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David’s news !

Power to the Pipou.

Dokkōdō : le code de conduite ultra-badass de Miyamoto Musashi

Comme je suis en train de relire “La pierre et le sabre” (merci Cepo), forcément je relis tous les trucs que j’ai de Miyamoto Musashi. Le traité des cinq roues, évidemment, qui me suit et qui m’a quasiment servi d’oreiller pendant un long moment. Mais le temps a passé. J’ai vieilli. J’ai deux ou trois cicatrices en plus, dedans et dehors. Quelques rides et quelques poils blancs. Et en relisant aujourd’hui le bouquin d’Eiji Yoshikawa, je vois les choses sous un regard nouveau. Moins tourné vers le martial. Davantage ouvert aux aspects initiatiques, intérieurs, et donc forcément à la manière dont Takezō est devenu Musashi.

Et comment la sauvagerie et l’intensité de Takezō aura, au final, servi de matière première pour qu’il puisse ensuite se transformer. “Transformer le plomb en or”, en quelque sorte.

On voit bien l’influence Bouddhiste et Taoiste dans les méthodes du prêtre, Takuan, qui aura mis Takezō au pied du mur, d’ailleurs. Et j’ai été presque davantage touché, et interpellé, par lui que par Musashi, dans cette nouvelle lecture que j’ai du livre. Reconnaissant chez Takuan des sensations, des états d’âme et d’être qui me parlent désormais peut-être plus que la voie martiale. Non pas que je prétende avoir atteint le moindre accomplissement personnel ou spirituel. Surtout, je pense que l’âge avançant mes aspirations changent.

(Mais bon c’est pas flagrant quand je fais du Kung Fu comme une bête sauvage à 5h du matin tous les jours… ha-hum… bref 🙈)

Quoi qu’il en soit, cette nouvelle lecture de “La pierre et le sabre” me fait revenir sur le Dokkōdō, du coup. Ce petit résumé final que Musashi aura écrit quelques jours avant de mourir, sorte de testament spirituel si on en croit la légende.

Le Dokkōdō, ce sont ces 21 règles de vie sur lesquelles je suis souvent revenu, dans les moments de doute, d’égarement, de souffrance et de solitude de ma vie. Et ils ont été nombreux, si je suis honnête.

Ces principes me semblent être d’une aide précieuse, aujourd’hui. Vous y verrez de grandes similitudes avec les philosophies Stoïciennes, avec le Bouddhisme, et plein d’autres voies spirituelles. J’aime beaucoup le style épuré, “no bullshit”. Le genre de truc à mettre dans un coin pour y revenir souvent.

  1. Acceptez les choses telles qu'elles sont.
    (C’est tellement difficile de ne pas transformer le réel, de ne pas le nier, de ne pas le déformer, de ne pas essayer de négocier avec lui. Un deuil, petit ou grand, c’est exactement ça : un temps — souvent incompressible — où on est aux prises avec notre capacité à accepter un réel qui nous fait mal. Plus vite on accepte les choses telles qu’elles sont, et plus vite on peut commencer à s’y adapter, ou à les changer, ou à apprendre… Mais avant, non. C’est l’un des points importants du stage Antifragile, d’ailleurs… On n’a rien inventé !)

  2. Ne cherchez pas le plaisir pour le plaisir.
    (Parce que non, le plaisir n’est pas interdit. Mais de le chercher comme une fin en soi est un excellent moyen d’être malheureux toute sa vie. Et esclave de cette recherche. La joie superficielle que nous procure un plaisir obtenu pour le plaisir ne dure jamais longtemps. Ne nourrit rien de profond en nous. Et ne nous libère pas. Du tout. La joie profonde permis, en revanche, par un gain de liberté intérieure, elle, est une émotion extrêmement nourrissante et durablement satisfaisante.)

  3. Ne dépendez en aucun cas d'un sentiment partial.
    (Celle-ci pourrait être facilement lue un peu trop vite. Il est question évidemment de nos propres préférences, de nos propres sentiments prenant un parti ou un autre. Et bien évidemment, il est question de ceux d’autrui. Prendre parti, c’est souvent s’enchaîner à des loyautés qui nous privent de possibilités, et qui nous mettent en position de devoir être conforme à une ligne de conduite dont dépendra nos alliances, nos soutiens, et parfois nos vies entières. Amis politiques, relisez celle-ci en boucle, et ne mettez pas tous vos oeufs dans le même panier ;) )

  4. Pensez à vous-même avec légèreté et profondément au monde.
    (J’aime beaucoup celle-ci. Elle permet de replacer l’individu dans son contexte plus large, systémique. Elle permet de pressentir à quel point l’individu n’est pas un système fermé, isolé du monde, mais bien une entité ouverte, ou semi-ouverte, qui est largement définie par le monde autour de lui.)

  5. Soyez détaché du désir toute votre vie.
    (Concept évidemment ultra-bouddhiste que le désir. Le Bouddha définissait la souffrance comme prenant sa source dans les désirs : quand on désire une chose que l’on n’obtient pas, on souffre… les Stoïciens, de leur côté, voient les choses sous un angle très légèrement différent : quand on essaie de contrôler quelque chose sur laquelle nous n’avons pas prise, nous souffrons, mais au final ça revient un peu au même.)

  6. Ne regrettez pas ce que vous avez fait.
    (Plus facile à dire qu’à faire… comme tous les autres points du Dokkōdō, d’ailleurs. Il est ici question de ne pas s’appesantir sur nos actes, nos hontes, nos culpabilités, et de plutôt apprendre. En tirer les leçons. Utiliser tout ça pour évoluer. Enfin c’est comme ça que je le vois. Quitte à faire des conneries, autant en tirer les leçons. Et s’accrocher au passé et à nos erreurs, une fois qu’on les a comprises, ne sert à rien du tout.)

  7. Ne soyez jamais jaloux.
    (Etre jaloux, c’est quoi : envier un autre pour ce qu’il a, pour qui il est… et effectivement ça n’aide personne à s’élever. Plutôt que d’être jaloux, pourquoi ne pas utiliser ces personnes que nous pourrions jalouser, et en faire des modèles inspirants ? Voir quel a été leur chemin, leurs méthodes, leurs manières d’arriver là où ils sont — que ça soit par leurs efforts à eux ou ceux des autres, au final, peu importe : il y a toujours quelque chose à apprendre des gens qui nous semblent plus avancés que nous sur un chemin ou un autre.)

  8. Ne vous laissez jamais attrister par une séparation.
    (S’attacher, c’est forcément essayer de contrôler quelque chose qu’on ne peut pas contrôler.)

  9. Le ressentiment et la plainte ne sont appropriés ni pour soi ni pour les autres.
    (Encore le même thème, au final : le ressentiment, c’est quelque part le refus de faire le deuil de quelque chose. La plainte, de son côté, revient à ne pas accepter la réalité… même sujet, sous un autre angle.)

  10. Ne vous laissez pas guider par la luxure ou l'amour.
    (Ici, l’amour est à prendre au sens de “sentiment amoureux” : ce truc qui nous fait tous, à des moments, faire des choix un peu irrationnels, comme poussés par cet élan de reproduction de l’espèce. C’est un sentiment très puissant. Et la luxure, au final, est du même ordre : des instincts très puissants de reproduction qui nous habitent, et qui sont une source d’énergie incroyable… tellement incroyable qu’elle nous fait très souvent et très puissamment dévier de notre route.)

  11. Soyez impartial en tout.
    (L’impartialité, c’est quoi ? C’est finalement savoir prendre du recul. Se libérer de ses biais, de ses intérêts propres, et tenir sa ligne éthique coûte que coûte. C’est facile quand tout va bien. Plus compliqué quand tout va mal, et que les émotions s’agitent en nous…)

  12. Soyez indifférent à l'endroit où vous vivez.

  13. Ne recherchez pas le goût de la bonne nourriture.

  14. Ne vous accrochez pas aux biens dont vous n'avez plus besoin.
    (Apparemment, cette histoire de ne pas s’attacher aux plaisirs superficiels méritait qu’on insiste beaucoup dessus…)

  15. Ne laissez pas de fausses croyances guider vos actes.
    (Alors là… tellement, tellement d’actualité !!! On parle de fake news ? On parle d’intox et de pourrissement sciemment orchestré des clivages ? On parle ici de faire des choix éclairés, de poser des actes délibérés. Tellement, tellement important, par les temps qui courent.)

  16. N’amassez pas d'armes et ne vous entraînez pas au-delà de ce qui est utile.
    (Le combat, même pour Musashi, n’était pas des fins en soi. Ne pas perdre de vue ses objectifs, et ne jamais les confondre avec les moyens !)

  17. N'ayez pas peur de la mort.
    (Avoir peur de la mort est très humain. De se libérer de cette peur permet d’être vraiment beaucoup plus libre.)

  18. Ne cherchez pas à posséder des biens ou des fiefs pour votre vieillesse.
    (Si le but est de vivre librement, de trop chercher à s’installer peut rapidement aussi devenir un obstacle…. au final il redit encore la m^mee chose d’une manière différente.)

  19. Respectez Bouddha et les dieux, mais ne comptez pas sur leur aide.
    (Autrement dit, “aide-toi et le ciel t’aidera”, mais en version un peu plus hardcore encore.)

  20. Vous pouvez abandonner votre propre corps, mais vous devez préserver votre honneur.
    (Ici, j’imagine que l’honneur est une chose un peu différente, dans le détail, pour chacun. Mais de placer son propre code de conduite au-dessus de sa propre vie, en importance, implique une notion de maîtrise de soi qui est permise uniquement par la transcendance, chose que Musashi semble avoir incarné une bonne partie de sa vie. En tout cas si on en croit la légende.)

  21. Ne vous éloignez jamais du Chemin.
    (J’aurais plutôt dit : “Veillez à toujours rester sur le Chemin”. Personnellement, je ne suis jamais sur le Chemin. J’oscille toujours un peu. Je zigue-zague un peu à gauche et à droite du Chemin, mais j’essaie de mon mieux de faire une oscillation la plus étroite possible, en étant vigilant du mieux possible.)

Bref, j’ai du taf avant de vraiment incarner ces 21 principes de vie. Mais j’aime bien les défis.

Restez pipou ;)

David

Podcast

Au cas où vous auriez loupé l’info, j’ai lancé mon Podcast, “le survivologue”, enfin. Il est dispo sur toutes les plateformes habituelles (Apple Podcasts, Spotify, Deezer, Google Podcasts, etc, etc.)

Ce soir, vendredi 21 janvier, il y aura 4 épisodes en ligne. Je tâche de publier un épisode tous les vendredis, en fin de journée.

Abonnez-vous. C’est gratuit, je n’ai rien à vous vendre. Et j’ai même acheté un micro de qualité pour prendre soin de vos oreilles, suite aux feedbacks relatifs au premier épisode (dont le rythme est trop lent et dont le son est pas parfait).

Parmi les prochains invités prévus : Joël Schuermans, Christian Prouteau, et encore d’autres. Je garde un peu de suspense ;)

Stages et formations

Le REPLAY du webinar Leadership est ici :
—> https://www.3volution.fr/asp-products/webinar-leadership/
Je préfère vous prévenir que le format est très informel, et prend assez vite la forme d’une discussion. C’était en partie voulu : je voulais un style de webinar qui ressemble au style de leadership que je propose. Informel mais doté d’une structure adaptable. Be water, my friend ;)

Stage ANTIFRAGILE, avec Aurélie pour 3volution.fr du 20 au 24 avril :
—> 500 euros, près de Crest dans la Drôme : https://www.3volution.fr/le-stage-antifragile/

Stager TRIBU 2.0, avec Aurélie pour 3volution.fr du 1 au 5 juin :
500 euros, près de Crest dans la Drôme : https://www.3volution.fr/stage-tribu-2-0/

Du côté du CEETS et des stages de survie, je vais donner un stage N1 dans la Meuse fin février avec l’irremplaçable Bertrand Sinapi, et je serai aussi en Haute Garonne les 9 et 10 avril pour le stage de validation de Jérôme C., qui a longtemps patienté. Début mars dans la Drôme, également, je donnerai un stage N1 avec Cepo. Trop hâte.

Sinon le STAGE LEADERSHIP est en gestation. Ca sera du 4 au 8 mai quelque part dans la Drôme, sans doute. Je termine la rédaction de '“La faille” fin janvier puis je me penche à plein temps sur ce stage et son orga. Save the date.

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Hugs and pipou :)

David

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