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Que s'est-il passé dans la communication de la santé le mois dernier ?
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Après deux mois où les revirements de doctrine et le renversement des statistiques sur le Covid-19 sont devenus la norme, nous vous proposons de prendre un moment pour lever le nez, et se demander où tout cela nous mène, en tant que communicant·e·s. Faut-il parler de deuxième vague dans nos communiqués ? Quels indicateurs doit-on commenter pour éclairer le grand public sur la situation ? Comment répondre à ces communautés qui soutiennent que le masque est un outil de domination ?

Les postures varient radicalement d'établissement en établissement, et même de porte-parole en porte-parole, au sein d'un même établissement. Nous sommes curieux d'en savoir plus sur la façon dont vous abordez la chose dans votre pratique quotidienne de la comm', dites-nous en plus en répondant à ce message !

 

// Les relais d'opinions

💬 COMME ON NOUS PARLE 
Communiquer Covid

Affaire Universitaires (🇨🇦) dédie un long papier à la place des communicant.es dans la gestion de la crise. Extrait choisi : "La communication est notre seule arme"
Et la seconde vague ? 

Fin juillet, l'OMS prenait position contre l'idée que le virus était saisonnier, et que sa première vague était passée : à vrai dire, le virus n'a jamais cessé de se propager, et la pandémie serait une seule "grosse vague" (AFP). Pourtant, la HAS, les ARS comme les CHU parlent de seconde vague.

Le terme est-il approprié ? En creusant les déclarations, je me suis rendu compte que le discours de fond était le même, qu'il mentionne une deuxième vague ou non. Le président de la CME du CHRU de Tours le résume (France Bleu) : "Je ne sais pas si la vague sera plus haute, moins haute mais en tout cas, on va être trempés". C'est un sentiment général d'inquiétude qui est exprimé par les professionnels de santé.

Les Jours 💶 font le point sur les deux revers de la médaille, et analysent leurs grilles de lecture respectives :
  • Côté "optimiste" : pas de panique, l'augmentation du nombre de cas est uniquement dû à l'augmentation du nombre de tests, avec un taux de négatifs qui reste à 97%
  • Côté "pessimiste" : certes, le taux de négatif est faible, mais il diminue considérablement depuis juillet - "le virus n'a jamais arrêté de circuler"
En Suisse, l'excellent média Heidi.news répond à une lectrice qui se demande "si on n'en fait pas trop avec Covid-19" (60% des Français.es pensent que c'est le cas, selon Viavoice), dans la mesure où les risques d'hospitalisation et de décès restent faibles. Sa réponse tient en 3 points :
  • La nature exponentielle du virus fait qu'il peut déraper à tout moment
  • Pas d'hospitalisation ≠ pas de danger. Dans les Bouches-du-Rhône, les jeunes adultes, qui supportent la maladie sans avoir besoin d'être hospitalisé.es, ont à leur tour contaminé les séniors, plus vulnérables, surchargeant d'un coup les services de réa et de soins intensifs
  • Environ 10% des malades symptomatiques présentent des séquelles respiratoires : l'immunité collective n'est pas une solution
A retenir, la notion de "paradoxe de la prévention" : si personne n'est malade, alors 1) la prévention a été efficace, 2) elle n'est plus justifiée aux yeux du grand public.
| RÉSEAUX SOCIAUX : Qu'est-ce qu'un symptôme "pas banal" ? Les parents gardant leurs enfants à la maison vont devoir vite le deviner avant de pouvoir les renvoyer à l'école °°° Parce que les risques sanitaires "habituels" ne disparaissent pas pendant la pandémie, l'AP-HP a publié les chiffres d'activité de ses urgences et SAMU chaque jour des vagues de chaleur de l'été - mais ne les a tweetés qu'une fois. °°° Intermède qui n'a rien à voir avec la #ComSanté, mais qui sera applicable très rapidement pour tout le monde : les proportions à respecter pour que Twitter ne rogne pas votre visuel. °°° | SUR LE GRILL : La Cour des Comptes a publié une série de vidéos "Mon rapport en 180 secondes" au format très précis, et la plus consultée concerne l'Ordre des médecins (grâce au hashtag #JournéesduPatrimoine ?) °°° Vincent Glad (ex-Libé suite à Ligue du lol, toujours très suivi sur Twitter) décrypte la chronique du Directeur scientifique de l'ARS Pays de la Loire. Le format, publié tous les 10 jours, est un exercice intéressant de transparence sanitaire : il commente les taux de positivité et d'incidence, qui sont devenus des sujets courants dans les médias. On retiendra également le tacle à la fin du thread : "L'ARS sait faire des tests PCR, pas des sites internet". °°° | 💬: "TikTok réinvente la communication santé", pour le fondateur de RCA Factory - tribune publiée par Stratégies. Pour moi, le format et l'audience de TikTok sont très compatibles avec l'empathie propre à la communication santé, portée les patient.e.s. Si les soignant.e.s ont aussi investi le réseau pour décompresser (Le Parisien), la question de la désinformation reste un de ses angles morts : un partenariat avec l'OMS lui a permis de désigner des sources d'info "sures", mais la gestion des infox est bien plus opaque °°° Dominique Noël, présidente du Festival de la communication santé, parle de la place particulière des patient.e.s et de leur communauté dans la communication santé (#madein). °°° | NOMINATIONS : Damien Mascret, journaliste santé historique du Figaro, a quitté la rédaction pour rejoindre France Télévisions. Il intervient notamment en plateau du JT de France 2, avec une position d'expert. °°°

// Les outils

SALONS 🧳 
Annulation de SantExpo

L'ex-Paris Healthcare Week, repris en main par la FHF, ne se fera pas de visu : le online est à l'étude
ET MERCI 🙏
La côte des soignant·e·s, vol.3
Après les médailles et les primes en retard, les mugs ?
Le plus intéressant est la réponse de Martin Hirsch.
| HASHTAGS : #AprèsJ20 et #AprèsJ60, utilisés par les patient.es du "Covid long", dont les symptômes persistent bien au-delà des 2 à 3 semaines habituelles. Ils et elles ont formé une communauté, qui remet en cause l'idée d'immunité collective. °°° Sur Instagram, #santé = #healthy. Comme tous les autres thèmes sur ce réseau, la santé est passée au filtre du lifestyle : on y parle de nutrition et de sport, mais ce ne sont pas les patient.e.s qui sont les plus visibles (étude de Visibrain) °°° Deux hashtags en cours à l'Institut National du Cancer : #SavoirCestPouvoirAgir (rappel que 40% des cancers sont évitables, bien que les commentaires puissent décourager) et #ConsultationCancers (avec une tagline qui appelle l'engagement, bien plus partagé sur Twitter que sur Facebook). °°° | CAMPAGNES : "Mieux voir, mieux entendre" : Alain Affelou s'offre une trentaine de chroniques très grand public sur RTL (1 minute, chaque jour de semaine, à 18h), avec un succès très aléatoire sur Twitter (aucun compte tiers ne lui fait de l'écho). °°° Pour Octobre Rose, l'Institut Curie organise un Q&A sur Facebook Live ainsi qu'une table ronde grand public sur Teams pour faire le point sur la recherche contre le cancer du sein °°° Odysséa fait également le choix du online pour son lancement d'Octobre rose (programme). °°° La Ligue contre le cancer a lancé une campagne d'affichage pour sensibiliser à la pénurie de médicaments (agence LaSuiteandCo, via CBNews). °°° Santé publique France rappelle le principe "Zéro alcool pendant la grossesse" avec un spot radio qui joue sur la solidarité : ne pas laisser les personnes enceintes être les seules à trinquer sans alcool | VISUELS : Lancé début septembre par la DRH de l'hôpital Bichat - Claude Bernard, Coulisses Hospitalières est un compte Instagram qui fait le pari (audacieux) du visuel pour la communication RH, avec coulisses et portraits. °°°
Anti-masque, tu perds ton sang froid 

Vous avez sans doute vu cette vidéo de Eve Engerer, figure de proue anti-masque du Bas-Rhin. Si la soignante a été suspendue, la position de l'ARS Grand Est sur le sujet n'est pas limpide. Et cela est sans doute dû au fait que ce montage ne dit pas tout du mouvement anti-masque. Il est tentant de les discréditer en bloc, les représenter comme un danger pour la santé publique, défiant vis-à-vis des institutions - mais cela ne les poussera pas à se mettre au masque.

Début septembre, la Fondation Jean Jaurès a publié une étude présentée comme une "Sociologie des militants anti-masques", essayant de donner des chiffres sur ce groupe - si tant est qu'il existe en tant que groupe. Sauf que, comme le souligne Baptiste Kotras, sociologue à l'INRAE, il s'agit d'un questionnaire autoadministré au sein de groupes Facebook anti-masques, sans contrôle de la représentativité de l'échantillon. L'étude propose donc des statistiques sur des personnes qui n'ont pas le même degré d'activisme, considérées d'office comme membre d'une communauté pour avoir cliqué sur "J'aime". Pas forcément des personnes qui descendront dans la rue contre le masque, ou qui incitent leurs voisins à ne pas en porter. Au final, c'est un coup de projecteur dans des médias à très grande audience sur des petits groupes antisystème, soit l'occasion parfaite pour ces derniers de se braquer en adoptant une position victimaire.

Bref, la communication institutionnelle contre le discours anti-masque ne doit pas mettre les anti-masques sur le devant de la scène, mais combattre la désinformation. Selon Viavoice, le grand public attend en priorité de la part des médias des solutions pour se protéger de la maladie, des conseils d'experts et du fact-checking.
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A propos Canévet et Associés est une agence de conseil stratégique en communication fondée en 2015, avec des bureaux à Paris et à Nantes. Nous auditons et conseillons la stratégie de communication des acteurs du secteur public et déployons leurs approches en relations presse, Web et réseaux sociaux.

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