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Avec le retour du confinement, vous prendrez bien une ordonnance de comédie signée HAHA ? Bon, vous pouvez tenter le nouveau Borat, même si on n'a pas vraiment été conquis. Vous aurez aussi plus de mal à voir Adieu les cons, sorti en salles juste avant qu'elles ferment, mais déjà vu par plus de 600 000 spectateurs. Par contre, on vous conseille le sketch show suisse Bon Ben Voilà, dispo sur YouTube ou la nouvelle série de France TV Slash, Derby Girl. Enfin, vous pouvez même aller revoir des vieux épisodes de Parks & Recreation, arrivés sur Salto, en attendant notre prochaine newsletter. Bonne lecture !

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Tout le monde ne parle que de ça

Photo Amazon Studios

BORAT : NOUVELLE MISSION FILMÉE
Durée : 1h36. Disponible depuis le 23 octobre sur Prime Video.

Y avait-il besoin de larguer Borat sur l'Amérique de Trump ? Pour Sacha Baron Cohen, la question ne semble pas se poser : c'est oui. Quatorze ans après, l'humoriste britannique a choisi de renfiler le mankini de son personnage de journaliste kazakh et moustachu, le renvoyant aux Etats-Unis pour une «nouvelle mission filmée». Le pitch : Borat doit offrir un singe en cadeau au vice-président américain Mike Pence pour améliorer les relations diplomatiques avec son pays d'origine. Seulement, voilà que s'incruste sa fille de quinze ans, Tutar (Maria Bakalova), sorte d'enfant sauvage se rêvant en nouvelle Melania Trump.

Borat, obligé de se déguiser puisqu'il est devenu une célébrité aux Etats-Unis, se frotte, comme dans le premier, au pire de l'Amérique : convention républicaine, clinique anti-avortement, rassemblement d'adorateurs d'armes à feu... Mais si Sacha Baron Cohen arrive à provoquer le rire en choquant par séquences (le bal des débutantes), on ne retrouve pas l'humanité du premier épisode : ce que Borat, premier du nom, réussissait, c'était sa dimension documentaire. En prenant le temps de laisser infuser l'idiotie des situations, tout le monde, autant le faux journaliste que les interviewés, marinait dans la stupidité.

Ici, excepté un confinement en compagnie de complotistes un peu paumés, Sacha Baron Cohen semble surtout, comme dans sa série Who is America ? l'an passé, vouloir afficher à tout prix les racistes comme des racistes et les demeurés comme des demeurés, en suivant, en plus, un fil narratif loin d'être passionnant. Laborieux donc, jusqu'à la séquence finale avec un Rudy Giulani la main dans le pantalon : effarante, certes, mais au moins également manipulatrice dans son montage. Finalement, il faut s'y résoudre : la mission était vouée à l'échec. Si ce n'est pour une des rares éclaircies de cette suite dispensable : la découverte de Maria Bakalova en intrépide sidekick.
 

Les meilleurs articles sur la comédie parus dernièrement

Réconciliation. «Very Nice !» Le Kazakhstan surfe sur la renommée de son concitoyen fictif Borat en utilisant la catchphrase comme slogan de campagne touristique. Un revirement total, analyse Libération, par rapport à la sortie du premier film en 2006, quand le pays d’Asie centrale avait peu goûté à l’image moyenâgeuse, raciste et misogyne renvoyée par le personnage.

Dix pour cent. La quatrième et dernière saison de Dix pour cent, actuellement en cours de diffusion sur France 2, a connu une gestation difficile entre départ de sa showrunneuse et réécriture à tout va, comme l'expose les Inrocks. On y retrouve notamment une Sandrine Kiberlain reconvertie en stand-uppeuse ringarde, qui raconte son expérience dans le Parisien.

Letterman. A voir absolument sur Netflix : l'interview de Dave Chappelle, chez lui dans l'Ohio, par David Letterman dans sa série d'entretiens Mon prochain invité. On y voit un Chappelle dévoiler un attachement émouvant à son village de Yellow Springs et revenir sur son départ du Chappelle's Show. Letterman, lui, raconte dans le New York Times être remonté sur la scène en plein air créée par Chappelle pour un court set de stand-up.

ClickHole. Dans Wired, retour sur l'histoire mouvementée de ClickHole : au départ rejeton de The Onion sponsorisé par une marque de viande séchée, le site, satire de l'internet clickbait, s'est émancipé dans un humour chelou pour devenir une référence au milieu des années 2010, avant de chuter avec tout l'écosystème des sites humoristiques. Aujourd'hui, il tente de se réinventer en indépendant.

Sattouf. A l'occasion de la sortie du cinquième tome de l'Arabe du future, Riad Sattouf revient dans le Monde sur sa passion pour Tintin et Le Secret de la licorne, qui a conditionné toute sa carrière de dessinateur.
 

Une comédie d'aujourd'hui ou d'hier, forcément actuelle

Photo Gaumont

ADIEU LES CONS
Durée : 1h27. En salles depuis le 21 octobre. Réalisé par Albert Dupontel.

Trois ans après Au revoir là-haut, Albert Dupontel revient avec une comédie noire autour de deux paumés en bout de course, une coiffeuse atteinte d'une maladie incurable (Virginie Efira) qui tente de retrouver son fils né sous X avec l'aide d'un informaticien suicidaire (Dupontel). Sous les tentatives de burlesque (reposant surtout sur des personnages handicapés) et d'humour noir mollement anticapitaliste (on pense étrangement à Fight Club sans le côté mascu), Adieu les cons, ses cadrages storyboardés et ses personnages stérotypés, est farci à la guimauve, surtout dans son dernier tiers. On retiendra quelques caméos rigolos, Terry Gilliam en YouTubeur chasse ou Michel Vuillermoz en psycho-criminologue habité.
 

L'humour, c'est surtout visuel

BON BEN VOILÀ
Diffusé depuis le 4 octobre sur la chaîne YouTube Couleur 3. 12 minutes.

Lancé depuis le début du mois d'octobre, cette websérie de sketchs nous vient de Suisse romande, plus précisément des humoristes de la station de radio Couleur 3. Surréaliste, trash, parodique voire poétique, l'humour de Bon Ben Voilà, entre les Nuls et le Saturday Night Live, joue de différentes nuances au fil des sketchs. Comme dans ce troisième épisode qui mêle jeux de mots douteux ou immersion dans le milieu compliqué de la publicité suisse.

Une série à voir en ce moment

Photo France TV Slash

DERBY GIRL
Durée : 10x22 mn. Disponible depuis le 20 octobre sur France TV Slash.

Enfant star promise à une carrière de haut niveau dans le patinage artistique, Lola Bouvier, 25 ans ressasse ses rêves brisés et son échec cuisant aux championnats du monde dix ans auparavant, sur fond de commentaires de Nelson Monfort. Dans son quotidien morose de banlieue pavillonnaire, elle se découvre pourtant une passion, le roller derby, et intègre une équipe, les Cannibal Licornes, bande de filles pas très douées mais bientôt transcendées par la rage de l’ancienne patineuse qui a une ambition : devenir la meilleure joueuse du monde.

Au-delà de l’intrigue sportive plutôt classique (on ne comprend d’ailleurs pas grand choses aux règles du roller derby, ce qui devient un running gag au fil des épisodes), Derby Girl dépeint l’ennui de jeunes femmes entre zones commerciales et lotissements grisâtres, tout en racontant le difficile passage à l’âge adulte d’une sportive à qui on a appris que les autres sont des adversaires à écraser. Au contact de ses coéquipières toutes un peu marginales, Lola (superbe interprétation par Chloé Jouannet) sort de sa carapace de sportive de haut niveau propre sur elle, s'émancipant en acceptant sa médiocrité. Poignant.
 

Le meilleur de l'humour en baladodiffusion

SERIELAND
Ep 10 : Les dessous de "La Flamme".
Dans ce podcast d'Europe 1, Camille Chamoux revient sur les coulisses du tournage de la série La Flamme, et tease une saison 2 avec, comme dans l'original Burning Love, une inversion des rôles et une «Bachelorette» pour quatorze prétendants : «La postulante est géniale. On ne doit pas dire qui j'imagine pour le moment, mais elle est géniale.»
Sorti le 8 octobre. Durée : 23 mn.

UN BON MOMENT
Avec Thomas VDB.
Kyan et Navo reçoivent l’humoriste Thomas VDB qui raconte notamment, avec son habituel flegme, comment il a aidé (sans trop faire grand chose) sa femme à accoucher dans leur salle de bains.
Sorti le 25 octobre. Durée : 1h11.

LE REVEIL CULTUREL
Lucky Luke chez les Ku-Klux-Klan.
Le scénariste JuL signe son troisième album de Lucky-Luke, Un Cow-boy dans le coton, où l’homme qui tire plus vite que son ombre découvre les terres du Sud et la ségrégation. Un hommage aux Noirs du Far-West, grands oubliés de l’œuvre de Morris, et un équilibre difficile entre album tout public et l'histoire sinistre du racisme en Amérique.
Sorti le 30 octobre. Durée : 22 mn.
 
ET POUR FINIR...

Il y a quatre ans, Donald Trump était élu président des Etats-Unis. Le magazine Vulture s’inquiétait de ce que cela signifiait pour la société américaine et se réfugiait dans Parks and Recreation pour trouver des réponses. A l’heure de nouvelles élections, et, autre événement, de la disponibilité de la série chez nous sur la plateforme Salto, redécouvrons donc ce Top 10 des épisodes qui dépeignent une Amérique inclusive «où des gens d’opinions et d’intérêts divergents travaillent ensemble».
 
HAHA
Une newsletter rédigée par Adrien Franque et Clément Mathis
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Illustration : Pierre Thyss

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