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Jours 4 : l'actu en 2 mots

Un des objectifs de cette COP est de « garder à portée l’objectif de limiter le réchauffement à 1,5°C à l’horizon 2100 ». Cela semble déjà relativement compromis : les contributions déterminées au niveau national (NDC) annoncées jusqu’ici conduiraient à un réchauffement de 2,7°C.
Et l’écart entre les prévisions et l’objectif de 1,5°C risque de se creuser encore. En effet, les NDC ne sont que des engagements, et manquent de crédibilité sur plusieurs points majeurs :  

 

  • Les engagements sont pris à un horizon lointain. De nombreuses NDC sont centrées autour d’un objectif de neutralité carbone, ou net zero. Ainsi, près de 25 pays ont déjà annoncé s’engager à l’atteindre avant 2050. Cette date butoir fixée dans 29 ans permet à des pays de repousser l’action à plus tard, au détriment des générations futures.
     
  • Les NDC manquent de précision s'agissant de mise en œuvre. Seule une trentaine de pays parmi les 197 parties à la COP ont publié une trajectoire précise de réduction. Et les financements, nerfs de la guerre, restent souvent très flous.
     
  • Certains pays fondent leurs engagements sur la capacité (incertaine) de retirer du CO2 de l'atmosphère. Atteindre la neutralité carbone nécessite de compenser les émissions résiduelles (celles qui ne peuvent être supprimées) par de la capture de CO2 atmosphérique, ou « émissions négatives ». Les NDC du Royaume-Uni et de certains pays producteurs de pétrole reposent beaucoup sur ces solutions, particulièrement mises en avant dans cette COP par rapport aux précédentes. Le risque de cette approche : se concentrer sur des émissions négatives futures plutôt que sur la réduction des émissions dès aujourd’hui.
L'action c'est maintenant... ou après une petite sieste (oui oui, la COP peut être fatiguante). En arrière plan, une des nombreuses affiches "décoratives" des couloirs et salles. Toute ressemblance avec des personnes ou des événements existants ou ayant existé ne serait que purement fortuite.

 

Good COP, bad COP

Le fossile du jour est décerné aux Etats-Unis, habitués du prix décerné chaque jour par le Climate Action Network (CAN). Joe Biden doit son prix à la position audacieuse qu’il a adoptée lors du World Leaders Summit des deux derniers jours : faire passer l’agriculture industrielle (robotisation, OGM, etc.) et les technologies de rupture pour le nec plus ultra de l’action climatique. Un plan d’actions douteux, mais des profits juteux pour des acteurs comme Microsoft et Amazon, qui se tournent vers le secteur de l’agriculture.
 

Cocorico ! La France glane une deuxième place grâce à son président Macron. Le CAN lui reproche de militer pour que le gaz fossile et le nucléaire soient considérés comme des énergies durables au sein du système de classification des investissements durables de l’Union européenne. 
 

Rendez-vous demain pour découvrir quel pays aura fait le plus pour en faire le moins !

La question du jour

"Pour atteindre le net zero, pourquoi ne pas juste augmenter les émissions négatives ?"

Les Techniques d'Émissions Négatives (TEN) regroupent à la fois des solutions « fondées sur la nature » et des innovations technologiques.

Les TEN fondées sur la nature améliorent les puits de carbone naturels déjà existants, comme les sols, les forêts ou l’océan. La plus médiatisée : planter des arbres (B. Johnson a parlé lundi d’en planter un milliard). Mais les arbres ne peuvent pas tout. Pour donner un ordre de grandeur, un arbre peut absorber quelques centaines de kilos de CO2 au cours de sa vie, alors qu’une centrale à charbon en émet plusieurs dizaines de milliers de tonnes par jour ! Et encore faut-il que ces plantations soient pérennes et n’entrent pas en concurrence avec d’autres activités essentielles (agriculture, réserve naturelles, territoires autochtones…).

Les TEN fondées sur l’ingénierie s’appuient elles sur la capture et stockage de carbone (CCS), en cours de développement. Leur efficacité et leur rentabilité restent encore à prouver. Un déploiement important de ces technologies présentent des conséquences négatives (forte demande énergétiques, fuites potentielles de CO2, pression sur les terres, impacts sur la biodiversité…).

Si un déploiement modéré présente des bénéfices, le recours massif à ces NET a un coût environnemental, social et économique élevé. Un déploiement à grande échelle pose ainsi des questions éthiques, peu abordées par les gouvernements et entreprises qui font reposer sur elles leur objectif zero net.
Pour aller plus loin
  • Consulter Climate Action Tracker, qui propose une démarche scientifique et indépendante de suivi de l'action climatique des gouvernements
     
  • Faire une estimation de son empreinte carbone personnelle sur le climat avec l’outil MicMac
     
  • Approfondir la question des objectifs climatiques “zéro émission nette”, entre autres avec le rapport “Pas si net” d’Oxfam publié en août 2021.
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Pour toute question ou commentaire : energie@le-reses.org
Cette newsletter est préparée par la délégation du Réseau Étudiant pour une Société Écologique et Solidaire (RESES) présente à la COP, avec le soutien des jeunes issu.e.s des délégations des structures suivantes : 
 

 

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