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Bonjour à vous,

La censure de Twitter n'était peut-être qu'un début... Abuja voudrait un contrôle bien plus accru sur "son" internet. On vous détaillera tout ça cette semaine. Nous nous plongerons aussi dans le dernier rapport de la GSMA, qui aborde l'épineuse question des disparités hommes-femmes face à l’internet mobile. Et en Afrique, cela reste peu brillant. 

Bonne lecture, et bonne semaine.
 
📋 A RETENIR
📌 A LA UNE

Nigeria : Twitter, qu'une première étape ?

C'est une censure qui s'installe. Il y a deux semaines (nous vous en parlions ici-même), le gouvernement nigérian avait décidé la suspension de Twitter dans le pays, après ce que le pouvoir considérait comme un ultime affront fait à son endroit. Nous terminions alors sur une note optimiste, des négociations étant engagées entre deux parties pour trouver une issue au blocage. Mais las, deux semaines après, les lignes ne semblent pas avoir bougé. Si bien que ce sont aujourd'hui 70 organisations à travers le monde, appuyées par l'ONU et l'Union africaine qui demandent à Abuja de revenir sur sa décision. Mais rien ne semble y faire : ce week-end encore, le ministre de l'Information et de la Culture a accusé le réseau social d'avoir sa part de responsabilités dans les pertes économiques liées au mouvement #EndSars de l'automne dernier.

En attendant, cette censure pénalise l'économie nigériane tout entière, rappelle la revue Foreign Policy : "Twitter a révolutionné les affaires au Nigeria, du service client à la création d'emplois, une promesse de campagne de l'administration Buhari elle-même." D'autant que le pouvoir semble voir plus loin : selon une enquête de la Fondation pour le journalisme d'investigation, reprise par de nombreux médias africains, le gouvernement fédéral et le bureau de l'Administration chinoise du cyberespace auraient récemment discuté d'un projet de construction d'un pare-feu internet nigérian, sur le modèle de celui qui enserre la Chine depuis des années. Les ONG de défense des libertés numériques ne sont donc pas au bout de leur peine.
 

Inégalités hommes-femmes et internet mobile : pas beaucoup de changements en Afrique

Ni pire, ni mieux : la pandémie (version 2020) n'aura finalement eu que peu de conséquences sur l'écart hommes-femmes, en Afrique subsaharienne, concernant l'accès à l'internet mobile. C'est le principal enseignement - nous intéressant - qui ressort du dernier rapport de la GSMA sur le sujet. Sur l'usage, l'écart reste stable à 37% - c'est-à-dire que les femmes sont 37% moins susceptibles d'utiliser l'internet sur mobile que les hommes. Un léger mieux sur la possession d'un mobile (+ 1pt, de 14% à 13%). Parmi les mauvais élèves, le Kenya se fait remarquer : alors que le pays fait des efforts pour désenclaver numériquement ses territoires reculés, il se distingue par une forte inégalité des sexes dans l'accès à l'internet mobile : 56% des hommes en font usage, contre seulement 36% des femmes. En revanche, quel que soit le sexe, le coût d'accès reste le premier frein identifié. L'ensemble des données sont à retrouver ici

MTN passe à l’OpenRAN (et c’est plus important qu’on pourrait le croire)

Parfois, l’inclusion numérique ne passe pas seulement par une volonté politique, mais aussi par des choix technologiques. MTN l’a bien compris. Ce 16 juin, le premier fournisseur d’accès à internet en Afrique a annoncé qu’il déploierait son "réseau ouvert d’accès radio", plus communément désigné sous son nom anglais, OpenRAN, à travers toute l’Afrique, d’ici la fin 2021, avec l’aide de Voyage, Tech Mahindra, Altiostar, Mavenir et Parallel Wireless. Grâce à la technologie OpenRAN, un opérateur peut connecter des appareils individuels à d'autres parties d'un réseau par le biais de connexions radio, ce qui permet d’utiliser le coeur de réseau de n’importe quel équipementier télécoms pour bâtir son réseau 4G ou 5G – et donc accélérer leur couverture. “Véritable tournant pour la progression de la téléphonie mobile sur les marchés émergents”, selon Amith Maharaj, responsable de la planification et de la conception du réseau du groupe MTN, le passage à l’OpenRAN s’inscrit dans le plan sur cinq ans de MTN pour améliorer l’accès à internet sur le continent, “Ambition 2025: Leading digital solutions for Africa’s progress”. Mais il permettra également de réduire la consommation d'énergie et les émissions de gaz à effets de serre, soutenant ainsi l’objectif de MTN baptisé Project Zero, qui vise des émissions nettes nulles d'ici 2040.

Cryptomonnaies : les banques centrales africaines vocifèrent, Prétoria légifère

Pas interdire, mais réguler. La stratégie déployée par l’Afrique du Sud vis-à-vis des cryptomonnaies semble bien différente du reste du continent, dont les banques centrales se contentent généralement de prohiber leur utilisation. Pretoria, elle, préfère accepter ces actifs numériques, tout en les taxant - ce qui est déjà le cas - et en en régulant les pratiques - la prochaine étape. Le pays vient donc de créer un nouveau groupe de travail pour favoriser la transparence et réduire l'utilisation abusive des crypto-actifs à des fins malveillantes, l’Intergovernmental Fintech Working Group (IFWG). Dans un récent rapport, celui-ci indique que les crypto-transactions réalisées en Afrique du Sud “ont dépassé les 122 millions d’euros pour la première fois en janvier 2021”, avant de suggérer 25 recommandations pour élaborer un cadre réglementaire autour de leur utilisation. Un document sur lequel devrait s’appuyer la Financial Sector Conduct Authority, pour commencer à mettre en œuvre des mesures contraignantes. Une approche qui a de quoi réjouir nombre de spécialistes en cryptomonnaies.

Amazon : une implantation difficile en terre sud-africaine

Autre dossier que nous poursuivons cette semaine, celui de l'implantation du QG africain d'Amazon au Cap, en Afrique du Sud. Enfin si elle a lieu. Car la fronde est bien réelle, et elle prend de l'ampleur. Elle s'est d'ailleurs matérialisée par une manifestation, mercredi dernier, devant les maisons aux couleurs vives de Bo-Kaap. Le projet à 232 millions d'euros, et qui promet des milliers d'emplois aux Sud-Africains, provoque en effet l'ire des membres des communautés Khoï et San. Les descendants des premiers Sud-Africains se battent sur une double problématique, patrimoniale (la terre sur laquelle doit pousser le complexe leur étant sacrée) et environnementale. Des milliers de contestations ont été déposées, et des militants promettent d'aller jusqu'à empêcher physiquement les bulldozers de commencer le chantier. Et ce malgré un accord trouvé par certains avec le promoteur sur la construction d'un centre culturel géré par des groupes autochtones.
 
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