Avec presque 24h de retard, la COP26 a pris fin samedi soir et le texte de décisions est publié dans la foulée. Revenons sur les principales décisions ici.
Le texte de décisions de la COP26 comprend plusieurs points positifs pour la lutte contre le changement climatique :
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Il précise les règles d’application de l’accord de Paris, notamment sur le marché carbone international.
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Il intègre le terme “énergies fossiles” alors que l’Accord de Paris ne les mentionnait pas. Les pays sont encouragés à “accélérer leurs efforts” pour diminuer l’utilisation de charbon. On ne parle donc que de diminution, ce qui est tout de même décevant par rapport à la version initiale qui prévoyait une sortie complète des énergies fossiles. Ce changement a été fait sous la pression de pays comme l’Inde, la Chine, la Russie, l’Arabie Saoudite ou encore l’Australie, réduisant le niveau d’ambition du texte.
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Il demande aux pays de revoir leurs engagements à la hausse dès la fin 2022 (et non pas dans 5 ans comme le demande l’Accord de Paris) et de soumettre à l’ONU des stratégies de long terme afin de s’assurer de la possible atteinte de la neutralité carbone d’ici la moitié du siècle.
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Il indique de doubler le budget alloué à l’adaptation au changement climatique d’ici 2025. L’adaptation devrait être beaucoup plus abordée dans les négociations de la COP27 alors que l’accent était mis sur la résilience lors de cette COP26.
Cependant, ce texte n’indique pas comment financer les pays du Sud pour les pertes et dommages causés par le changement climatique et auxquels il n’est plus possible de s’adapter. De plus, il repousse à 2023 l’objectif des 100 milliards de dollars par an pour aider les pays en développement à s’adapter et à réduire leurs émissions de gaz à effet de serre (au lieu de 2020 d’après l’Accord de Paris).
Le texte est donc globalement très décevant de part son manque d’ambition. De plus, de nombreuses lignes qui étaient supposées protéger les populations vulnérables aux changements climatiques ont été supprimées des textes. Les droits humains ne sont donc toujours pas une priorité pour certains États en 2021.
Les partis se sont engagés à revenir avec des engagements rehaussés dès 2022, à la COP27, qui se tiendra en Egypte.
En parallèle de ce texte et des négociations, des annonces phares ont été faites tout au long de la COP26 dont voici les principales :
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Arrêt de la déforestation d’ici 2030 signé par une centaine de pays ;
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Réduction des émissions de méthane de 30 % entre 2020 et 2030 signé par une centaine de pays ;
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Sortie du charbon entre 2030 et 2040 par une vingtaine de pays ;
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Arrêt du financement public dans les projets de combustibles fossiles à l’international d’ici 2022 par 30 pays ;
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Fin de la vente de véhicules thermiques en 2035-2040 par une vingtaine de pays.
A noter que ces trois dernières annonces auront moins d’impacts sur la diminution des émissions de gaz à effet de serre, car elles n’ont pas été signées par les pays les plus émetteurs.
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