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Bonjour à toutes et tous,

Twitter multiplie les embrouilles avec les grands de ce monde. Et l'orage gronde actuellement sur le Nigeria, pays où désormais le service de microblogging est banni. Nous reviendrons cette semaine sur cette affaire. Nous irons également au Kenya constater l'échec d'un symbole : Konza City.

Bonne lecture.

 

📋 A RETENIR
📌 A LA UNE

Buhari prend la mouche et censure Twitter au Nigeria

Bannir un service mondialement connu du pays le plus peuplé d'Afrique : l'affaire ferait forcément grand bruit. Et ça n'a pas loupé. Tout commence le 2 juin : ce jour-là, Twitter supprime un tweet du président nigérian qui menaçait les responsables des violences actuelles dans le sud-est du pays. Deux jours plus tard, Muhammadu Buhari réplique et sort l'artillerie lourde : "Le gouvernement fédéral a suspendu, pour une durée indéterminée, les activités du service de microblogging et de réseau social Twitter au Nigeria", indique le ministère nigérian de l'Information et de la Culture dans un communiqué. Susceptible, le chef d'Etat ? Pas seulement. Il ne s'agit finalement que du dernier épisode d'une série de passes d'armes entre le pouvoir et le réseau social, qui avait connu son paroxysme à l'automne 2020 avec le mouvement #EndSARS contre les violences policières, qui s'était mué en une contestation générale des élites. Jack Dorsey, le patron de Twitter, avait alors pris fait et cause pour la mobilisation, appelant même à la financer via des bitcoins. Mais aucune mesure aussi drastique n'avait été prise.

Cette censure est aussi à replacer dans une volonté plus générale du pouvoir de cadrer l'expression sur les réseaux sociaux. Fin 2019, les parlementaires nigérians avaient tenté de passer un texte contre "les mensonges et les manipulations" sur internet, une loi bien trop floue - et qui donnait trop de pouvoir à la police nigériane - pour ne pas soulever les critiques des ONG de défense des libertés numériques. Depuis la suspension de Twitter, les Nigérians se sont eux rués sur leurs VPN pour contourner la censure. Le géant du microblogging promet de son côté "de tout mettre en œuvre pour restaurer l'accès" à sa plateforme.

 

Konza City, symbole de l'échec des villes intelligentes à l'africaine ?

Le Kenya et sa Silicon Savannah font rêver plus d'un entrepreneur sur le continent. Pourtant, une fois le verni gratté, il reste beaucoup de désillusions, notamment si on se penche sur le sort de Konza City, la ville intelligente vendue il y a quinze ans comme le futur technologique du pays. Un échantillon, bien réel, de ce que sera le Kenya en 2030, qui est bien loin, pour l'heure, des espoirs placés en lui, nous dit le site Rest of World, dans un passionnant reportage. La smart city ressemble ainsi plus à un chantier permanent qu'à une technopole futuriste où tout est anticipé. A l'image des cités sorties de terre au moment des indépendances, les villes intelligentes en Afrique sont autant une vitrine (ici de la Tech locale) qu'un cap que se dessinent les pays... avec l'aide de consultants occidentaux. Pointé du doigt dans cet article : le cabinet McKinsey, qui aide les gouvernants (dont ceux du Kenya) à bâtir leur "vision" d'un futur emprunt de technologies, mais finalement confié à des entreprises qui n'ont rien d'africaines. Et obtenir des cités peu adaptées aux réalités du continent. Un reportage sans concession à découvrir ici.

Le Cap-Vert mise sur l’apprentissage du code

Un projet ambitieux pour le Cap-Vert. Le pays vient de signer un accord de coopération avec la plateforme 01 Talent pour créer la Zone 01 Cap-Vert, une "zone d’intelligence collective" située dans le nouveau Technopark de Praia, la capitale. L’objectif premier est de former, dès août 2021, plus de 300 jeunes talents du Cap-Vert et de 26 autres pays africains. Après deux années et demie de formation, ces derniers seront employés et rémunérés par Zone 01 Cap-Vert, en partenariat avec les entreprises issues du réseau de 01 Talent. Ils seront sous contrat professionnel pour un minimum de trois ans, à l’issue desquels ils recevront un certificat professionnel RNCP européen de niveau 7, la plus haute certification professionnelle pour un ingénieur informatique en Europe, reconnue à l’international. A terme, Zone 01 Cap-Vert veut former 3 000 jeunes Africains dans les dix prochaines années.

Violents affrontements dans le mobile money sénégalais

Au Sénégal, Orange a déclaré la guerre des prix à Wave. Pour contrer les offres alléchantes de la Fintech (frais d'envoi à 1%), l'opérateur a baissé drastiquement ses frais de transfert et de retrait d'argent. La filiale du groupe français a au passage essuyé une volée de bois vert sur les réseaux sociaux pour ne pas l'avoir fait avant. Même son de cloche du côté des associations de consommateurs. Mais une autre bataille a commencé : Wave vient d'annoncer avoir saisi l’autorité de régulation des télécommunications pour arbitrer sur l’impossibilité actuelle de vendre du crédit téléphonique Orange via leur plateforme, un service qu'elle proposait jusqu'ici. "Les propositions de partenariat de la part d’Orange étaient non acceptables, nous avons donc choisi la voie du régulateur", a confié Coura Tine, directrice générale de Wave au Sénégal, à RFI. Elle attend les garanties d’un "partenariat sain avec Orange". Vu le contexte, il s'agit peut-être d'un vœu pieux.

L’Afrique, future pionnière des monnaies numériques de banque centrale ?

Ghana, Maroc, Egypte, Kenya, Afrique du Sud. Ces cinq pays africains sont parmi les tout premiers du monde à réfléchir à créer leur monnaie numérique de banque centrale (CBDC, en anglais), aux côtés de la Norvège, la Suède, le Japon, l’Indonésie, la Corée du Sud et les Bahamas – seul pays à avoir réellement franchi le pas. Et pour Co-Pierre Georg, professeur à l’université du Cap et économiste à la banque centrale allemande, c’est l’occasion pour les pays du continent d’ouvrir la voie vers ce nouvel actif numérique gouvernemental. Avec de belles perspectives en vue : les CBDC permettront, selon l’économiste, de faciliter l’accès aux services financiers pour les travailleurs informels, de simplifier les transactions inter-étatiques pour les entrepreneurs avec une ambition internationale et de rendre les transactions vers l’étranger quasi-instantanées et sans frais. Un point de vue à lire dans Quartz Africa.
 
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