Qu'est-ce qu'on boit ?

Chaque jeudi, la SAQ met en prévente ses produits en ligne. Voici ce que je mettrais dans ma caisse cette semaine.

Prévente en ligne du jeudi 1er juillet
Arrivage en succursale autour du lundi 12 juillet

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Contribution annuelle suggérée:
5 $ si vous achetez une bouteille une fois de temps en temps
10 $ si vous achetez pas mal tous les mois quelques bouteilles
20 $ ou plus si vous allez chercher pratiquement une caisse par semaine à la SAQ

**CERTAINES PLATEFORMES TRONQUENT LA FIN DE MON INFOLETTRE.
ASSUREZ-VOUS DE VOUS RENDRE JUSQU'À LA BIO POUR NE RIEN MANQUER. **

De soif

Coeur de raisin 2020 du Domaine de la Sénéchalière (25,70$)
Blanc. "Sucré, ouach!" nous dit Rémi. C'est chien, c'est un des mes arrivages coup de coeur de la dernière année ! Grand nom dans le monde du vin nature. Marc Pesnot est à 15 km à l'est de Nantes, en plein coeur du Muscadet. Il a hérité de parcelles qui n'avaient jamais vu d'engrais ni de pesticides. Il a fait sa première cuvée nature en 2001. Il possède 13 hectares et fait des vins sans soufre d'un précision exemplaire. 100 % melon de bourgogne.

Tout bu or not to bu 2020 du Domaine du Possible (27,75$)
Rouge. Loïc Roure incarne bien la dynamique du Roussilon. Il s'est installé dans l'ancienne cave coopérative de Lansac, au nord-ouest de la région, et y travaille des vieilles vignes de carignan, grenache, syrah, macabeu, grenache gris et blanc ainsi que de carignan blanc, le tout sans aucun produit de synthèse dans la vigne. Cette cuvée composée à 70 % de grenache noir et à 30 % de mourvèdre en grappes entières a fait 3 semaines de macération carbonique à froid en inox, puis 12 mois d'élevage en inox. Vin qui présente souvent un petit côté animal au nez pas du tout déplaisant, mais surtout qui marque les esprits par sa grande soif !

Psiché 2018 de Macchion dei Lupi (28,70$)
Rouge. Domaine toscan biodynamique qui produit des vins naturels. On connait d'eux également la cuvée Odyssea. Psiché, c'est 70 % cabernet sauvignon et 30 % sangiovese. De ce que je comprends, on vendange à différents moments pour combiner ensemble des raisins à différentes maturités. Élevage de 8 mois en partie en ciment, en partie en cuve tronconique et en partie en inox. Une des références très nature de la SAQ !

Chia'rotto 2019 de Villa Calicantus (29,60$)
Rosé. Daniele Delaini travaille sur un tout petit domaine d'un peu plus d'un hectare, en Vénétie (Bardolino, pour être plus précis). Travail à la vigne en biodynamie, très petits rendements. Sur ce rosé, on a un assemblage de corvina, molinara, rondinella et sangiovese. Oui ok, je le mets en vin de soif, mais pour vrai, avec des pâtes aux tomates, ça serait vraiment optimal.

Morgon Cou de Jus 2019 des Vignobles Bulliat (57,75$ MAGNUM)
Rouge. C'est mon ami Simon Roy, celui à qui je dois l'illustration en bannière de mon infolettre et qui a illustré mon livre, qui a fait les étiquettes du domaine pour le Québec. LE VIN MAINTENANT. Bio depuis 2010, domaine familial où Loïc, 7e génération à opérer, et son père Noël (lol) travaillent 28 hectares en Beaujolais répartis sur 8 appellations, dont 5 crus (Morgon, Fleurie, Chénas, Chiroubles et Moulin à Vent). Gamay provenant de sols de schiste friable colorant la terre d'ocre rouge. Macération longue et élevage en amphore.

Les Frontons Flingueurs 2020 de La Colombière (22,55$)
Rouge. Appellation Fronton, dans le sud-ouest, là où on trouve des vins avec énormément de fruits quand on travaille sans trop d'extraction. Domaine biodynamique de 17 hectares mené par Diane et Philippe Cauvin. Cuvée de négrette issue de sols argilo-sabloneux et graveleux, égrappé et élevé en béton (j'adore le béton). Sur 2019, c'était vraiment très bon, très léger pour un vin du sud, qui passe très bien de l'apéro au BBQ.

Rías Baixas Albariño 2017 de Zarate (23,70$)
Blanc. Zarate est un domaine familial travaillant avec l'approche biodynamique au coeur de Rias Baixas, au nord-ouest de l'Espagne, tout juste au-dessus du Portugal. C'est un endroit où l'air de l'Atlantique amène pas mal d'humidité et rend la viticulture difficile. Cette cuvée d'Albariño provient de vignes de 35 ans sur sols granitiques. Fermentation avec levures indigènes, trois mois d'élevage et transformation malolactique partielle.

Retsina Amphore Nature Roditis du Domaine Tetramythos (17,85$)
Blanc. Panayiotis achète en négoce ces raisins de vignes en très haute altitude qui donne une belle acidité au vin. Cette cuvée de roditis fait 6 mois élevage en amphore.@fetaforce1 fait dire que ça marche bien avec un gros plat de traziki et poisson frit, avec bien évidemment, crumble de feta.

Petit Chablis 2019 du Domaine Jean-Paul et Benoit Droin (29,90$)
Blanc. Se prononce Chablisse (lol). Ce producteur me rappelle mes belles années au feu Contemporain du MAC où cette cuvée était notre Cadillac sur la carte des blancs, et avec raison. Benoit Droin est maintenant en pleine charge du domaine familial, car son père a pris sa retraite en 2014. Domaine en lutte raisonnée produisant des chablis classiques et superbes. Vignes de 30 ans, sols kimméridgiens, bon rapport qualité-prix. Leur Grand Cru Valmur 2019 sort également, à 91,25$.

De curiosité

Échappée belle 2020 du Domaine le Bout du monde (25$)
Rosé. C'est Loïc Roure du Domaine du Possible qui a lancé l'invitation à Édouard Laffite de venir partager l'ancienne cave coopérative qu'il venait d'acquérir, à Lansac, dans le Roussillon. Édouard s'est alors trouvé des parcelles en altitude, avec parfois de l'exposition nord, pour s'assurer de conserver un maximum de fraîcheur dans ses vins. Rosé de syrah à 75 % ainsi que cinsault, jamais goûté.

De table

Sancerre 2018 du Domaine Paul Prieur & fils (32,50$)
Rouge. La famille Prieur fait du vin depuis plus de 10 générations, mais n'a toujours pas compris comment faire une étiquette qui a un minimum de bon sens. N'en demeure pas moins qu'ils savent faire du vin. La clé de leur approche : de longues macérations pour faire ressortir les arômes au maximum et ainsi laisser le terroir prendre le dessus. Du pinot noir de course, mais assez sérieux pour atterrir à table (anyway faut arrêter d'associer pinot noir à vin de soif).

De grande soif

Fleur de savagnin 2018 du Domaine Labet (55,50$)
Blanc. Mai 2018. Emily et moi sommes isolés chez ma mère pendant ses vacances pour faire un blitz de rédaction. Elle m'envoie à la SAQ chercher cette bouteille, d'un vigneron dont je n'ai jamais entendu parler. On ouvre la bouteille et on goûte avant de carafer. Une larme coule sur sa joue. Ce savagnin est exceptionnel. J'ai un frisson qui me parcours la colonne vertébrale. C'est depuis mon fond d'écran sur mon téléphone. Julien Labet est un grand nom du Jura. Il ne produit que des vins de grande émotion. Si vous réussissez à mettre la main dessus, achetez tout ce que vous pouvez, mais partagez, faites découvrir à ceux qui ne connaissent pas. Élevage 12 mois en élevage sur lies, non filtré. Les Varrons chardonnay 2018 sort également cette semaine. Potentiel de garde extraordinaire sur ces deux vins.

Coume de l'Olla 2020 de Matassa (34$)
Rouge. om Lubbe est un grand nom dans le Roussillon. Originaire de Nouvelle-Zélande, il s'est d'abord fait un nom en Afrique du Sud avant de s'établir à Calce en faisant l'acquisition de 14 hectares de vignes. Ce rouge de grande soif est composé à 70 % de grenache noire, 20 % grenache gris et 10 % maccabeu. Grappes entières, puis élevage de 8 mois en cuves béton, aucun ajout de sulfites. Vaut parfois la peine d'un petit temps en cave pour se remettre du transport avant d'être bu.

Bourgueil Clos Sénéchal 2018 de Catherine et Pierre Breton (39,50$)
Rouge. Catherine et Pierre Breton cultivent 12 hectares à l'est de Bourgueil. Ils sont certifiés bio depuis 1991 et ont commencé à introduire des principes de la biodynamie en 1994. Ce sont des visages connus du monde du vin naturel. Cuvée parcellaire de vignes d'une cinquantaine d'années sur sols argilo-calcaires. Le cabernet franc est égrappé, fait 3 semaines de macération en foudres puis 12 mois d'élevage en vieux foudres, aucun ajout de So2.

Chiroubles Vieilles Vignes 2017 de Damien Coquelet (38,75$)
Rouge. J'ai toujours beaucoup aimé les vins de Damien. C'est un jeune vigneron qui a appris chez les grands du nature, et ça paraît. Son beau-père, c'est Georges Descombes, pour vous situer. Il est en cours de certification bio et n'utilise pas de soufre à la vinification.

De garde

Chablis Côte aux Prêtres 2018 du Château de Béru (61,75$)
Blanc. Athénaïs est une vigneronne de grand talent. Je lisais justement un article sur elle dans le dernier numéro du Rouge et le blanc. Elle travaille en biodynamie, depuis 2011, dans le nord de la Bourgogne, à Chablis plus précisément. Côte aux Prêtres, c'est le nom d'une de ces parcelles, exposée sud-est, sur des petits cailloux calcaires et kimméridgien. Élevage de 18 mois sur lies fines en vieilles barriques. Sa cuvée parcellaire Montserre (que j'ai goûtée l'an dernier, MIAM!!!), sort également cette semaine. Les vignes sont à 300 mètres d'altitude, une des plus hautes parcelles de l'appellation. Les vignes sont plantées sur des sols très calcaires. La cuvée de cofermentation blanc et rouge d'achats de raisin, Amalgamay, est censée sortir également : aligoté et gamay, longtemps des cépages mal aimés de la Bourgogne.

Côte-de-Nuits-Villages 2018 de Naudin-Ferrand (43,25$)
Rouge. J'ai souvent parlé des vins de Claire Naudin, mais je n'ai jamais précisé qu'elle travaille sur deux gammes. Les cuvées Henri-Naudin Ferrand sont en faites en continuité avec le style de son père, donc plus classique. C'est plus traditionnel, souvent délicat et très floral. Ce genre de vin bénéficie généralement d'un peu de temps à la cave pour que l'élevage s'harmonise au vin (mon dieu que je me sens intelligent après une telle phrase).

Sous le végétal 2018 de Livia (36,25$)
Blanc. Jason Ligas travaille sur l'île de Samos, en Grèce. Son projet Sous le végétal, c'est en fait une collaboration avec Patrick Bouju du Domaine de la Bohême, en Auvergne. Dans l'idée de faire la promotion d'une agriculture à contresens de l'agriculture industrielle, ils ont retapé de vieilles parcelles en y appliquant les principes de la biodynamie afin d'y ramener de la vie. Chaque cuvée est produite à partir de muscat à petits grains afin de plutôt pouvoir différencier les microclimats des différentes parcelles que de goûter les différences de cépage. La cuvée Livia est produite à partir de vignes sur des sols de schiste. Pressurage direct, fermentation en inox et élevage en bouteille (selon le site de Zev Rovine).

Family Blend 2018 d'Adi Badenhorst (41,25$)
Rouge. Producteur emblématique bio d'Afrique du Sud, Badenhorst a appris à faire du vin à Crozes-Hermitage. Leur chenin blanc Sécateur qui tourne autour de 18 $ m'a souvent dépanné il y a deux ans, en genre de blanc d'apéro pas cher. Plus grande cuvée ici, dont les raisins proviennent de différentes petites parcelles. Assemblage de shiraz, cinsault, tinta barocca et grenache, le tout refroidi durant la nuit pour éviter que la fermentation ne démarre trop vite, puis début de macération en grappes entières avant de faire un foulage au pied pour terminer cette fermentation. Macération de 6 mois en béton avec pigeage 2 fois par jour. Élevage en casks pendant 16 mois.

Chorey-lès-Beaune 2019 du Domaine Tollot-Beaut (55,50$)
Rouge. Domaine dont je n'ai jamais goûté les vins. Je vous le mets ici, car j'aime beaucoup le portfolio de Vini-Vins. Domaine familial né au 19e siècle, aujourd'hui sous la charge de Nathalie, Jean-Paul et Olivier Tollot. Ils travaillent en lutte raisonnée et possèdent un monopole sur deux lieux-dits : Champs-Chevrey et Pièce du Chapitre (bonjour aux geaks de Bourgogne). Ce vin a vu 20 % de bois neuf, mais sinon l'élevage se fait en vieilles pièces.

Six pieds sur terre 2016 du Domaine Geschickt (36,25$)
Blanc. Domaine avec lequel on aime bien travailler au Candide. Ils sont situé à Ammerschwir près de Colmar, sur la route des vins. Les raisins étaient autrefois vendu à la coop et dans les années 50, le père de Bernadette (mariée à Jérome) commence à embouteiller du vin. Ils reprennent sur les traces du Papa et ont passé de pères en fils/filles depuis. C'est aujourd'hui, Arnaud, Frédéric et Aurélie qui s'occupe du domaine. Ils sont en biodynamie depuis 1998. Assemblage à parts égales de gewurztraminer, muscat, pinot blanc et riesling.

Qui est Vincentsulfite ?

Il y a trois ans, on m'invitait à une dégustation de vins allemands en après-midi. Bien évidemment, j'aimais le vin, mais pas comme aujourd'hui, mettons. J'y ai rencontré celle qui est aujourd'hui ma mentore, ma boss, mais surtout ma meilleure amie, Emily Campeau. À partir de cette rencontre, j'ai commencé à goûter à beaucoup de vins, j'ai lu énormément et j'ai rencontré un paquet de gens formidables. Ça fait donc un peu plus de deux ans que j'écris chaque semaine sur ce qui rentre à la SAQ avec toujours la même idée : offrir une vitrine à ceux et celles qui produisent du vin d'artisan. Je suis sommelier au Restaurant Candide, sous la direction d'Emily qui gère la carte, j'ai planté 400 vignes avec un de mes meilleurs amis au sud du Grand Lac Saint-François, j'ai participé au développement du show Supernaturel, disponible sur le Club Illico, et j'ai écrit un livre portant le même nom, disponible dans toute bonne librairie.