigration illégale.

  • Si elle est inédite et habile d’un point de vue électoral, la stratégie pose des problèmes légaux, touchant aux limites du pouvoir exécutif : pour que les tarifs puissent entrer en vigueur, Donald Trump devrait déclarer l’état d’urgence et déclarer que la situation à la frontière mexicaine menace la sécurité nationale.

  • Contre productive enfin car, en opposition directe avec l’ALENA en cours de ratification, elle pourrait fragiliser l’économie mexicaine au point d’augmenter les arrivées illégales à la frontière. Lire plus

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 LE DIALOGUE SUR LES QUESTIONS DE DÉFENSE DANS L'ESPACE PACIFIQUE 

Le 30 mai, à Singapour, a eu lieu le Dialogue de Shangri-La. Retour sur l’un des événements politiques et diplomatiques les plus importants, consacré aux questions stratégiques asiatiques.

  • Lors de son discours dédié aux relations sino-américaines, le Premier ministre singapourien, Lee Hsien Loong, a prôné la coopération raisonnée avec Pékin, malgré les tensions récentes en Mer de Chine Méridionale. Lire plus

  • La ministre française des Armées, Florence Parly, a clarifié la position de la France dans la région à travers cinq points : la protection des intérêts souverains français, le renforcement de la coopération militaire avec les alliés locaux, la sauvegarde de la liberté de navigation, la préservation de la stabilité stratégique et l’adoption de nouvelles mesures relatives à la multiplication des crises environnementales et humanitaires.

Nota bene 👉  Son intervention a lieu après que les autorités chinoises ont déclaré la Marine française persona non grata à la suite du passage de la frégate de surveillance Vendémiaire par le détroit de Taïwan. Lire plus

  • La présence française dans la région se constitue de 7 000 personnels militaires, participants à « l’axe des démocraties » Paris-Delhi-Canberra qui vient d'être lancé. Lire plus

  • L’Union absente. La Haute-représentante Federica Mogherini, s’est concentrée dans son intervention sur le multilatéralisme et la Corée du Nord. Aucun autre responsable politique européen n’a pris la parole, périphéricité qui devrait être abordée par la prochaine Commission.

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 UNE SÉRIE GÉOPOLITIQUE 

Le rôle des Caraïbes et d'autres sous-régions d'Amérique latine dans le trafic international de drogues demeure un angle mort.

GEG I Cartographie © Le Grand Continent
  • L’accès éventuel de Cuba au marché libre produira une transformation profonde de la dynamique des marchés illégaux qui implique l’île.

  • La politisation du débat + le peu d'information disponible tend à simplifier la complexité du problème, ce qui amène les chercheurs et les décideurs à négliger les points nodaux du marché des drogues illégales et, par conséquent, à ignorer leurs implications. Lire notre analyse exclusive

Nota bene 👉 La « Triple Frontière » dans laquelle convergent les villes de Foz do Iguaçu (Brésil), Ciudad del Este (Paraguay) et Puerto Iguazú (Argentine) est une autre sous-région peu connue.

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 VOUS AURIEZ PU MANQUER CECI  

L’actualité géopolitique quotidienne doit servir à informer l’action européenne – chaque jour dans le Grand Continent nous publions trois analyses fouillées, pointues et très synthétiques qui contribuent à la création d’un regard géopolitique européen.

Nota bene 👉 on s’abonne par ici.

Japon. La visite prochaine en Iran du premier ministre japonais, Shinzo Abe, est vue par Téhéran et par Washington comme une opportunité de mettre fin à l’escalade dans le Golfe persique. Le Japon s’impose donc en médiateur, laissant les Européens à l’écart et isolés dans leur soutien au JCPOA. Lire plus


Groenland. La volonté de la Chine de participer au renforcement des aéroports de Nuuk et d’Iulissat a été perçue par les États-Unis comme une tentative de pénétrer dans l'Arctique près du Danemark et des bases militaires américaines et comme une étape possible vers l'indépendance du Groenland. Quelques semaines après la décision de Copenhague de participer directement au projet, Pékin a retiré son offre.


Afrique. Le 30 mai est la date officielle de lancement de la Zone de libre échange pour l'Afrique (AfCFTA), l'un des piliers de l'Union africaine. La fin de toutes les barrières commerciales entre les États du continent n’est cependant que la première étape du processus d’intégration. De plus, la plus grande zone de libre-échange du monde n’inclut pas pour le moment le Nigéria.


Venezuela. La Russie a décidé de retirer des conseillers stratégiques employés par la compagnie étatique russe Rostec, vitaux pour la survie du régime du président vénézuélien Nicolas Maduro. Lire plus

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La lettre du lundi vous a été envoyée par
 

Groupe d'études géopolitiques 


45 rue d'Ulm, 

75005, Paris,
 
France 




Rédacteur en chef, Giovanni Collot 





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