Copy

David’s news !

“Se connaître soi-même pour faire des choix délibérés.”

On s’en cogne

Oui, on s’en tape. On s’en tape le cul. On en a marre des trucs creux. Et des prisons dorées. On en a marre des trucs faux. Du marketing qui vend du toc. Des beaux sourires qui masquent la détresse et le vide.

On en a tous de plus en plus marre.

Un truc qui me frappe, depuis de nombreuses années, c’est l’effet que produit le simple fait d’être authentique, quand on rencontre les gens. Juste d’être soi-même. Ni plus ni moins. Avec ses bourrelets, ses rides, ses fragilités et ses peurs.

L’autre truc qui me frappe, c’est l’effet que produit sur moi les gens qui se cachent. Qui planquent leur malaise existentiel profond derrière des réussites, de l’assurance, des cadres de référence, des diplômes, des certitudes.

Je préfère de loin, mais alors de très loin, la médiocrité honnête au bling-bling des faux-semblants. J’aime les gens qui, quand on leur demande si ça va, répondent simplement “boarf, pas top en ce moment”. Les gens qui se pointent en réunion avec une tache de tomate sur leur chemise plutôt que de prétexter un contretemps. Les gens qui sont là pour le fond, plus que pour la forme. Pour une mission, et pas que pour le salaire. Les gens qui ont l’air de rien, mais qui sont capables de tout. Et qui savent dire “je ne sais pas”.

Je discutais il y a peu avec un chef d’entreprise qui était vraiment au bord du burnout. Le gars, que je ne vais pas nommer mais qui m’a autorisé à mentionner son cas dans cette newsletter, a tout réussi. Il paye plus d’impôts chaque année que ce que je gagne en deux ans. Il roule dans un véhicule qui coûte le prix d’une petite maison. Il a une femme superbe, des enfants qui font des études, et une piscine assez grande pour servir de base de repli à une épreuve des JO. Mais il dépérit. Il s’ennuie. Il se sent misérable. Vraiment. Et vous savez pourquoi ? Parce que tout le merdier qui donne, autour de lui, l’impression de réussite absolue de sa vie ne lui apporte, en réalité, rien. D’ailleurs, si on creuse un peu, sa femme est alcoolique et dépressive, et elle ne l’a jamais aimé. Elle voulait juste être à l’abri du besoin. Ses enfants lui parlent de banalités et lui font des SMS pour son anniversaire, mais il ne les connaît même pas. Il ne les a pas vu grandir, tellement absorbé qu’il était par son boulot et ses guerres professionnelles. Il les a toutes gagnées, ses guerres. Il leur a fourni une situation, des voitures, des études et des apparts, mais il les a de facto livrés à un monstre mécanique sans âme qui est en train de les transformer en versions plus jeunes de lui-même, avec le même mal-être de fond. Le même vide qui ne peut pas être comblé, au creux de son plexus solaire. Ce vide abyssal et vertigineux qui le pousse à combattre dehors sans arrêt, pour ne pas sentir ce qui se passe dedans.

En discutant, je l’ai poussé un peu dans ses retranchements sans m’en rendre compte. Il me posait plein de questions un peu intrusives sur mes revenus, mes business plans (qui n’existent pas), mes investissements (qui n’existent pas non plus), mes projets (qui sont toujours simples : faire des trucs qui ont du sens pour moi). Je me sentais un peu honteux de lui dire que je vivais pendant un an avec son budget mensuel. Que mon véhicule tombait en ruine et que je ne savais pas trop quand j’allais pouvoir le changer. Que je n’avais pas eu les sous pour sortir du pays depuis des années. Et je le voyais qui se décomposait.

Alors j’ai rigolé, pensant qu’il était mal à l’aise pour moi. Et j’ai dit “ça va, tu sais, je suis heureux hein ! Je suis même super heureux comme ça !”…. et en disant ça je lui ai mis, sans m’en rendre compte sur le moment, le coup de grâce.

Il n’a rien dit. Sa façade n’a pas vacillé. Il a changé de sujet habilement, avec une blague de bon goût. Je n’ai rien compris, sur le moment. Et puis quelques semaines après il a repris contact en me posant une question simple, mais tellement difficile : “comment est-ce que tu as fait pour trouver du sens dans ta vie ?”.

Et ça a été le début d’une longue et intense discussion en visio. Une discussion passionnante, qui a été extrêmement enrichissante pour moi, et pour lui : il m’a posé mille et une questions — comme un mec intelligent, ouvert, curieux… et au bout des faux-semblants. Il m’a questionné jusqu’à ce que je lui dise simplement quatre trucs.

  1. Le sens, c’est quand tes valeurs, tes objectifs et tes actes sont en cohérence. Autrement dit quand tu ne dévies pas trop de ton éthique personnelle.

  2. Si tu cherches la validation à cette éthique en dehors de toi-même, tu adopteras automatiquement celle de quelqu’un d’autre, et ça te fera automatiquement (sauf si tu as beaucoup de chance) dévier de ta route à toi.

  3. Pour arriver à connaître réellement tes valeurs, il faut prendre le temps de te connaître toi-même, d’oser regarder dedans. D’oser voir ces choses uniques, différentes et dérangeantes qui sont en toi. De les accepter. De les assumer.

  4. Pour les acter dans le monde, ça demande des cojones : le courage de déplaire, de se faire des ennemis, de décevoir, de voir des proches partir, de rencontrer des gens nouveaux, de changer de métier, d’activité, de posture, etc.

Et oui, au bout du compte, il y a quelque chose là-dedans qui n’est pas rationnel. Qui est de l’ordre du ressenti. De l’élan. De l’amour. De ce truc qui nous fait vibrer sans qu’on sache forcément l’expliquer avec des mots. Ca n’est pas toujours une chose belle, noble, dans les clous. Conforme à ce que nos parents espèreraient. Dans la norme ou même acceptable socialement. Mais ça reste là. C’est indécrottable.

Et une fois qu’on le voit en face, qu’on l’admet, qu’on le ressent, qu’on s’y connecte, on y trouve à la fois une énergie sans limites et une source de joie profonde et nourrissante. Cette joie-là vaut largement toutes les richesses, tous les vernis sociaux et tous les décors de cinéma du monde. Ca nous rend profondément vivants, heureux, intelligents, et présents. Et oui, on peut être riche et en cohérence. On peut être riche et avoir aussi cette joie là. On peut réussir sa vie en suivant ce chemin là. Mais peu importe, au final. Parce que c’est la connexion à ça qui compte le plus, si on veut être heureux. Et oui, je vous spoile le truc : la connexion à ça implique d’abord de trouver la liberté réelle, intérieure, et profonde.

Ensuite, il reste à trouver comment exprimer ces choses là dans le monde de manière consciente, utile, acceptable. Ceux qui aiment la bagarre trouveront leur place dans des métiers où leur élan sera utile. Ils devront tolérer un cadre légal et des règles, mais de temps en temps ils pourront s’exprimer vraiment, et incarner ce pourquoi ils sont profondément faits. Ceux qui aiment le contact avec les gens, les échanges et les rencontres pourront de leur côté devenir psychologues, ou coaches… ou aides-soignants ! Peu importe la forme que ça prend ensuite : une fois qu’on se voit en face, une fois qu’on se connaît, une fois qu’on s’est autorisé à sentir notre “pourquoi”, on peut trouver un moyen de l’exprimer de plus en plus dans nos vies. Dans les actes et le concret. Et on revit.

Alors non. Les grandes piscines, les avantages sociaux, les jugements faciles pour éviter de se regarder soi-même, le temps qu’on passe à contrôler le monde pour ne pas devoir se voir soi-même…. tout ça n’est pas utile. Ca n’est pas la voie vers le bonheur. Tous ces artifices sont des coups d’enduit sur des maisons en ruines.

Il faut repartir des bases. Il faut reconstruire ses fondations.

Restez pipou ;)

David

Nouvelles dates de stage

Stage leadership bêta (deuxième et dernier opus au prix “bêta”). Le programme est dans la dernière newsletter (celle avant celle-ci, regardez les archives). Il reste 2 places au moment où j’écris ces lignes. Le lien pour vous pré-inscrire : https://forms.gle/5ihPMRe3MziQNZcU9

STAGE EVAC 10-11 septembre (Drôme) —> https://forms.gle/W2FFgwgGTXB99cwC6

Stage antifragile — avec Aurélie (savoir utiliser l’adversité pour se connaître soi-même et gagner en liberté) : 19 au 23 octobre — Infos et inscriptions ici.

Partagez cette newsletter allègrement et rendez-la virale ! C’est fait pour servir.

Les mentions d’adresses sont obligatoires dans mailchimp, inutile de tous me prévenir — c’est l’adresse postale du CEETS, d’ailleurs, si jamais ;)

N’hésitez pas à partager ce mail et à l’envoyer à ceux qu’il pourrait intéresser.