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De : Base aérienne 116 – 70301 Luxeuil Air
le 19 janvier 2022
Bonjour monsieur Papin,
La cellule communication de la base aérienne 116 se permet de prendre contact avec vous suite à votre courrier postal.
Votre projet a retenu l’attention de notre commandant de base, le colonel Bouilland. (...)
C’est pourquoi, nous vous remercions de bien vouloir nous recontacter par téléphone afin d’échanger de vive voix.
Bonne journée.
Cordialement.
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Suite à l’envoi de ma lettre à la base aérienne “Lieutenant-colonel Tony Papin” (cf. newsletter #23) j’ai donc été recontacté.
La personne avec qui j’ai pu m’entretenir m’a indiqué que le colonel allait m’appeler prochainement (ce n’est pas encore le cas) et que j’avais son aval pour mon projet. Ma lettre a été une surprise pour eux : ils reçoivent parfois des lettres adressées au Lcol T. Papin (pourtant mort en 1946) mais jamais le contraire. J’ai pu les informer du fait que ce nom était plutôt courant dans l’Ouest de la France : j’avais un homonyme parfait inscrit, comme moi, à la médiathèque du Mans.
Autres informations importantes : la base fête cette année ses 70 ans. Ce serait donc pour eux l’occasion de marquer le coup. D’autre part, le commandement de la base changeant tous les 2 ans, le colonel Bouilland quittera ses fonctions au mois de juillet.
Tout ceci précipite grandement les choses : j’avais pensé me préparer tranquillement pendant toute cette année pour envisager un départ en 2023.
Ce sera donc plutôt en juin 2022.
Je faisais le malin mais maintenant je me demande si tout cela est bien raisonnable…
J’ai cinq mois pour être opérationnel (avec un marathon déjà prévu fin mai).
Ma préparation ne doit pas seulement être physique mais aussi logistique : ce que je n’ai pas précisé dans mon courrier c’est que je compte faire tout le chemin sans assistance. Je n’aurai qu’un petit sac avec le strict minimum pour pouvoir bivouaquer et ma carte bancaire pour m'offrir des nuits d'hôtel. Je mangerai avec ce que je trouve sur mon chemin (resto, kebab, supérette, hérisson écrasé) et je devrai me débrouiller pour laver mon linge et mon corps (lequel des deux puera le plus ?).
L'orientation est encore un autre défi : j’ai commencé à repérer mon parcours sur google maps mais il faudrait une appli qui me guide sans que j’ai à sortir mon téléphone tous les dix mètres.
Cet été j’ai pu tester Visorando (que je conseille pour trouver des balades près de chez vous) et cela pourrait faire mon affaire.
Pour revenir à la préparation physique : il faudrait que je sois capable de parcourir une cinquantaine de kilomètres par jour. Pour le moment je n’ai jamais couru plus que les 42 km d’un marathon. Maintenant il me faut apprendre à me déplacer plus lentement, alterner marche et course, pour pouvoir faire de plus grandes distances. Et répéter ça tous les jours.
J’ai lu un bouquin de préparation à l'ultra trail qui donne des conseils d'exercices pour augmenter son endurance. Je fais donc des séances de Tabata (30 secondes à fond les ballons puis 15 secondes pour essayer de reprendre son souffle… et ça 30 fois de suite, une vraie torture) et des sorties longues, plusieurs fois dans la même journée et plusieurs jours de suite. Ça va bien occuper mes week-ends.
Pour ma préparation mentale, j’ai relu L'inconnu des grands horizons de Laurent Tixador et Abraham Poincheval. Récit de leur traversée de la France, à pied, de Nantes à Metz (en passant par Caen).
Et puis aussi Quinze cents kilomètres à pied à travers l'Amérique profonde de John Muir qui m’épate par sa capacité à nommer les plantes en latin, à ne rien manger pendant 3 jours et à boire dans des flaques (OK, il est quasiment mort du paludisme, mais bon…). J’avais ce livre depuis longtemps mais il m’était tombé des mains. La deuxième tentative a été la bonne. Il suffisait de trouver le bon moment.
Ce devrait également être le bon moment pour relire Sur le chemin des glaces de Werner Herzog (lu il y a longtemps mais dont je n’ai gardé aucun souvenir).
Sinon, j’ai adoré regarder sur YouTube l’épopée de Geowizard traversant le pays de Galles en mode “azimut zéro” : en suivant toujours une ligne droite sans contourner les obstacles naturels. On y apprend que les plus grands périls ne sont pas les rivières et les ravins mais les fermiers gallois.
Pour le moment, ce projet absurde porte le nom de code “Ne recule jamais” (ma nouvelle devise). J’ai créé un groupe Whatsapp qui permettra de vous donner de mes nouvelles au jour le jour. Inscrivez-vous !
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QUELQUES LIENS POUR FINIR
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- Meissou (dark slumber) de Geinoh Yamashirogumi est ma chanson préférée du moment. Geinoh Yamashirogumi est le collectif musical japonais qui a composé la musique d'Akira, qui m'a fait découvrir le gamelan, qui m'a donc fait aller à Bali.
- Une hypnotisante carte mondiale des phares : les couleurs, rythmes et distances sont celles des vraies lumières. On peut dire que les norvégiens aiment bien les loupiotes.
- Autre carte : comme dit-on "balek" dans les différents pays d'Europe ? la Grèce va vous étonner.
- Le script de One Saliva Bubble, de David Lynch et Mark Frost. Un film jamais tourné mais qui a abouti à la création de Twin Peaks.
- Habile enchainement (ma spécialité) : dans la première saison du podcast A.M.I.E.S, Marie Telling faisait découvrir Friends à Anaïs Bordages. Pour la deuxième saison c'est Marie qui découvre Twin Peaks, guidée par Anaïs et c'est génial de reprendre la série épisode par épisode en même temps que les deux amies.
- Adrian Bliss est très anglais, extrêmement drôle et adore commander des déguisements sur Wish. (mes vidéos préférées sont celles sur l'arche de Noé). En plus il est allé dans la ville d'Adrian (👍 à tous les gens qui vont dans des endroits qui portent le même nom qu'eux). J'adore ce type.
- Parlons quéquette : Vous pensiez avoir tout appris sur le pénis dans cet épisode des Couilles sur la tables (mon dieu, que de vulgarités dans cette newsletter !), soyez certain·e·s d'apprendre encore plus de choses sur l'éjaculation précoce.
- Restons sur Arte Radio : avec la nouvelle année et la présidentielle qui approche c'est la retour de Dépêche, la réjouissante revue de presse de Livo.
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- Lettres à un jeune poète de Rainer Maria Rilke.
C'est Anne Bacheley qui m'a avait conseillé ce texte en me parlant des raisons qui nous motivent pour créer. Suite à cet échange je suis tombé dans une phase "à quoi bon..." qui a coupé court à toutes velléités créatrices pendant plusieurs années (désolé Anne...). Aujourd'hui, je m'attaque enfin à ce petit livre et, purée, passé la première lettre je dois vraiment batailler pour le lire. Que c'est assomant.. Rilke est absolument insupportable. Quand il compare l'écriture à la passion amoureuse j'ai juste envie de lui conseiller de poser sa plume d'oie et d'aller prendre une douche froide. Je pense que la lourdeur de la traduction (de Bernard Grasset, également éditeur et postfaceur du livre : son nom apparaît 3 fois sur la page de garde) y est pour beaucoup.
"Ce m'a été une joie de relire souvent ce sonnet et votre lettre." Vraiment ?
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L'amour du Rilke
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