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David’s news !

Power to the Pipou.

L’autorité, c’était bien au 18e siècle

Je vais vous parler des gens avec qui je bosse. Au CEETS.

Ce sont tous des professionnels de la survie. Je leur confie des groupes d’inconnus complets, pour les emmener dans des environnements complexes et relativement imprévisibles, pour apprendre à gérer l’incertitude et le chaos.

Et ils le font extrêmement bien.

Je les ai formés, oui. Mais ils se forment aussi tous seuls sans arrêt. Et ils me forment aussi. Je les maltraite. Ils me maltraitent en retour. Sans négliger les petites choses importantes. Jamais.

Un débriefing, chez nous, ferait peur à plein de gens, de l’extérieur. On est sans pitié. Exigeants. On voit toutes les petites erreurs. On critique tout. De manière constructive. Sans ego. Sans faux-semblants.

Nous avons un objectif simple et clair : que les gens qui viennent nous voir en stage meurent moins souvent.

Avec les moniteurs en formation, je suis une hyène. Je les maltraite, je les oublie, je les fais attendre, je leur donne des infos contradictoires. Si j’ai un doute je les pousse à bout avec des consignes contradictoires dans un but simple : qu’ils s’opposent à moi. Qu’ils osent me dire “non, je suis pas d’accord avec ça”.

Et de là, je souris, et je dis “ah, merci, on va pouvoir commencer à bosser”.

Je suis une hyène, mais pas par mon autoritarisme. Je suis une hyène parce que tous les coups sont permis s’il est question d’atteindre notre objectif principal : prolonger des vies. Transmettre des compétences vite et bien pour ça.

Tout ce qui se met en travers de ça, que ça soit un problème de temps de parole trop long de ma part (un de mes travers classiques), sur un stage, ou un souci de timing sur un module, ou une faute de sécurité dans l’organisation d’un stage, peu importe : tout est toujours passé au crible. On cherche à s’améliorer les uns les autres sans arrêt.

Pourquoi est-ce que je fonctionne comme ça ? Pourquoi j’ai mis ce genre d’organisation en place ?

Pour plusieurs raisons :

  • jamais, nulle part, un centre décisionnel a pu être à moitié aussi intelligent que l’ensemble des acteurs d’un système. Jamais. On a longtemps cru que les gens étaient cons, que les subordonnés était de facto des exécutants jetables et bêtes. La vérité c’est que si on leur en donne l’occasion, ils ont apportent souvent des idées géniales.

  • Le rôle du leader n’est pas d’imposer sa volonté aux gens. C’est d’amener un groupe de gens à réaliser un objectif commun, pour lequel ils sont d’accord de bosser. Soit parce que ça a du sens, soit parce qu’ils gagnent quelque chose dans l’aventure, soit parce que ça leur plaît, peu importe. Mais leur motivation doit être intrinsèque, et la coercition, en vrai, c’est vraiment, mais alors vraiment le meilleur moyen de blaser tout le monde et de se retrouver avec des gens qui font tout pour gripper la machine. Et c’est bien normal : résistance passive, dans les clous, invisible…

  • Une fois que les gens ont compris le projet, qu’ils ont envie d’y participer, qu’on leur en donne les moyens et qu’ils s’y retrouvent en le faisant, vous savez quoi ? Ils le font. Avec leur coeur et leur intelligence. Les gens sont pleins de bonnes intentions, en vrai. Et ceux qui ne le sont pas, ils sont vite gérés : on les vire. Ceci dit, de virer quelqu’un est un constat d’échec, au même titre que la coercition. Un bon leader aura recours à la terreur dans un seul et unique but : préserver la confiance dans le cadre et la cohérence d’ensemble.

  • Un bon leader est un bon pédagogue, pas un bon geôlier. Pas un tortionnaire. Pas un manipulateur. Non. C’est juste quelqu’un qui sait — même sous pression importante — garder sa tête hors du pot de pus, expliquer en peu de mots ce qu’il faut faire, et réduire l’incertitude en donnant à chacun du pouvoir et du levier, et des moyens, et du feedback pour évoluer encore et encore.

Le sens de la punchline est un plus. Et une attitude de chien de la casse, avec une combattivité irrépressible aussi. Et s’il y a certainement des aptitudes innées chez les bons leaders, il y a surtout une posture (le contraire d’une imposture), des “skills”, et beaucoup d’humilité.

Les gens ont fini de tolérer les organigrammes verticaux, la pression incohérente, la violence psychique, l’absence de sens à ce qu’ils font… Les gens font burnout sur burnout, et partent dans le Larzac élever des chèvres et faire pousser des patates pour une raison simple : les chèvres sont largement plus cohérentes que leurs chefs. Et ça a du sens de bosser pour réaliser une chose tangible, palpable. Vraie. Même si c’est des patates.

L’autoritarisme, c’est terminé. Et c’est bien mal connaître une proportion croissante de la population, qui n’est plus impressionnée par la pression sociale ou les traditions sacrificielles. Ou les “parce que c’est comme ça qu’on a toujours fait”. Pour faire des choses ensemble, il va falloir faire en sorte que ça aie réellement du sens.

Après avoir passé 20 ans à développer mes compétences autour de la survie (et à manager une équipe de gens exigeants et entiers), bientôt 10 ans maintenant à bosser en parallèle sur la coopération (5%, stage Tribu)… les 10 prochaines années seront tournées vers le leadership. La formation des leaders. Dans un contexte incertain, chaotique, changeant, stressant. Avec des gens qui doivent apprendre à coopérer dans ce genre de contexte. Le monde occidental a actuellement un besoin criant de vrais bons chefs. Le monde qui arrive n’a pas grand chose à voir avec les 30 glorieuses…

Je vais faire un petit webinar là-dessus bientôt. Si ça vous dit. Peut-être le vendredi 17 décembre à 20h. A confirmer, selon l’intérêt des gens.

N’hésitez pas à me dire, et à me balancer vos questions / intérêts / problèmes à gérer par mail, autour de ce sujet. Je ne répondrai pas à tous, mais ça me permettra d’être plus pertinent.

Dates de stage à venir

Stage ANTIFRAGILE, avec Aurélie pour 3volution.fr du 20 au 24 avril :
—> 500 euros, près de Crest dans la Drôme : https://www.3volution.fr/le-stage-antifragile/

Stager TRIBU 2.0, avec Aurélie pour 3volution.fr du 1 au 5 juin :
500 euros, près de Crest dans la Drôme : https://www.3volution.fr/stage-tribu-2-0/

Du côté du CEETS et des stages de survie, je vais donner un stage N1 dans la Meuse fin février avec l’irremplaçable Bertrand Sinapi, et je serai aussi en Haute Garonne les 9 et 10 avril pour le stage de validation de Jérôme C., qui a longtemps patienté.

Sinon Andy a bientôt fini notre nouveau site Internet, trop hâte que vous voyez ça :)

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Hugs and pipou :)

David

Les mentions d’adresses sont obligatoires dans mailchimp, inutile de tous me prévenir — c’est l’adresse postale du CEETS, d’ailleurs, si jamais ;)

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