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L'Ernestine, la lettre d'Ernest !
- 14 novembre 2021 -
L'ÉDITO D'ERNEST 
Vivre pour eux...
 
"Nous nous taisons, debout et graves, chapeau bas, tremblant devant ce deuil qu’on ne console pas." Des mots qui résonnent tout particulièrement ce matin alors que nous commémorons les six ans des attentats du 13 novembre 2015 à Paris. 131 morts. Une sidération toujours présente. Une plaie toujours ouverte. Encore plus béante qu’à l’accoutumée puisque cette année cela vient résonner avec les témoignages du procès "hors normes" auquel nous sommes en train d’assister. "Hors normes", c’est l’expression usitée par les journalistes. Un tribunal a même été construit pour l’occasion tant ce qui nous est arrivé ce jour-là n’est pas "hors normes" mais simplement "anomal". Toujours tremblant "devant ce deuil qu’on ne console pas" et devant ces témoignages d’une grandeur et d’une dignité immenses portés par les familles des victimes. Tremblant mais fier d’une humanité si belle, si grande, si intelligente, si normale finalement.
Certains et certaines auront peut-être reconnus l’extrait du poème de Victor Hugo "souvenirs de la nuit du 4" dans lequel il se demande pourquoi a-t-on tué un enfant ?

Dans nos souvenirs de la nuit du 13, les mêmes questions furent posées. Dans nos souvenirs de la nuit du 13 et de celles d'après, des pansements aussi sont venus, un peu, apaiser notre douleur collective. Des chants. Des notes de musiques. "Don’t look back in anger"… Des mots aussi. Ceux du "Feu" d’Henri Barbusse qui concernent, certes, la guerre de 14-18 mais qui comme les mots des grands livres sont universels. "Et tandis que nous nous apprêtons à rejoindre les autres, pour recommencer la guerre, le ciel noir, bouché d’orage, s’ouvre doucement au-dessus de nos têtes.



Entre deux masses de nuées ténébreuses, un éclair tranquille en sort, et cette ligne de lumière, si resserrée, si endeuillée, si pauvre, qu’elle a l’air pensante, apporte tout de même la preuve que le soleil existe."

Alors que nous tremblons toujours, la réponse vient encore de l’art qui vient nous aider à aller plus loin. Qui vient, surtout, accompagner notre humanité en lui créant un langage commun. "Ne t'en fais pas. Tu as toujours écris jusqu'à présent, et tu continueras. Ce qu'il faut c'est écrire une seule phrase vraie. Ecris la phrase la plus vraie que tu connaisses,"  écrit Hemingway dans "Paris est une fête".
Certes, il nous parle de l’écriture mais pourrait tout aussi bien nous parler de la vie. De la nécessité de vivre vrai. En vivant pleinement, au présent. Le fameux réel qu’il faut accepter et embellir de Clément Rosset.  Le deuil nous fait toujours trembler. Il est là. Pesant et sidérant. Mais la vie nous attend. L’art aussi nous attend.

D’ailleurs, est-ce un hasard si Marcel Proust a publié à compte d’auteur, faute d’éditeur "Du côté de chez Swann" un 14 novembre ?
Pour ne pas l’oublier, tremblons toujours du deuil. Mais créons les amis.

Bon dimanche,
LES PASSEURS D'HISTOIRES
Il y a quelques semaines, la vie nous a mené sur la piste des livres anciens. Des livres rares, des éditions originales et autres joyeusetés. Alors que nous ne nous pensions pas capables de devenir “bibliophiles”, la joie, la passion et l’intelligence de l’équipe de la Librairie Le Feu Follet nous ont convertis. Reportage chez les passeurs d’histoire. (Bientôt un événement Ernest aura lieu dans les locaux de la librairie. Plus d'informations prochainement dans l'Ernestine).

C'est par ici
NOURRITURES INTELLECTUELLES
Cette semaine, dans ses essais transformés, Frédéric Potier vous propose un medley. Entre vision de la France, réflexion sur le travail et géopolitique, voilà un panier bien garni ! Nourrissez-vous !

C'est par ici
LE POÈME

(...) Écoute - toi parler tu parles pour les autres
Et si tu te réponds ce sont les autres qui t'entendent
Sous le soleil au haut du ciel qui te délivre de ton ombre
Tu prends la place de chacun et ta réalité est infinie

Multiple tes yeux divers et confondus
Font fleurir les miroirs
Les couvrent de rosée de givre de pollen
Les miroirs spontanés où les aubes voyagent
Où les horizons s'associent

Le creux de ton corps cueille des avalanches
Car tu bois au soleil
Tu dissous le rythme majeur
Tu le redonnes au monde

Tu enveloppes l'homme

Toujours en train de rire
Mon petit feu charnel
Toujours prête à chanter
Ma double lèvre en flammes (...)


Paul Eluard, "L'entente", Extraits.
QUAND LA COUPE APAISE LES BLESSURES 
Ce mois-ci, dans sa Transversale, Robin Walter nous raconte une histoire fabuleuse. Triste, profondément triste, mais aussi pleine de rebondissements. Comment Manchester United a remporté sa première Ligue des Champions après avoir vécu le drame d’un accident d’avion.

C'est par ici
MARCHONS, MARCHONS...
Avec le droit du sol, Etienne Davodeau signe un album remarquable sur notre rapport à la nature, mais aussi sur l'Humanité. Indispensable.

C'est par là
D.BUSSEREAU, TINTINOPHILE EN CHEF !
Ne ratez pas cette bibliothèque des politiques superbe où Dominique Bussereau, ancien ministre de Chirac et Sarkozy raconte comment Tintin a rassemblé tous les parlementaires. Il raconte aussi une passion et plus largement un amour de la BD et des livres. Passionnant !

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