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David’s news !

Power to the Pipou.

Ce mouvement tectonique qui fait tout bouger

L’actualité en Ukraine et les différents points de vues qui s’agitent autour de la guerre et des différents acteurs impliqués me donnent envie de partager avec vous une petite réflexion. C’est une réflexion qui fleurit en moi depuis de nombreuses années, et qui se précise au fil du temps. Et qui me semble être réellement présente dans les insconscients collectifs un peu partout dans le monde.

Partout, on distingue de plus en plus clairement deux tendances : une tendance de l’ancien monde à vouloir imposer sa volonté à autrui. A vouloir structurer, orienter, donner une forme précise aux choses. De l’autre, une tendance — pas particulièrement nouvelle mais de plus en plus prégnante — s’impose de plus en plus clairement : celle de retrouver du pouvoir sur soi-même.

Si on compare une dictature, même éclairée, et une démocratie, même imparfaite, on y devine ces deux tendances. La dictature impose au peuple une forme, un comportement. Une démocratie — même sil faut des règles de vies en commun — est un début de reprise de pouvoir des gens sur leur destinée. Nos démocraties représentatives sont un (grand) premier pas vers ça. Et une nette amélioration par rapport au système féodal qui leurs pré-existaient.

Or, cette transition de mode de fonctionnement — même si elle est très tranchée sur papier — se fait en réalité très progressivement. Et elle évolue petit à petit dans les interstices, et devient de plus en plus réelle. Ainsi, le peuple réclame de plus en plus de communication ascendante, et veut être entendu par ses représentants, même s’il n’a rien de précis à dire. Lors de la crise des gilets jaunes, des revendications diverses ont émergé. Reçus par l’Elysée, les divers représentants des gilets jaunes avaient tous une revendication précise à apporter, mais par réellement de revendication commune, à part le RIC. Ce qu’ils revendiquaient, ça n’était pas tellement un contenu précis. Ce qu’ils revendiquaient, au final, c’était simplement une modification de la relation entre eux et l’Etat. Ils voulaient surtout être entendus. Reconnus. Considérés.

Ce genre d’élan doit à mon sens être entendu. Un peu sur le fond des revendications en elles-mêmes, mais surtout sur la manière dont la population souhaite aujourd’hui pouvoir dialoguer avec ses représentants.

Les techniques de management actuelles, de la même manière, sont une série de méthodes plus “soft” sur la forme mais tout aussi structurantes que les anciens modes de gouvernance. On emballe simplement différemment un rapport hiérarchique très clair et très asymétrique, avec l’inconvénient d’être vécu comme de l’hypocrisie par la plupart des “managés”. Et encore là se joue un rapport de pouvoir entre les structures et les individus qui les composent.

Un modèle de leadership différent — et celui que je propose dans mes stages sur le sujet — pose une nuance radicalement différente : celle du consentement. Très étroitement lié à ma vision de la pédagogie, le leadership que j’expérimente et que j’enseigne part du postulat que 4 conditions sont nécessaires pour le bon fonctionnement d’une organisation :

  1. Le consentement : les gens qui travaillent avec nous devront adhérer — et donc être réellement en accord — avec les objectifs de la structure.

  2. Les émotions positives : elles seront créées par une ambiance de travail compatible avec les valeurs de chacun, par un sentiment de sécurité, par la certitude d’avoir droit à l’erreur, d’avoir droit à la pensée, d’avoir le droit de s’exprimer, d’avoir le droit de proposer des méthodes, des idées, des changements en relation avec l’objectif annoncé au point 1.

  3. Des boucles de feedback courtes, nombreuses et posées correctement : la communication ascendante doit être réellement possible, et les feedbacks en retour doivent être bienveillants (voir point 1), utilisables, précis, et cohérents. Evidemment, les moyens fournis devront être cohérents avec les tâches demandées, etc.

  4. “Faire, faire avec, faire faire” : le premier rôle d’un leader est de fait de montrer l’exemple. De faire les choses comme il souhaite qu’elles soient faites. De se positionner, de parler, d’agir d’une manière cohérente avec les points 1, 2 et 3. En faisant, il donne l’image de ce qu’il souhaite. Et en faisant avec, il accompagne chaque membre de l’équipe à comprendre le fonctionnement, les méthodes, les idées, les postures. En faisant, ensuite, faire, il veille avec bienveillance à la réalisation des tâches, toujours en cohérence avec les trois premiers points. L’étape suivante consiste à “faire faire faire” : il peut après un temps laisser les équipiers les plus anciens faire faire à d’autres, au fur et à mesure que l’algorithme de l’organisation est posée, et qu’elle a acquis son “âme”, et son sytème immunitaire.

La perversité, peu importe le système où on se trouve, consiste à changer les objectifs dudit système sans l’annoncer clairement, et sans laisser aux gens qui le composent le choix de continuer d’adhérer ou non. Et la violence, de fait, revient non pas à être brutal, mais bien à priver les gens de ce pouvoir sur eux-mêmes qui est permis par la transparence des objectifs, et la liberté du consentement en rapport avec ces derniers.

Un peu partout dans le monde, les gens s’offusquent de la violence sous toutes ses formes : qu’elle soit exprimée par la force ou par la ruse. Aussi, l’impopularité actuelle de Vladimir Poutine vient montrer très clairement le ras-le-bol des populations du monde entier vis-à-vis de ces relations violentes que les autocrates ont avec le monde.

Vladimir Poutine — malgré tous ses travers — aura eu le mérite de récupérer un pays effondré, où l’espérance de vie était digne du moyen âge et où la misère était la norme, pour en faire une grande puissance en 20 ans. Soumettant les oligarques et mettant au pas tout le monde, sa puissance et sa capacité à imposer sa volonté tant par la force que par la ruse ont été fort utiles. Mais il semble que son style de gouvernance soit désormais dépassé, dans la Russie de 2022. Sans parler du reste du monde, qui ne tolère plus les débordements d’autorité, ou les invasions militaires de pays démocratiques.

Evidemment, certains me répondront que les USA ne sont pas étrangers à toute l’histoire, que les USA ont envahi l’Irak et l’Afghanistan, et qu’ils ne sont pas une référence. Et je serai plutôt d’accord avec ça. Et ça confirmera le ras-le-bol du même phénomène : les gens sont désormais de plus en plus sensibles aux postures de pouvoir qui ne permettent pas le consentement.

Ils n’en veulent plus.

Les grands leaders de demain devront écouter davantage. Consulter davantage. Et se mettre au services des groupes — petits ou grands —pour prendre soin de la place de chacun et fédérer ainsi les bonnes volontés sur une base libre, consentie, et de facto plus authentique.

Restez pipou ;)

David

Podcast

A un rythme semi-mensuel, je diffuse mon Podcast, “le survivologue” sur toutes les plateformes (Deezer, Spotify, Apple Podcasts, etc.). J’y parle de survie, au sens très large. J’y rencontre des personnes inspirantes. J’y réfléchis sur des notions utiles pour survivre individuellement, collectivement, institutionnellement : coopération, organisation, écologie, leadership, préparation physique, résilience et antifragilité…

Abonnez-vous. C’est gratuit, et je n’ai rien à vous vendre.

Parmi les prochains invités prévus : Joël Schuermans, Olivier Boutonnet, et quelques autres pour qui je garde encore la surprise. Je garde un peu de suspense ;)

Stages et formations

Leadership de crise, version bêta. 800 euros, dans la Drôme, du 4 au 8 mai 2022 :
—> https://forms.gle/e3EuZTD6MqRdTfv56 — ATTENTION IL NE RESTE QU’UNE PLACE.

Stage ANTIFRAGILE, avec Aurélie pour 3volution.fr du 20 au 24 avril :
—> 500 euros, près de Crest dans la Drôme : https://www.3volution.fr/le-stage-antifragile/

Stager TRIBU 2.0, avec Aurélie pour 3volution.fr du 1 au 5 juin :
500 euros, près de Crest dans la Drôme : https://www.3volution.fr/stage-tribu-2-0/

Du côté du CEETS et des stages de survie, je vais donner un stage N1 en Haute Garonne (près de Toulouse) les 9 et 10 avril pour le stage de validation de Jérôme C., qui a longtemps patienté. Trop hâte.

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Hugs and pipou :)

David

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