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L'Ernestine, la lettre d'Ernest !
- 11 juillet 2021 -
L'ÉDITO D'ERNEST 
La mère Méditérranée
 
C'est une histoire d'amitié. Profonde. Intense. Intemporelle. Impérissable. Une histoire de partage. Des musiques, des livres, des sensations, de la cuisine, de peines, de tourments et de toutes ces grandes et petites choses qui scellent les liens des amis. C'est une histoire de partage puisque quand on met la main sur quelque chose d'important, l'une des envies féroces, intenses et inarrêtables est l'envie de dire à l'ami (e) sa découverte. D'en faire un morceau du langage commun des amis. C'est ce qui est arrivé cette semaine à l'auteur de ces lignes. Un ami cher lui a téléphoné. Il avait le besoin de partager. Un texte de Camus.
Ému, il a lu. "L'esprit méditerranéen c'est celui des Grecs, de Socrate et Périclès, des Égyptiens socialistes avant Marx et Proudhon, des Latins clairs et pratiques, des Italiens religieux et réalistes, des Algériens violents et résignés, des Espagnols hautains et misérables, des Provençaux sobres et chaleureux... L'esprit méditerranéen, c'est une synthèse de la maîtrise et de la limpidité, de l'ingéniosité et de la patience des Grecs, de la grandeur et de la faiblesse des Latins, de l'instabilité et de la frugalité des Algériens. C'est un équilibre entre enthousiasme passionné et goût de l'ordre, le lyrisme et la simplicité, l'harmonie de la nature et l'action généreuse de l'homme, l'amoralisme partiel et la recherche religieuse. L'esprit méditerranéen c'est une sorte d'équilibre étrange qui efface à la fois l'angoisse et l'espoir."
Après cette lecture, il y eut quelques instants de silence. L'émotion était là. Palpable. Il a dit : "En fait, c'est de là que nous venons." La Méditerranée en partage. Cette "vraie mer" qui constitue, forcément, une partie de ce que nous sommes, nous, Français. Une fois la conversation avec cet ami achevée, l'esprit a vagabondé. Les odeurs de lavande, de thym, de basilic, de tomates fraiches, d'huile d'olive et de romarin étaient là. La faconde, le rire, les calamars frits, l'intensité de la lumière aussi sont venus combler l'esprit et le corps.
Des images aussi ont submergé l'esprit. Celle des calanques de Marseille, celle d'un Vespa dans Rome, celle d'une plage secrète de Corse, celle des couleurs incomparables de la Grèce, celle d'un bain de mer en octobre en Israël, celle d'un bain de nuit d'adolescent avec une amoureuse, celle aussi - forcément - d'une tablée d'amis. De ces repas qui commencent tard et finissent tôt. Ou l'inverse. De ces repas où l'on rit, où l'on parle fort, où l'on danse, où l'on pleure, où l'on s'aime, où l'on se cherche des poux,



où l'on mange plus qu'il ne faut, où l'on se dit l'espace d'un instant qu'il faut saisir ce bonheur. "Méditerranée, c'est une fée qui t'a donné ton décor et ta beauté" chantait Tino Rossi.
C'est une fée qui a donné aussi, aux Méditerranéens la joie et la mélancolie. Cette capacité à rire et pleurer dans le même mouvement. De penser au passé. Aux amours perdus autant qu'à la beauté d'un sourire qui ouvre un possible. Cette fée a confié aussi cette forme d'exagération qui dit, en fait, notre humanité. Fantaisie et rigueur. Intelligence et futilité. La Méditerranée est sérieuse sans se prendre au sérieux. C'est au fond cela qui meut aussi tout ce bassin qui contient un petit ou un gros morceau de nous. Espagne, Portugal, Maroc, Algérie, Tunisie, Egypte, Grèce, Israël, Liban, Bosnie, Croatie, Montenegro, Chypre, Malte, Turquie, Slovénie, Albanie, France et Italie... 

Après ce vagabondage suite à l'appel de cet ami : une certitude : celle d'une filiation avec cette vraie mère que constitue la Méditerranée. Dans sa volubilité comme dans son humilité. Dans sa joie comme dans sa mélancolie. Dans son culot et son manque de confiance en soi. Et se dire, au fond, que nous avons, tous et toutes, besoin de Méditerranée pour aller de l'avant, pour grandir, pour être meilleur, et aussi pour mettre du baume sur nos peines. Avoir besoin de Méditerranée, c'est avoir besoin d'humanité et inversement. Du génie et de la médiocrité. De la joie et de la peine. De la saleté et de l'immense beauté.



Bon dimanche,

PS :

Vous le savez, David Medioni, fondateur d'Ernest, a publié son premier livre : "Être en train. Récits sur les rails". Réflexion sur la place du train dans nos vies, et dans notre société, mais aussi sur les joyeuses multitudes humaines. "David Medioni signe un livre "mélancolique et doux sur la beauté du train" a dit Nicolas Demorand sur Inter. Vous pouvez en commander en exclusivité. Il en reste encore. Il vous sera livré avec une dédicace.

BIRNBAUM : "LA NUANCE EST UNE FRONTALITÉ TENDRE"
"Nous étouffons parmi les gens qui croient avoir absolument raison" disait Albert Camus. Cette citation en exergue du livre vivifiant de Jean Birnbaum dit en grande partie l'urgence de la nuance. Nous en avons discuté avec l'essayiste. Soyons radicalement nuancés. Pour une éthique de la complexité en somme.

C'est par là
LE POÈME

Tout le long du chemin, des mûres sucrées et poussiéreuses.
Voyageur, qui reviens de loin, elles n’apaiseront pas ta soif ;
le retour est plus aventureux que les départs.
Mais la bouche et les mains sanglantes,
tu fuiras plus vite devant le soleil, vers l’ombre et le puits.
Le premier amour t’attend à la fin des jours.


Albert Camus, "La postérité du soleil"
 
UNE BULLE A VOLÉ LE BALLON  
Alors que la finale de l'Euro entre l'Angleterre et l'Italie (Forza Azzuri !) a lieu ce soir, l'occasion de relire le papier de Pierre-Louis Basse sur la bulle, le ballon et la joie.

C'est par ici
CHANSON MÉDITERRANÉENNE 
Parce que nous avons envie que vous puissiez, comme nous, vagabonder en Méditerranée. Cette chanson. Magnifique. Joyeuse. Douce. Belle comme une sieste à l'ombre, un éclat de rire et une mauresque à l'ombre d'une place provençale.

C'est ici

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Vous êtes nombreux à avoir découvert Ernest avec la chronique "Vous nous faites chier" de Jérémie Peltier suite à l'attentat de Conflans. Du coup, on vous en dit un peu plus sur le pourquoi du comment d'Ernest et sur votre soutien qui est crucial pour nous. Merci à vous tous et toutes.
C'est là.
C'est le printemps !
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J'en profite !
Bonnes lectures et à la semaine prochaine !
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