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La lettre du 

Centre d'études en sciences sociales du religieux (CéSor)

Novembre 2020

Dernière heure

 
Les décisions gouvernementales de ce jeudi 28 octobre vont à nouveau créer des conditions très difficiles pour la poursuite de nos activités. Nous nous attacherons cependant à maintenir en ligne tout ce que nous avions programmé pour ces prochaines semaines, aussi bien pour les séminaires ordinaires de nos collègues que pour l'ensemble des manifestations prévues au CéSor. Nous nous attacherons également, dans la mesure du possible, à maintenir une présence dans nos bureaux. Nous vous invitons pour toutes questions à prendre contact avec nous par l'adresse cesor@ehess.fr

Le CéSor en publications

 

 

Collection : « Dossiers byzantins » no 18/1

 

Charis Messis

Le corpus nomocanonique oriental et ses scholiastes du XIIe siècle.  
Les commentaires sur le concile in trullo (691-692)

En collaboration avec le Labex ResMed Religions et sociétés en Méditerranée

Charis Messis, Le corpus nomocanonique oriental et ses scholiastes du XIIesiècle. Les commentaires sur le concile in Trullo (691-692), Paris 2020, EHESS-CéSor, 576p.
Cet ouvrage examine la manière selon laquelle les canons du concile in Trullo (VIIsiècle) sont interprétés par les scholiastes du XIIsiècle, Alexis Aristénos, Jean Zonaras et Théodore Balsamon. Dans l’introduction, le livre présente la deuxième moitié du XIIe siècle, ainsi que les enjeux les plus importants dans les rapports entre l’État et l’Église. Il expose les maigres renseignements biographiques sur les trois scholiastes ainsi que les connaissances que nous avons sur la formation et l’évolution des nomocanons depuis l’époque de leur apparition au VIe jusqu’à leur cristallisation au XIIsiècle. L’introduction s’achève avec la présentation sommaire du concile in Trullo et de ses thématiques les plus importantes. Après cette introduction suivent la présentation du texte des canons et des commentaires, leur traduction en français, qui est la première traduction, en ce qui concerne les commentaires, en langue moderne, et des notes philologiques, littéraires et historiques sur le texte, la traduction et la manière selon laquelle les scholiastes ont compris le canon et l’ont interprété dans le contexte du XIIesiècle.

Langues : grec médiéval - français
Diffusion : www.deboccard.com

 

Les Villes sacrées.
Reliques et espaces urbains à l’époque moderne

Nicolas Guyard

Depuis le début du XVIe siècle jusqu’au milieu du XVIIe siècle, les reliques jouent un rôle fondamental dans les sociétés urbaines du Royaume de France. Jusqu’au début du XVIIIe siècle, les reliques sont l’objet d’importants échanges, dynamisant la densité sacrale des espaces urbains. Puis, peu à peu, la banalisation matérielle, les critiques des érudits et philosophes transforment l’appréhension des corps saints. D’objets patrimonialisés garants d’une protection divine sur la cité, ils deviennent les emblèmes d’une communauté de croyants de plus en plus réduite. Les reliques traduisent ainsi l’évolution des sociétés urbaines à l’époque moderne : de la communauté à la société.

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Revue Mythologie

 

Iran Ancien
Un monde de religion



Le dernier numéro de Mythologie(s) Magazine est consacré à l’Iran ancien : un monde de religions. Ce numéro met en valeur la grande diversité religieuse qui caractérise cette civilisation plurimillénaire. Deux chercheuses associées du CéSor contribuent à ce numéro. Claudine Gauthier y étudie dans deux articles la caractérisation de l’homme primordial des sources zoroastriennes, très éloignée des conceptions judéo-chrétiennes d’un péché originel ; dans un troisième article, elle analyse l’origine iranienne du thème de la naissance virginale du héros eschatologique. Céline Redard, quant à elle, met  en évidence dans ce numéro la structuration et les indications rituelles de la cérémonie Yasna, rituel liturgique vieux d’au moins 3 millénaires et qui est toujours pratiqué par diverses communautés zoroastriennes dans le monde contemporain.
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Le vodou, le prêtre et l'ethnologue

Retour sur la polémique Joseph Foisset / Jacques Roumain
(Haïti, 1942) 

Lewis Ampidu Clorméus

En 1860, un concordat est signé entre le Saint-Siège et l’État haïtien. Dès lors, le clergé catholique entame en Haïti une lutte sans merci contre le vodou, une religion populaire considérée comme une superstition, tant par le législateur haïtien que par l’Église catholique. Cette dernière va ainsi y mener trois « campagnes antisuperstitieuses » (1896-1900, 1911-1912 et 1939-1942). La dernière – communément appelée    « campagne de la renonce » – est lancée alors que triomphe l’indigénisme dans la littérature et les arts, et que la législation contre les pratiques dites superstitieuses s’est renforcée en 1935. Cette croisade divise le pays au point que le gouvernement y met brusquement fin.

C’est dans ce contexte qu’une polémique éclate entre l’intellectuel marxiste haïtien Jacques Roumain, directeur du Bureau d’Ethnologie d’Haïti, et le spiritain Joseph Foisset, né en Alsace, qui s’est fait connaître par ses écrits tranchants contre l’école durkheimienne d’ethnologie et le marxisme. Les échanges sont très suivis et abordent différentes questions religieuses. Or, quelques décennies plus tard, bien que cette polémique soit restée célèbre, seuls les écrits de Roumain bénéficient d’une certaine médiatisation. Aucun ouvrage ne reprend ni n’analyse l’intégralité des échanges entre les deux intellectuels. Nourri d’abondantes citations, le présent travail se propose de resituer le cadre sociohistorique de cette polémique et d’en déterminer les enjeux.

Lewis Ampidu Clorméus est docteur en sociologie. Enseignant à l’Université d’État d’Haïti (UEH), il est aussi, notamment, chercheur associé au Centre d’études en sciences sociales du religieux (CéSor) de l’EHESS. Il s’intéresse surtout aux relations entre l’État et les religions en Haïti, à la gestion du patrimoine culturel et à l’histoire intellectuelle. Parmi ses plus récentes publications : Le Vodou haïtien. Entre mythes et constructions savantes (Riveneuve Éd., Paris, 2015) et Duverneau Trouillot et le vodou. Réflexions d’un intellectuel haïtien du XIXe siècle (Éd. du CIDIHCA, Québec, 2016).

Focus

 

Des ateliers de formation pour la conservation d'archives éthiopiennes

 

Atelier de formation en conservation préventive des archives, Institut d'études éthiopiennes, Université d'Addis Abeba, 23 octobre 2019. Photo : Éloi Ficquet
 
Depuis 2016, l’EHESS s’est engagée dans un partenariat avec l’Administration des palais nationaux d’Éthiopie, portant sur un programme de préservation des archives de l’époque impériale, remontant à la fin du XIXe siècle et retraçant les réformes successives qui ont formé l’administration de l’État contemporain. Ce programme, coordonné par Éloi Ficquet (CéSor), a obtenu successivement le soutien de PSL Université, du Campus Condorcet et du ministère de l’Europe et des Affaires étrangères pour l’organisation de chantiers-école de traitement de fonds d’archives, avec la participation de l’École nationale des Chartes, de l’Institut national du patrimoine et du Centre français des études éthiopiennes d’Addis Abeba. Depuis octobre 2016, ces ateliers de formation ont accueilli plusieurs organismes éthiopiens détenteurs de fonds d’archive dont l’ouverture à la recherche est restée encore très limitée en raison du manque de reconnaissance des spécificités professionnelles du métier d’archiviste, des cadres règlementaires et des moyens pratiques que sa réalisation implique.
Une impulsion importante est donnée à ce programme en août 2018, par une rencontre entre des officiels Éthiopiens et des institutions françaises de la culture, du patrimoine et de l’enseignement supérieur, à laquelle l’EHESS est associée, établissant le cadre de programmes de coopération de grande ampleur, qui seront décidés et officialisés dans les visites bilatérales réciproques entre le chef du gouvernement éthiopien et le Président de la République française en octobre 2018 et mars 2019.
Sur la base de ces engagements, l’Agence française de développement lance début 2019 les études de préfiguration de la rénovation du palais national d’Éthiopie, érigé en 1955 par le Roi des rois Hayle Sellassié pour la célébration du jubilé des vingt-cinq ans de son règne, et qu’il occupa jusqu’à sa destitution en 1974. Dans le même temps, un programme FSPI (fonds de solidarité pour les projets innovants) d’appui à la valorisation du patrimoine éthiopien est mis en œuvre par l’Ambassade de France en Éthiopie. Ce programme soutient la poursuite d’ateliers de formation sur les pratiques de l’archive. L’atelier organisé à l’Université Addis Abeba, en octobre 2019, a rencontré un grand succès auprès d’un grand nombre de partenaires. Cependant la pandémie de Covid-19 ainsi que des tensions politiques exacerbées ont mis en suspens ce programme. Pour répondre à cette situation, un nouveau projet associant l’EHESS et l’Ambassade de France en Éthiopie prévoit l’organisation de deux ateliers de formation qui se tiendront en Éthiopie au cours du premier semestre 2021, dans la mesure où les conditions de sécurité sanitaire et les possibilités de voyager le permettent. Ces ateliers donneront lieu, dans la mesure du possible, à des captations filmiques, conçues et réalisées en partenariat avec la direction de l’image et du son de l’EHESS, dans l’objectif de produire une archive visuelle de ces formations. Au cas où les difficultés persistent, la production de films documentaires pédagogiques pourrait être réorientée sur des fonds d’archives en France, questionnés par des experts éthiopiens, afin de maintenir une dynamique d’échange et de transmission de savoirs normatifs et pratiques.

Éloi Ficquet

L'événement du mois

 

 

Le CéSor, parce qu’il est un centre interdisciplinaire, est particulièrement sensible à la difficulté de faire travailler ensemble des chercheur.es de disciplines plurielles, et dont les recherches portent sur des aires culturelles, des époques et des thématiques extrêmement diversifiées. C’est pour pallier à cette difficulté qu’ont été créés les dominos du CéSor. Il s’agit d’un jeu sérieux délibérément contraignant. Les parties sont thématiques et chaque domino est conçu par le joueur qui place sur une face un élément multimédia (ex. une ressource visuelle ou audio) ainsi qu’une légende sous forme de mots-clés et sur l’autre, une série d’éléments d’interprétation des ressources choisies. Chaque domino doit impérativement être lié par une série de mots-clés à celui d’un autre joueur, enrichissant l’ensemble des contributions par ricochet et créant un réseau de navigation qui reste accessible à la fin de la partie. Chaque partie jouée nécessite un investissement limité mais inventif des joueurs et revêt une dimension ludique. C’est un outil de médiation comportant des dimensions d’échange, d’expression et de maïeutique.
Nous avons choisi, pour cette première partie de Dominos le thème de « L’inscription ». Cette séance de restitution sera d’abord l’occasion d’expliquer le fonctionnement de ce jeu numérique et de faire un retour sur les étapes de sa mise en place. Les maîtresses et le maître du jeu livreront ensuite les résultats obtenus. Deux invités proposeront enfin leur propre lecture de la partie. La séance se terminera par une discussion avec le public.
 

Inscription religieuse / croyante

 
Le thème retenu pour cette première partie de Dominos est celui de l’« inscription religieuse/croyante », en portant une attention particulière aux multiples dimensions de sa fabrique, de ses supports et de ses modes de circulation. Ce questionnement s’inscrit dans une double approche. Il s’agira d’une part de penser la place de l’inscription en tant que résultat d’un acte d’écriture au sein des pratiques religieuses. Comment transcrire une parole divine, la faire entendre ou matérialiser la présence même d’un dieu par le biais d’un support écrit tridimensionnel (soit-il une lettre, un texte un livre ou une vidéo) ou encore par un support oral ? Quelles sont les formes mobilisées pour donner corps à un message religieux pour le rendre audible, visible, pour l’exposer, le mémoriser et le transmettre ? Comment saisir les rapports entre l’inscription en tant qu’objet et l’espace social qui la rend possible ? Il s’agira d’autre part de s’interroger sur l’« inscription religieuse/croyante » dans un sens plus vaste, comprenant en particulier les formes d’inscription qui ont émergé dans le sillage des nouveaux média, et qui, se juxtaposant aux canaux de la transmission écrite traditionnelle, impliquent des ritualisations et des croyances nouvelles. Dans tous les cas, on accordera une attention particulière aux supports matériels de la transmission – qu’ils soient gravés, imprimés, audiovisuels ou digitaux –, aux acteurs qui les façonnent ainsi qu’aux communautés qu’ils interpellent et aux espaces dans lesquels ils s’ancrent de manière permanente ou provisoire.



Lien de la visioconférence

Gestionnaires : 
Éloi Ficquet (EHESS/CéSor),
Pierre Antoine Fabre (EHESS/CéSor), 
Nathalie Luca (EHESS/CéSor)

Secrétaire de rédaction 
Élodie Paccaud (EHESS/CéSor)
 
Maîtresses et maître du jeu de la partie « Inscription religieuse / croyante » : 
Cécile Boëx (EHESS/CéSor) 
Cécile Guillaume-Pey (CNRS/CEIAS) 
Filippo Ronconi (EHESS/CéSor)
 
Discutants :
Béatrice Fraenkel (EHESS/ Centre Maurice Halbwachs)
Christian Jacob (EHESS/ANHIMA)
 
Programme
10h00 – 10h10 – Présentation du jeu et de ses attendus
Nathalie Luca 
 
10h10 – 10h40 – Restitution de la partie par les maîtresses et le maître du jeu
Cécile Boëx, Cécile Guillaume-Pey, Filippo Ronconi 
 
10h40 – 11h40 - Commentaires
Commentaires par Béatrice Fraenkel 
Commentaires par Christian Jacob 

11h40 – 12h00
Discussions avec la salle 
 

Les débats du CéSor en ligne

Autour de l'ouvrage :

 

La sociologie
des religions

Une communauté de savoir

 

Pierre Lassave

 

Mardi 17 novembre 2020

14h - 16h

Discutants : 
Sébastien Tank-Storper
(CNRS-CéSor)

Yannick Fer
(CNRS-Centre Maurice Halbwachs) 

Lien de la visioconférence 

Recommandations à lire avant de se connecter

En savoir plus sur l'ouvrage

Ouvrage paru aux Editions de l'EHESS


Les débats sont organisés par : Sepideh Parsapajouh, Stéphane Ancel, Emir Mahieddin et Stéphane Eloy 

Soutenances
 

  • Salim Dermarkar

Arméniens et Catholiques, de l'émancipation au schisme.

Une identité contrariée au temps de l'éveil des nationalités (1809-1888)

 

13 Novembre 2020 en Visioconférence


Jury :  
Directeur de Thèse : Bernard Heyberger, Directeur d'études, CéSor, EHESS
Rapporteurs : Catherine Mayeur, Professeur, Sorbonne Université et Raymond Kevorkian, Directeur de recherche, IFG, Paris 8

Philippe Boutry, Directeur d'études, EHESS; Professeur, Université Paris 1
Claire Mouradian, Directrice de recherche, CERCEC, EHESS
Frédéric Gugelot, Professeur, Université de Reims

Résumé : 

Peut-on être à la fois Arménien, membre d’un Millet ottoman et catholique ? Cette question est sous-jacente aux multiples conflits qui ont émaillé l’histoire de cette communauté au cours du XIXe siècle. L’émancipation des Arméniens catholiques de la tutelle des Arméniens Apostoliques a donné lieu à un dédoublement de juridiction, avec la création d’un « Katolik Milleti » et d’un archevêché primatial rattaché directement à Rome et indépendant du Patriarcat Arménien catholique de Cilicie. Les Arméniens catholiques de l’empire ottoman, soucieux de réunion avec les Arméniens apostoliques, se sont partagés entre partisans de l’alignement sur la discipline latine et partisans du maintien des usages de l’Église Arménienne et d’une autonomie relative de leur institution patriarcale. Ces divisions ont connu deux moments de tensions extrêmes, entre 1847 et 1853, autour de la condamnation de la société Hamazkeyats (La Nation Unanime), symptomatique du Réveil culturel arménien initié par les mekhitaristes de Venise, et entre 1867 et 1888, avec la formation d’un schisme et d’une Église Arménienne catholique orientale à laquelle l’Ordre des moines antonins arméniens a largement contribué. Les deux séries de conflits sont marquées par la personnalité et le rôle controversé de Mgr Antoine Hassoun, archevêque-primat de Constantinople puis Patriarche des Arméniens catholiques, et par l’intervention de notables laïcs influents. Ce travail rend compte de l’étroite connexion entre ces évènements et ceux qui secouent l’Église romaine en Europe au temps du Printemps des Peuples, dans ses rapports avec les Puissances catholiques, avec le catholicisme libéral, et avec différents courants gallicans, et qui ont contribué au développement du catholicisme intransigeant. Les ambigüités et les limites des Réformes entreprises par l’Empire ottoman sont mises en relief au cours de la révolte de Zeytoun de 1862, qui témoigne des résistances à la disparition d’un ordre local ancien, du rôle des missions franciscaines et des espoirs d’intervention de la France en vue d’un statut d’autonomie analogue a celui qui venait d’être accordé au Liban. Par la lettre apostolique Reversurus, Pie IX tente d’imposer une modification majeure de la discipline de l’Église Arménienne catholique en vue de l’aligner sur la discipline latine. La résistance à cette décision est à l’origine du schisme, qui se manifeste pendant le concile Vatican I, alors qu’une alliance se noue entre les évêques arméniens proches des dissidents et les évêques de la minorité hostile à l’infaillibilité. Le caractère spécifique du régime des Millets dans l’Empire ottoman provoque l’hostilité de la Porte au Reversurus, accusé de porter atteinte aux droits du Sultan. Cette hostilité combinée à une forte opposition d’une partie de la communauté au patriarche Hassoun, provoque un long schisme interne. À la jonction des trois puissants leviers qui travaillent la communauté, le levier ethno-culturel, le levier politique interne et externe à l’Empire ottoman, et le levier religieux, une reconstruction difficile de l’identité des Arméniens catholiques va se mettre en place au terme d'un long schisme, en attendant que les évolutions de l’ecclésiologie produites à partir de Vatican II ne viennent confirmer les intuitions des Arméniens attachés au maintien de la discipline de leur Église.
 

  • Pauline Monteiro

Une umbanda Self-Help et un imaginaire transculturel :
« développer ses entités » dans un contexte néolibéral 

 

Le 25 novembre 2020 à 14h via BigBlueButton : 

https://webinaire.ehess.fr/b/cap-u22-vz9

Jury :
Directrice de thèse : Stefania Capone, Directrice de Recherche 
Rapporteurs :  Irène Becci - Professeur titulaire Université de Lausanne (ISSR) et Christophe Pons - Directeur de Recherche CNRS

Pierre-Antoine Fabre, Directeur d'Etudes EHESS
Paul Christopher Johnson, Professeur titulaire Université Michigan
Nathalie Luca, Directrice de Recherche CNRS (présidente du jury)

Résumé :
Au travers d’une ethnographie effectuée au sein des succursales d’Europe centrale du groupe d’umbanda multinational Temple Guaracy, cette thèse propose une réflexion sur le rôle des traducteurs culturels New Age et Self-Help dans le processus de transnationalisation des religions afro-brésiliennes et leurs implications dans un cadre économique et culturel néolibéral. L’observation des relations entre les médiums et leurs entités a permis de saisir la portée d’une recherche d’authenticité et d’une ego-consommation qui s’étend au-delà du groupe Guaracy. En effet, le « développement » des entités et les formes d’ego-consommation que cela induit se retrouvent dans leur consommation quotidienne (le style de vie) et sur les réseaux sociaux avec la mise en scène d’un « moi romantisé ». Cela interroge inévitablement la place de la transnationalisation de l’umbanda guaracyenne dans un contexte public et dans une économie globale, décloisonnant ces pratiques de la simple quête spirituelle individuelle. Plus largement, c’est le rôle d’un imaginaire transculturel - un imaginaire constitué de symboles resémantisés et/ou traduits issus d’une culture autre que celle des consommateurs - qui est questionné ici. En effet, cette notion offre la possibilité de saisir à la fois la manière dont les resémantisations culturelles sont incorporées par les membres pratiquants, mais aussi (et surtout) la manière dont ceux-ci s’investissent - économiquement et émotionnellement - dans le « développement de leurs entités ». Car consommer un imaginaire implique de consommer les émotions qui lui sont liées. Cela peut faire l’objet d’un apprentissage, ce qui est le cas pour ce terrain de recherche, ou d’une conversion (avec un changement total de style de vie). L’apprentissage des émotions, ici, sous-entend le fait d’apprendre à les saisir et à les maîtriser
(« développer et maîtriser ses entités  »). Ce « développement médiumnique » n’est pas sans faire écho aux injonctions faites par une idéologie d’auto-gouvernement néolibérale. Ainsi, en se faisant initier au Temple Guaracy, les médiums vont pouvoir augmenter leur capital émotionnel, une soft skill fondamentale sur le marché du travail et au sein des relations interpersonnelles. Cette dernière observation permet d’entériner la pratique de cet umbanda transnationalisée dans le champ des pratiques de développement personnel.

Une Arrivée au CéSor

 

Doctorant sous contrat doctoral

 

Mohamed Belhadj 

 

« Hospitalité et cosmopolitisme : une ethnographie du phénomène “Muslim Friendly” dans le Japon contemporain »

 

Après une double licence de japonais et de commerce international à l’Inalco, j’ai intégré la mention Études asiatiques de l’EHESS pour mon Master et dans un souci de continuité, j’ai opté pour la nouvelle formation doctorale Terrains, textes, interdisciplinarité (2TI). Ma motivation première était de poursuivre cette démarche pluridisciplinaire engagée au cours de mon parcours universitaire en me formant à l’anthropologie, à la sociologie, et aux sciences sociales du religieux afin de mieux saisir plusieurs phénomènes en lien avec l’islam observés au cours de précédents séjours linguistiques au Japon.

Dans la poursuite des résultats du mémoire de Master, la recherche doctorale que je vais mener, en co-direction avec Emma Aubin-Boltanski (CéSor) et Marie-Paule Hille (Cecmc), portera sur les communautés musulmanes installées au Japon et sur plusieurs entreprises et institutions japonaises. Ces dernières ont la particularité d’être chargées de confectionner des produits ou de proposer des activités tournées vers les besoins du musulman : entre autres des tapis de prière, de l’alimentation halal et l'organisation du pèlerinage à la Mecque. Ces groupes seront étudiés à travers le prisme des nouvelles politiques d’hospitalité appelées « Muslim Friendly » mises en place par le gouvernement nippon après 2013 en faveur des touristes et étudiants de confession musulmane. Je m’attacherai avant tout à décrire le rôle déterminant de ces politiques d’accueil dans les transformations observées dans certaines municipalités japonaises et soulignerai également les manques importants avant leur apparition (principalement dans les domaines de l’alimentation et du textile) pour les diasporas de cette confession installées depuis plus de trente ans sur le territoire national.

Le CéSor dans les médias

 

Rita Hermon-Belot

France 24After teacher’s murder, a hunt for appeasers who ‘disarmed’ French secularism

Caroline Callard

Mondes SociauxFaire l’histoire avec les fantômes

Save the date !
 

  • Journée de rentrée du CéSor 2020-2021 en ligne

Jeudi 5 novembre 2020 - 10h00 à 12h30 puis de 14h00 à 16h00
 
  • WEBINAR : L’islam en ligne

    Diversité des acteurs, des formes d’autorité et de légitimité

Vendredi 27 novembre 2020
Dans le cadre du projet de recherche Musulweb, financé par le Bureau Central des Cultes et coordonné par A.S Lamine, H. Karimi et S. Zegnani.
Plus d'informations

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recherche nord  


​CéSor ​- Centre d’études en sciences sociales du religieux  UMR8216 EHESS-CNRS

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CéSor · 14, cours des Humanités · Aubervilliers cedex 93322 · France

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