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Tip & Shaft, le média expert de la voile de compétition
Vendredi 23 juillet 2021 – n° 274
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CETTE SEMAINE, TIP & SHAFT a décortiqué la conception d'SVR Lazartigue, le nouvel Ultim de François Gabart, mis à l'eau hier à Concarneau, et a interviewé Kevin Peponnet, champion du monde et d'Europe de 470 avec Jérémie Mion, qui s'apprête à entrer en lice pour les Jeux Olympique de Tokyo, où le duo vise l'or.

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Colles de course au large
Nouvel Ultim trimaran de François Gabart
© MerConcept Maxime Horlaville
 

COMMENT MERCONCEPT ET VPLP ONT CONÇU UNE NOUVELLE GÉNÉRATION D’ULTIMS AVEC SVR LAZARTIGUE

SVR Lazartigue, le nouvel Ultim de François Gabart a été mis à l’eau hier à Concarneau, sous un soleil de plomb et devant un public venu en masse. Né M101 et longtemps appelé sous ce nom de code, retrait de son commanditaire initial oblige, ce plan signé VPLP, fruit de 150 000 heures de travail, est marqué par des partis pris architecturaux forts. Un concept radical mais réfléchi, à l’image de son skipper, très impliqué dans la conception. Décryptage du dernier-né des Ultims.

C’était en juin 2017, avant le départ de The Bridge. François Gabart alors skipper de Macif (M100, désormais Actual Ultim 3) mis à l’eau à peine deux ans plus tôt, lance déjà l’avant-projet M101. Il consulte logiquement VPLP, qui a dessiné M100, mais aussi Guillaume Verdier, auteur du Maxi Edmond de Rothschild fraîchement mis à l’eau, et retenu pour l’Imoca Apivia, hébergé chez MerConcept, l'entreprise du skipper charentais.

Dans ce genre de projet, on ne se décide pas sur une esquisse. On juge plutôt l’approche globale, l’investissement que chacun est capable d’apporter”, raconte le skipper. Qui décide de poursuivre sa collaboration avec VPLP : “Ils ont amené autour de la table d’autres acteurs, comme Gsea design pour la structure, North Sails pour l’aéro ainsi qu’Artemis Technologies [émanation du défi suédois pour la Coupe de l’America Artemis Racing, NDLR]. Tout cet environnement a compté”, précise Antoine Gautier, directeur des études chez MerConcept, en charge du design team.

Catamaran ou trimaran ?

A ce moment-là, la Macif n’a donné son feu vert que pour les études ; François Gabart n’a pas encore signé son record autour du monde et personne ne sait vraiment si un multicoque peut voler sur un tel parcours. La consigne est pourtant d’explorer toutes les possibilités, y compris celle d’un catamaran. “Cata ou tri, on voit souvent ça de façon binaire, mais il y a beaucoup de formules intermédiaires et c’est vrai qu’un catamaran avec un pod central, style Décision ou TF 35, était tentant”, raconte Gabart.

Finalement, l’idée est abandonnée “notamment pour des questions de sécurité”, explique Xavier Guilbaud, chef de projet chez VPLP : “C’est plus sécurisant d’avoir un volume au centre dans lequel se réfugier. Et si le cata peut être très rapide quand il vole, il demande d’être toujours à 100%. Dès que tu es en mode dégradé, tu as les deux coques dans l’eau.”

En février 2018, fort de son tour du monde en solitaire exécuté en 42 jours, François Gabart obtient le feu vert de Macif pour lancer M101. La construction du trimaran peut commencer : coque centrale chez Multiplast, flotteurs, foils, bras avant et arrière chez CDK Technologies, assemblage et intégration chez MerConcept.

Trois ans plus tard, le résultat marque les esprits : gracile avec des avants flotteurs très fins - au minimum de ce qu’autorise la règle Ultim (220% du déplacement) - puissant avec son gréement ramassé, l’ex M101 devenu SVR Lazartigue interroge de prime abord par son absence de cockpit, qu’il faut deviner dans les entrailles de la coque centrale, sous les deux petites bulles façon avion de chasse.

L’obsession de l’aéro

L’abandon du rouf traduit l’obsession de son skipper pour l’aérodynamique. “C’était clairement le dossier sur lequel on pouvait faire le plus de gains, raconte Antoine Gautier. Le plus important a été de supprimer la casquette. François est plutôt joueur et croit en la capacité d’adaptation du bonhomme à la machine !

Comment barrer un Ultim sans mettre le nez dehors ? “Nous avons deux petits volants de kart qui commandent par hydraulique les safrans reliés entre eux mécaniquement”, explique sobrement Gabart. Même si un équipier sera sans doute à poste à l’extérieur à l’arrière - où l’on trouve une barre à roue - pour parer à toute déficience du système lors des premières navigations.

Le skipper de SVR Lazartigue défend son option : “Ce n’est finalement pas très différent de ce qui existe en Imoca où on ne voit rien sous la casquette - sans même parler de la configuration d’Hugo Boss. Dans un planeur qui est pourtant d’un maniement très fin, le pilote est lui aussi enfermé. En solitaire de toute façon, entre barrer et faire du pilote, la frontière est ténue. Ça se résume souvent à pianoter sur la commande en gérant mode et trajectoire.”

Au-delà des gains de masse et de centre de gravité, le principal bénéfice de l’option réside dans l’abaissement du plan de voilure. A bord d’SVR Lazartigue, le rail d’écoute est même incurvé vers le bas en son centre pour que, “poulie dans poulie”, la bôme puisse raser le pont. “On a conservé le même plan de voilure que sur Banque Populaire XI, mais positionné 1,20 mètres plus bas”, précise Xavier Guilbaud.

Plus lourd que M100,
plus léger que Banque Populaire XI

La comparaison entre SVR Lazartigue et Banque Populaire XI, mis à l’eau trois mois plus tôt et signé des mêmes architectes, est bien sûr tentante. Si les deux Ultims ont en commun safran de coque centrale, dérive et système de remontée des safrans de flotteurs, ils ne sortent pas des mêmes moules et leur conception diffère sur plusieurs points.

Aux bras incurvés de Banque Populaire XI, François Gabart a préféré une structure parallèle avec des bras en une seule partie “ce qui limite les greffages et s’avère plus fiable”, souligne Xavier Guilbaud. Surtout, les bras sont nettement moins “crossés” (moins courbés vers le haut) sur SVR Lazartigue, traduisant bien l’idée que le bateau doit passer plus de temps en l’air qu’à naviguer en mode archimédien. “C’est plus intéressant sur le plan structurel pour la transmission des efforts et ça permet de mieux soigner l’aéro en évitant l’effet toboggan des bâches et des filets en arrière des crosses”, décrypte l’architecte.

Contrairement au Team Banque Populaire qui a dû réutiliser des outillages existants pour rester dans le bon timing, MerConcept - qui a démarré son projet un an plus tôt - a opté pour des flotteurs assemblés coque-pont et non par demi-coques. Une méthode qui permet d’éviter toute reprise de stratification dans les fonds, la zone la plus sollicitée. Moins longs, les flotteurs de SVR Lazartigue ont pu être cuits dans l’autoclave de CDK Technologies à 7 bars de pression, gage supplémentaire d’une construction soignée.

Avec son mètre supplémentaire (au maximum de la jauge), une casquette très enveloppante, des flotteurs plus volumineux et une structure de bras avant particulièrement renforcée, Banque Populaire XI est annoncé à 16 tonnes quand SVR Lazartigue revendique une tonne de moins sous le peson. “Nous n’avons pas connu le traumatisme du chavirage d’Armel, rappelle Antoine Gautier. Il y a eu beaucoup d’échanges suite à l’accident, mais nous n’avons pas éprouvé le besoin d’aller aussi loin qu’eux dans certains domaines structurels.”

Ce qui n’empêche pas M101 d’être “plus puissant et plus lourd que M100”, dixit François Gabart. De combien ? Motus. “Ce qui est vrai, concède le skipper, c’est que Gitana 17 a sans doute décomplexé tout le monde avec le poids [15,5 tonnes officiellement, NDLR]. A partir du moment où on arrive à voler, la question de la masse est moins importante. Il y a dix ans, on se demandait comment décoller, donc le poids était une obsession. Aujourd’hui, c’est loin d’être le seul critère. Après, si le bateau peut faire 10 kg de moins, je prends toujours !”

Une nouvelle génération d’Ultims

Par bien des aspects, SVR Lazartigue semble donc incarner la voie d’une nouvelle génération d’Ultims. Pour François Gabart, l’architecture navale n’est pas un “domaine stabilisé” : “Au lancement de M100 en 2013, on allait vers le vol mais la Coupe n’était pas encore passée par là et personne ne savait si on saurait faire des foils capables d’encaisser les efforts. Depuis on a beaucoup appris et l’ambition sur M101, c’est de voler tout le temps. Je n’aime pas donner de chiffres car ils sont réducteurs de la révolution que l’on connaît. Dans certaines conditions, les gains sont gigantesques. Je ne dis pas que c’est facile, mais gagner 5 à 10 jours sur un tour du monde est tout à fait envisageable. Et l’Atlantique en moins de trois jours, on a le droit d’en rêver !

Malgré l’innovation en cours sur ces machines, la question de leur vulnérabilité aux Ofni reste entêtante, comme le montre encore la récente perte du safran central de Gitana 17. “Le bateau sera équipé d’Oscar, qui continue de s’améliorer, mais il n’y a pas, aujourd’hui, de révolution sur le sujet”, avoue Antoine Gautier. Et François Gabart de conclure : “Avec l’augmentation de la vitesse, le facteur météo devient moins aléatoire. En revanche le risque de dégradation du bateau par un choc avec un Ofni augmente. Reste à savoir si sur un tour du monde, l’un moyenne l’autre.”

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SI VOUS AVEZ PASSÉ LA SEMAINE EN ALERTE CANICULE EN BRETAGNE
 
C'EST FAIT

SAILGP. L'équipe australienne (Tom Slingsby) a remporté la troisième étape de la saison 2 de SailGP à Plymouth, devant la France (Billy Besson) et les Etats-Unis (James Spithill). Au classement général, l'Australie est en tête devant la Grande-Bretagne (Ben Ainslie) et la France.

69F. Déjà vainqueur du Grand Prix 1.1, l'équipage de Young Azzurra a remporté le Grand Prix 2.2 de la Persico 69F Cup à Porto Cervo.

TOUR DE GROIX. Parmi les lauréats de la Grand Large Groix et Nature, citons Ad Hoc (Jean-François Cheriaux) en IRC, Guyader Mext (Christian Guyader) en Multi 2000 et Manu Pizzas Languidic (Steven Guillevic) en Osiris.

470. Les Italiens Marco Gradoni et Alessandra Dubbini ont remporté les championnats du monde jeunes de 470 mixte à Sanremo devant les Israéliens Tal Sade/Noa Lasry et les Français Matisse Pacaud/Lucie de Gennes, sacrés en moins de 21 ans.

ETATS-UNIS. Eagle One (Timothy LaRiviere) a remporté en temps réel la Chicago Mackinac Race qui a réuni cette année 231 bateaux. Tous les résultats sont là.

CARAVELLE. Akunamatata (Gildas Gallic) a remporté le National Caravelle, devant La Délirante (Quentin Ponroy) et Taïna (Ewen Le Clech).
 
C'EST MAINTENANT

FIGARO. Le départ de la Solo Guy Cotten, comptant pour le championnat de France élite de course au large, a été donné jeudi à Concarneau ; vendredi à 17h, c'est Xavier Macaire sur Groupe Snef qui emmenait la flotte des 33 figaristes.

TRANSPAC. L'ex Volvo 70 Pyewacket (Roy Disney) a remporté ce vendredi en temps réel la 51e édition de la Transpac (2 225 milles entre Los Angeles et Honolulu).
 
C'EST BIENTÔT

RORC. Le départ de la Channel Race est donné samedi à Cowes.

JO. Les épreuves de voile des Jeux olympiques de Tokyo débutent ce samedi à Enoshima, elles s'achèveront le mercredi 4 août.

TOURDUF. L'édition 2021 du Tour du Finistère part lundi 26 juillet de Morlaix ; arrivée prévue après 6 manches le 31 juillet à Port-la-Forêt.

MINI 6.50. Le départ de la première étape de la Mini Gascogna-Puru Challenge Race (en solo et double) est donné le mercredi 28 juillet de Port-Médoc à destination de Getxo (Espagne), l'étape retour s'élancera le 3 août.

GC32. La deuxième épreuve de la saison du GC32 Racing Tour, la GC32 Lagos Cup 2, a lieu du 28 juillet au 1er août au Portugal.

MATCH RACE. Pornichet accueille du 29 juillet au 1er août les Internationaux de France de match racing.

WASZP. Le National Waszp se déroule du 30 juillet au 3 août en baie de Quiberon.
 
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Flotte de Diam 24 sur le Tour Voile à Serre-Ponçon

L'IMAGE DE LA SEMAINE PAR JEAN-MARIE LIOT 

Décor inhabituel pour la dernière étape du Tour Voile puisque les 10 Diam 24 OD en lice se retrouvent pour les manches finales sur le lac de Serre-Ponçon. Jeudi soir, l'équipage de Helvetia Blue by Normandy Elite Team (Clément Michel) était en tête au général du Tour Voile 2021, devant Groupe Atlantic (Clément Cron) et Helvetia Purple by Normandy Elite Team (Pauline Courtois). Il reste une journée de qualification avant la super finale de samedi à Serre-Ponçon.


En partenariat avec   Logo Pantaenius
 

KEVIN PEPONNET : “IL FAUT ÊTRE CONVAINCUS QUE LA MÉDAILLE EST À NOUS”

Champion du monde (en 2018) et d’Europe de 470 (en mai dernier) avec Jérémie Mion, Kevin Peponnet, 30 ans, s’est fait un prénom dans une discipline où son père Daniel a été champion d’Europe (en 1980) et son oncle Thierry champion olympique (en 1988). A 5 jours de la première manche des Jeux Olympiques qui se disputent sur le plan d’eau d’Enoshima, il a pris le temps de se confier à Tip & Shaft depuis le Japon.

Comment s’est déroulée votre acclimatation, malgré le contexte sanitaire ?
Nous sommes arrivés dès le 12 juillet, ça nous permet d’avoir une quinzaine de jours sur place, ce qui est parfait pour la préparation. Le contexte n’est pas si contraignant même si on a dû enchaîner les contrôles et les vérifications et rester plus de 3 heures à l’aéroport. Et on ne peut sortir de l’hôtel que pour aller à la marina. Mais il y a une très bonne ambiance et une belle cohésion entre nous, tous ont des petites attentions les uns pour les autres. Donc on ne subit pas trop l’isolement !

Le 470 chez toi, c’est une histoire de famille avec les titres de ton père, Daniel, et de ton oncle Thierry : te lancer dans l’aventure, c’était presque naturel ?
Oui, d’une certaine façon mais il ne me restait pas beaucoup de choix finalement. Dans la famille, nous ne sommes pas grands et le “quatre-sept” était la seule discipline olympique, avec le Nacra, où je ne partais pas avec un retard à cause de mon gabarit. Pendant les repas de famille, on rigole beaucoup de cette filiation. J’espère que j’ai ça dans les gènes et que ça va fonctionner comme pour mon oncle !

Avec Jérémie, on se voit
plus de 300 jours par an

Justement, quel a été le rôle de Thierry dans votre préparation ?
Il ne faisait pas partie de notre cercle proche, constitué d’un préparateur physique, d’un préparateur mental et de notre entraîneur. Mais il est toujours passionné, il garde un œil sur ce que l’on fait et nous conseille dès qu’on en a besoin. Nous l’avons sollicité ces dernières semaines pour qu’il nous explique son état d’esprit à Séoul. Il faut être convaincu que la médaille est à nous et à personne d’autre, avoir la certitude que nous allons chercher notre dû. Le 470 a beaucoup évolué techniquement depuis les Jeux de 1988, mais l’approche mentale est identique.

En matière de préparation mentale, comment vous êtes-vous préparés ?
Nous avons la chance d’être deux, ça nous permet de nous soutenir en cas de coups durs, d’effacer les moments de doute et c’est un atout par rapport aux disciplines en solitaire. Avec Jérémie, on se voit plus de 300 jours par an et nous avons aussi fait le choix, avant chaque grande échéance, de couper pendant deux à trois semaines, de ne plus se donner de nouvelles. Ça permet de créer un manque, de rester lucides et frais, d’avoir les idées claires. On s’est rendu compte qu’une coupure n’avait pas d’impact sur la performance, que ça pouvait être décisif pour pouvoir tout donner dès qu’il le faut.

Nous estimons notre budget
annuel à 80 000 euros

Quelles sont vos ambitions au Japon ?
On ne peut pas le cacher : nous sommes là pour viser l’or. On s’est retrouvé sur le toit du monde en 2018 lors d’une épreuve qu’on n’avait pas coché sur le papier. Cette année, nous sommes passés à côté des mondiaux (8e) mais nous avons remporté les championnats d’Europe en mai dernier. Le fait d’avoir gagné la dernière compétition nous permet d’être dans une dynamique positive, de montrer à nos adversaires qu’il faudra compter sur nous. On ne pouvait pas rêver d’un meilleur scénario.

De quelle façon parvenez-vous à financer vos saisons et votre préparation olympiques ?
Nous estimons notre budget annuel à environ 80 000 euros, rien qu’avec le matériel, les déplacements et l’ensemble de nos frais - sans compter l’aide fédérale. J’ai la chance d’avoir signé en 2019 une convention d’insertion professionnelle à la SNCF et mes horaires sont aménagés. Jérémie, lui, fait partie de « l’Armée des champions », l’ancien bataillon de Joinville. Nous bénéficions aussi du soutien des collectivités locales rattachées à nos clubs – lui au Havre, moi à La Rochelle – mais aussi de partenaires privés : l’assureur Helvetia, l’entreprise de logistique SeaFrigo Group et la Banque Populaire Méditerranée.

Des Jeux à domicile,
ça ne laisse personne indifférent

Ces sponsors ont-ils été compliqués à réunir ?
Ce n’est pas évident à trouver, d’autant que cela prend du temps et de l’énergie. C’est ce qui nous a poussés à faire appel à une agence de communication (El’Do) qui nous permet de gérer le lien avec les partenaires, de contribuer à créer des moments d’échange. Plus on se rapproche des Jeux Olympiques, plus on court après le temps et c’est nécessaire de déléguer ces aspects pour se focaliser sur la performance.

Tu as déjà évoqué ta volonté de continuer vers les Jeux Olympiques de Paris en 2024…
Je me poserai la question après les Jeux de Tokyo, mais je ne me lancerai pas sans être à 100%. Avoir l’opportunité de disputer des Jeux Olympiques à domicile, ça ne laisse personne indifférent, surtout à Marseille, le plan d’eau où on s’entraîne. Dans le même temps, il faut trouver une nouvelle partenaire [le 470 ne se disputera qu’en mixte en 2024, NDLR]. Les délais sont sans doute trop courts pour tenter l’aventure sur un nouveau support, même si ça me tente. Et cela dépendra aussi, si j’ai des regrets ou non après ces Jeux-là...

Serais-tu tenté à l’avenir par la course au large ?
J’apprécie beaucoup de changer de support, c’est toujours très enrichissant. Pratiquer le Diam 24, le match-racing ou le J80 m’a aidé à progresser. J’avais fait une croix sur la course au large parce que j’avais le mal de mer, mais à Marseille, je fais de la kiné vestibulaire pour reprogrammer mon oreille interne. Et ça marche : je n’ai quasiment plus besoin de cachet ! J’ai eu quelques expériences en participant au Fastnet, en faisant des convoyages et en naviguant sur l’Ultim Banque Populaire XI en juin. Du coup, faire du large, ça me botterait bien !

DE LA REDUX AUX MÉTHACRYLATES, UN LARGE SPECTRE D'UTILISATION POUR ARALDITE DANS LA COURSE AU LARGE
ARTICLE SPONSORISÉ


Au rayon fourni des colles sous blister des grandes surfaces de bricolage, la marque Araldite est bien connue de tous les bricoleurs. Mais dans le domaine de la course au large, il est plus difficile de savoir quels produits utilisent chantiers et skippers.

D’autant que, parfois, certains noms d’usage font oublier quel fabricant se cache derrière un produit sobrement étiqueté. C’est le cas de la "Redux", cette pâte bi-composant bleu-vert qui permet de coller à peu près tout sur tout. Prenez une liasse de plans de n’importe quel bateau de course un peu pointu, et vous trouverez généralement dans certaines phases opératoires décrites par l’architecte la mention : "Utiliser un film de Redux ou équivalent".

Passée dans le langage courant des techniciens du secteur, la fameuse Redux, pour le nautisme, n’est autre que... l’Araldite 420, adhésif bicomposant pâteux. Contraction de “Research Duxford”, Redux désigne le site historique anglais du labo d’Araldite où ont été formulées les premières époxy pour l’aviation, voilà sept décennies.

"Chez Multiplast, on l’achète par fûts de 25 kg et nous avons même une machine dédiée qui effectue le mélange des deux composants pour une parfaite homogénéité, raconte Romain Bigot, chef de projet dans le chantier vannetais du groupe Carboman. Pour coller les monolithiques, on en consomme des quantités phénoménales !"

Cet ingénieur, qui prendra le départ de la Mini Transat en septembre prochain, n’a pas manqué de se servir de cet adhésif quand il s’est agi de réparer entièrement le fond de cockpit de son proto sur plans Bertrand. "En Mini, les épaisseurs de peaux sont particulièrement faibles et on a tendance à sauter dans le cockpit en rentrant de la plage avant. J’ai donc entièrement découpé la peau extérieure, gratté toute la mousse et refait le sandwich. Chaque collage a été accompagné d’Araldite 420 avant de poser les tissus imprégnés de résine et de faire le vide. C’est une sécurité considérable pour l’accroche entre peau et mousse."

Sur un ponton de La Rochelle, la jeune américaine Madison Olson prépare, elle, la Mini 2023 sur son proto 931 - un autre plan Bertrand. Elle a vu son aérien de girouette anémomètre se détacher plusieurs fois de son mât suite aux vibrations répétées et amplifiées par l’altitude. Plutôt que de démâter pour faire un chantier sur l’espar carbone, la skipper a préféré monter en tête de mât, armée de papier de verre et d’un petit pistolet d’Araldite 2051.

Ce méthacrylate a notamment la particularité d’avoir un temps de prise très court : “J’ai poncé au grain 80, nettoyé à l’acétone et étalé la colle. Je n’ai eu à maintenir en position que 5 minutes environ, sans l’aide de serre-joints, avant de redescendre sur le pont. J’ai navigué dans des conditions difficiles au près depuis, et rien n’a bougé !”

Récemment formulée par Huntsman, l’Araldite 2051 fait partie de la nouvelle génération d’adhésifs méthacrylate aux performances élevées. Garantie sans bisphénol pour être conforme à la réglementation européenne, certifiée par la Lloyd’s anglaise, cette colle a aussi la particularité de prendre sous l’eau. “En tête de mât, ce n’était pas le sujet, sourit Madison, mais j’ai fait mon collage en Bretagne, un jour où l’air était particulièrement humide et je pense que d’autres colles auraient moins bien polymérisé.

On connaissait déjà les résines qui polymérisent sous l’eau et de nombreux marins embarquent en course des kits permettant de pratiquer des réparations, associées à des tissus de verre ou de carbone pour palier à une déficience structurelle. L’Araldite 2051 a cela de nouveau qu’il ne s’agit pas d’une résine mais d’une colle structurale.

Un vrai plus lorsqu’il s’agit de coller des feuilles ou plaques de monolithique préparées en avance, sans avoir besoin de découper des tissus ou de mélanger des composants liquides. Un exercice qui peut s’avérer plus que périlleux sur un bateau en course...
 


Contenu proposé par   Logo Araldite

LE MERCATO : MOUVEMENTS ET ANNONCES DE LA VOILE DE COMPÉTITION

Vous avez une info pour la rubrique #MERCATO ? Envoyez-nous un mail à mercato@tipandshaft.com. La première parution est gratuite, la suivante coûte 50 € HT.
 


NOMINATIONS & DÉPARTS

LOÏS BERREHAR a été choisi comme co-skipper pour la prochaine Transat Jacques Vabre par Fabrice Amedeo, engagé en Imoca à bord de Nexans - Arts & Fenêtres.

STÉPHANE BOURRUT LACOUTURE a été nommé responsable RSE d'OC Sport Pen Duick.

ALAIN LEBOEUF, élu le 1er juillet à la tête du conseil départemental de la Vendée, est devenu mardi 20 juillet, le nouveau président de la SAEM Vendée, la société d’économie mixte qui organise le Vendée Globe.


JOBS & RECRUTEMENTS

MERCONCEPT recherche un-e chef-fe de projet pour suivre le design et la construction d’un nouvel Imoca ; un ingénieur structure (H/F), un ingénieur senior (H/F) à dominante architecture navale (aéro/hydro) ; un stagiaire ingénieur (H/F) aéro/hydro ayant des bases en architecture navale ; postes basés à Concarneau.

SOGESTRAN GROUP, partenaire, avec Seafrigo, de Jérémie Mion et Cédric Chateau sur le circuit Class40 jusqu'en 2023, mais également du premier en vue des JO de Tokyo et de Paris 2024, recherche un-e jeune alternant-e en Master 2 de communication, ou équivalent, pour faire vivre le partenariat, habitant ou ayant des attaches au Havre ou dans la région.

GEPETO COMPOSITE recrute un prototypiste polyvalent expérimenté (H/F) ; poste en CDD (avec possibilité d'évolution en CDI) à pourvoir rapidement, basé à Lorient.

ULLMAN SAILS ST. MAARTEN recrute un voilier qualifié pour la saison caribéenne de novembre 2021 à mai 2022 (via Scuttlebutt Sailing News). 
 


STAGES

OC SPORT PEN DUICK recherche son-sa futur-e stagiaire marketing et communication, pour travailler sur les événements du portefeuille du Groupe incluant La Solitaire du Figaro, The Transat CIC, la Route du Rhum – Destination Guadeloupe, la Transat en double Concarneau Saint-Barthélemy ; stage de 6 mois basé à Lorient.
 
OFFRES DE SERVICES

ANNE LE BOUIL, enseignante de formation, après notamment une expérience dans la logistique événementielle en tant que responsable livraisons pour le tournoi de Roland Garros, recherche un poste dans la logistique et/ou l'administratif à Lorient dans un team, une classe ou une course.
 
ANNONCES & PARTENARIATS

LA TRANSAT JACQUES VABRE NORMANDIE LE HAVRE réunira - sous réserves de qualification - 82 bateaux sur la ligne de départ le 7 novembre prochain (49 en Class40, 21 en Imoca, 7 en Ocean Fifty et 5 en Ultime), une participation record pour l'épreuve.

LE GLOBAL SOLO CHALLENGE a enregistré ces deux dernières semaines de nouvelles inscriptions, celles de l'Américain Colin Bastable, de l'Italien Alessandro Tosetti et du Français Pierre-Etienne Rault de Rubry, 27e inscrit.

Le MIRABAUD YACHT RACING IMAGE, invite les photographes professionnels à soumettre leur meilleure image, prise depuis le 7 octobre 2020, avant le 7 septembre 2021 au traditionnel concours international de photos de régate.

EUROCHEF, réseau d’installateurs de cuisines professionnelles en France métropolitaine, DOM TOM, Suisse, Belgique et Luxembourg, devient partenaire titre de la Mini Transat.

LA ROUTE DU RHUM partira officiellement le 6 novembre 2022 ; l'avis de course ainsi que l'annexe marketing ont été publiés aujourd'hui par OC Sport Pen Duick. Le nombre d'inscrits a été fixé à 120 concurrents.
  


LANCEMENTS

ALONE BETWEEN SKY AND SEA, récit racontant le Vendée Globe de Boris Herrmann écrit par le journaliste Andreas Wolfers, sortira le 20 septembre.
 
CARNET

BRUCE KIRBY, le créateur du Laser (désormais ILCA), lancé en 1971 et construit à plus de 220 000 exemplaires, est décédé dimanche à l'âge de 92 ans.
 
En partenariat avec   Altaide Recrutement

LES 5 ARTICLES À LIRE CETTE SEMAINE
 


SPORTBUSINESS.CLUB/BRUNO FRAIOLI
Didier Tabary (Kresk): "Le bateau est le message"
Interview croisée entre Didier Tabary, patron du groupe Kresk, et François Gabart, le skipper qui porte désormais les couleurs du groupe, et rappelle qu' "Il faut comprendre que ces projets aujourd’hui se coconstruisent avec [lui] (…) C’est un outil qui peut se développer en fonction des besoins des partenaires. (…) Nous sommes capables d’adapter notre programme sportif pour répondre [à leurs] besoins."

VOILE ET VOILIERS/MARTIN LAGRAVE
ENTRETIEN. Bernard Nivelt raconte ses 42 ans d’architecture navale en duo avec Michel Joubert  [ABO]
Légende de l'architecture navale, celui qui fut l'associé historique de Michel Joubert, raconte plus de quatre décennies de métier, non sans humour : "Avec Michel, il n’y a que les sous-marins que l’on n’a pas dessinés. Ou alors, c’était pas volontaire". 

SAIL-WOLRD.COM
Bruce Kirby, designer, three-times Olympian, and sailing journalist dies at 92yrs
Biographie très complète de l'inventeur du Laser, décédé dimanche dernier à l'âge de 92 ans. Passionné par la Coupe de l'America, dont il écoutait les régates à la radio avant la seconde guerre mondiale, celui qui fut d'abord journaliste porta à trois reprises les couleurs du Canada aux Jeux Olympiques.

OUEST FRANCE/OLIVIER CLÉRO
Cap sur le Vendée Globe pour le skipper vannetais Nicolas Lunven [ABO]
Le double vainqueur de la Solitaire du Figaro, qui participera à la Transat Jacques Vabre avec Sam Davies, confirme que son projet de Vendée Globe commence à prendre forme : "(...) l’objectif est de faire l’acquisition d’un bateau d’occasion pour pouvoir être opérationnel sur l’eau dès 2022 et participer à la Route du Rhum au mois de novembre 2022. On a des pistes de plus en plus sérieuses pour nous accompagner sur le projet qui devrait être opérationnel pour le printemps."

VOILES ET VOILIERS/SÉBASTIEN MAINGUET
Transquadra. Les voiliers de série les plus rapides ont rendez-vous sur l’Atlantique
Revue d'effectifs très complète des marins et des machines de la Transquadra (départ le 13 août de Marseille et le 18 de Lorient), dont le niveau ne cesse de monter : "Sur certains bateaux, le niveau de préparation peut aller très loin : pilote NKE haut de gamme (modèle « HR »), jeu de voiles aux petits oignons avec quatre spis et trois génois, caméras devant la quille pour voir les algues… la motivation est là !"

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Numéro de commission paritaire : 0922 W 94338

Directeur de la publication : Pierre-Yves Lautrou
Rédacteur en chef : Axel Capron
Édition internationale : Andi Robertson
Ont collaboré à ce numéro : Pierre-Marie Bourguinat et Antoine Grenapin
Chef de projet contenu et marketing digital : Amandine Luce
Publicité : Evolution Media - Jean-Christophe Chrétien & Camille Brenelière

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