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Tip & Shaft, la newsletter de la voile de compétition
Vendredi 7 juin 2019 
Numéro #163
Bandeau Plastimo
Cette semaine dans Tip & Shaft :
  • ENQUÊTE  - Vendée Globe : entre course au budget et course aux milles
  • BRÈVES - Si vous avez passé la semaine à essayer de reconstruire la droite
  • PHOTO - En exclu, la première navigation du nouveau Mini Pogo à foils, par son constructeur, patron du chantier Structures, Christian Bouroullec
  • INTERVIEW - Jean-Yves Bernot : "La Solitaire n'est pas jouée"
  • MERCATO - Plus de 10 offres d'emplois et de nombreuses annonces encore cette semaine
  • REVUE DE PRESSE - Les 9 articles à lire cette semaine
  • ÉDITION INTERNATIONALE - Interviews d'Enda O'Coineen et de Marcus Hutchinson à Kinsale
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© Simon Jourdan / Bermudes 1000 Race 2019

VENDÉE GLOBE 2020 : ENTRE COURSE AU BUDGET ET COURSE AUX MILLES
 
A ce jour, plus de 35 skippers ont l'intention de prendre le départ du Vendée Globe dans 19 mois. Certains sont lancés dans une course aux milles pour avoir le plus de chance d'être sélectionnés, l'avis de course limitant le nombre d'inscrits à 30. Tip & Shaft fait le point sur les derniers projets et cette course à la sélection.
 
La pression monte à 19 mois du départ de la neuvième édition du Vendée Globe... et à cinq mois du 1er novembre, date limite pour la déclaration de candidature, préalable obligatoire à l'inscription, selon l'article 8.1 de l'avis de course. En décembre dernier, Tip & Shaft recensait 29 projets candidats au tour du monde en solitaire ; ils sont désormais plus de 35 (voir liste ci-dessous) à ambitionner de descendre le chenal des Sables d'Olonne le 8 novembre 2020, avec des projets plus ou moins financés.

Si les skippers des 18 foilers annoncés (dont 8 neufs) ont bouclé leur budget - à l'exception notable de Thomas Ruyant - ils sont en effet encore nombreux à démarcher des sponsors. Parmi les marins présents sur le dernier Vendée Globe, Romain Attanasio "cherche un co-partenaire-titre pour être plus performant", mais est sûr de partir. Quant à Jean Le Cam, il a confié cette semaine dans Ouest-France ne disposer que de 15% du million et demi d’euros sur lequel il table pour prendre le départ de son cinquième Vendée Globe consécutif.  

De son côté, Sébastien Destremau, s’il a dû renoncer à son projet de « 4 frères 4 bateaux », s’estime "sûr de partir", avec un budget minimal de 300 000 euros, sur son actuel Face Ocean. Il doit cependant le mettre à la jauge, ce qui signifie réussir le test de redressement numérique à 180 degrés, sans l’aide des ballasts. "Pour moi, ce serait complètement débile de mettre une quille pendulaire, à la fois financièrement et au niveau fiabilité/sécurité. On travaille dans une autre direction, à savoir rajouter suffisamment de volume sur le pont pour que le bateau ne tienne pas à l’envers", explique le Varois... qui assure réfléchir aussi à ajouter des foils d’occasion à son plan Finot de 1998.
 
Du côté des nouveaux arrivants, les situations sont variées : Manu Cousin (Groupe Setin), Clarisse Crémer (Banque Populaire) et Damien Seguin (Groupe Apicil) disposent de budgets ficelés ; Ari Huusela (Ariel II), Alexia Barrier (4myplanet), Maxime Sorel (V&B-Sailing Together), Clément Giraud (Envol by Fortil), Miranda Merron (Campagne de France) et Pip Hare (Superbigou) n’ont, eux, pas encore bouclé le financement de leur campagne. C'est également le cas du Belge Denis Van Weynberg, qui a racheté l’année dernière l’ex Spirit of Hungary de Nandor Fa et sera cette année au départ de la Transat Jacques Vabre (avec son boat-captain Lionel Régnier). Et compte bien prendre un an plus tard celui du Vendée Globe : "On mise sur un budget de 1,7 à 2 millions d’euros (HT), on est un peu en retard mais pas à la rue, il nous manque le partenaire-titre, mais ça avance bien", confie-t-il à Tip & Shaft.

D’autres candidats sont aujourd’hui plus incertains : Erik Nigon, n’ayant pas trouvé preneur pour son Imoca Vers un monde sans sida, "continue à chercher des sponsors pour naviguer", estimant "à 70%" ses chances de courir la Jacques Vabre, "à 50%" celles d’être au départ du Vendée Globe. Quant à Richard Tolkien, il a remis à la jauge Imoca son Rosalba (plan Merfyn Owen de 2001) après avoir tenté de le vendre et nous a confié espérer dans un premier temps être au départ du Fastnet et de la Jacques Vabre (avec le Norvégien Rune Aasberg).

De nouveaux venus peuvent potentiellement s'ajouter à la liste des candidats au départ. Benjamin Dutreux va ainsi annoncer courant juin le lancement de son projet, qu'il avait évoqué dans Tip & Shaft dès mars 2018, pour lequel il cherche des partenaires en plus de ceux qui l’ont jusqu’ici accompagné en Figaro : "On a bien avancé sur l’achat d’un bateau qu’on va financer grâce à un emprunt bancaire, avec pour premier objectif d’être au départ de la Transat Jacques Vabre". Le Vendéen a besoin d'environ 500 000 euros pour cette première année (il annonce disposer aujourd'hui de la moitié de cette somme).
 
Yoann Richomme, qui peut toujours compter sur le plan Lombard Vivo a Beira propriété de Pierre Lacaze, a abandonné ses ambitions post Route du Rhum de Multi50 pour se tourner vers le prochain Vendée Globe, soutenu dans sa recherche par le Hub by OC Sport. Conrad Colman, de son côté, est en discussion pour louer l’ex Acciona à Offshore Team Germany. "On cherche un budget de fonctionnement d’environ 1,5 million d’euros, Jacques Vabre et saison 2020 comprises", confie Clara Colman, l’épouse du Néo-Zélandais.
 
Au total, l'Imoca recense donc de 36 à 38 projets, soit bien plus que la limite de 30 places fixée par l’avis de course du Vendée Globe. Une concurrence qui explique la "course aux milles" dans laquelle sont lancés depuis l’année dernière la plupart des candidats au tour du monde, qui ne sont ni finishers de la précédente édition, ni skippers d'un bateau neuf, deux catégories automatiquement sélectionnées (16 marins pour l'instant). En cas de dépassement du nombre de 30 inscrits qualifiés, la sélection départagera en effet les candidats sur le critère du nombre de milles parcourus sur les courses au programme des Imoca Globe Series entre 2018 et 2020. D’où le succès de celles-ci : 20 skippers inscrits à la Route du Rhum 2018 (contre 9 en 2014), 17 à la récente Bermudes 1000 Race, plus de 25 au prochain Fastnet et "de 28 à 32", selon Antoine Mermod, président de l'Imoca, à la Jacques Vabre (contre 13 en 2017 et 20 en 2015).

Une course aux milles qui ne fait pas le jeu, pour l'instant, de plusieurs têtes d’affiche et/ou gros sponsors : c'est le cas d'Isabelle Joschke (MACSF, 1 102 milles cumulés), de Clarisse Cremer (Banque Populaire) et de Kevin Escoffier (PRB) qui se trouvent aujourd'hui en queue de liste, les deux derniers n'affichant à ce jour aucun mille au compteur, puisque leur projet débute en juillet. De quoi être inquiet ? "Il y a une incertitude qui va perdurer jusqu'à l'été 2020", concède la skipper de MACSF, tandis que Ronan Lucas, directeur du Team Banque Populaire répond : "Je suis forcément un peu inquiet, mais dans notre timing, on ne pouvait pas faire mieux."

Si ceux qui seront recalés de la course aux milles (le classement final sera effectué après la New York-Vendée) peuvent toujours espérer une des quatre wild-cards que la SAEM Vendée, organisatrice du Vendée Globe, garde dans sa poche, aucun ne veut miser dessus. "Ça créerait forcément des tensions vis-à-vis de ceux qui se trouveraient écartés, le plus simple serait que tout le monde travaille main dans la main pour augmenter le nombre de places au port des Sables d’Olonne", estime Kevin Escoffier. "Toutes les équipes, importantes ou plus modestes, s’investissent énormément pour trouver des partenaires, ce serait dommage que certaines restent à quai, ça pourrait aussi dissuader des gens de venir sur le Vendée Globe à l’avenir", juge Ronan Lucas. Isabelle Joschke est sur la même longueur d'ondes : "On est sur des projets engagés avec un niveau d'investissement assez élevé, ça me paraît compliqué de refuser de tels acteurs. Nous, on considère qu'on est un team qui anime la classe, on joue le jeu en étant présent depuis les Monaco Globe Series, on estime qu'on a notre place".
 
Relayant l'inquiétude des skippers, la classe Imoca, réunie en assemblée générale mi-avril, s’est prononcée pour demander l'élargissement de la liste des 30 concurrents au départ. Un dossier chaud, régulièrement évoqué avec la direction de course et la SAEM Vendée qui, contactée, nous a indiqué que "l'avis de course fait foi". Jacques Caraës souligne de son côté les contraintes logistiques de plus en plus importantes posées par les foilers dont l'envergure, pour certains, dépasse 11 mètres. "Pour accueillir 30 bateaux, on devra déjà aménager le côté droit du ponton d’honneur avec des catways, il est difficile d’augmenter le nombre de places, à moins de mettre un ponton dans le port de commerce".  
 
Et le directeur de course de rappeler que si le sujet est régulièrement évoqué, il ne sera pas tranché avant le 1er novembre 2019, date limite des déclarations de candidature : "Ce que me dit Yves Auvinet [président de la SAEM Vendée, NDLR] à raison, c’est qu’à la date d’aujourd’hui, il n'y a que 18 déclarations fermes. Difficile dans ces conditions de lui demander d'augmenter le nombre de concurrents." Antoine Mermod, qui s’efforce d’inciter les skippers à remplir cette formalité, confirme : "Avant de crier au loup, il faut d’abord concrétiser par une inscription. La SAEM Vendée n'a pas besoin de changer son règlement tant qu'elle n'a pas cette liste au 1er novembre".
Les candidats recensés au Vendée Globe :
  • 8 skippers d'un bateau neuf : Jérémie Beyou (Charal), Sébastien Simon (Arkéa Paprec), Charlie Dalin (Apivia), Alex Thomson (Hugo Boss), Nicolas Troussel (Corum), Kojiro Shiraishi (DMG Mori), Armel Tripon (L’Occitane) et Thomas Ruyant.
  • 8 finishers du Vendée Globe 2016 : Fabrice Amedeo (Newrest-Art & Fenêtres), Louis Burton (Bureau Vallée), Arnaud Boissières (La Mie Câline-Artipôle), Alan Roura (La Fabrique), Jean Le Cam (Yes We Cam), Romain Attanasio (Pure), Conrad Colman, Sébastien Destremau (Face Ocean).
Tous automatiquement sélectionnés, sous réserve d'effectuer leur qualification.
  • Les 20 autres seront départagés par le nombre de milles parcourus au cas où y a plus de 30 inscrits qualifiés après la New York-Vendée en juin 2000, la date définitive d'inscription étant le 1er juillet 2020 : Boris Herrmann (Malizia II-Yacht Club de Monaco), Stéphane Le Diraison (Time for Oceans), Manu Cousin (Groupe Setin), Alexia Barrier (4myplanet) : 6 250 milles cumulés ; Damien Seguin (Groupe Apicil), Ari Huusela (Ariel II) : 5 600 ; Erik Nigon (Vers un monde sans sida) : 3 600 ; Sam Davies (Initiatives Cœur) : 2 540 ; Yannick Bestaven (Maître CoQ) : 2 452 ; Giancarlo Pedote (Prysmian Group), Maxime Sorel (V&B-Sailing Together), Clément Giraud (L'Envol by Fortil), Miranda Merron (Campagne de France), Pip Hare, Denis Van Weynbergh (EyeSea) : 2 000 ; Isabelle Joschke (MACSF) : 1 102 ; Kevin Escoffier (PRB), Clarisse Crémer (Banque Populaire), Yoann Richomme (Vivo a Beira), Benjamin Dutreux ne comptent aucun mille.
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[SI VOUS AVEZ PASSÉ LA SEMAINE À ESSAYER DE RECONSTRUIRE LA DROITE]
 
[C'EST FAIT]
  • ARMEN RACE. Sodebo (Thomas Coville) a été le premier à couper la ligne d'arrivée de l'ArMen Race Uship vendredi dernier, vainqueur en Ultim ; parmi les autres lauréats, citons Initiatives Coeur (Sam Davies) en Imoca, Edenred (Emmanuel Le Roch) en Class40, Codiam (Nicolas Loday) en IRC A, Musix (Philippe Baetz) en IRC B, Ciao Ciao (Paolo et Matteo Mangione) en IRC double, Mer Forte Design (Joseph Maguet) en Osiris.
  • RORC. Le Ker 51 Oystercatcher XXXIII (Richard Matthews) a franchi le premier la ligne d'arrivée de la North Sea Race , la victoire en temps compensé revient au Ker 43 néerlandais Baraka GP (Harmen De Graaf).
  • IRC. Le GP42 Confluence Sopra DPMF (Jean-Pierre Joly) dans le groupe A, l'A40 RC Vito 2 (Gian Marco Magrini) dans le groupe 2, le Mumm 36 Absolutely II (Yves Ginoux) dans le groupe 3, le JPK 1010 Expresso 2 (Guy Claeys) dans le groupe 4 sont les lauréats de la première Porquerolle's Race.
  • FOILS. L'Italien Francesco Bruni a été sacré champion d'Europe de Moth à Lagos (Portugal) devant les Britanniques David Hivey et Ross Harvey ; le Français Benoît Marie a terminé 7e.
  • RC44. L'équipage battant pavillon français d'Aleph Racing (Hugues Lepic) a remporté en Croatie l'Adris 44Cup Rovinj, deuxième étape de la saison de la 44Cup, les Slovènes de Team Ceeref (Igor Lah) sont en tête au général.
  • DIAM24. Cheminées Poujoulat (Robin Follin) s'est imposé sur les deux dernières épreuves des Tour Voile Series, le Grand Prix de l'Ecole Navale et la Normandie Cup, ce qui lui permet de finir en tête au classement général de ces épreuves préparatoires au Tour Voile.
  • MONOTYPIE. Parmi les équipages sacrés champions de France à l'occasion du Grand Prix de l'Ecole Navale, à noter également les victoires de Courrier Ecole Navale (Pierre Laouenan) en J80, de La Baule Nautic APCC (Luc Pillot) en First 24 et de Voile Baie de Morlaix 1 (Marine Pereira/Joseph Cloarec) en Open 5.70. 
  • MULTI 70. PowerPlay (Peter Cunningham) s'est imposé en Multi70 sur la première édition de la CA 500, course californienne entre San Francisco et San Diego.
  • TRESCO. Pour la quatrième année consécutive, le First 31.7 Let's Go III de Daniel Abgrall a remporté, toutes classes confondues, le Télégramme Tresco Trophy dont la deuxième des trois étapes a été annulée faute de vent.
  • MAXI. Rambler 88 (George David) s'est imposé en temps réel sur la 151 Miglia-Trofeo Cetilar, course méditerranéenne entre Livourne et Punta Ala, établissant au passage un nouveau record de l'épreuve (13h50'43'').  
  • MINI 6.50. Axel Tréhin (Cherche Partenaire) en proto et Ambrogio Beccaria (Geomag) en série se sont imposés jeudi sur le Trophée Marie-Agnès Péron, raccourci (90 milles au lieu de 220) en raison du coup de vent prévu ce vendredi.
[C'EST MAINTENANT]
  • VOILE OLYMPIQUE. La finale de la Coupe du monde 2018/2019 se termine dimanche à Marseille.
  • AZAB RACE. Le départ de la première étape de The Azores and Back Yacht Race, course aller-retour entre Falmouth et Ponta Delgada, aux Açores, a été donné samedi dernier.
  • ORC. Le championnat du monde ORC s'achève samedi à Sibenik (Croatie).
  • FINN. Les 49e Finn World Masters débutent ce vendredi à Skovshoved (Danemark) et se terminent le 14 juin.
  • MATCH-RACE. La Match Race Super League se poursuit cette semaine avec la Match Race Germany jusqu'à lundi à Langenargen, sur le lac de Constance.
  • GIRAGLIA. Le coup d'envoi de la Giraglia a été donné ce vendredi avec la course entre Sanremo et Saint-Tropez, la grande course au large entre Saint-Tropez et Gênes s'élance mercredi.
  • TRANSMANCHE. Le départ de la 35e édition de la Transmanche (aller-retour de 220 milles entre l'Aber Wrac'h et Plymouth, en double ou équipage), prévu ce vendredi à 18h, a été décalé à samedi, 9h, en raison des conditions météo musclées en Manche.
[C'EST BIENTÔT]
  • LÉMAN. L'édition 2019 de la Genève-Rolle-Genève, qui accueille notamment la troisième étape du D35 Trophy, a lieu samedi.
  • RORC. Le départ de la De Guinguand Bowl (110-160 milles) est donné samedi de Cowes, celui de Dun Laoghaire-Dingle (300 milles) mercredi.
  • BERMUDES. 30 bateaux, dont le Mini 6.50 Saint-Pierre-et-Miquelon, prennent, samedi, le départ de la première des deux étapes de la Bermuda One-Two entre les Bermudes et Newport (solo à l'aller, double au retour).
  • FIGARO. Le départ de la deuxième étape de La Solitaire Urgo Le Figaro entre Kinsale et Roscoff est donné dimanche, 2 skippers sur les 47 sont non-partants sur cette étape pour cause de casse sur la première : Gildas Morvan (Niji) et Cassandre Blandin (Klaxoon).
  • QUARTER TON CUP. L'édition 2019 de la Quarter Ton Cup a lieu à Cowes du 10 au 12 juin.
  • BOL D'OR. Le départ de la 81e édition du Bol d'Or Mirabaud sera donné le 15 juin à 10h.

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[LA PHOTO DE LA SEMAINE PAR CHRISTIAN BOUROULLEC] 
En avant-première pour Tip & Shaft, voici la première photo du Pogo Foiler en navigation. Le proto mini 6.50 sur plans Verdier, construit par Structures et mis à l'eau le 3 juin, est doté de foils, de safrans munis de stabilisateurs et d'une quille télescopique qui s'allonge en basculant au vent. Tanguy Bouroullec, son skipper, espère pouvoir prendre le départ de la prochaine Mini-Transat le 22 septembre prochain.
Pogo Foiler

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JEAN-YVES BERNOT : "LA SOLITAIRE N'EST PAS JOUÉE"

La première étape de la Solitaire Urgo Le Figaro entre Pornichet et Kinsale s'est achevée jeudi soir sur la victoire de Yoann Richomme (Hellowork-Groupe Télégramme) devant Tom Laperche (Bretagne CMB Espoir) et Pierre Leboucher (Guyot Environnement). Cette étape riche en rebondissements, fatale à certains favoris, déjà relégués à plusieurs heures, est analysée pour Tip & Shaft par le spécialiste de la météo, Jean-Yves Bernot, qui collabore sur cette Solitaire avec le Pôle Finistère Course au large.

Cette première étape a été assez incroyable, avec de multiples rebondissements, qu’en as-tu pensé ?
Elle se profilait comme ça depuis le début : on voyait bien que les deux premiers jours seraient un peu difficiles avec une grosse dorsale dans le golfe qui a failli leur jouer des tours et une fin dans le petit temps avec des mistoufles en approchant des côtes irlandaises. Ce scénario dans sa globalité était attendu, nous au Pôle, on en avait donné les grands traits aux coureurs, mais après, sur le terrain, c’était à eux de jouer leur partition, parce que finalement, ce sont les détails qui ont fait le classement. Il fallait arriver à ne pas se perdre entre les consignes à long terme et le travail de court terme sur l’eau, en tenant compte des variations et des camarades. C’est ce qui est le plus dur.
 
Dans le détail, quelle analyse fais-tu du début de course, du départ à la remontée de la Bretagne, et qu’as-tu pensé de l’option extrême à l’ouest de Thomas Ruyant et de celle d’Henri Leménicier, qui a pris un moment les commandes à l’est ?
Ce qu’on voyait bien, c’est qu’après la descente à Bourgenay, la solution la plus sûre était quand même de monter vers Noirmoutier pour s’extraire de la dorsale qui arrivait par l’ouest, puis de réfléchir après. Quant à l’option de Thomas, c’est rigolo, parce qu’on la voyait sortir avec le modèle Arpège qui faisait faire exactement ça, mais je la trouvais risquée : si tu prenais une option nord, par rapport à cette route extrême à l’ouest, tu ne perdais quasiment rien, alors que si cette option ouest, qui, a priori, gagnait peu, tournait mal, tu pouvais te prendre six heures dans le museau. Finalement, il a dû être sacrément vigilant, parce qu’il s’en est très bien sorti. Ensuite, une fois à Noirmoutier, ça se dispersait, il fallait passer Belle-Ile à droite ou à gauche, et continuer à monter en visant le Raz-de-Sein et voir à ce moment-là. C’est là qu’Henri Leménicier s’est vachement bien débrouillé, il a été très opportuniste, mais j’ai eu l’impression qu’après, à l’approche de Sein, il ne savait plus quoi faire. Mais c’est normal, c’est un jeune gars qui débute sur le circuit, et il a fait une superbe moitié d’étape.
 
Comment s’est ensuite négocié le fameux passage du DST d'Ouessant qui s'est avéré décisif ?
Au niveau prévisions, ce n’était pas très clair de négocier le DST qui arrivait au milieu du chemin, c’était pas mal une question de feeling. Moi, j’avoue que j’étais assez chaud pour monter vers le nord - je le dis après-coup, je fais le malin, mais sur l’eau j’aurais peut-être fait le contraire ! -, même si c’était quand même un peu le casino. Le nord me paraissait moins risqué par rapport au sud, où n’arrivaient que des emmerdes potentielles : la dorsale, une petite dépression dans le Golfe de Gascogne qui créait une transition compliquée en Manche. Comme les timings étaient délicats, quand tu t’engageais vers l’ouest, tu t’exposais à prendre de bonnes raclées. En fait, c’était une route qui, si elle gagnait, gagnait peu, et si elle échouait, pouvait faire perdre beaucoup. Mais j’avoue que les prévisions n’étaient pas très précises et que dans ces conditions, c’est très difficile de faire des choix. Je pense aussi que pour certains ténors, il y a eu une problématique de marquage : quand un s’en va d’un côté, même si tu es tenté d’aller de l’autre, tu le suis parce que tu ne veux pas le laisser faire. Finalement, comme par hasard, ceux qui ont fini devant étaient ceux qui avaient moins de pression : Yoann, qui avait zéro pression et navigue toujours très simple en stratégie, Tom Laperche, un futur grand qui a une qualité incroyable, c’est d’être un calme et de ne jamais prendre feu, les vieux renards…
 
La plupart de ceux qui sont passés à l’ouest du DST d’Ouessant ont semblé surpris que leur option ne paie pas, l’issue n’était pas prévisible ?
Je pense qu’ils ont surtout été surpris de la taille de l’écart. Quand ils ont vu que ce n’était pas le bon choix, ils pensaient prendre une demi-heure, pas plus de trois heures, comme ça a été le cas. Ça a mal tourné pour eux, mais je pense que la prise de risques était de leur côté : aller vers l’ouest, ça pouvait faire mal, ça a fait mal, mais dans le mauvais sens. Dans des situations variables comme ça, il faut se poser la question de ce que tu mets en haut de la liste au moment de la prise de décision. Là, certains ont été tentés de jouer avec les copains, d’autres ont joué vers le nord qui paraissait quand même un peu moins risqué. Les choix ont aussi été un peu subis, dans la mesure où le passage du DST, il fallait l’anticiper bien avant Sein, et quand tu faisais le choix, tu n’avais pas vraiment d’indice de la situation future. Il fallait avoir soit du blair, soit de la chance, soit les deux.
 
Dans le groupe de l’ouest, Yann Eliès a quand même réussi à creuser un gros écart avec les autres, comment l’expliques-tu ?
Je pense qu’il est plus expérimenté en navigation en solitaire, il tient le coup, il ne lâche pas l’affaire, sait bien se reposer. En solo, la vitesse du bateau, c’est toi qui la maintient. En plus, il faut beaucoup barrer ces bateaux pour les faire bien avancer, son expérience fait qu’il sait bien quand il faut barrer et se reposer, après plus de 48 heures de course, le métier parle.
 
Qu’as-tu pensé de la trajectoire très est d’Armel le Cléac’h ?
Armel a été joueur, je pense que quand il est parti faire un tour le long de la Bretagne, il a été chercher des brises, j’ai été un peu surpris qu’il aille aussi loin à terre. Il a poussé fort l’option, mais parfois, tu te fais emmener par un nuage, une rafale, et une fois que tu y es, c’est plus difficile de revenir en arrière. Mais finalement, il a bien tenu sa route nord et ne s’en est pas trop mal sorti.
 
Es-tu étonné par la performance de ceux que tu as appelés les "vieux renards", Loïck Peyron (6e), Michel Desjoyeaux (8e) et Alain Gautier (13e) ?
Je suis plus admiratif qu’étonné. Admiratif, parce qu’ils reviennent jouer avec les têtes d’affiche et les petits jeunes à leurs risques et périls, et parce que le bateau est quand même physique. Je me disais qu’ils allaient en baver, ça a sans doute été le cas, mais ils tiennent la marée, bravo à eux.
 
Penses-tu que le nouveau Figaro 3 a beaucoup influé sur le scénario de cette étape ou aurait-il pu être identique avec son prédécesseur ?
Je pense qu’il a joué de plusieurs manières : d’abord, c’est un bateau qui a plus d’options. Au portant, comme c’est un bateau asymétrique, il fait de grands angles, ça fait beaucoup de stratégie, alors qu’avec l’autre, tu n’avais qu’à aller tout droit. Je pense aussi que comme ils ne connaissent pas encore très bien le bateau, les cadors ont tendance à ne pas se lâcher la grappe et à ne pas prendre de risques. Je pense que ça a joué pour ce groupe de favoris parti à l’ouest, avec Yann, Xavier Macaire et les autres, on voyait bien qu’ils se marquaient à la culotte et se comparaient en vitesse.
 
Penses-tu que ce scénario, avec des écarts assez énormes à l’arrivée, peut se reproduire sur les autres étapes ?
Oui, surtout sur l’étape 3 Roscoff-Roscoff où tu fais le tour des bistrots en Bretagne et en Manche, il y a des passages à niveau un peu partout qui peuvent faire très très mal si le vent est un peu faible. Je pense que la Solitaire n’est pas jouée, même pour les retardataires. Pour ceux qui ont pris six heures, ça me paraît beaucoup, trois heures, pour les bons, ils peuvent rattraper ça en deux-trois étapes. Peut-être qu’ils vont du coup être un peu plus libérés et jouer davantage, là, tu en as senti certains contraints. Et la fatigue va s’accumuler.
 
Comment s’annonce la deuxième étape ?
Pas très fort, il ne va pas y avoir beaucoup de vent, au moins au début. Je ne suis pas sûr que ça monte à l’île de Man. Tous les ans, je prépare mon cours sur l’île de Man, et ils n’y vont jamais !
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[MERCATO : LES MOUVEMENTS DE LA COURSE AU LARGE]

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[DÉPARTS & NOMINATIONS]
  • CHARLINE PICON est la première athlète officiellement sélectionnée par le Comité national olympique et sportif français pour les Jeux olympiques de Tokyo.
  • Le designer KARIM RASHEED a été choisi par l'équipe Alex Thomson Racing pour dessiner l'identité visuelle du prochain 60 pieds Imoca Hugo Boss.
  • YANNICK BERSOT, jusqu'ici responsable marketing et événementiel de la fédération française d'aviron, est le nouveau directeur de la communication du Vendée Globe.

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  • L'IBIS BUDGET DE HENNEBONT propose des chambres à des tarifs préférentiels pour les licenciés FFVoile régatant, s'entraînant ou se formant dans la région de Lorient.

[ANNONCES & PARTENARIATS]
  • FRANCK CAMMAS est l'invité du 6e épisode d'INTO THE WIND, le podcast de Tip & Shaft. Vous pouvez retrouver Into The Wind sur toutes les plateformes de diffusion : iTunesDeezerSpotifySoundClound...
  • L'agence de communication WINDREPORT' change de nom et devient Disobey.
  • BREST BRETAGNE NAUTISME est le nom de la nouvelle entité, fruit de la fusion des quatre clubs de voile du Moulin Blanc, le CKB, l'USAM, la SRB et les Crocodiles de l'Elorn, soit un total de 3 000 adhérents.
  • THE OCEAN RACE a renouvelé pour trois ans son partenariat avec le Yacht Racing Forum.
  • LA FABRIQUE SAILING TEAM a choisi d'apporter son soutien à l'association Zoé4Life qui oeuvre auprès d'enfants atteints du cancer et bénéficiera d'une visibilité sur la coque du 60 pieds Imoca d'Alan Roura.
  • DÉCISION SA - GROUPE CARBOMAN a fait l'acquisition d'un autoclave neuf (2,20 m x 6 m) pour son site de Lausanne en Suisse, disponible en septembre prochain pour des pièces structurelles (appendices, bout-dehors, cloisons...).
  • Le CONSEIL MUNICIPAL DU HAVRE a voté lors de sa session du 27 mai une subvention de 625 000 euros pour la Transat Jacques Vabre.
  • FRANÇOIS GABART a posé jeudi la première pierre de la future base de son entreprise MerConcept à Concarneau, qui accueillera le trimaran Macif, l'Imoca Apivia et les Figaro Skipper Macif.
  • PELLE P s'est engagé en tant que fournisseur officiel du World Match Racing Tour.
  • L'IMOCA annonce la signature d'une convention de mécénat avec l'Appel pour un Océan bien commun de l'Humanité (Ocean As Common) lancé il y a un an par la navigatrice Catherine Chabaud.

[VENTES & ACQUISITIONS]
  • JACKSON BOUTTELL met en vente l'ex Spirit of Canada, plan Owen-Clarke mis à l'eau en 2007 ; bateau et ber visibles près de Lorient.

[CARNET]
  • LOWELL NORTH, fondateur de North Sails, qui fut également quintuple champion du monde de Star et champion olympique en 1968, est décédé à l'âge de 89 ans.

En partenariat avec  Pub Altaïde
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 [TIP & SHAFT A REPÉRÉ DERNIÈREMENT]

LIBÉRATION/DAVID MICHEL
François Gabart : "En mer, la musique magnifie les émotions"
Pour tout savoir sur les goûts musicaux du skipper de Macif qui se réveille tous les matins au son de Don’t Worry Be Happy de Bobby McFerrin.

L'ÉCHO/MICHEL LAUWERS
Le destin de The Great Circle suspendu à une décision de l'Autorité de la concurrence
Spécialisée dans la prévision et le routage météo (notamment sur la dernière Volvo Ocean Race), la société belge The Great Circle affronte des vents contraires sur fond de conflit avec l'un de ses fournisseurs de données météo.

VOILES & VOILIERS/LOÏC MADELINE
Samantha Davies explique le pourquoi et le comment de ses très grands foils
La Britannique évoque les nouveaux foils d'Initiatives Coeur, particulièrement imposants, expliquant : "Je veux un truc puissant et si nécessaire je réduis la surface de voile. Je ne veux pas regretter d’avoir été trop prudente". Sur le même sujet, à lire cette autre interview sur le site du Vendée Globe, où elle confie que son objectif de l'année est de "gagner la Transat Jacques Vabre".

BOATINDUSTRY/JEAN-BAPTISTE TERNON
Le chantier du Figaro 3, une construction rigoureuse pour assurer la monotypie
Comment le chantier Bénéteau de Nantes-Chéviré a construit le nouveau monotype, qui dispute en ce moment la Solitaire et dont 70 unités ont été produites à ce jour.

LE MONDE/JEAN-LOUIS LE TOUZET
Solitaire du Figaro : les « vieux » font de la résistance
Qu'est-ce qui pousse les Michel Desjoyeaux, Alain Gautier et autres Loïck Peyron à revenir cette année sur la Solitaire ? "Les anciens viennent rechercher un frisson, celui des premiers émois, de la première étreinte", estime Gildas Morvan qui dispute sa 22e Solitaire.

LE TÉLÉGRAMME/PHILIPPE ELIÈS
Solitaire Urgo Le Figaro. Pourquoi ne gagnent-elles pas ?
Aucune femme n'a à ce jour remporté la Solitaire, et le passage au Figaro 3, jugé plus physique, ne devrait pas favoriser la gent féminine, Justine Mettraux, qui paraît la mieux armée pour bien figurer sur la 50e édition, confiant : "Je crois que le côté « petit gabarit féminin » qui était censé être dans le cahier des charges a été assez vite oublié". A lire du même auteur ce portrait de Tom Dolan, "fils de fermier irlandais".

NEW ZEALAND HERALD/MICHAEL BROWN
Sailing: 30 years on: When all-female crew stunned the world's most famous race
De passage récemment à Auckland, la Britannique Tracy Edwards est revenue sur l'épopée du projet Maiden, premier équipage 100% féminin à avoir disputé la Whitbread il y a 30 ans.

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Editeur : Pierre-Yves Lautrou - Rédacteur en chef : Axel Capron

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