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N°81
SOMMAIRE
  • Junichi Masuda : composez-les tous !
  • La playlist de la semaine
  • Com Truise : dix ans de fonte galactique

CHEF D'ORCHESTRE

Dans cette nouvelle rubrique, on dresse le portrait des compositeurs.trices un peu trop discret.e.s à notre goût.

Junichi Masuda (Pokémon) : composez-les tous !


De la fanfare au jazz en passant par la musique classique et le néo-métal, le compositeur Junichi Masuda impose sa patte musicale (et bien plus encore) sur la franchise la plus rentable de tous les temps depuis plus de vingt-ans. Un compositeur sauvage apparaît ! Pokéball, go !


Entre forêts verdoyantes et sessions de pêche sur le bord de la plage, le jeune Junichi Masuda passe régulièrement ses vacances à Kyūshū, île la plus au sud du Japon. Mais plus que gambader dans la nature, son grand amour de jeunesse reste la musique. D’abord tromboniste dans la fanfare de l’école puis membre de plusieurs groupes de rock avec ses acolytes, il découvre finalement Stravinsky. Un choc digne d’une attaque Éclair qui le pousse à entamer une collection des grands compositeurs, de leurs œuvres comme de leur biographie. Un bagage classique qu’il complète plus tard avec la découverte du néo-métal et de l’électronique (Slipknot, Linkin Park ou The Prodigy, entre autres). Doutant de son potentiel pour percer dans le milieu du Quatrième Art, il se tourne alors vers des études de graphismes et de programmation à la Japan Electronics College de Shinjuku, au cœur de Tokyo. Et comme un signe, ce ne sont pas ses talents de manieurs de lignes de codes qui attirent l’attention du studio Game Freak, mais plutôt ses compétences musicales… L’aventure commence..

 
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LA PLAYLIST

Perez - Hyène
Electro-Pop
Romantisme et monde en feu sont au programme du nouvel EP du français, Sados, qui abordera le thème global de la méchanceté dans une exposition au centre d’art L’Onde à Vélizy. Et quoi de plus méchant que des hyènes qui se fendent la poire ?
Pour les fans de Etienne Daho, Fishbach, Léonie Pernet
Superchunk - This Night
Indie-Rock
Avant le COVID et Donald Trump, il y avait l'amour, la joie et Obama. Le nouveau single des héros américains est une ode nostalgique à la positivité passé. Comme le dit si bien le guitariste Mac MacCaughan : "Soyons reconnaissants pour ce que nous avons plutôt que de nous concentrer sur ce que les Républicains ont pris à toute une génération". Ça a le mérite d'être clair.
Pour les fans de Sebadoh, Guided By Voices, Built To Spill
Lady Wray - Joy & Pain
Soul / R'n'B
Sur son nouveau single, la diva célèbre les hauts et les bas de la vie avec la grâce qu'on lui connaît, tout en conservant l'héritage Motown intact. Magnifique.
Pour les fans de Saun & Starr, Son Little, Durand Jones & The Indications
Walter Smith III - Orange Crush
Modern-Jazz / Fusion
Avec ces notes hypnotiques et ces boucles de guitares scintillantes, le saxophoniste américain nous embobine avec style pour nous mettre dans sa poche avec la dextérité d'un pickpocket. Serait-ce donc lui, celui qui a volé l'orange ? Michal likes this.
Pour les fans de Gerald Clayton, Ben Wendel, Seamus Blake
Death Valley Girls - When I'm Free
Rock'n'Roll / Psychédélique
Orgue christique, guitares fougueuses et voix fédératrices sur un son rétro des plus attachants : les filles de la Vallée de la Mort réapparaissent triomphantes sur un hymne à la vie et à la liberté, comme si le rock'n'roll pouvait sauver le monde. Et putain, on a envie d'y croire.
Pour les fans de Pinky Pinky, Meatbodies, Starcrawler
Heathered Pearls - Caveat Emptor (Private Press Remix) 
Ambient / Minimal / Deep-Techno
En latin, Caveat Emptor signifie littéralement "que l'acheteur soit vigilant". Mais rassurez-vous, point d'arnaque sur ce titre hyper entraînant qui nous emmène surfer sur les nappes colorées d'un monde paradisiaque. La perle chinée, pour sûr.
Pour les fans de Lusine, Geotic, Kiln

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DANS LES BACS

Com Truise - Galactic Melt (10th Anniversary Edition)


Le producteur célèbre les dix ans de son premier album. Retour sur ce monument de la synthwave, dégoulinant de mélancolie.


Il n'y a pas si longtemps dans une galaxie proche, très proche... Avec ses synthés froids, ses ambiances old-school saveur chewing-gum à la menthe et sa mélancolie incitant au voyage, le producteur Seth Haley entame dès son premier EP Cyanide Sisters le récit interstallaire d'un voyageur intrépide nommé Com Truise, fuyant une société d'oppression. À travers une trilogie d'albums - drôle de coïncidence n'est-ce pas ? - cet astronaute androïde prend contact avec une civilisation extraplanétaire et tombe amoureux d'une alien avant d'opérer une fuite romantique à travers les étoiles. Et c'est bien cette aventure spatiale qui extrait Com Truise (l'artiste, cette fois-ci) de la masse du mouvement synthwave.

Alors que certains de ses contemporains lorgnent vers les guitares cristallines (Small Black, Washed Out) ou portent toute une scène vers une pop excentrique (Psychic Chasms de Neon Indian en est l'un des plus beaux étendards), le natif de l'état de New-York s'exfiltre de cette bande qui regarde les 80's dans le rétroviseur avec attachement en capitalisant sur une démarche totalement instrumentale. Mais aussi en regardant plus loin. Le monde réel - qui plus est le passé granulé à la cassette vidéo - ne semble pas être un terreau assez fertile pour l'Américain, contrairement au gigantisme de l'espace propice pour donner vie à son imagination. Et point de polarisation non plus. Un brin pop mais pas suffisamment libéré pour s'éclater en concert ou en club, un chouilla pinceau d'ambiance mais trop structuré et pas assez léthargique pour embrasser pleinement l'ambient music, Com Truise trouve sa place dans la nuance et le décalage et se stationne entre les deux, comme un vaisseau qui se stabilise en vitesse lumière et passe en pilote automatique.

Des délicates notes numériques (Terminal, Air Cal, Brokendate, Cntrld) aux nappes câlines couleur néon (Intraplexdin, Flightwave, VHS Sex), les inédits se mêlent aux classiques pour offrir un album plus complet qui évacue certaines frustration sans pour autant les effacer. Trop court pour les un.e.s ou pas assez riches pour les autres, Galactic Melt reste pourtant la formidable bande originale pour les phases mélancoliques qu'elle était à sa sortie, celles dans lesquelles l'amertume encercle un optimisme dégoulinant. Magnifique.
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