Communiqué de presse du 02.09.2020
Derrière les cases de la mission
L’entreprise missionnaire suisse romande
en Afrique australe (1870–1975)
Des hommes et des femmes qui quittent Neuchâtel, Lausanne ou le Jura bernois avec une foi bien accrochée, la certitude de porter la vérité et la connaissance aux populations rencontrées. Des échanges, des découvertes, de la passion mais aussi de l’incompréhension et un désir de transformer l’autre... tels sont les ingrédients de la nouvelle exposition présentée au MEN, fruit d’une collaboration entre le Musée d’ethnographie de Neuchâtel et le Musée cantonal d’archéologie et d’histoire à Lausanne.
Le parcours de l’exposition s’appuie sur la bande dessinée Capitão de Stefano Boroni et Yann Karlen. Les auteurs se sont librement inspirés du journal de Georges Liengme et de la vie d’Henri-Alexandre Junod, missionnaires en Afrique australe au tournant des XIXe et XXe siècles. En passant littéralement derrière certaines cases choisies de cette œuvre, le public découvre en six tableaux une partie de l’histoire peu connue de l’entreprise missionnaire protestante suisse romande en Afrique australe dans le contexte colonial. Après une présentation du projet ancré dans la création de l’Eglise libre dans la seconde moitié du XIXe siècle, les stratégies de conversion sont mises en perspective : soigner pour convaincre ; étudier des langues et des pratiques culturelles ; décrire et classer des populations ; utiliser des projections lumineuses pour transmettre des valeurs. Les espaces d’exposition suivants évoquent les conséquences de ce processus d’évangélisation et la mise en récit de celui-ci, entre la volonté d’émancipation et le formatage des esprits et des corps. Enfin, la dernière salle situe la posture complexe de la Mission suisse entre pouvoir colonial, marxisme et lutte armée révolutionnaire dans le processus d’indépendance du Mozambique.
Mobilisant des collections d’objets, de photographies, de films et d’écrits rapportés par les missionnaires, Derrière les cases de la mission montre en outre en quoi ils ont participé à la formation d’un regard suisse sur l’Afrique.
Ce vernissage est la première occasion de découvrir un nouvel espace au sein du MEN : les sous-sols de la Black Box réhabilités en lieu d’exposition.
|
|
