Ottawa, le 29 septembre 2021 – C’est avec beaucoup d’inquiétudes, mais peu de surprises, que le Regroupement étudiant franco-ontarien (RÉFO) a pris connaissance des constats du rapport de synthèse Renouveau de la francophonie à l’Université d’Ottawa : une responsabilité collective.
Ce rapport accablant fait état des nombreuses difficultés vécues par la communauté francophone sur le campus bilingue de l’institution : embauches de personnel unilingue anglophone; difficultés d’obtenir les services de base protégés en français; utilisation de matériels pédagogiques disponibles uniquement en anglais dans des cours; services externes auxiliaires fournis en anglais uniquement; asymétrie dans les ressources en recherche; manque de compréhension de la direction et du personnel sur la réalité francophone; francophobie décomplexée et de plus en plus présente; et de nombreux autres enjeux.
Ces enjeux, soulevés par nos membres et notre organisation depuis des années, sont d’autant plus criants du fait que l’Université a, depuis les dernières années, effectué des développements de programmes unilingues en anglais, et qu’elle a systématisé une asymétrie entre les deux communautés de langue en avantageant le recrutement et l’offre de services aux anglophones.
« Le rapport publié est un premier pas dans la bonne direction, puisque l’Université reconnaît ainsi publiquement les torts causés aux francophones dans les dernières années, mais également parce qu’elle met en lumière tous les enjeux qui étaient soulevés par toutes les parties prenantes de la communauté universitaire.
Toutefois, l’Université a maintenant le devoir, en vertu de ses obligations légales et morales découlant de son statut bilingue, d’investir massivement, et de façon continue, afin de répondre aux enjeux soulevés. Cela prendra plus qu’une symétrie dans les mesures envers les deux communautés de langue, puisque le désinvestissement massif et continu des dernières décennies devra être rattrapé. On le sait, les initiatives francophones, par exemple en recherche et en recrutement, demandent des efforts et investissements supérieurs à ceux investit dans la communauté anglophone afin d’arriver aux mêmes résultats. Cette réalité, l’Université d’Ottawa la connait et a décidé de l’embrasser lorsqu’elle a accepté son mandat bilingue. », de déclarer Ephrem Porou, président du Regroupement étudiant franco-ontarien (RÉFO).
Le RÉFO voit également, dans la publication de ce rapport, l’occasion de réfléchir sur l’avenir de l’éducation postsecondaire en français et sur la viabilité du modèle d’institutions bilingues.
« Depuis plusieurs années, les institutions bilingues coupent dans nos ressources et nos programmes en nous disant que nous n’avons pas la masse critique pour atteindre la rentabilité. Or, ces mêmes institutions nous disent, lorsque nous posons la réflexion sur un modèle de gouvernance par, pour, et avec nos communautés, qu’elles ne peuvent survivre sans nos communautés francophones. Si vraiment nos institutions bilingues ne peuvent s’épanouir sans ce statut de bilinguisme, elles ont alors le devoir de nous démontrer que nous pouvons réellement nous épanouir comme communauté au sein de leur modèle. Et, jusqu’à présent, le constat est que cela est un échec. », d’ajouter M. Porou.
Le RÉFO s’engage à continuer de suivre la situation de près à l’Université d’Ottawa et au sein des autres institutions postsecondaires francophones et bilingues, et à travailler à s’assurer que l’Université d’Ottawa met en place des réponses adéquates aux enjeux soulevés dans son rapport.
Pour prendre connaissance du rapport Renouveau de la francophonie à l’Université d’ottawa : https://fr.scribd.com/document/528157735/Rapport-Renouveau-de-la-francophonie-a-l-Universite-d-Ottawa-une-responsabilite-collective#from_embed
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Le RÉFO regroupe les 30 000 étudiant.e.s de l’Ontario français qui étudient dans une des 11 institutions postsecondaires de la francophonie ontarienne et qui se mobilisent envers la réalisation d’objectifs communs. Sa mission est de défendre le droit des étudiant.e.s de l’Ontario français d’étudier en français dans le programme et la région de leur choix dans un contexte où elles et ils gèrent les leviers de leur éducation, afin qu’ils et elles puissent s’épanouir dans l’ensemble de la communauté franco-ontarienne et puissent y contribuer.
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