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N°95
SOMMAIRE
  • Un Suave Punk à la dérive
  • Katie Bejsiuk, elle a marché sur la Lune
  • La playlist de la semaine avec Wu-Lu, Launder, Djo, Dreamcastmoe...

EN COUV'

Un Suave Punk à la dérive


Avec son mélange sympathique de grunge et de shoegaze, le coréo-américain raconte une vie qui part en diagonale, mais avec une lumière qui jaillit en permanence.


À chaque période son instrument. Alors que Justin J. Kim navigue avec ses parents sur les routes entre le Wisconsin et la Floride, son père lui offre un vieil appareil photo compact. De quoi lui laisser expérimenter le monde et ses visions, et d'entretenir en quelques clichés ce qui deviendra plus tard un résidu de nostalgie remplissant des albums photos. De sa vie de nomade, il gardera ce sentiment d'inadaptation et ce goût du voyage, même après l'installation de sa famille en Californie, ainsi qu'un intérêt pour la beauté artistique. Le fait de traîner dans son quartier avec ses potes de classe et d'autres américains d'origine coréenne ne calmera pas les sensations du jeune homme, qui se sent comme un marginal. Porté par son amour du shoegaze, il troque finalement son appareil photo pour une guitare. Suave Punk est né.

Sans surprise, il emprunte la même route que My Bloody Valentine, Ride ou Slowdive, dissimulant ses paroles introspectives et ses angoisses nostalgiques derrière des murs de guitares fuzzy, le tout englobé dans un mixage hyper rétro. De l'étouffé HeatDeath au single Petals en passant par l'entraînant Dust Bunny, Suave Punk relate la vie en diagonale d'un musicien isolé et impuissant face à la prise que le passé à sur lui (et par extension, sur nous), surtout quand on l'a apprécié et immortalisé.

Et un point de plus pour les années 90.
 
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DANS LES BACS

Katie Bejsiuk - The Woman On The Moon

 

Du miroir à l'espace : la compositrice originaire de Philadelphie a passé trois ans en pleine introspection, en quête de sa véritable identité.


Pendant un certain temps, Katie Bennett aborde dans la musique de son premier projet Free Cake For Every Creature les blessures et joies de la jeunesse, baignant ses textes dans un bain de guitares gentiment saturées en lorgnant autant vers Frankie Cosmos que Field Medic. Quelques années plus tard, alors qu'elle vit à New-York, les bouleversements de la vie l'orientent dans une autre direction. Une séparation temporaire avec son mari, des contacts compliqués avec sa soeur, deux déménagements, des changements de boulots... des événements qui la poussent à se regarder dans le miroir à la recherche de sa véritable identité. Elle franchit finalement cette plaque réfléchissante telle une porte vers d'autres mondes, et nous l'ouvre aujourd'hui avec affection.

Première étape symbolique, elle décide pour ce nouveau disque intitulé The Woman On The Moon de prendre le véritable nom de son père (il est enfant d'immigrés ukrainiens de première génération, NDLR) pour devenir - au moins le temps de douze chansons - Katie Bejsiuk. Un point de départ évident, elle qui précise ses intentions dans un communiqué publié par son label Double Double Whammy :
 

"Le processus de création de ce disque m'amène au "moi d'aujourd'hui". Cela m'a aidé à traverser d'énormes changements de vie et m'a aidé à devenir qui je suis. C'était un processus de transformation. [...] Le grand arc de l'histoire est de mieux me connaître sur le plan spirituel."


Il est donc ici question de moments de guérison (la recherche de paix sur Little Sister, Said No et son synthétiseur flottant), mais aussi de cartographier son esprit. Elle résume à sa manière : "Ces chansons sont centrées sur [la progression en terrains minés que sont] la jeunesse et l'adolescence, sur l'apprentissage de [ce qu'est] l'amour profond d'un autre être humain et de moi-même, et sur le suivi de mon étoile polaire personnelle, plutôt que [de m'astreindre] à la vie [traditionnelle] projetée pour l'âge adulte."

Une étoile qui la guide vers un espace vaste pour elle comme pour nous, illustré par des compositions très aérées, dans lesquelles les arrangements virevoltent autour de sa guitare acoustique et de sa voix céleste (l'éloquent Fly Through, le paisible Candy Cigarettes). Elle y jette aussi des regards sur sa famille (Mother's Records) et sur les chagrins d'amour d'adolescence (Onion Grass). Et puis il y a Nightloop, qui nous laisse l'imaginer à côté de la fenêtre en regardant vers les étoiles, avec pour rêve de s'envoler : "Cette chanson me montre en train d'écrire [les chansons de cet album]". Une bonne chose de faite.

Mais laquelle des deux est la femme partie sur la Lune, Katie Bennett ou Katie Bejsiuk ?

Katie Bejsiuk
The Woman On The Moon
Disponible via Double Double Whammy


LA PLAYLIST

Launder - Intake
Indie / Post-Punk
Un sentiment d'exaltation pour la nouveauté : c'est à peu près la meilleure façon de résumer le dernier galop d'essai de John Cudlip avant la sortie de son très attendu premier album, Happening, à paraître le 15 juillet chez Ghostly International.
Pour les fans de Day Wave, New Order, The Cure
Wu-Lu - Scrambled Tricks
Alternative / Hip-Hop / Punk
Avec son melting-pot sombre, saturé mais entraînant, le Londonien balance une omelette que les amateurs de Slipknot aimeront autant que ceux de DJ Shadow. Scrambled eggs.
Pour les fans de Idles, Mobb Deep, Tricky
Layzi - Shop Around
Bedroom-Pop / Lo-Fi
Groove réconfortant, notes bubblegum et voix éthérée : confortablement installée dans son canapé, la pépite de Boston évoque l'anxiété d'une relation moisie en entrant les douceurs sonores dans son laptop.  
Pour les fans de Yndling, Munya, Tame Impala
Dreamcastmoe - Complicated
House / R'n'B / Alternative
"Ma musique est [faite] pour les vrais gens qui gèrent les merdes tous les jours". Face à la complexité de la vie, le producteur-chanteur de Washington D.C. balade sa voix dans un hybride soul-électro tout doux des plus rassurants.
Pour les fans de Solange, Galcher Lustwerk, James Blake
Djo - Change
Electro-Pop / Disco
Look old-school, coupe de cheveux old-school, série old-school, musique old-school : Joe Keery n'est pas que Steve dans Stranger Things, mais il passe quand même sa carrière à regarder dans le rétro. Et à entretenir la coolness des années 80.
Pour les fans de Breakbot, Phoenix, Washed Out
Xinobi & Meta_ - Mujer (Anja Schneider Remix)
Afro-House / Indie-Dance
La DJ et productrice allemande reprend l'hymne dance des portugais, porté par un chant viscéral sur le pouvoir des femmes et la lutte féministe.
Pour les fans de Agoria, Joris Delacroix, Simian Mobile Disco

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