Chère amie, cher ami,

 
Edito

Refusons que les associations de migrants soient traitées comme des « ennemis » de la France
Les associations d’aide aux migrants « seront traitées comme des ennemis », car, « elles agissent contre la survie de la France ».
« Je considère que ce sont des ennemis. Ces gens seront traités comme des ennemis. Il n’y aura plus de subventions qui seront versées. Je les sanctionne ».
 
Ces propos d’Éric Zemmour, tenus, le 21 janvier, à la frontière Franco-Italienne, rapportés par les agences de presse, et reproduits, le plus souvent, sans commentaires par les médias, ne sauraient étonner venant de la part d’un candidat à l’élection présidentielle, pour qui l’innocence du Capitaine Dreyfus n’est pas « évidente » et qui voit en Pétain le « sauveur » des juifs de France.
 
N’est-ce pas faire trop d’honneur à leur auteur que de consacrer, ne serait-ce qu’un Édito de La lettre de l’Apardap, à ces propos haineux d’un polémiste régulièrement condamné par la justice, pour ses déclarations xénophobes et racistes ?
Non, il faut les énoncer pour les dénoncer et empêcher leur banalisation, éviter que ne s’installe une banalité du mal, selon le concept développé par Hannah Arendt.
D’abord, parce que, quel que soit le résultat de l’élection présidentielle Éric Zemmour a déjà atteint un premier objectif : il a placé la question de l’immigration au cœur de la campagne, alors que toutes les études montrent que l’opinion classe la question migratoire au cinquième, ou au sixième rang, de ses préoccupations.
 
Le mal est fait, nous assistons à une surenchère, du côté de l’extrême droite et de la droite dite de gouvernement, de propositions aussi irréalistes qu’indignes envers les migrants.
Ne nous y trompons pas ce sont bien eux qui sont visés à travers les associations et les ONG qui les soutiennent. Ce sont bien les migrants qui, comme hier les étrangers et les métèques sont désignés comme responsables de tous les maux de l’époque.
 
Stigmatiser les associations et les ONG, c’est refuser de considérer le rôle humanitaire qui est le leur de Calais à La Roya, et, plus près de nous, sur les chemins enneigés des cols de L’Échelle et du Mongenèvre.
C’est refuser de voir que, partout sur le territoire, des bénévoles accompagnent, hébergent, soignent...des migrants, palliant les défaillances d’un État qui ne veut pas, et/ou ne sait pas les accueillir.
 
Parce qu’elles refusent que ne s’établisse un climat d’accoutumance et d’indifférence, face aux drames que vivent les migrants, les associations jouent, de surcroît, un rôle irremplaçable d’alerte et de sensibilisation de nos concitoyens.
Non, Monsieur Zemmour, les associations ne sont pas les ennemis de la France, elles en sont l’honneur. À son petit niveau, l’Apardap est fière de prendre sa part à un accueil des migrants véritablement respectueux de leur humanité.
 
Bernard Pouyet, Patricia L’Écolier
Co-présidents

Informations

Décès de Daniel Aberdam
L’APARDAP s’associe à l’hommage rendu à Daniel Aberdam : adhérent très engagé à nos côtés dans le soutien aux migrants, il avait notamment aidé à la mise en place et au suivi de nos listes de diffusion et plus largement à notre communication. Militant pacifiste et laïque, il animait avec son épouse le Cercle Bernard Lazare de Grenoble et particulièrement la recherche d’une solution négociée au conflit israélo-palestinien. Il était un des fondateurs et membres actifs du Cercle Laïque de l‘Agglomération grenobloise.
 
L’immigration et le travail
Le débat sur la politique migratoire rejaillit régulièrement dans l’actualité. Un argument est souvent avancé par les partisans des restrictions à l’immigration : en accroissant la population active (l’offre de travail), l’afflux de migrants aurait un effet dépressif sur le marché du travail du pays d’accueil. L’immigration serait la cause du chômage et de la baisse des salaires des natifs. C’est une théorie sans fondement, comme le rappelle différents économistes, pour plusieurs raisons.
Les travailleurs immigrés et natifs ne sont pas forcément substituables, notamment du fait de qualifications différentes (les immigrés ont en moyenne un niveau de qualification plus faible que les natifs), les deux groupes d’individus ne sont donc pas nécessairement en concurrence pour les mêmes postes.
Natifs et immigrés occupent souvent des rôles complémentaires au sein de la division du travail. Par conséquent, une augmentation de la main-d’œuvre immigrée peut augmenter la productivité (et donc le salaire) des natifs. Selon les économistes D’Amuri et Peri, l’immigration pourrait augmenter le salaire moyen de Europe de 0,6% sur la période 2008-2020 (une fois prises en compte les projections démographiques européennes).
De plus, même en période de fort chômage des emplois restent vacants pour lesquels les entreprises peinent à recruter (construction, services à la personne, par exemple). Sur certains secteurs délaissés par les natifs, la population immigrée peut venir diminuer les tensions sur le marché du travail.
L’immigration impacte aussi d’autres grandeurs économiques que l’offre de travail. En effet, les immigrés peuvent innover, créer des entreprises, consommer… ce qui crée de nouvelles embauches.

Peut-on se passer de l’immigration face à la pénurie de main d’œuvre ? C’est le thème qu’a abordé le Dauphiné Libéré auprès d’entrepreneurs isérois en manque de main d’œuvre qui voit l’immigration comme une chance. Article du Dauphiné.

Une de nos accueillies cherche un emploi de cuisinière
Une de nos accueillies est à la recherche d’un emploi de cuisinière dans un restaurant ou une cuisine centrale de collectivité. Elle a passé brillamment son CAP d’Agent polyvalent de restauration. Organisée et polyvalente, elle maîtrise les normes HACCP et sais être autonome. Son CV.
Pour sa régularisation, il ne lui manque qu’une promesse d’embauche. Si vous connaissez des établissements, des restaurants, des personnes qui sont à la recherche d’une cuisinière bien formée et compétente, n’hésitez pas à leur en parler et contactez-nous par mail : apardap@gmail.com.
 
Bonne nouvelle à l’Apardap
Eric, le filleul d’une de nos bénévoles a reçu son titre de séjour après dix ans d’attente. Nous nous réjouissons tous de cette nouvelle.
 
Bienvenue à Serge, Elsa et Soumia
Depuis février, l’Apardap accueille Serge en mécénat de compétence de la Fondation Orange. Le mécénat de compétence se définit comme la mise à disposition ponctuelle et gracieuse de salariés, à une association d’intérêt général à vocation culturelle, sociale, humanitaire, par une entreprise. C’est dans le cadre de la Maison digitale que Serge va œuvrer.
Elsa et Soumia, nouvelles Volontaires viennent également de démarrer leur Service civique. Elsa est en mission auprès de la commission « Emploi formation » et de la Maison digitale, Soumia en compagnie de Miriata accompagne les accueilli.e.s pour leurs papiers administratifs à la MDA, participe au programme Partage & Découverte et est présente l’après-midi pour animer la Maison des accueilli.e.s.
 
Vies Exilées, Vies Cabossées
20 mai à 20h00
Vence Scène, St. Egrève
 
Les Indisciplinés de l'APARDAP propose une création théâtrale en 16 tableaux jouée par 15 comédiennes et comédiens réalisée à partir de textes écrits par les migrants, d'extraits de "Le Soleil Des Indépendances" d'Ahmadou KOUROUMA, et du "Mahabharata" texte vieux de 7 000 ans. Mise en scène de Jaurès GAMBA, comédien en exil.
 
Le spectacle sera suivi d'un échange entre la salle et les comédiens.
Il sera possible de se désaltérer sur place avant et après le spectacle.
Pour venir, c'est facile : Vence Scène à St. Egrève, tram E direction Le Fontanil, arrêt Pont de Vence.
Pour réserver vos places, allez sur le site Helloasso.

Partage et découverte : Le programme de février
Nous comptons sur vous pour parler du programme et de ses activités à vos filleul.e.s ou aux accueilli.e.s que vous connaissez.

Accompagnement social

Tableau des distributions alimentaires en date du 23/11/2021
https://www.apardap.org/wp-content/uploads/2021/11/tableau-des-distributions-alimentaires-au-23-11-2021.pdf

Point d'eau
A Grenoble, Point d'eau ouvre de nouveaux locaux aux 150 précaires qui viennent chaque jour se mettre à l'abri, proposer un café chaud, une douche, une consultation médicale ou un suivi social. https://www.francebleu.fr/infos/economie-social/a-grenoble-point-d-eau-ouvre-de-nouveaux-locaux-aux-150-precaires-qui-viennent-chaque-jour-se-mettre-1639427051

Site & Facebook APARDAP

Pour vous tenir informé de la vie de l'association, sur l’évolution des décisions prises par différentes organisations qui accompagnent les migrants concernant les aspects administratifs, comme ceux de la vie quotidienne, vous pouvez consultez notre site ou notre page Facebook que nous tenons à jour régulièrement.