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SCOTCH & PENICILLIN
Bonjour, ceci est un message de service.
Les habitués remarqueront peut-être que la taille de la police de caractère a légèrement augmenté. Je trouve la lecture plus confortable ainsi mais dites moi si vous trouvez que ça ressemble trop à un livre d'Amélie Nothomb.
Ceci est la vingt-deuxième lettre d'information Scotch & Penicillin. Bonne lecture.
Houlala
"C'est toujours la galère pour les éléphants de mer”. J’ai longtemps cherché de quelle chanson cette phrase était l’introduction. J’ai donc dû récemment réécouter tous les premiers albums de Ludwig Von 88 sur Spotify avant de découvrir que le titre en question (“Les Aventures De Charles Hubert L'Eléphant De Mer”) était sur la compilation Nos amis les bêtes, bien caché au milieu de morceaux des Négresses Vertes (Zobi la mouche) et des Satellites (Le mouton Kabyle). Comment puis-je mémoriser de telles inanités et ne même pas me souvenir d’un seul ver de tous les poèmes appris durant ma scolarité (à part “À l’aube, quand blanchit la campagne, je partirais...”).
C’est durant l’été 1989, lors d’un camp de vacances itinérant qui devait nous mener jusqu’à Corfou qu’un des ados du groupe a demandé au chauffeur s'il pouvait mettre sa cassette dans l’autoradio du car. C’était du Ludwig Von 88 ou du Berruriers Noirs, je ne sais plus. Je n’avais jamais entendu ce genre de choses auparavant. En tout cas, ce n'était pas ce genre de musique qui passait dans la R14, la R11 puis la R19 familiale, plus habituée à Jean-Jacques Goldman, Mécano ou Joe Cocker (ou plus largement, ce qui passait sur West FM). À partir de ce moment, je ne jurais plus que par cette musique à la fois rigolote et violente. Un des parisiens de la colonie, plus âgé et plus aguerri m'avait expliqué les punks, les skins, les redskins. Comment se faisait-il que je n’eusse jamais connaissance de ces communautés ? Pourquoi ne nous apprenait-on pas toutes ces choses à l’école ? En EMT, au collège j’ai cousu une trousse de toilette.
Plus tard, au lycée, j’avais profité d’un trou dans mon emploi du temps pour aller jusqu’au supermarché Leclerc de Coulaine où l’on pouvait trouver, parait-il, des cassettes des “Bérus”. C’était bien le cas. Je faisais donc l’acquisition de Nada et de Meilleurs extraits des deux concerts à Paris, cassettes que je prêtais quelques semaines plus tard à une vague connaissance de cours de récré. Bien entendu je n’en revis jamais la couleur. À cette époque je portais bien souvent un bandana noir noué autour du cou du plus bel effet (non) et je vivais assez mal nos bourgeoises vacances de février aux sports d’hiver. À cette occasion j’avais dû faire l’acquisition d’un anorak bariolé que j’ai porté plusieurs hivers. Malgré mes velléités anarcho-punks j’osai la couleur : une chemise à fleurs dont chaque pièce de tissus était d’un motif différent ; une autre chemise, orange et un peu trop grande, à imprimés “tigre qui saute dans un cerceau en feu” ; un tee-shirt tie and dye fait maison… Ajoutez à cela un petit gilet brodé acheté au bazar d’Istanbul, un pantalon pattes d’eph à rayures (trop court), un short avec des hiéroglyphes fluos : on peut dire que j’avais de bons gros goûts de merde. C’était les années 90, c’était la Sarthe, ça passait. On s’habillait à Pantashop ou à Leclerc Vêtements ; parfois à Kaki, le magasin de surplus de l’armée. C’est là que j’avais acheté ma marinière pour faire comme Andy Warhol qui, lui-même, la portait en référence à Querelle de Brest, de Jean Genet (jamais lu).
badge des Berruriers Noirs
Ma période “Warhol” a fait suite à celle “Lovecraft”. Je lisais tout ce que je trouvais sur lui. Je déchirais en cachette des pages de magazine de la salle d’attente du médecin pour un petit portrait et une mauvaise reproduction d’un tableau (alors qu’il y avait un vrai Buffet dans le cabinet de ma dermato). Je me suis farci le biopic d’Oliver Stone sur Jim Morrison pour trois minutes d’une scène à la Factory avec un faux Warhol pitoyable. J’avais même acheté d’occase son journal (et ses presque 800 pages préfacées par BHL) à la librairie l’Athanor. Évidemment j'étais devenu fan du Velvet Underground alors que je n’avais dû entendre en tout et pour tout que deux vagues extraits de morceaux dans une émission sur France Culture. Par contre, j’ai lu et relu le numéro spécial “Velvet” des Inrockuptibles avec, en supplément, un abécédaire comportant tous les noms qui allaient nourrir ma culture pour encore au moins 30 ans : Burroughs, Cage, Mekas, Cunningham… Mon père me chambrait en disant “tiens, voilà ton pote” quand nous croisions parfois un vieux punk édenté portant un perfecto avec la banane du premier album peinte dans le dos. J’avais tanné mes parents pour qu’ils m'emmènent voir l’exposition rétrospective à la Fondation Cartier de Jouy-en-Josas où le groupe, justement, s’était réuni quelques semaines plus tôt. J’ai de la chance d’avoir eu des parents qui acceptaient de faire 200 km pour me permettre de voir un portrait de Mao et une perruque argentée dans une vitrine. 
Mais on peut dire que je l’ai mérité, cette perruque : je l’ai gagnée en étant traîné, chaque week-end de mon enfance, dans des magasins de papiers-peints, de tissus, de meubles, de carrelage ; et les pépiniéristes (où je suis tombé dans la bassin aux tortues), puis les grandes surfaces et leurs galeries commerciales (mais j’aimais bien l’animalerie, et Pizza Paï). Une fois j’ai croisé M. Guyon, mon instit de CM1, avec son caddie, à Auchan. J’avais hâte d'être à lundi pour le dire aux copains.
Le truc bien à partir d’un certain âge, c’est qu’on pouvait m'abandonner au rayon BD le temps de faire les courses de la semaine. Pendant une heure, je m'enfilais tout ce que je pouvais des éditions Dupuis : Benoît Brisefer, les Tuniques bleues, au pire l’Agent 212. À la maison je n’avais que quelques albums lus et relus : des 60 gags de Boule et Bill, des Petzi, une adaptation en BD de l’Île au Trésor. Hormis quelques bibliothèques roses et vertes, mes seuls romans étaient des trucs pour l’école : du Pagnol et du Molière, les Contes du chat perché et La Maison qui s’envole. Du côté de la bibliothèque familiale, il y avait un reste d’abonnement France Loisirs avec des trucs plutôt cools : l’histoire du docteur Petiot, Les Survivants, un guide de la sexualité (avec des schémas), Emmanuelle.
Les premiers livres que j’ai achetés avec mon propre argent étaient des novélisations de films (Les Goonies, Gremlins, Poltergeist) et des Romans dont vous êtes le héros. J’ai aussi eu une attirance pour la collection ésotérique rouge et or de J’ai Lu (mon éditeur préféré). J’étais fasciné par toutes ces conneries d’OVNI et de vie après la mort. J’avais 12 ans et j’étais triste (mais vraiment très triste) que Ghostbuster ne puisse pas arriver pour de vrai, qu’il ne soit pas possible de voyager dans le temps ou d’avoir des super pouvoirs et un sabre laser. 
J’ai connu cette même tristesse en rentrant d’une semaine de colo à la montagne : je trouvais la Sarthe désespérément moche et plate.
C’est finalement la musique qui m’a rendue moins triste. La musique et la masturbation.
(à suivre, mais plus tard)
 SMINE 
La nuit dernière, j'ai été réveillé par une fulgurance. Une idée incroyable m'est apparue en rêve : l'association du chiffre et du smiley.
Je peux vous assurer qu'à 4 heures du matin c'est idée m'a paru totalement géniale. Tellement qu'il semblait impossible qu'elle n'existât pas déjà. Vous connaissez sans doute l'histoire de Paul McCartney qui a rêvé de Yesterday...
Je vous explique : certains chiffres, dans leurs dessins, produisent une forme fermée. C'est le cas du 6, du 9 et deux fois dans le 8.
Maintenant imaginez que cette forme ronde accueille deux yeux et une bouche souriante : vous obtenez un smiley.
Le visage trouve parfaitement sa place dans le chiffre : les deux éléments fusionnent et produisent un visuel à la fois signe et symbole. Un chiffre-smiley, un smiley-chiffre.
Mais attendez, ce n'est pas fini. Là où mon rêve va encore plus loin, c'est qu'il me donne également la façon de générer le nom de cette chose : on prend la racine "sm-" de SMiley et on y ajouter le nom du chiffre (en anglais) à partir de la première voyelle. Soit :
  • 9 : SMiley + nINE = SMINE
  • 6 : SMiley + sIX = SMIX
  • 8 : SMiley + EIGHT = SMEIGHT



Incroyable, non ? Si vous avez des suggestions sur la façon d'exploiter cette idée, contactez moi et faisons affaire (Fido Dido n'a pas dû commencer autrement)
Et si jamais vous croisez des Smine, des Smix ou des Smeight, vous saurez que c'est ici que vous les avez vu en premier.
 QUELQUES LIENS POUR FINIR 
WEST COAST / SOUTH WEST COAST
Dédié à Stephen Sondheim
Si vous avez Netflix, regardez Best worst thing that ever could have happened

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