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Odyssée Argentique

Do you like what you're doing? 🥾⛰️🏕️

📍 Sinj (Croatie)
📅 157 jours depuis le départ
🥾 3 109 kilomètres depuis Tours
📓 373 pages de notes consignées dans mon cahier
📸 458 photographies capturées
📖 Walden ou la Vie dans les bois (1854) de Henry David Thoreau et La Bible en lecture du moment
🔗 Plus de détails sur l'Odyssée Argentique
📮 Les autres extraits du journal de bord
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En début de semaine, je passais la barre des trois milles kilomètres. Une petite victoire qui à la lecture de mon itinéraire me plongeait dans un certain effroi. "J'ai parcouru plus de la moitié de la distance que je m'étais fixée, Athènes n'a jamais été aussi proche", pensé-je, soucieux d'arriver trop vite aux portes de la capitale grecque. 
 
Alors, l'heure des comptes sonne à nouveau. Nous sommes le 10 octobre, soit à 157 jours de marche de ma bien-aimée Touraine. Dans le petit Excel que je m'efforce de tenir à jour, j'enregistre 3 108,2 kilomètres pour 113 520 mètres de dénivelé positif et 4 309 515 pas. En outre, cette pérégrination a jusque-là été une invitation à la traversée de 7 pays : la France, la Suisse, le Liechtenstein, l'Autriche, l'Italie, la Slovénie et actuellement la Croatie.
 
Depuis mon départ, je subissais comme une belle partie de l'Europe les conséquences froides et pluvieuses de la goutte froide. Toutefois, chaque épisode pluvieux a une fin et personne mieux que Joe Dassin pourrait décrire l'été indien qui me suit depuis septembre. Ainsi, je cumule 108 journées ensoleillées ou nuageuses pour 49 journées pluvieuses ou orageuses.
 
Côté dodo, je commence à me laisser séduire par les tarifs que proposent les établissements des Balkans. Un moyen par ailleurs de bénéficier d'une douche et parfois d'une machine à laver, un luxe suffisamment rare pour être souligné. J'enregistre ainsi 18 nuits en auberge ou hôtel, contre 118 nuits dans mon antre de nylon ou en cabane, et 20 nuits chez l'habitant.
 
Depuis la Slovénie, il devient difficile de trouver du couscous. Dans les Balkans, on est plutôt branché polenta. Alors le soir venu, au moment d'allumer le gaz, on échange la semoule de blé contre la farine de maïs. Au total, j'ai absorbé pas loin de 4 kilogrammes polenta. Quant aux cacahuètes, les fameuses, je ne dois pas être loin des 11 kilogrammes.
 
Enfin, en Croatie seulement, puisque l'immigration semble être un problème de taille, j'ai subi trois contrôles d'identité. Le dernier était hier. Dans un anglais miséricordieux, le jeune policier aux cheveux brosse bien taillés m'expliquait qu'un badaud avait appelé pour dénoncer un migrant sur le bord de la route, moi en l'occurrence. En République croate, la délation serait-elle une activité qui se pratique avec enthousiasme ?
Lors de ma traversée du Velebit, je rencontrais une randonneuse qui, étrangement, me bouleversait à travers ses interrogations. Il y avait les classiques auxquelles je réponds mécaniquement, combien de kilomètres par jour, quel poids dans le sac, bivouac ou hôtel, et j'en passe. Il y avait surtout cette question, à laquelle je répondais sans réflexion aucune un banal "yes, of course". Puisque assis au sommet du mont Panos (1 258 mètres), nous nous laissions emporter par la douceur d'un paysage méditerranéen caressé par les lueurs du couchant et qu'ainsi, aucune autre réponse n'aurait été envisageable. "Do you like what you're doing" ? Ces quelques mots d'une simplicité ordinaire, cette question d'une curiosité singulière, j'y ai repensé. J'aurais voulu y répondre avec plus d'entrain. Mais à ma grande habitude, la beauté du paysage m'abandonnait à une certaine fainéantise.
 
J'ai réfléchi. J'ai pensé que l'itinérance, ça n'était pas seulement des photographies Instagram, des rencontres hors du commun, des bivouacs d'anthologie. J'ai pensé que si j'appréciais autant l'itinérance, ça n'était finalement pas pour les bons moments, mais surtout pour toutes les petites galères qui font du voyage une épopée unique, qui n'appartient qu'à nous seul.
Parce qu'en partant au mois de mai je pensais bénéficier d'une chaleur estivale, mais en fait non parce que le ciel a pleuré jusqu'au milieu de l'été.
 
Parce qu'en quittant Tours je pensais que le temps passerait plus vite et qu'ils ne me manqueraient pas, mais en fait non, ils me manquent, beaucoup même parfois.
 
Parce qu'après autant d'orientation je me pensais expert à la lecture de cartes, mais en fait non puisque des fois encore je perds le nord.
 
Parce qu'en fin d'après-midi mes gourdes sont vides et que je mise tout sur ce puit que l'on m'a indiqué, mais en fait non puisqu'il est aussi sec que mon gosier.
 
Parce qu'avec de bonnes prévisions météorologiques j'aime m'engager sur un sommet avec le sourire, mais en fait non parce que la pluie remplace parfois le beau temps.
 
Parce qu'après deux mille kilomètres de marche, je suggère mes chaussures faites à mes pieds, mais en fait non puisque j'arrive à m'attraper une énième ampoule.
 
Parce je mise tout sur un supermarché qui me permettra de remplir mon sac-à-dos vide de vivres, mais en fait non parce qu'il est seize heures et que le supermarché, l'unique du village, ferme à quinze heures trente.
 
Parce que je prévois de traverser une frontière, mais en fait non puisque je me heurte à d'horribles barrières barbelées.
 
Parce que la rivière est claire comme du cristal qu'elle m'apparaît potable, mais en fait non puisque je me tords le ventre les trois jours qui suivent.
 
Parce que je repère une pittoresque cabane pour un idéal bivouac à ma tombée de la nuit, mais en fait non parce que la susmentionnée cabane est verrouillée à clé.
 
Parce que cette liste pourrait être interminable, mais en fait non parce que vous finirez par penser qu'il ne m'arrive que malheur et infortune.
Je suis actuellement en route pour l'historique cité côtière de Split. Puisque les prévisions météorologiques ont brusquement tourné à mon désavantage - températures proches de zéro, avec un vent sec et froid du nord-est qui pousse le ressenti autour des moins dix degrés Celsius durant la nuit - je préfère m'en retourner à la côte et songer à un itinéraire au climat plus doux. Ma seule crainte, que ce choix soit un adieu aux rudes mais si agréables montagnes slaves. En fait, seul le temps me le confirmera.
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