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« La forme, c’est le fond qui remonte à la surface ». Une phrase utilisée en excès à la fac pour ouvrir les dissertations sur tous types de sujets. C’est un prof qui m'avait donné cette astuce. Étourdie et « pas scolaire » que j’étais, elle faisait partie de l’arsenal qui me permettait de broder. Une phrase qui me suivait aussi sur le chemin du retour des cours, inscrite sur la vitrine d’une enseigne de coiffure accompagnée du nom de son auteur : Victor Hugo. Mon joker était un homme blanc mort depuis des siècles et occupait les vitrines des salons de coiffure, les rues, mes dissertations, et pendant longtemps, l'idée que je me faisais de la poésie, forcément romantique et universelle. Citer Audre Lorde aurait été bien plus classe, mais personne ne m'a jamais parlé d'elle à l'école. Personne ne m'a jamais non plus appris qu'autrefois, au Moyen-Âge, il existait déjà des mots et langages inclusifs, qui ont disparu depuis et refont surface. 

Je raconte cela parce que suite à la dernière table-ronde qui se tenait lundi à la BPI sur la construction de nouveaux imaginaires inclusifs, j’ai repensé à cette phrase. Aux formes que pouvaient prendre les mots et ce que cela révélait de notre monde mais aussi aux formes de celleux qui en étaient à l’origine. J’ai pensé à quel point construire de nouveaux imaginaires inclusifs était interdépendant de qui et comment on construit : il ne s’agit pas de brandir l’inclusivité mais de repenser en profondeur, en créant en collectif par exemple plutôt que de manière verticale, jusqu’aux détails en apparence les plus futiles, les plus « inutiles ».

L’inutilité fait partie des arguments utilisés par les détracteurs de l’écriture inclusive : « il y a plus urgent à traiter que l’écriture inclusive ». Pour Kiyémis, "À partir du moment où quelqu'un.e dit que l'écriture inclusive est moins importante que les féminicides, c'est que c'est important puisque ça dérange." Il est nécessaire d'agir sur tous les fronts de la déconstruction et il est urgent de s’attaquer aux profondeurs. Car repenser les imaginaires implique de le faire au moins aussi profondément qu’ils sont ancrés en nous depuis notre tendre enfance et nous empoisonnent parfois au nom de nos héritages culturels : surtout, ne rien changer ! « Traiter la langue comme un dépôt sacré dans un mausolée est le meilleur moyen d’en faire une langue morte », raconte Ïan Larue dans Libère-toi cyborg ! Le pouvoir transformateur de la science fiction féministe (éd. Cambourakis).

"MOI QUAND J'ENTENDS 'C'EST MOCHE', J'ENTENDS 'C'EST ILLÉGITIME'"

« On nous reproche d’inventer », disait Iris Schleinitz, membre de læ collectifve Cybersistas, qui s’efforce à son échelle de l’école des beaux arts de Lyon de remuer le classicisme et l’élitisme du monde de l’art. Les personnes qui s’indignent de ces actes d'invention sont des personnes qui refusent de vivre en leur temps et incarnent la mort, trop occupé.e.s à protéger le grand coffre qui renferme leurs privilèges. Ces mêmes personnes, qui s’inquiètent des changements de langage, n’ont que trop conscience du fait que les imaginaires sont bien plus subversifs et politiques que ce que leurs esthétiques voudraient faire croire. Nous incarnons la vie. Iels ont bien trop conscience de la révolution qui pourrait avoir lieu si nous érigions d'autres poètes en génies incontesté.e.s, d'autres langages pour ouvrir la porte à d'autres possibilités. 

"Moi quand j’entends « c’est moche », j’entends « c’est illégitime »". L'un des autres arguments brandis pour contester l'inclusivité est la question de l'esthétique : ce qui est moche, ce qui est beau. À cette question du moche et du beau conditionnés, la poétesse Kiyémis nous l'exprimait clairement : « en quoi le fait que ce soit moche est un problème, en fait ? Pourquoi cela doit définir l’existence et la légitimité d’une pratique, d’une proposition artistique ? Moi quand j’entends « c’est moche », j’entends « ça n’a pas à exister ». Pour Enzo Le Garrec, membre de læ collectifve Cybersistas, c’est « un rappel à l’ordre basé sur un système de valeurs complètement arbitraire ». Sur quels critères, selon quels genres, quelles classe sociales, quelles couleurs de peaux se base-t-on ?  

L'esthétique Cybersistas, colle elle aussi à ce que læ collectifve cherche à défendre : « ça renvoie à la pratique du savoir libre et l’open source qu’on réinjecte et qu’on se réapproprie. Il y a aussi quelque chose de très flamboyant avec ce genre de couleurs », explique Enzo Le Garrec. Le fond : du cyberféminisme, plus d'inclusivité dans nos langages. La forme : des glyphes, des pratiques open source, des énergies collectives et une position de recherche perpétuelle, pas d'injonction. 

Alors peut-être que construire de nouveaux imaginaires doit être davantage non seulement en mouvement perpétuel mais aussi en expérimentations, en tentatives, en horizontalité, en quelque chose d’absolument mouvant. En échecs aussi. Pour clore en citant la poétesse Kiyémis : « Ne plus réclamer, créer ».

"Construire de nouveaux imaginaires inclusifs : esthétique, genre et graphisme"
La table-ronde réunissant la poétesse Kiyémis ainsi qu'Iris Schleinitz et 
Enzo Le Garrec, membres de læ collectifve Cybersistas est à réécouter juste ici.

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Dans cet ouvrage collectif, la parole est donnée exclusivement à des personnes trans noires, vivant en France pour la grande majorité.  Ce recueil coordonné par Michaëla Danjé, femme trans membre et co-fondatrice de Cases Rebelles,  contient des essais, de la fiction, de la poésie, des interviews, etc. Ce livre est constitué d'une multiplicité de voix, de perspectives et d'expériences diverses. Différentes  générations  sont également représentées. AfroTrans est beau, complexe, riche de lumière, d'amour et de force !

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