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Tip & Shaft, le média expert de la voile de compétition
Vendredi 9 septembre 2022 – n°333
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Tip & Shaft / Sail Racing

CETTE SEMAINE, TIP & SHAFT fait le bilan de la 53e édition de la Solitaire du Figaro et a interviewé le Français Tanguy Cariou, CEO de l'équipe suisse de SailGP, avant le Grand Prix de France à Saint-Tropez.

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Le Grand Pavois de La Rochelle
Victoire de Tom Laperche Solitaire du Figaro
© Arnaud Pilpré

LE DÉBRIEF DE LA SOLITAIRE DU FIGARO

La 53e Solitaire du Figaro a livré son verdict : grand favori au départ de Nantes, Tom Laperche s’est imposé au terme des trois étapes, remportant la dernière à Saint-Nazaire. Guillaume Pirouelle, premier bizuth, et Achille Nebout complètent le podium. Tip & Shaft refait le match en compagnie du lauréat de la 52e édition, Pierre Quiroga, de Jeanne Grégoire, directrice du pôle Finistère course au large de Port-la-Forêt, du routeur météo Dominic Vittet et de l’entraîneur lorientais Tanguy Leglatin.

Vainqueur de toutes les courses en solitaire d’avant-saison (Solo Maître CoQ, Le Havre All Mer Cup et Solo Guy Cotten), troisième des deux dernières éditions de la Solitaire, Tom Laperche cochait toutes les cases du grand favori avant le départ à Nantes, il l’emporte pour sa quatrième participation, à seulement 25 ans. Une victoire saluée par tous nos experts : "C’était le meilleur, on savait que c’était lui qui maîtrisait le mieux son sujet, il n’a pas été vraiment récompensé sur les deux premières étapes, mais il a tout le temps été présent aux avant-postes", résume Tanguy Leglatin.

11e de la première étape, 3e de la seconde à l’issue duquel il était 2e au général, le skipper de Région Bretagne-CMB Performance a su forcer son destin en remportant la troisième. "En début d’année, il m’avait dit qu’il avait envie de naviguer plus libéré, plus décalé de la flotte, mais sur les deux premières étapes, on le sentait contenu, il répétait ses gammes, pas forcément pour gagner, note Pierre Quiroga. Il a fallu attendre la troisième pour voir un Tom plus joueur, il m’a vraiment surpris en se décalant le plus à l’ouest de la flotte, ce qui présentait un gros risque stratégique, mais s’est avéré ultra-payant parce qu’il a franchi en tête la marque de Los Farallones."
 
Dominic Vittet confirme : "A la fin du louvoyage, c’est parti un peu dans tous les sens, Tom a été au bout de son option alors que ses concurrents au général sont restés plus au sud. Il a montré sa force de caractère en assumant son choix, il a ensuite été performant dans la brise, en faisant zéro erreur. Après deux premières manches pas faciles pour lui, il a réussi à garder son calme et a attendu son heure." Pour Jeanne Grégoire, qui connaît bien le skipper puisqu’il s’entraîne depuis ses débuts en Figaro à Port-la-Forêt, "c’est une victoire de bosseur et de ténacité. Même s’il a douté parce que les deux premières étapes l’ont mis en difficulté au niveau météo, on sentait avant le départ de la troisième qu’il savait ce qu’il allait faire, il avait confiance."

Guillaume Pirouelle
n’est pas passé loin

Au général, Tom Laperche, dont c’est la dernière saison sous les couleurs de Bretagne-CMB, devance d’un peu plus d’une heure Guillaume Pïrouelle, bizuth sur cette édition, qui égale le résultat d’un certain Armel Le Cléac’h, deuxième en 2000 pour sa première - seul Laurent Bourgnon a fait mieux, remportant sa seule Solitaire, en 1988. Peut-on pour autant parler de surprise pour un skipper qui avait déjà couru sur le circuit Figaro en 2021 aux côtés d’Alexis Loison ? "J’appelle ça les bizuths nouvelle génération, sourit Pierre Quiroga, qui débarquent sur la Solitaire avec déjà un vécu en Figaro. Moi, quand je suis arrivé, je n’avais pas de codes, j’ai tout défriché, lui a eu la chance d’avoir un des meilleurs mentors qui puissent exister sur la planète Figaro. En plus Guillaume a un cerveau bien fait et un budget compétitif, c’était le projet idéal pour performer dès la première année."

Reste que si le skipper de Région Normandie avait été performant en avant-saison (2e de la Solo Maître CoQ, 3e de la Le Havre All Mer Cup, 4e de la Solo Guy Cotten), il découvrait le format et la longueur de la Solitaire. "Tu peux être très bon sur les courses de 24 heures de début de saison, mais sur des étapes trois-quatre jours qui s’enchaînent, il faut aller chercher très loin, on voit que Guillaume a appris très vite", note Dominic Vittet qui conseillait le Normand sur cette Solitaire.

Et estime même qu’il aurait pu gagner : "Avant le départ de la dernière étape, je lui ai demandé : « Tu fais quoi ? Ton job, c’est quand même de marquer. » Il m’a répondu : « Pas forcément. » Je n’ai pas insisté, c’est lui qui fait ses choix, mais alors qu’il avait passé la course collé à Tom, dans la fin du louvoyage vers l’Espagne, il le lâche en partant à gauche et il perd la Solitaire. Vu ce qu’il avait montré qu’en vitesse - c’était le seul concurrent capable à certains moments d’aller plus vite que Tom -, peut-être que s’il était resté avec lui, il aurait pu gagner. J’ai eu un petit échange avec lui après l’arrivée, il m’a dit qu’il n’était pas très lucide à ce moment-là."

Girl power

Complétant le podium, Achille Nebout, que Jeanne Grégoire considérait avant le départ comme "le plus grand client hors pôle" - il s’entraîne à Lorient -, signe une belle troisième place pour sa quatrième participation, lui qui se lancera la saison prochaine en Class40. "Il visait un top 5 et rêvait d’un podium, je suis très content qu’il ait atteint son objectif, c’est une juste récompense, estime Pierre Quiroga qui a collaboré avec le skipper d’Amarris-Primeo Energie cette saison. Il a navigué de façon très stable tout au long des trois étapes, sans être « ultra devant », mais jamais derrière."

Au pied du podium, Erwan Le Draoulec (Skipper Macif 2020) et Gaston Morvan (Région Bretagne-CMB Espoir) ne sont séparés que de 50 secondes, avec notamment une belle fin de dernière étape dans la brise au portant, "le genre de bord que les jeunes aiment", commente Jeanne Grégoire. Qu’ils soient filles ou garçons d’ailleurs, comme l’illustre la 3e place à Saint-Nazaire (et 8e au général) d’Elodie Bonafous, deuxième femme à terminer sur le podium d’une étape, 47 ans après la Britannique Clare Francis. "J’en avais les larmes aux yeux sur la ligne, ajoute la directrice du pôle de Port-la-Forêt. Elodie avait été un peu dans le dur sur pas mal de sujets en avant-saison, là, on l’a retrouvée telle qu’on la connaissait, bondissante, qui s’exprime très bien sur les « bords de poney ». On dit qu’elle est un petit gabarit, mais ça ne se voit pas quand on la regarde naviguer, le spi monte aussi vite qu’avec les garçons."

"J’avais conseillé aux skippers avec lesquels je travaille de profiter du bord vers les Farallones pour dormir, car au retour, ils allaient être coincés pendant 30 heures à la barre dans la brise sous spi, des conditions extrêmement fatigantes, ajoute Dominic Vittet. A ce petit jeu, Elodie est restée accrochée aux basques de Tom et de Gaston, elle n’a pas craqué, bravo ! Ça fait plaisir de voir une femme jouer devant." Elles sont même deux dans le top 10, puisque Violette Dorange termine 10e: "C’était son objectif avoué, elle a été extrêmement régulière et pugnace, toujours dans le paquet de tête, elle n’a pas fait de grosses erreurs", ajoute le spécialiste du routage.

Corentin Horeau
rate le coche

Parmi les autres bonnes surprises de cette Solitaire, nos experts citent Nils Palmieri (6e au général), Arthur Hubert (9e), Basile Bourgnon (14e et 2e bizuth), Tanguy Leglatin a quant à lui apprécié une Solitaire au cours de laquelle "tout le monde a eu son moment positif, avec un classement très brassé, ce qui prouve qu’avec ce bateau, il faut être prêt à faire sa route et ne pas trop regarder le reste de la flotte."
 
Du côté des déceptions, nos experts sont d’accord pour dire que Loïs Berrehar, 11e au général, et surtout Corentin Horeau, 13e, n’ont pas été au rendez-vous des attentes. "Loïs avait pourtant fait un très bon début de saison, alors que, historiquement, les débutants dans le programme Skipper Macif ont toujours du mal, peut-être que la pression de l’étiquette Macif l’a un peu rattrapé. Maintenant, il a encore deux années pour faire ses preuves", analyse Pierre Quiroga, lui-même ancien Skipper Macif.

Pour ce qui est de Corentin Horeau, Jeanne Grégoire reconnaît que "c’est clair qu’on ne l’attendait pas là. Cette année, s’il a lâché deux manches d’entraînement à ses concurrents, c’est le max, j’exagère à peine." Dominic Vittet ajoute : "La première étape lui fait très mal mentalement alors qu’il avait pourtant bien débuté. Ensuite, quand on est un attaquant comme lui, on sait que pour gagner, il faut rester au contact de la tête de flotte et uniquement attaquer aux bons moments. A l’inverse, quand on est un peu décroché, on se met à attaquer plus qu’il ne faudrait, on se reprend une claque, et ça ne fait qu’empirer, ça a été le cas pour lui."

Le Yacht Racing Forum 2022 à Malte
SI VOUS AVEZ PASSÉ LA SEMAINE À VOUS REMETTRE DE VOTRE DERNIER BORD DE PORTANT
 
C'EST FAIT

MATCH RACING. L'Américain Chris Poole a remporté la Thomson Cup, onzième épreuve du World Match Racing Tour à Oyster Bay, vainqueur en finale de son compatriote Dave Perry ; Jean-Baptiste Bernaz complète le podium.

VOILE OLYMPIQUE. Champions olympiques et du monde en titre, les Italiens Ruggero Tita et Caterina Banti ont de nouveau décroché l'or lors des Mondiaux de Nacra 17 disputés à Halifax (Canada). Les Pays-Bas ont fait main basse sur les titres en 49er et 49er FX, remportés par Bart Lambriex/Floris van de Werken et Odile van Aanholt/Annette Duetz. Aucun équipage français n'est parvenu à se qualifier pour la Medal race, tous les résultats sont là.

RORC. Mike Moxley et Tom Bridge (Malice) ont remporté, toutes classes confondues, la Cherbourg Race entre Cowes et Cherbourg.

M32. L'équipage néerlandais de Bliksem (Pieter Taselaar) a été sacré champion d'Europe de M32 à Riva del Garda. Les Italiens de Vitamina Veloce (Andrea Lacorte) terminent en tête des M32 European Series 2022.

ATLANTIQUE. L'équipage de BT Blue, mené par Nicolas Groleau, a remporté en temps réel et en IRC équipage l'édition 2022 de La Nuit des Iles du Ponant à La Trinité-sur-Mer. Tous les résultats sont ici.

MÉDITERRANÉE. Sloughi (Paul Rivas) en IRC A, Long Nose XI (Yves Ginoux) en IRC B, La Sarteam (Rémi Chabrol) en Osiris et Jibe Set-Pierre Oceane (Hervé Leduc) en J70 sont les lauréats de l'édition 2022 du Trophée Dominique Sémac à Marseille.
 
C'EST MAINTENANT

MAXIS. La Maxi Yacht Race, débutée lundi à Porto Cervo, s'achève samedi.

GGR. Le départ de la Golden Globe Race a été donné dimanche dernier des Sables d'Olonne, le Britannique Simon Curwen est en tête après cinq jours de course, tandis que Damien Guillou est rentré aux Sables d'Olonne pour un problème de régulateur d'allure. La course est à suivre sur notre site.

MATCH RACING. Le World Match Racing Tour se poursuit cette semaine avec la Baltic Match Race en Estonie.

MINI 6.50. La quatrième édition de la Duo Concarneau (300 milles en double) s'est élancée jeudi, tandis que la 222 Mini Solo (222 milles en solitaire) est partie ce vendredi matin de Gênes.

TF35. Le TF35 Tour a repris jeudi avec la TF35 Malcesine Cup, qui se déroule jusqu'à dimanche sur les bords du lac de Garde.

LNV. 24 clubs participent de jeudi à dimanche à la septième édition de la Ligue Nationale de Voile en rade de Cherbourg.
 
C'EST BIENTÔT

RORC. La seconde étape des IRC Double Handed Nationals a lieu ce week-end à Cowes.

VOILE OLYMPIQUE. Cesme (Turquie) accueille à partir de samedi et jusqu'au 18 septembre les championnats d'Europe de 470.

J70. Le championnat d'Europe de J70 débute samedi à Hyères, il se termine le 18 septembre.

CLASS40. Le départ de la troisième étape de la Globe 40 entre l'Ile Maurice et Auckland sera donné dimanche.

STAR. La centième édition du championnat du monde de Star débute dimanche à Marblehead (Etats-Unis) pour s'achever le 17 septembre.

IMOCA. La 12e édition du Défi Azimut se tient du 13 au 18 septembre à Lorient, avec au programme les traditionnels runs de vitesse et une course de 48 heures en solitaire (en équipage pour 4 bateaux participant à The Ocean Race).

CLASS40. 30 bateaux sont inscrits à la troisième édition de la 40' Malouine Lamotte qui a lieu du 15 au 18 septembre à Saint-Malo. Au programme, notamment, une course de 24 heures en solitaire (avec un mediaman à bord).

MINI 6.50. La saison méditerranéenne de Mini s'achève par la Mini Barcelona, course de 300 milles en solitaire, dont le départ est donné le 16 septembre.

ATLANTIQUE. Lorient accueille du 16 au 18 septembre l'édition 2022 de l'Atlantique Le Télégramme, ouverte notamment aux IRC, Osiris, J80, J70 et supports handivalides.

MANCHE. Comptant pour le championnat de France UNCL Manche-Atlantique, le Trophée des Minquiers se déroule les 17 et 18 septembre à Granville.

MÉDITERRANÉE. La 44e édition des Régates Royales de Cannes a lieu du 18 au 24 septembre.
Le défi Azimut à Lorient
France SailGP en entrainement à Saint-Tropez avant le Grand Prix de France de SailGP
L'IMAGE DE LA SEMAINE PAR SAILGP

Les entraînements ont débuté jeudi du côté de Saint-Tropez qui accueille samedi et dimanche la cinquième étape de la saison 3 de SailGP, le Range Rover France Sail Grand Prix. Deuxième lors du précédent rendez-vous à Copenhague, l'équipe de France, menée par Quentin Delapierre, rêve de s'imposer à domicile, ce qui serait une première. La tâche s'annonce ardue face notamment à des Néo-Zélandais en pleine forme, vainqueur des deux derniers Grands Prix, des Anglais revanchards, puisqu'ils n'ont pas pu courir au Danemark à cause d'une collision à l'entraînement, et des Australiens, couronnés sur les deux premières saisons, toujours très réguliers.
 

En partenariat avec  Logo Pantaenius
Une croisière à gagner en Guadeloupe

TANGUY CARIOU : "SAILGP, LE PLUS HAUT NIVEAU DE RÉGATE"
 
Saint-Tropez accueille samedi et dimanche la cinquième épreuve de la saison 3 de SailGP, le Range Rover France Sail Grand Prix. Nouvelle arrivée sur le circuit de F50 cette saison, l’équipe suisse est dirigée par un directeur général français, Tanguy Cariou, ex spécialiste du 470 et équipier de Franck Cammas sur Groupama. Avec lequel Tip & Shaft a échangé.
 
Comment ton histoire avec la Suisse a-t-elle commencé ?
J’ai grandi en Bretagne, j’ai suivi toute la filière dériveur avec notamment plusieurs titres de champions d’Europe et du monde en 470 (avec Gildas Philippe) et une participation aux Jeux de Sydney, où on n’a pas forcément brillé (14e) alors qu’on arrivait dans les favoris, mais je m’étais blessé au dos juste avant. Ensuite, je suis parti dans la voile professionnelle en intégrant le défi français pour la Coupe de l’America 2002-2003 à Auckland, et au même moment, j’ai rencontré ma future épouse, qui est suisse, donc on s’est installés en Suisse à mon retour. Après la Coupe, j’ai tout de suite rejoint l’équipe Groupama de Franck Cammas, j’ai navigué en inshore et en offshore sur le circuit Orma, sur le Tour de France, en Extreme Sailing Series. J’ai ensuite mené de front ce projet avec Alinghi pendant cinq ans. J’ai alors connu des années fastes au niveau sportif avec deux équipes très bien structurées, très professionnelles et performantes.
 
Quelle a été la suite pour toi ?
Après la Coupe 2010 perdue contre Oracle à Valence, Alinghi a connu une période un peu plus délicate, cette édition avait été assez particulière, elle s’était pas mal jouée devant les tribunaux. L’équipe s’est alors considérablement réduite pour se concentrer principalement sur le D35 puis sur les Extreme Sailing Series, passant de 100 personnes à une structure plus petite. J’en suis parti en 2012, j’ai continué avec Groupama et en 2013, j’ai rejoint l’équipe Team Tilt qui démarrait, l’idée était, avec son fondateur Alexandre Schneiter, de permettre à de jeunes navigants suisses d’avoir accès à des circuits internationaux sur des bateaux de haute performance, que ce soit en GC32, sur la Youth America’s Cup, et maintenant SailGP. Je me suis retrouvé dans un rôle de manager, alors que jusqu’ici, j’étais essentiellement navigateur.
 
Alinghi vient de relancer un projet de Coupe de l’America avec le défi Alinghi Red Bull Racing, tu n’as pas été contacté ?
Non, je suis très bien avec Team Tilt, il y a eu des rapprochements avec certains marins qui étaient chez nous, on a des échanges, mais pas de contacts particuliers pour rapprocher les projets, ce n’est pas du tout la question aujourd’hui.

"On a saisi l’opportunité
de recruter Nathan Outteridge"

Parlons maintenant du projet SailGP : comment est-il né et comment s’est-il structuré ?
Avec Team Tilt, on a participé à deux Youth America’s Cup, on a gagné en D35, remporté le premier titre de champion du monde en GC32, ce projet s’inscrit dans cette continuité. L’équipe a été officiellement lancée il y a un an, elle est composée de jeunes navigants suisses, car c’est l’âme du projet, mais on s’est aussi renforcés avec des étrangers, comme Stuart Bithell, champion olympique de 49er aux Jeux de Tokyo, le Néo-Zélandais Jason Saunders, qui vit en France et a participé à deux campagnes olympiques en 470 et en Nacra 17, et depuis deux épreuves, Nathan Outteridge, qui sera à la barre du bateau suisse à Saint-Tropez. Après la seconde épreuve à Chicago, on était un peu déçus de nos performances sportives et, surtout, conscients de l’écart qui nous séparait des autres. Dès qu’on a appris que Nathan était libéré de ses obligations avec Team Japan (qui n’a finalement pas été alignée sur le circuit cette saison), on a saisi l’opportunité de lui demander de nous rejoindre. D’abord comme sailing advisor à Plymouth, puis pour intégrer l’équipage pour le reste de la saison, avec l’objectif d’aider aussi Sébastien (Schneiter) à développer ses qualités de pilote, ils vont se partager la barre du bateau sur la saison. Nathan va nous aider à combler l’écart avec les autres, l’objectif est d’atteindre la première partie de la flotte le plus rapidement possible.
 
Comment juges-tu le niveau du circuit ?
Aujourd’hui, c’est le plus haut niveau de régate qui existe, avec les meilleurs navigants, très souvent issus de la voile olympique, la plupart médaillés, et de la Coupe de l’America. Tout est fait pour permettre à de nouvelles équipes d’être performantes rapidement : tout le monde a le même matériel, on a accès aux datas live et entre les événements, on sait exactement comment les Australiens manœuvrent et règlent leur bateau… Maintenant, le facteur expérience reste important, d’autant que le nombre d’entraînements et l’accès au bateau sont limités, et le format est très court : l’organisation doit délivrer une production audiovisuelle de deux fois 90 minutes, le samedi et le dimanche, nous, on doit délivrer de la performance sur ce laps de temps. Donc on travaille dur pour rattraper notre retard, ça paraît tout proche, mais on est encore assez loin [8e sur 9 avant le GP de Saint-Tropez].
 
Le patron de SailGP, Russell Coutts, vous met-il une pression de résultats comme pour les Néo-Zélandais, les Français ou d’autres ?
Comme on est une équipe indépendante [qui a acheté une franchise, NDLR], la pression est différente de celle que peuvent avoir les équipes financées directement par SailGP, donc on ne ressent pas cette pression de Russell Coutts. En revanche, on se la met nous-mêmes, on veut vraiment obtenir des résultats, particulièrement à partir de la saison 4, sur ce circuit qui est vraiment le top au niveau compétition, là où la Coupe est le top au niveau design. 

"Je me sens empreint
de la culture suisse"

Quel est le budget de votre équipe ?
Comme les Anglais, les Danois, les Canadiens, on est une équipe autofinancée, par des partenaires, avec un budget à peu près identique à celui des équipes gérées par SailGP, d’un peu plus de 6 millions d’euros annuels, ça dépend du nombre d’épreuves organisées, on n’a pas un avantage financier par rapport aux autres, on est dans le même ordre de budget.
 
Verra-t-on à l’avenir un Grand Prix en Suisse ?
On l’espère. Aujourd’hui, on apprend beaucoup en regardant ce qui se passe chez les autres, ce serait bien, pour notre équipe et nos partenaires, d’avoir à moyen terme une épreuve SailGP en Suisse.
 
Aujourd’hui, tous tes projets professionnels sont en Suisse, te sens-tu plus suisse que français ?
Clairement, oui. Ça fait presque vingt ans que je vis là-bas, ma femme est suisse, ma fille aussi, j’ai la nationalité depuis quelques mois, je me sens empreint de la culture locale et de leur façon de faire les choses. Maintenant, je garde un œil intéressé sur la voile française et sur ce qui se passe en Bretagne. Ici, on est tous admiratifs, intrigués et impressionnés par tout ce qui se fait en France, notamment autour des Imoca, avec des bateaux qui volent, un super plateau, de grandes épreuves, on a hâte de voir ce vont donner les Suisses avec leurs nouveaux bateaux, Justine Mettraux (ex Charal 1) ou Alan Roura (ex Hugo Boss version 2019).

Tom Laperche vainqueur de la Solitaire

LE MERCATO : MOUVEMENTS ET ANNONCES DE LA VOILE DE COMPÉTITION

Vous avez une info pour la rubrique #MERCATOEnvoyez-nous un mail. La première parution est gratuite, la suivante coûte 50 € HT.
 


DÉPARTS & NOMINATIONS

SÉBASTIEN SIMON rejoint l'équipage de Guyot Environnement-Team Europe en vue de The Ocean Race. Le vainqueur de la Solitaire du Figaro 2018 remplacera Benjamin Dutreux sur certaines étapes et aura un rôle à terre d'analyse de la performance et de routage météo.


JOBS & RECRUTEMENTS

ALL PURPOSE CARNAC
 recherche 3 à 4 technicien-nes voilerie (avec ou sans expérience) et 1 personne pour un poste administratif ; postes en CDD ou CDI, à pourvoir immédiatement.

SAIL TAHITI, concessionnaire Beneteau, Excess, Neel à Tahiti, recherche un-e responsable technique/gestionnaire de flotte/skipper ; diplômes BC200 ou moniteur fédéral requis, ainsi qu'une expérience de navigation transocéanique et des compétences techniques en matériaux composites, anglais indispensable ; poste a temps plein basé à Tahiti.

CYCLOPS MARINE recrute un-e responsable des ventes, maîtrise de l'anglais et du français demandée ; poste à temps partiel ou à temps plein, basé à Port Solent (Portsmouth) et/ou en télétravail, avec déplacements.

L'IFREMER recherche un-e ingénieur-e instrumentation embarquée dans le cadre du projet du Carbone à l’Or Olympique ; poste en CDD d'un an à partir du 2 octobre, basé à Brest.

MULTIPLAST recrute un technicien BE (H/F) ; poste en CDI à pourvoir immédiatement, basé à Vannes.

WINDELO CATAMARAN recherche dans le cadre du développement de ses équipes à Canet-en-Roussillon (postes en CDD et CDI) :

  • un technicien bureau d’études aménagement (H/F)
  • un responsable de poste (H/F)
  • un responsable d’exploitation (H/F)
  • un responsable administratif et financier (H/F)
  • un ingénieur naval (H/F)
  • des techniciens composites (H/F)
  • des menuisiers agenceurs (H/F)
  • des techniciens équipement du bateau (H/F)
EFFETS MER recrute à Lorient (postes à pourvoir immédiatement) :  L'ENVSN recherche un-e chargé-e de mission à la transformation numérique ; poste basé à Saint-Pierre-de-Quiberon (56).
 
STAGES

ORLABAY, centre d’entraînement de course au large basé à La Trinité-sur-Mer, recherche un-e étudiant-e en alternance en communication pour une durée d’un an.
 
OFFRES DE SERVICES

ROMUALD BADRÉ, compagnon cordiste polyvalent, en reconversion en maintenance nautique à l'INB de Concarneau, recherche une alternance, idéalement à Saint-Malo, pour rejoindre une équipe de course au large (rigging, maintenance de mât, pose de vinyle, ponçage, peinture airless, câblage, confinement thermo…).

CORTO SIMON-CASTELNÉRAC, titulaire d’un DUT science et génie des matériaux, est la recherche d’un poste de technicien composite dans le domaine de la course au large sur un projet Imoca, Ocean Fifty ou Class40.

JULIEN MORVAN, boatbuilder, 20 ans d'expérience (Coupe de l'America, maxis, TP 52, Orma), recherche un poste de constructeur en matériaux composites pour une équipe de course et étudie toutes propositions.

PAULINE BAUDEMENT, cheffe de projet expérimentée (événement et tech) et jeune navigatrice, recherche de nouvelles opportunités pour lier son parcours professionnel avec des projets dans le monde de la voile, au sein d'une équipe de course à taille humaine.
 
VENTES & LOCATIONS

A LOUER : la Malouinière La Basse-Flourie, à proximité de Saint-Malo intra-muros, pour organisation de déjeuners, séminaires, rencontres business, dans le cadre du départ de la Route du Rhum 2022.

A VENDRE (pour cause de départ à la retraite) : Hydraulique Méditerranée, entreprise d’hydraulique offrant à une clientèle grande plaisance de la Côte d’Azur des prestations de services au comptoir (vente de flexibles hydrauliques sertis) et de réparation à bord (changement de flexibles, vérins, recherche panne). Contact : francoise@hydraulique-mediterranee.com.

À LOUER à Lorient La Base un plateau de bureaux d'une surface de 592 m2 en cours de construction (aménagement selon besoins), avec grande terrasse en bois et ascenseur, possibilité de division à partir de 300 m2 environ. Livraison en juin 2023.
 
ANNONCES & PARTENARIATS

POS. REPORT, le podcast hebdomadaire de Tip & Shaft qui décrypte l'actualité de la voile de compétition, revient dans son 85e épisode sur la saison de Mini 6.50 sur le point de s'achever avec la secrétaire de la classe, Annabelle Moreau, et les deux derniers vainqueurs de la Mini Transat en proto, François Jambou et Pierre Le Roy. Un épisode à retrouver sur notre site et sur toutes les plateformes.

TIP & SHAFT/CONNECT, le rendez-vous business et impact de la voile de compétition, aura lieu le 6 octobre 2022 au Titan, à Nantes, une journée consacrée aux enjeux liés à l'économie et à la responsabilité sociétale et environnementale dans l'univers de la voile de compétition. Le programme est désormais disponible, il vous reste jusqu'au jeudi 15 septembre pour prendre vos places au tarif normal, pour toutes les infos et les réservations c’est ici !

DISOBEY et FOËN  rejoignent les partenaires de Tip & Shaft/Connect.

SAILORZ, la première plateforme de vidéo à la demande dédiée à la voile de compétition, propose cette semaine ses nouveautés :

  • Les épisodes 2 et 3 de Racing on the Edge : le premier revient sur le succès australien lors du Grand Prix de Chicago en juin, le second est consacré aux progrès de l'équipe néo-zélandaise du duo Peter Burling-Blair Tuke qui triomphe pour la première fois sur le circuit à Plymouth.
  • Le Café de la Marine reçoit Paul Meilhat au moment où ce dernier met à l'eau son Imoca Biotherm avec dans le viseur la Route du Rhum et The Ocean Race.

CIT'HOTEL sera le partenaire de Sacha Daumar en Class40 à l'occasion de la Route du Rhum-Destination Guadeloupe.

OLYMP, marque de vêtements allemande, a signé un partenariat de trois ans avec Team Malizia, l'équipe Imoca de Boris Herrmann.

GIN KITEBOARDING, marque suisse d'équipement et de voiles de kite, a rejoint le projet SP80 qui vise le record du monde de vitesse à la voile.
 


LANCEMENTS

L'ASSOCIATION ARRIVÉE FASTNET CHERBOURG a lancé un appel à projets territorial s’articulant autour de deux thèmes : la mer et la Normandie.

L'IMOCA a lancé un nouveau radeau de survie conçu avec Plastimo, qui tient compte du retour d'expérience de Kevin Escoffier sur le dernier Vendée Globe.
 


En partenariat avec  Altaide Recrutement
Guillaume Pirouelle deuxième de la Solitaire

LES 5 ARTICLES À LIRE CETTE SEMAINE
 


LE FIGARO/MARTIN COUTURIÉ [ABO]
François Gabart: "Cette victoire de Tom Laperche illustre son talent et sa force mentale"
Le vainqueur du Vendée Globe 2012 (entre autres) commente la victoire sur la Solitaire de Figaro de Tom Laperche, qui était son co-skipper sur SVR Lazartigue l'an dernier sur la Transat Jacques Vabre.

VOILES & VOILIERS/OLIVIER BOURBON [ABO]
Francis Joyon : "Je me donne 10 % de chance de gagner cette édition"
Le skipper d'Idec Sport explique pourquoi, à 66 ans, il revient défendre son titre sur la Route du Rhum 2022 : " Je veux savoir si mon bateau est encore dans le coup face aux nouveaux trimarans volants qui sont désormais bien optimisés." Il commente aussi "l'affaire Gabart."

NEW YORK TIMES/JOHN CLARKE
Wendy Schmidt Is No Longer a Rookie at the Maxi Cup
Portrait de l'Américaine Wendy Schmidt, fondatrice de l'équipe 11th Hour Racing, qui navigue cette semaine à Porto Cervo sur la Maxi Yacht Cup.

LE TÉLÉGRAMME/JEAN SAINT-MARC [ABO]
Arthur Le Vaillant : "Si Mbappé vient naviguer sur mon bateau, on parlera d’écologie !"
Le skipper, très investi dans la défense de l'environnement, revient sur la blague de l'entraîneur du PSG Christophe Galtier et le fou rire de Kylian Mbappé, les rappelant à leurs responsabilités : "Quand tu t’appelles Kylian Mbappé et que tu bois une bouteille d’eau en plastique, ce n’est pas une seule bouteille qui est bue, mais ce sont aussi celles bues par les millions de personnes qui te suivent."

YACHTING WORLD/TOBY HODGES
Maxi slayer? Exclusive first sail on the radical 60ft foiler Flying Nikka
En vidéo, visite et navigation à bord du prototype à foils Nikka, inspiré des AC75 de la Coupe de l'America, et lancé l'année dernière par le propriétaire italien Roberto Lacorte.

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N° de commission paritaire : 0922 W 94338

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