Finalement je pense que je vais renommer cette newsletter “La dose bimestrielle”. C’est peut-être pas plus mal comme ça, car certain.e.s d’entre vous m’ont encore envoyé récemment des réactions à la dernière newsletter, et je suis contente que vous preniez le temps de vous poser pour me lire (du moins, c’est ce que j’espère que ça sous-entend…).
Il faut dire que ces derniers mois ont été assez épuisants, entre un nouveau boulot, le retour du travail au bureau, et la fin de mes études en soirée qui approche (libération ce samedi, je présente mon projet final \o/ puis diplôme in the pocket).
D’ailleurs, merci pour vos retours sur la dernière newsletter, c’était un sujet délicat à aborder et j’ai reçu beaucoup de retours positifs. J’ai également converti énormément de gens au podcast Le cœur sur la table apparemment =D (dont j’ai acheté le livre, dont je parlerai évidemment sur le blog ou sur Instagram). J’attends le moment où Victoire conseillera le blog dans un futur épisode en retour x) (si quelqu’un la connaît personnellement, n’hésitez pas à glisser le mot).
Dans cette newsletter, j’avais envie de te parler de Tri par le vide. Repartir de zéro pour mieux recommencer, mieux se découvrir, mieux se cerner. C’est comme tout plaquer et partir faire le tour du monde, mais en beaucoup moins cher et sans que toute ta famille te fasse la gueule. Bon ok j’ai survendu un peu le truc, tu vas être un peu moins dépaysé.e quand même.
Généralement, on a tendance à trier petit à petit, progressivement. Parfois, c’est beaucoup plus libérateur de repartir de zéro et de se rééquiper au besoin. Et je ne parle pas que de matériel, puisqu’on peut aussi désencombrer son mental par le vide.
J’ai fait du désencombrement par le vide à pas mal d’endroits dans la maison, suite à des déménagements, ou parce que je me sentais submergée par certaines choses. Certes, il m’est arrivé de devoir racheter une chose ou l’autre, mais si peu… (on parle d’une louche là). Quand on vit dans ses possessions, on n’a plus une vue très nette sur ce qui nous entoure, sur ce qui ne sert pas, ce qui encombre. On est un peu parasité par cet amas de choses. C’est pourquoi faire un tri drastique, en ne laissant passer aucun “au cas-où”, aucune hésitation, permet de bien remettre les choses à plat. La plupart du temps, les objets ne nous manquent pas, on trouve des astuces pour en remplacer certains. Rarement, on doit en racheter un, mais on le choisit plus précieusement et on reprend conscience de sa valeur.
Mais je pense que mes tris par le vide les plus profonds ont été mentaux. Par exemple, quand j’ai acquis une forte conscience féministe, j’ai fait une croix sur plein de choses qui me semblaient avant naturelles. J’ai rejeté en bloc les injonctions sur l’apparence physique (d’où le tri matériel qui a accompagné ce changement aussi). Sans m’en rendre compte, pendant un bon moment, j’avais arrêté de me regarder dans le miroir et de réfléchir à mon apparence physique plus que nécessaire pour me concentrer sur moi. Et p***** que c’est libérateur de ne plus avoir ce poids en permanence !
Un jour, j’ai commencé à reprendre conscience de mon apparence, et j’ai été frappée par tout ce que ça impliquait, tout le contrôle que l’on perd dès qu’on accepte de porter ce poids. Sans avoir tout rejeté en bloc, je n’aurais pas pu en prendre tellement conscience, je n’aurais pas pu déceler ce que ça impliquait dans ma vie, et surtout savoir que je ne voulais plus de cette pression, ni perdre le contrôle. Aujourd’hui, je peux doser consciemment la place que je laisse à cette question dans ma vie.
C’est vrai à propos de beaucoup d’idées que nous entretenons j’imagine : combien de nos comportements sont tellement intégrés et automatiques qu’on n’arrive même pas à prendre conscience de leurs conséquences ? C’est difficile de voir clair dans ses propres idées et besoins quand on est parasité de clichés, d’injonctions, mais aussi de croyances personnelles, tout comme c’est plus compliqué de désencombrer quand on a beaucoup trop d’objets et qu’on ne sait pas par où commencer*.
Est-ce qu’il ne faut pas toujours repartir d’une feuille blanche pour être capable de remettre en question ce qu’on pense ? N’hésite pas à me dire ton ressenti à ce propos !
* (l’astuce, c’est de commencer par une pièce fonctionnelle où l’émotionnel n’intervient pas)