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Lettre d'information - Juin 2019
NOUVELLES DE L'OBSERVATOIRE
  • Le séminaire francophone d’Abidjan sur le maintien de la paix a tenu toutes ses promesses
     
  • Suivez l'Observatoire sur les réseaux sociaux
     
  • Nouvelle publication : L'initiative Elsie sur les femmes dans les opérations de paix 
     
  • FOCUS - Journée internationale des Casques bleus : protéger les civils, protéger la paix

VEILLE INSTITUTIONNELLE 
  • ONU
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  • MONUSCO
  • MINUSCA

PUBLICATIONS
  • Sélection d'une douzaine de publications sur le thème du maintien de la paix
     
POSTES À POURVOIR
Cette lettre d'information mensuelle de l'Observatoire Boutros-Ghali vise à rendre compte de l’évolution des doctrines, des pratiques et débats sur les questions relatives au maintien de la paix, et à la participation des pays francophones à ces dernières.
 
N'hésitez pas à la partager autour de vous, en relayant ce courriel

L'Observatoire entend rendre hommage à M. Boutros Boutros Ghali, ancien Secrétaire général des Nations unies et de la Francophonie, qui a très tôt œuvré pour le renforcement du maintien de la paix et mis en avant son caractère pluridimensionnel et évolutif.
 
Pour plus d’informations sur l’Observatoire, rendez-vous sur : www.observatoire-boutros-ghali.org
NOUVELLES DE L'OBSERVATOIRE

Le séminaire francophone d’Abidjan a tenu toutes ses promesses

Le séminaire francophone d’Abidjan sur l'appropriation de la "Déclaration d'engagements communs", relative aux opérations de maintien de la paix des Nation unies, a tenu toutes ses promesses. Organisé par l’Observatoire Boutros-Ghali du maintien de la paix, en collaboration avec le "Programme pour le dialogue sur la sécurité en Afrique subsaharienne (SIPODI) de la Fondation Konrad Adenauer", ce séminaire a réuni le 22 mai 2019 une soixantaine de personnes dans la capitale économique ivoirienne.

Des experts et praticiens du maintien de la paix, des diplomates et conseillers militaires des missions, des chercheurs et membres des organisations régionales africaines, des représentants d’organismes privés ou régionaux dédiés au renforcement des capacités, etc., étaient conviés à discuter des défis et propositions concrètes relatives à l’amélioration des performances du maintien de la paix.

Ont notamment participé à ce séminaire, SE Mme Leila Zerrougui, la Représentante spéciale du Secrétaire général des Nations unies en République démocratique du Congo et Cheffe de la MONUSCO,  SE M. Mahamat Saleh Annadif, Représentant spécial du Secrétaire général des Nations unies au Mali et Chef de la MINUSMA, le Général Babacar Gaye, ancien Chef d'état-major du Sénégal et ancien RSSG en RCA et chef de la MINUSCA , le Général Fernand Amoussou, Directeur de Isafrique, ancien Chef d’état-major général des forces armées béninoises et ancien Commandant de la Force de l’ONUCI.

La séquence introductive de la journée a permis au Directeur de Programme pour le dialogue sur la sécurité en Afrique subsaharienne (SIPODI) de la Fondation Konrad Adenauer, au coordinateur scientifique de l’Observatoire Boutros-Ghali du maintien de la paix, puis aux Ambassadeurs du Canada, et de la France auprès de la Côte d’Ivoire, de mettre en perspectives les objectifs du séminaire. Cette séquence introductive a été ponctuée par l’allocution du ministre d’État et ministre de la Défense de la Côte d’Ivoire, SE M. Hamed Bakayoko portant sur la trajectoire emblématique du pays et sur la portée de la réforme initiée par le Secrétaire général Antonio Guterres, afin de conduire tous les partenaires du maintien de la paix vers l’excellence.

                          

Pour rappel, le choix de la capitale économique ivoirienne, Abidjan, se justifiait par l’entrée de la Côte d’Ivoire au premier janvier de cette année, comme membre non permanent au Conseil de Sécurité de l’ONU, mais aussi la trajectoire du pays, marquée par son passage du statut de pays hôte d’une mission, à celui de contributeur au maintien de la paix des Nations unies.

Le séminaire a proposé 4 panels de discussion couvrant :

  • un rappel succinct des attendus d’une contribution au maintien de la paix onusien ainsi que le partage des expériences et bonnes pratiques par trois profils de contributeurs : le Sénégal et le Maroc, comme contributeurs historiques du maintien de la paix onusien, et la Côte d’Ivoire dans son rôle de néo-contributeur ;
  • les défis de la formation en amont de l’envoi des troupes francophones ;
  • les pistes et exemples de partenariats triangulaires pour un renforcement capacitaire ;
  • enfin le partenariat entre les Nations unies, l’Union africaine et les organisations sous-régionales.

Voici un premier compte rendu des interventions, en attendant la mise en ligne cet été de l’intégralité des contributions en vidéos : lire la suite...

                          

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Nouvelle publication

L'initiative Elsie sur les femmes dans les opérations de paix
Résumé des recommandations de l'étude de base
L’Observatoire Boutros-Ghali livre ce mois-ci une traduction, en français, du résumé des recommandations de l’initiative Elsie sur les femmes dans les opérations de paix.

Ce résumé des recommandations s’articule autour de quatre grandes questions, à savoir :
- Les femmes ont elles les mêmes chances d’être déployées dans les OMP ?
- Les critères de déploiement excluent-ils un trop grand nombre de femmes ?
- Les femmes disposent elles de l’environnement, des installations et du matériel nécessaire à leur déploiement ?
- Les contraintes familiales empêchent elles les femmes de rejoindre les OMP ?

Pour chacune de ces questions majeures, le rapport documente les bonnes pratiques internationales visant à accroître cette participation des femmes et recense les difficultés et obstacles à leur recrutement, leur formation, leur déploiement et à leur promotion dans les OMP.
Nous en parlions dans le focus de notre lettre d’information d’avril 2019 consacré à la participation des femmes dans les opérations de paix. Le 28 mars 2019, ONU Femmes, aux côtés du cabinet du Secrétaire général de l’ONU, du Département des opérations de paix de l’ONU et du Bureau des fonds d’affectation spéciale multipartenaires du Programme des Nations unies pour le développement, lançait officiellement le fonds  de l’initiative Elsie pour la participation des femmes aux opérations de paix.

Ce fonds offrira aux pays qui fournissent des troupes et des policiers aux Nations unies, ainsi qu’aux organismes des Nations unies, une aide financière visant à assurer une participation accrue des femmes aux opérations de paix.


 


FOCUS - Journée internationale des Casques bleus : protéger les civils, protéger la paix



Chaque année, le 29 mai est marqué par la journée internationale des Casques bleus. Le thème retenu cette année « protéger les civils, protéger la paix » marque le vingtième anniversaire de la résolution 1270 du Conseil de sécurité confiant à l’OMP en Sierra Leone le tout premier mandat explicite de protection des civils. Au milieu des années 90, après avoir constaté l’impuissance de la MINUAR (Rwanda) et de la FORPRONU (ex-Yougoslavie) à protéger les civils, le Conseil de sécurité a inscrit la protection des civils à son ordre du jour et bâti une architecture de résolutions définissant des règles d’engagement et renforçant le rôle des Casques bleus en matière de protection des civils.
 
À l’heure actuelle, huit des quatorze OP des Nations unies sont dotées d’un mandat de protection des civils. Au fil des ans, le Conseil de sécurité, le comité spécial des opérations de maintien de la paix et l’Assemblée générale des Nations unies ont tenté de mieux définir ces mandats. Toutefois des problèmes de mise en œuvre persistent dans un contexte où les missions évoluent dans des environnements de plus en plus complexes, faisant face à un accroissement de l’insécurité (comme au Mali) et à une volonté de réduction des couts de la part des États membres. La MONUSCO par exemple, déploie plus de 17 000 soldats et exerce sa mission dans un pays de plus de 82 millions d’habitants répartis sur plus de 2,3 millions de kilomètres carrés, soit 1 soldat pour environ 4 800 personnes. Dans un contexte de pression politique et de réduction budgétaire, « faire plus avec moins » se révèle ardu.

                       

Aussi, parce qu’elle pose encore de nombreux défis, la thématique de la protection des civils était au centre du programme onusien du mois de mai :

D’abord, le 7 mai, le Secrétaire général des Nations unies a remis au Conseil de sécurité son rapport sur la protection des civils en période de conflits armés. Dans ce rapport, il annonce que la situation en matière de protection des civils n’a malheureusement guère évolué depuis vingt ans et qu’elle reste alarmante. Dans une partie consacrée au rôle des opérations de paix, il rappelle l’importance pour le Conseil de sécurité d’évoluer et de s’adapter à la mutation de la nature des conflits et du maintien de la paix. En effet, dit-il, les conflits ont évolué vers des guerres asymétriques qui rendent d’autant plus difficile la protection des civils.

António Guterres a appelé le Conseil de sécurité à prendre en compte, de façon systématique, exhaustive et cohérente la question de protection des civils dans les mandats des OMP. Il a exhorté le Conseil de sécurité et les États membres à réaliser « de toute urgence » des progrès concrets dans l’application de trois mesures :
  • L’établissement de cadres directifs nationaux pour la protection des civils
  • L’amélioration du respect du droit par les groupes armés non étatiques
  • La promotion du respect du droit par la communication et l’application du principe de responsabilité.
Puis le 23 mai, le Conseil de sécurité a tenu un débat public sur la protection des civils dans les conflits armés. Sous la présidence de l’Indonésie, les États membres ont abordé la question des mandats de protection des civils dans les OMP. Sans qu’une déclaration ou un rapport formel n’en ressorte, ils ont annoncé réfléchir à l’établissement et au partage d’une liste de bonnes pratiques en matière de POC, ainsi qu’à des mesures concrètes pour renforcer sa mise en œuvre. 
En marge du débat public du Conseil de sécurité, et sous la présidence indonésienne, une dizaine de « side events » étaient organisés pour la semaine de protection des civils. Le 22 mai, l’IPI, les missions permanentes des Pays-Bas et de l’Uruguay auprès de l’ONU à New York, ont, notamment, organisé un forum sur le thème « vingt ans de protection des civils grâce aux OMP : succès, défis et nouvelles frontières ».

Enfin, le 29 mai la commémoration de la journée internationale des Casques bleus, a permis de mettre en lumière, notamment à travers plusieurs vidéos et témoignages, les actions des 90 % des soldats de la paix ayant un mandat de protection des civils (voir la carte ci-dessous).

                      
 
Loin de New York, à l’école de maintien de la paix de Bamako, la protection des civils était aussi au cœur des débats. En effet, du 8 au 10 mai et en collaboration avec ses partenaires dont l’ambassade du Canada au Mali et la MINUSMA, l’École de maintien de la paix Alioune Blondin Beye de Bamako (EMP-ABB) a organisé un atelier de haut niveau sur la « Protection des Civils ». Pour son directeur général, la question de la protection des civils est malheureusement devenue le sujet central sur tout le continent africain. Dans son allocution, le général de Brigade Cheick Fanta Mady Dembélé a indiqué que la protection des civils est désormais la pierre angulaire de toute problématique relative au rétablissement et au maintien de la paix et à la sécurité car les civils sont ceux qui payent le plus lourd tribut lors des conflits armés. « Ils sont incontestablement les principales victimes des conflits de plus en plus complexes et un nombre croissant de résolutions du Conseil de sécurité ont demandé qu’ils soient protégés par les missions de paix », a-t-il rappelé.

Autour d’un débat sur la crise actuelle à laquelle fait face le Mali, les différents participants ont évoqué les outils permettant d’aider à la protection des civils. Tous les intervenants sont arrivés à la conclusion que les stratégies qui sous-tendent les actions doivent reposer sur une approche holistique de la protection. C’est-à-dire une analyse objective de la dynamique des conflits et de l’octroi de ressources suffisantes aux acteurs concernés afin de leur permettre de remplir les taches qui leurs sont confiées.
VEILLE INSTITUTIONNELLE

ONU

Débat public sur la formation et le renforcement des capacités des Casques bleus 

Le Conseil de sécurité a tenu, le 7 mai, un débat public sur la formation et le renforcement des capacités des Casques bleus. Autour de Retno Marsudi, la ministre des Affaires étrangères indonésienne, une soixantaine de participants dont António Guterres, le commandant de la force MONUSCO et le directeur du secrétariat du Forum international sur les défis des opérations de paix, ont réaffirmé l’importance de la formation des Casques bleus comme investissement nécessaire et stratégique.

La cheffe de la diplomatie indonésienne a d’abord rappelé le profond engagement de son pays qui déploie plus de 3 000 personnels en uniforme dans les OMP. « Investir dans le maintien de la paix c’est investir dans la paix » a-t-elle annoncé en ouverture des débats avant d’encourager les États membres à lever les barrières à la participation des femmes dans le maintien de la paix. Elle a appelé au développement de formations adaptées aux femmes afin de leur permettre d’optimiser leur potentiel, la participation des femmes contribuant à accroître de 20 % les chances de paix durable.

À l’heure où le financement des OMP fait débat au sein des États membres, António Guterres a plaidé pour un plus grand investissement dans la formations des Casques bleus afin qu’ils soient mieux préparés aux nouveaux défis du maintien de la paix. « La formation sauve des vies » a déclaré le Secrétaire général en rappelant que les soldats de la paix font face à des environnements de plus en plus hostiles et dangereux. Et d’ajouter « la formation les prépare à leurs taches de maintien de la paix, améliore les performances et l’amélioration des performances réduit les décès ».

Si le Conseil de sécurité s’est félicité de l’engagement pris lors de la réunion ministérielle du mois de mars d’apporter un plus grand appui aux opérations de paix, le chef de l’ONU a une fois de plus demandé aux États membres « d’envisager un financement accru, des contributions en nature sous forme d’équipement et le recours à des formateurs ». Leur rappelant la résolution 2436 du Conseil de sécurité et la Déclaration d'engagements communs pour le maintien de la paix, adoptée par 151 États membres et quatre organisations régionales, qui reconnait l'importance de la formation pour la performance, la sûreté et la sécurité.

Moins d’un an après le lancement d’un nouveau plan de formation au maintien de la paix, le Secrétaire général a dit regretter que des lacunes dans la formation persistent dans des domaines critiques tels que la manipulation des armes, les premiers secours, les droits humains et la protection des civils. En novembre dernier, Mahamat Saleh Annadif, le chef de la MINUSMA, regrettait d’ailleurs manquer de véhicules blindés, avoir « des soldats qui ne sont pas toujours bien formés, pas toujours bien équipés… cela dépend des pays contributeurs de troupes ».

Le Secrétaire général s’est montré désireux de développer des équipes de formation mobiles. Dans le même temps, le Commandant de la Force de la MONUSCO a quant à lui tenu à rappeler que la formation doit être un processus continu, et non seulement en amont, tenant compte de l’environnement opérationnel.

António Guterres a également annoncé que des visites d’appui à la formation avaient été effectuées dans les cinq missions à hauts risques que sont la MONUSCO, la MINUAD, la MINUSS, la MINUSCA et la MINUSMA. Et s’est félicité de la mise en place de partenariats triangulaires développés entre le Secrétariat des Nations unies, les États membres dotés de compétences et de ressources et des États contributeurs en troupes. Enfin, il a conclu son intervention en estimant que si les Casques bleus ont besoin de meilleures formations et de meilleurs équipements leurs mandats doivent aussi être réalistes et appuyés de manière adéquate par des ressources et une volonté politique sans faille.

Bjorn Holmberg, le Président du Forum international sur les défis des opérations de maintien de la paix, a présenté au Conseil de sécurité et au secrétaire général quatre recommandations visant à l’amélioration des formations des Casques bleus :
  • le développement d’archives électroniques interactives des scénarios complexes auxquels les soldats de la paix ont été confrontés sur le terrain 
  • l’identification des exemples et études de cas où les performances des soldats de la paix ont été « exceptionnelles » 
  • une meilleure communication sur les lacunes et besoins en matière de formation, y compris à l’aide d’enquêtes en ligne 
  • et enfin la mise en œuvre de l’Initiative Elsie pour une plus grande participation des femmes aux opérations de paix.
En clôture des débats, le Conseil de sécurité a annoncé attendre avec intérêt l’exposé annuel du Secrétaire général sur la question, prévu pour septembre 2019. Enfin, à l’initiative de l’Indonésie, la question du renforcement des capacités a également fait l’objet d’une réunion informelle entre les membres du Conseil de sécurité des Nations unies et le comité politique et de sécurité de l’Union européenne (COPS)

MINUSMA

Signature d’un accord politique entre le gouvernement malien et les partis d’opposition :
un espoir pour la mise en œuvre de l’accord de paix

 
Un accord politique qualifié d’« historique » par toutes les parties a été signé le 2 mai 2019 à Bamako : Boubou Cissé, le Premier ministre, a signé avec la majorité présidentielle et une partie de l’opposition, en présence des mouvements signataires de l’accord de paix d’Alger, un accord politique qui porte notamment sur un dialogue inclusif pour sortir de la crise, et l’apaisement du climat social. La signature de l’accord a été suivi par la formation d'un cabinet ministériel inclusif dirigé par le Premier ministre. Le Secrétaire général des Nations unies s’est félicité de cet évènement qui marque un pas de plus vers la mise en œuvre de l’accord de paix. Il a exhorté toutes les parties prenantes maliennes, y compris les parties signataires de l'accord de 2015, à « redoubler leurs efforts en vue de relever les défis auxquels leur pays est confronté ». Il les a appelées à mettre en œuvre intégralement l'accord, notamment par l'achèvement du processus de révision de la Constitution.

Mahamat Saleh Annadif, chef de la Mission des Nations unies au Mali, s’est lui, dit optimiste quant aux réformes politiques et institutionnelles que la constitution d’un nouveau gouvernement pourrait permettre.  Il a, les 27 et 28 mai, rencontré les partis politiques de la majorité au pouvoir puis ceux de l’opposition pour débattre de la mise en œuvre de l’accord de paix et du mandat de la MINUSMA. Il a tenu à rappeler les trois défis à relever pour faire avancer le processus de paix : une accélération du processus de désarmement et de démobilisation, des réformes institutionnelles et la mise en place d’une zone de développement des régions du nord du Mali.
Réunion du Conseil de sécurité sur la paix et la sécurité en Afrique dédiée à la situation au Sahel
 
Le 16 mai, le Conseil de sécurité a consacré sa séance sur la paix et sécurité en Afrique à la situation au Sahel. Il a entendu les exposés sur la force du G5-Sahel de la Sous-Secrétaire générale des Nations unies pour l’Afrique, Bintou Keïta, du ministre des affaires étrangères du Burkina Faso, Alpha Barry, du Haut-Représentant de l’Union africaine pour le Mali et le Sahel, Pierre Buyoya, du Représentant spécial de l’UE pour le Sahel, Angel Losada, et du Directeur exécutif de l’Office des Nations unies contre la drogue et le crime (ONUDC), Yury Fedotov.

De manière générale, le Conseil de sécurité s’est dit profondément inquiet de la « détérioration constante de la sécurité et de la situation humanitaire dans la région du Sahel », ainsi que de « la récente propagation de la menace du terrorisme et de la violence intercommunautaire ». La situation au Mali et au Burkina Faso s’est encore détériorée avec un effet d’entrainement sur les pays voisins. De nombreux défis persistent encore pour le G5 dans son approvisionnement en équipement, la formation des troupes, le partage d’informations et la coordination entre la force et les États membres en sont quelques-uns. Bintou Keïta et les États membres du Conseil de sécurité ont appelé les États membres du G5-Sahel à « accélérer de toute urgence la pleine opérationnalisation de la force conjointe, afin qu’elle puisse enfin atteindre sa pleine capacité opérationnelle ». Dans son rapport, présenté au Conseil de sécurité, le Chef de l’ONU rappelle le besoin de consolider l’initiative du G5 Sahel afin qu’elle devienne toujours plus opérationnelle. Il préconise la création d’un bureau d’appui des Nations unies financé par des contributions des États membres et indépendant de la MINUSMA assurant au G5 Sahel un financement prévisible et durable et une planification à long terme.

Au cours de la réunion tous les participants ont évoqué les questions de la coopération G5 Sahel/MINUSMA et du mandat de la MINUSMA, en en faisant l’objet central des discussionsÀ quelques semaines du renouvellement du mandat de la MINUSMA (fixée au 30 juin), les Chefs d’État du G5 Sahel et le Conseil de paix et sécurité de l’Union africaine ont récemment appelé le Conseil de sécurité à étendre le soutien de la MINUSMA au G5 Sahel au-delà des limites du territoire malien, et donc de réviser son mandat. Le Conseil de sécurité a indiqué qu’il allait examiner cette question au moment du renouvellement de la mission. Dans son dernier rapport sur la situation au Sahel, le Secrétaire général des Nations unies reconnaissait que « les restrictions géographiques imposées dans la résolution 2391 et l’accord technique intervenu par la suite, limitent l’appui de la MINUSMA au territoire malien et par conséquent à seulement deux bataillons de la force conjointe, soit moins de 29 % de ses effectifs ». António Guterres recommande donc de dépasser le cadre de la résolution 2391 qui autorise la MINUSMA à fournir un appui aux forces de défense et sécurité des États du G5 Sahel lorsqu’elles interviennent sur le territoire malien, et de l’étendre à tous les bataillons opérant dans le cadre de la force conjointe.
 Rapport du Secrétaire général sur la situation au Mali

Le 31 mai, le Secrétaire général des Nations unies a livré son nouveau rapport sur le suivi de la mise en œuvre de l’accord pour la paix et la réconciliation au Mali et l’action menée par la MINUSMA pour l’appuyer. Faisant état de la situation politique du pays, il exhorte le gouvernement malien, les groupes armés, l’opposition et la société civile de prendre les mesures concrètes permettant d’atteindre l’objectif de réforme institutionnelle et notamment la promulgation d’une nouvelle Constitution. Dans son rapport, António Guterres déplore le peu d’avancement dans la mise en œuvre de l’Accord et dresse un bilan alarmant de la situation sécuritaire du pays. Le centre du pays connait une escalade de la violence intercommunautaire, rappelle-t-il. Le chef de l’ONU demande à Bamako d’accentuer ses efforts en terme de déploiement des institutions de l’État dans le centre du pays et prévoit le transfert aux forces maliennes, d’ici à 2020, de la prise en charge de la protection des civils dans le centre.

Faisant référence au massacre d’Ogossogou et rappelant que « l’impunité nourrit la violence », il réitère sa demande aux autorités maliennes de mettre fin à l’impunité et de s’attaquer aux mouvements extrémistes.  À quelques semaines du renouvellement du mandat, et en période de crise du financement des OMP, le Secrétaire général rappelle à la communauté internationale l’importance du financement du maintien de la paix, spécifiant que si la MINUSMA devait voir son rôle ou sa mission amplifiée, des ressources supplémentaires seraient nécessaires. Il met en garde le Conseil de sécurité contre « toute réduction importante des capacités actuelles de la MINUSMA qui auraient une incidence sur la capacité de la mission à jouer un rôle essentiel qui est le sien s’agissant d’appuyer la mise en œuvre de l’Accord dans un contexte très complexe et lourd de menaces ».  Aussi, le Secrétaire général recommande la prorogation d’un an du mandat de la MINUSMA. Le Conseil de sécurité étudiera la question le 30 juin.
Rotation des effectifs de la MINUSMA

Au mois de mai, les Casques bleus néerlandais, présents au sein de la MINUSMA depuis avril 2014, ont quitté définitivement la mission. Ces cinq dernières années, 6 000 Casques bleus des Pays-Bas ont apporté leur soutien à la MINUSMA. 413 Casques bleus chinois ont, eux, rejoint la mission pour une durée d’un an. Il s’agit du septième groupe à être envoyé dans le pays. Les soldats de la paix chinois assumeront plusieurs tâches, dont l'offre de services de sécurité et médicaux, ainsi que la construction de routes et d'aéroports. Quant aux Casques bleus allemands déployés au sein de la MINUSMA, les députés du Bundestag ont voté, le 9 mai, la prolongation pour un an de leur participation à deux missions internationales au Mali. L’armée allemande participe actuellement à la MINUSMA (840 soldats) et à l’EUTM (190 soldats).

MONUSCO

Diminution des effectifs et fermetures de plusieurs bureaux

Le 22 mai, la cinquième commission chargée des questions administratives et budgétaires a étudié la question du financement de la MONUSCO pour le budget allant du 1er juillet 2019 au 30 juin 2020. Le Secrétaire général a proposé une baisse budgétaire d’un milliard de dollars, soit une baisse de 8,2 % par rapport à l’exercice précédent. Cette réduction de budget n’est pas une surprise et le 22 avril, la représentante spéciale du Secrétaire général de l’ONU en RDC avait déjà annoncé la fermeture de huit bureaux d’ici au mois de juin. Cette coupe budgétaire placerait la MONUSCO en troisième position des missions les plus couteuses derrière la MINUSS et la MINUSMA. Le nouveau budget entrainera, selon le Secrétaire général, une réduction de la présence de la MONUSCO, qui concentrera désormais ses efforts sur les zones affectées par les groupes armés, notamment dans l’est du pays et dans les provinces des Kasaï. Selon le Chef de l’ONU, cette baisse de budget et la fermeture de plusieurs des bureaux de la mission reflèterait un « premier transfert pacifique du pouvoir dans l’histoire du pays » suite à la tenue, le 30 décembre 2018, des élections présidentielle et législatives en RDC. Il a précisé que la MONUSCO, continuerait de promouvoir la participation à la vie politique aux élections locales prévues entre 2019 et 2020. Le comité consultatif pour les questions administratives et budgétaires, dans son rapport du 16 mai, allait plus loin dans les recommandations, en proposant une réduction supplémentaire de 464 800 dollars. C’est aux États membres qu’il reviendra d’approuver l’une ou l’autre des propositions de budget.
Exposé du Groupe d’experts sur la RDC : craintes de détournement d’armes des FARDC
 
Le 24 mai 2019, le Comité du Conseil de sécurité créé par la résolution 1533 (2004) concernant la République démocratique du Congo a entendu un exposé du Groupe d’experts sur la RDC au sujet du rapport final que celui-ci a établi en application de la résolution 2424 (2018). Se félicitant de l’entrée en fonctions du Président Felix Tshisekedi, le Coordonnateur par intérim du Groupe d’experts a fait observer que la conjoncture en RDC laissait entrevoir la possibilité du désarmement et de la démobilisation de bon nombre de groupes armés.  

Il a insisté à cet égard sur la nécessité d’un processus viable du désarmement, de la démobilisation et de la réintégration. Toutefois il s’est également dit inquiet des violations incessantes des droits de l’homme et du droit international humanitaire et préoccupé par le détournement constant d’armes et de munitions lors d’attaques lancées contre les stocks des Forces armées de la RDC par les groupes armés.

MINUSCA

La formation au cœur des progrès dans la mise en œuvre de l’Accord de paix

En ce mois de mai, plusieurs initiatives ont relancé le processus de paix et de mise en œuvre de l’accord. Le 13 mai, la MINUSCA a salué l’organisation par le ministère de l’Action humanitaire et de la réconciliation nationale, du séminaire gouvernemental sur la consultation populaire nationale relative à la mise en place de la « Commission Vérité, Justice, Réconciliation et Réparation ». La CVJRR à naitre aura trois objectifs principaux : l’établissement et l’explication des faits ; la protection, la reconnaissance et la restauration des victimes ; et le changement social et politique.

S’est tenu le 14 mai à Bangui, un forum sur la réforme du secteur de la sécurité (RSS) visant à favoriser une meilleure connaissance de la RSS par toutes les couches de la population, et à renforcer la confiance. Les débats ont notamment porté sur le rôle de la police et de la gendarmerie, ou encore, la place du genre dans la mise en œuvre de la RSS. Le 15 mai 2019 dans la capitale, le Président Faustin Archange Touadera a officiellement lancé les travaux du Comité exécutif de suivi de l’accord de paix, en présence des plusieurs membres du gouvernement et de partenaires, au nombre desquels, les représentants de l’Union africaine, de la Communauté économique des États de l’Afrique centrale et de la MINUSCA. Tous ont rappelé l’urgence à la mise en œuvre de l’Accord de paix. 
 
Le 19 mai, Mankeur Ndiaye, le Représentant spécial pour la République centrafricaine a salué le déploiement, avec l’appui de la MINUSCA, des Forces armées centrafricaines (FACA) à Kaga-Bandoro. Après cinq ans d’absence dans la ville, tombée aux mains des groupes armés, le Représentant spécial s’est félicité du retour de l’État dans cette ville et a évoqué « un pas très important dans la mise en œuvre de l’accord de paix ».  

Le 22 mai, une réunion de sensibilisation à l’Accord de paix a été organisée à la base logistique de la MINUSCA. Autour de Mankeur Ndiaye, les maires d’arrondissement de Bangui et leurs collaborateurs ont été formés à la protection des civils, axe clé du mandat de la MINUSCA, au contenu, aux attentes, aux enjeux relatifs à l’accord de paix.

Enfin, du 22 au 25 mai, la MINUSCA a organisé un autre atelier d’échanges sur la vulgarisation et la promotion de son mandat et sur l’Accord politique de paix et de réconciliation. Cette fois ci étaient réunis 50 participants incluant des représentants des différentes sections du FPRC, des membres du comité de mise en œuvre préfectoral de l’Accord de paix (CMOP) et du Comité technique de sécurité (CTS), des chefs de groupes, de jeunes taxi-motos et des associations féminines. Le chef de bureau de la MINUSCA a demandé aux participants d’être les relayeurs des connaissances à acquérir auprès de leur communauté et leurs familles respectives.
PUBLICATIONS

 Mali / MINUSMA

Évaluer l'efficacité de la mission des Nations unies au Mali

Dans cette quatrième édition, le rapport sur l’efficacité de la MINUSMA évalue dans quelle mesure la mission réalise ses objectifs stratégiques et quel est son impact sur la situation politique et sécuritaire au Mali. À l’aune du renouvellement du mandat de la MINUSMA, prévu pour le 30 juin 2019, ce rapport revient sur les options qui permettraient à la mission d’accroitre son efficacité. Le recentrage stratégique de la MINUSMA afin de protéger les civils dans la région du centre, le déploiement d’un contingent au centre-Mali avec la possibilité de fonctionner en tant que force d’interposition dans les conflits communautaires y sont notamment abordés.

Rapport sur l’observation de la mise en œuvre de l’Accord pour la paix et la réconciliation au Mali

Le Centre Carter, observateur indépendant de la mise en œuvre de l’Accord pour la paix et la réconciliation au Mali issu du processus d’Alger, publie ce mois-ci son quatrième rapport. Dans sa première partie, le rapport signale les récents reculs du processus de mise en œuvre. Il dresse un bilan des principaux blocages qui entravent la mise en œuvre : la faiblesse de la prise de décision du gouvernement, la lenteur du processus de DDR, l’interruption du processus de DDR accéléré, l’absence de services gouvernementaux dans certaines régions su Mali, la crise au centre du pays. Dans la seconde partie, l’observateur indépendant émet des observations et des recommandations sur la mise en œuvre du titre V de l’accord, l’un des plus importants piliers de l’accord, relatif à la réconciliation et justice transitionnelle, la réforme de la justice, les réfugiés et déplacés internes, ainsi que les questions humanitaires.
Parler avec les « méchants » : un dialogue avec les djihadistes du centre-Mali

Les opérations militaires visant à vaincre l’insurrection djihadiste de la Katiba Macina dans le centre du Mali sont dans l’impasse et le conflit alimente une violence intercommunautaire de plus en plus meurtrière. Certains Maliens appellent donc le gouvernement à ouvrir un dialogue politique avec les militants. Crisis Group étudie l’idée dans ce rapport.

 Femmes, paix et sécurité

Les femmes Casques bleus dénoncent les lacunes des formations de pré-déploiement

Les femmes casques bleus sont-elles suffisamment formées à toutes les tâches de protection des civils avant d’être déployées dans des OMP, nécessitent-elles un entrainement spécifique pour accompagner les victimes de violences sexuelles ? C’est l’une des questions à laquelle Georgina Holmes tente de répondre après avoir interrogé 24 femmes de l’armée rwandaise en attente de déploiement et 22 femmes rentrées de mission. L’auteure, en prenant l’exemple de la gestion post traumatique des violences sexuelles dans les conflits armés, explique que selon les pays, les préjugés sexistes seraient l’une des causes du manque de formation. Pour certains instructeurs masculins, les femmes Casques bleus posséderaient les traits féminins d’empathie, de compassion, de communication, de capacité à prendre soin des autres et sauraient naturellement comment répondre aux besoins des femmes victimes. Les Nations unies, les organisations régionales et le pays contributeurs en troupes doivent continuer à travailler ensemble pour améliorer la formation des Casques bleus à travers le partage de bonnes pratiques et sessions de formation conjointes sur la mise en œuvre du mandat de protection des civils et l’assistance aux victimes.
Participation des femmes aux processus de paix et de réconciliation au Mali

La participation significative des femmes est considérée comme un élément essentiel de l’objectif global visant à créer les conditions favorables à une paix et une réconciliation inclusives et durables. Le concept de « participation significative » renvoie à l’idée selon laquelle « les femmes ne doivent pas seulement être présentes ; leurs préoccupations doivent être entendues et prises en compte, et elles doivent avoir l’occasion d’apporter leurs contributions et leur expertise, afin de garantir que la perspective du genre et les analyses sexo-spécifiques façonnent et influencent les processus de paix, et que leurs résultats soient utiles à toute la société ». À cet égard, le présent rapport a pour objectif de faire la lumière sur les dynamiques locales de la participation significative des femmes en matière de prévention, résolution et gestion des conflits. Plusieurs recommandations quant à la manière d’encourager une plus grande participation des femmes aux processus de paix et de réconciliation au Mali.

 Maintien de la paix en Afrique

Rapport sur l’état de la paix et de la sécurité en Afrique
 
Cette étude menée par l’IPSS, passe en revue les conflits survenus ou persistants sur le continent africain en 2018 et identifie les futurs défis pour la paix et la sécurité. Une attention particulière est portée à la nécessaire mise en place de mécanisme de sécurité collective africains, qui, selon le rapport, reste la meilleure façon de maintenir la paix et la sécurité.  Le chapitre V est d’ailleurs consacré au G5 Sahel, aux challenges auxquels fait face le Conseil de paix et de sécurité de l’Union africaine et à la nécessité d’actions collectives.
Action pour le maintien de la paix et le partenariat ONU – UA

Dans cette « policy brief », Linda Akua Opongmaa Darkwa revient sur la nécessité pour l’UA et l’ONU de collaborer afin de renforcer la déclaration d’engagements communs issue de l’initiative « Action pour le maintien de la paix » lancée par le Secrétaire général des Nations unies en 2018. L’auteure revient ainsi sur le partenariat grandissant entre le Conseil de sécurité des Nations unies et le Conseil de paix et de sécurité de l’Union africaine, sur les diverses formes que prennent ces partenariats opérationnels sur le terrain (AMIS, MINUAD pour exemple). Aussi, cette note met en lumière les perspectives de partenariats ONU-UA pour garantir et renforcer la sûreté et la sécurité des soldats de la paix ainsi que pour mieux préparer, former et équiper le personnel en uniforme des opérations de maintien de la paix.
Des options pour un partenariat UA-ONU performant

Les auteurs reviennent dans cet article sur la nécessaire collaboration entre l'ONU et l'UA qui n'a pas toujours été facile. Récemment, les États membres sont devenus de plus en plus divisés sur les éléments clés du partenariat, en particulier la question du financement. Cette étude vise à proposer des solutions pour une meilleure collaboration entre les deux organisations.

 Questions et enjeux liés aux opérations de paix

Formations non techniques en communication et coopération
 
Les membres du personnel des missions de maintien de la paix proviennent d’organisations et de pays divers mais doivent néanmoins se coordonner et collaborer dans chaque mission de maintien de la paix. La diversité dans les organisations (forces armées, forces de police, organisations civiles), le sexe et la culture (différentes communautés, religions…) rendent la communication et la coopération parfois difficiles mais vitales pour la réalisation des objectifs des missions de maintien de la paix. La formation actuelle consacre peu de ressources à la formation du personnel aux compétences non techniques essentielles à la communication, à la prise en compte du genre, aux spécificités culturelles. L’auteure identifie ici différentes compétences non techniques et démontre la nécessité de la sensibilisation et formation des Casques bleus à ces questions, en vue de leur bonne intégration et collaboration sur le terrain. Cet article s'appuie sur des entretiens approfondis avec 177 membres expérimentés du personnel militaire, de police ou civils des OMP dont la majorité des souhaite davantage de formation et de pratiques en compétences non techniques utiles lors de leur participation aux OMP.
Le pouvoir des Casques bleus dans les opérations de maintien de la paix

Basé sur plus de deux décennies d'études, d'entretiens avec des soldats de la paix, de documents inédits sur la Namibie et d'observations ethnographiques de soldats de la paix au Liban, en RDC et en République centrafricaine, ce livre recense les différentes méthodes dont les Casques bleus usent pour atteindre les objectifs de protection des civils, de maintien de la paix, qui leurs ont été fixés. Lisa Howard revient notamment sur la distinction entre opération de maintien de la paix et autres formes d’interventions armées et ouvre le débat sur le recours à la force (nécessaire ?) par les Casques bleus en nous invitant à envisager le maintien de la paix sous un nouvel angle.
Donner une chance au maintien de la paix

À l’heure où les arriérés de paiement des États-Unis à l’ONU et notamment au maintien de la paix s’élèvent à près d’un milliard de dollars, à l’heure où ils se questionnent sur l’efficience des OMP et semblent préférer l’isolationnisme, Lise Howard livre un plaidoyer en faveur du maintien de la paix. Dans cet article, elle dénonce ces coupes budgétaires et retards de paiement qui affectent directement le travail de plusieurs missions.  Elle revient sur l’efficacité des OMP qui, selon elle, si elles sont encore perfectibles, sont toutefois le moyen le plus efficace de protéger les civils et mettre fin aux guerres et dresse un bilan positif et encourageant des OMP.
Dossier sur les tendances mondiales et régionales dans les opérations de paix 2009-2018

À l’occasion de la journée internationale des Casques bleus, le Stockholm international peace research institute (SIPRI) publie la troisième édition de son dossier sur les opérations de paix. Timo Smit nous donne une vision globale de l’évolution des OMP à travers le monde. Il analyse, entre autre, dans cette étude la baisse du nombre d’OMP, les principaux contributeurs en personnel et la baisse du nombre de personnel déployé (2002 personnes déployées en moins, pour le seul continent africain), le nombre de décès de Casques bleus et leurs causes (la MINUSCA, la MINUSMA, et la MONUSCO arrivent en tête des OMP les plus meurtrières). L’auteur a également, en ce mois de mai, publié une mise à jour de la carte SIPRI présentant toutes les opérations de paix multilatérales encore actives. On y trouve entre autres les missions et opérations menées par les Nations unies, l’Union européenne, l’Union africaine, l’OTAN ou l’OSCE.
POSTES À POURVOIR
MONUSCO – Agent de liaison sur le terrain

Date de clôture : non indiquée 

Lieu d’affectation : dans l’une des 18 unités de la MONUSCO

Compétences requises :  Connaissance du soutien administratif général, notamment les politiques, processus et procédures administratifs. Un minimum de cinq ans d’expérience des opérations d’un bureau de terrain est requis. Une expérience antérieure de planification, de mise en œuvre et de suivi des opérations dans un bureau de terrain est souhaitable. De bonnes compétences en informatique, plus particulièrement une bonne connaissance et une pratique du logiciel Excel est souhaitable.

MONUSCO – Assistant d’équipe, spécialiste hors-siège chargé de l’éducation au civisme électoral

Date de clôture : non précisée

Lieu d’affectation : dans l’une des 18 unités de la MONUSCO
 
Compétences requises : Connaissance du soutien administratif général, notamment les politiques, processus et procédures administratifs afin de conseiller la branche locale de la commission électorale sur l’élaboration et la mise en œuvre des activités de sensibilisation et de l’éducation civique et électorale. Et de fournir un appui à l’élaboration et à la mise en œuvre des outils de surveillance d’éducation civique et électorale. Un minimum de cinq ans d’expérience professionnelle dans le domaine de l’appui à l’éducation et formation civiques est requis. Une expérience antérieure de la mise en œuvre de l’éducation/sensibilisation et/ou formation électorale et de bonnes compétences en informatique sont souhaitables.

Département des affaires politiques et de consolidation de la paix-Département des opérations de paix – Responsable des affaires politiques

Date de clôture : 6 juillet 2019  

Lieu d’affectation : New York 

Compétences requises : aptitude à mener des études approfondies et à tirer des conclusions sur les causes possibles et les solutions aux problèmes politiques, de paix et de sécurité en Afrique du Nord. Aptitude à planifier et à organiser. Diplôme universitaire du niveau de la maîtrise en sciences politiques, en relations internationales, en économie internationale, en droit, en administration publique ou dans une discipline apparentée. Au moins cinq années d'expérience à des niveaux de responsabilité de plus en plus élevés dans les domaines des sciences politiques, des relations internationales, du droit, du désarmement, de la sécurité, de la gestion du développement, de la résolution des conflits et des domaines connexes. Expérience de travail dans une mission de maintien de la paix des Nations unies, une mission politique spéciale ou une autre mission de terrain pertinente en Afrique est souhaitable. 
 
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L’Organisation internationale de la Francophonie, le ministère de la Défense français, Affaires mondiales Canada et le ministère des Affaires étrangères belge ont conçu ensemble le projet dénommé « Observatoire Boutros-Ghali du maintien de la paix ». Cet Observatoire constitue un cadre de discussion entre experts et personnalités francophones issus de pays contributeurs de personnel, et s’inscrit en cela dans un objectif de renforcement du dialogue triangulaire entre les États engagés dans le maintien de la paix, le Conseil de sécurité et le Secrétariat des Nations unies.

Il s’agit également d’accompagner les États francophones dans leurs démarches visant à mieux préparer leur engagement dans les Opérations de maintien de la paix, en soutien du Secrétariat des Nations unies. L’Observatoire présentera à cette fin des propositions visant à faciliter l’engagement de ces États dans le maintien de la paix. Le Groupe de recherche et d’information sur la paix et la sécurité (GRIP), basé à Bruxelles, a été chargé d’animer l’Observatoire, avec le soutien actif des partenaires impliqués dans le projet. 


AVERTISSEMENT : Les propos énoncés dans les différentes publications ne sauraient engager la responsabilité des organismes pilotes de l’étude, pas plus qu’ils ne reflètent une prise de position officielle du ministère de la Défense français, de l’Organisation internationale de la Francophonie, des Affaires mondiales Canada ou du ministère des Affaires étrangères belge.