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Inclusivité : comment sortir des beaux discours ? En matière de diversité, tout le monde a envie que ça bouge. Les entreprises aussi, qui se rendent bien compte de la richesse de composer des équipes avec des profils diversifiés. Ce projet ambitieux, pour être efficace, nécessite de dresser un premier bilan de l’existant et prévoir des pistes d’amélioration.
Si la grande majorité des salariés affirme vouloir que leur entreprise s’engage davantage pour l’inclusion et la diversité, un salarié sur deux admet que ces deux notions restent floues pour eux*.
Handicap ? Égalité homme-femme ? Âgisme ? Racisme ? Quels concepts rassemble-t-on sous le mot diversité ? « La diversité est une photographie du degré de différence entre les membres d’un écosystème », résume Patrick Scharnitzky, docteur en psychologie sociale et directeur associé d’Alternego, cabinet de conseil spécialisé en innovation sociale ayant la volonté d'impacter positivement la société. «L’inclusivité, c’est donc la mise en musique, la dynamique qui va mettre en mouvement toutes les diversités au service du bien-être individuel et de la performance collective. »
Inclure, c’est lutter contre toutes les discriminations
Pour comprendre de quoi il retourne, il est nécessaire de consulter les textes de loi. En la matière, il faut se référer à celle de 2001 relative à la lutte contre les discriminations. En lisant attentivement, on retrouve 25 critères discriminants, ce qui laisse supposer qu’il pourrait y avoir au moins autant de critères de diversité.
Dans les faits, la plupart des entreprises travaillent sur sept d’entre eux : l’égalité homme-femme, le handicap, l’intergénérationnel, les origines entre autres. Et « depuis dix ans, viennent s’ajouter l’orientation sexuelle, l’apparence physique et l’appartenance à une religion », précise Patrick Scharnitzki, co-auteur, avec Pete Stone de l’ouvrage « L’inclusion dans les organisations : de la posture à la pratique », publié par l’Association française des managers de la diversité (AFMD).
Du pain sur la planche
Voilà pour la définition concrète. Concernant le panorama général en France, il y a encore fort à faire… Vous êtes prêts ? La probabilité pour un candidat français blanc d’être invité à un entretien d’embauche est de 50 à 100% supérieure à celle de candidats français issus de minorités non blanches, à candidature équivalente**. Les demandeurs d'emploi handicapés passent en moyenne 883 jours avant de retrouver un job, contre 668 jours pour l'ensemble des publics***. Moins d’un tiers des grosses entreprises françaises ont 30 % de femmes à des postes de direction****. Oups, par manque d’entreprises candidates, les traditionnels Trophées de la diversité, lancés par Mozaïk RH, cabinet de recrutement, conseil en diversité, qui récompensaient depuis quatre ans les recruteurs engagés dans ce domaine, ont été abandonnés en 2021. Et l’écosystème startup ne figure pas parmi les bons élèves ! 80 à 100% des effectifs ont des profils Bac+5 et on est bien loin de l’obligation légale de 6% de travailleur·euse·s handicapé·es pour les entreprises de plus de 20 salariés.
Dommage pour l’effet domino positif que cela pourrait avoir dans certains quartiers difficiles et pour l’ascenseur social dont on sait qu’il peut changer des générations. Dommage aussi pour l’émulation maintes fois avérée que cela crée dans les entreprises. Et dommage pour les affaires, alertant désormais les économistes qui ont étudié ce sujet ! Selon une étude du Cercle des économistes réalisée en novembre 2021, l'insertion professionnelle de centaines de milliers de jeunes “NEET”, c’est-à-dire sans emploi ni formation, pourrait générer jusqu'à 0,4 point de PIB supplémentaire.
Prêt à relever le défi ?
*Source : Étude Occurrence pour Diversidays
** Source : Stéphane Carcillo, Marie-Anne Valfort, Lutter contre les discriminations sur le marché du travail, Conseil d’analyse économique (CAE), page.3, juin 2020
*** : Source : AGEFIPH (l'Association de Gestion du Fonds pour l'Insertion Professionnelle des Personnes Handicapées).
**** : Source : cabinet de conseil Heidrick & Struggles
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