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SCOTCH & PENICILLIN
 3 jours à Paris (première partie) 
"Tu te souviens de jours anciens et tu pleures..." chantait Gainsbourg.
Je me souviens justement de cet été, cette parenthèse heureuse où nous badinions, masqués mais insouciants (parfois en slip de bain)...

Voici le récit de 3 jours où, comme de bons provinciaux, nous sommes montés, en famille, à la capitale de la France. Nous avons profité du fait qu’il y ait moins de touristes pour faire des trucs de touristes. Sans gêne.
Quoi de mieux que le train pour aller à PARIS ? En 2h15 (après moultes observations de biches et de chevreuils (je ne fais pas trop la différence) dans les champs matinaux) nous voilà tous frais débarquant à la gare Montparnasse de PARIS. Direction le cimetière du même nom pour chopper de la star décédée. Les vraies stars du cimetière sont Gainsbourg et Chirac (presque voisins).
Je peux difficilement expliciter l’émotion que procure le fait de se trouver face à la tombe d’une personnalité (Il y a bien des gens qui payent pour visiter le Panthéon) mais je peux affirmer avoir été touché de trouver celle de Maurice Pialat (non loin de celle de Jean Giraud, rien à voir). Je pensais trouver Truffaut mais il est à Montmartre, par contre il y avait la tombe d’Henri Langlois.
J’ai aussi pu voir celles de Delphine Seyrig et Simone de Beauvoir (toutes deux couvertes de traces de baisers au rouge à lèvre). Je n’ai pas trouvé Jacques Demy et Beaudelaire. J’ai zappé Marguerite Duras, Maupassant et Man Ray. Je suis tombé par hasard sur Mireille Darc, Samuel Beckett, Eugène Ionesco et Stéphane Grappelli.
J’ai découvert Henri de France, inventeur de la TV couleur SECAM, via sa tombe recouverte de fleurs multicolores.
Mais la plus grande curiosité du cimetière se trouve dans le 6e carré, non loin de César et Pierre Restany : une tombe bricolée façon véranda. Des plaques de PVC et des montants profilés en aluminium forment un plafond et abritent un escalier, fermé par une porte, qui descend dans ce qui semble être un caveau, le tout entouré d’une rambarde en planches de bois clouées. Titillé par cette construction “maison” j’ai très bêtement frappé à la porte. Quelques secondes plus tard un homme plutôt élégant, tout de blanc vêtu mais furieux en est sorti en criant “Non mais c’est quoi ce bordel ! On est dans un cimetière quand-même !” Mort de honte je me suis éloigné en m’excusant (Il est vrai que nous n’étions pas très discrets).
Un peu plus loin, j’ai demandé à une employée du cimetière si elle savait à qui appartenait cette tombe. “C’est une personne célèbre mais qui ne veut pas que l’on sache qui c’est…” Voilà qui active encore plus ma curiosité… Si vous avez des infos, je suis preneur.

En sortant du cimetière nous avons pris la rue Campagne-Première où il y a 1°) un très bel immeuble à la façade art-déco, 2°) l'hôtel Istria qui a accueilli (je cite) “Picabia, Duchamp, Man Ray, Kiki de Montparnasse, Satie, Rilke, Tzara, Maïakovski ou le couple vedette des lieux Elsa Triolet et Louis Aragon”, et 3°) la dernière adresse d’Yves Klein.
Dans la brasserie Le Gymnase (en face des “Fondus de la raclette”), j’ai mangé une purée-saucisse comme un bon parisien.
Nous avons ensuite traversé le jardin du Luxembourg et regardé les petits bateaux à voile sur le plan d’eau (comme de bons parisiens).

J’ouvre une parenthèse : de bonnes chaussures c’est important lorsque l’on sait que l’on va beaucoup marcher. J’ai eu la très riche idée de mettre des semelles de chaussures de running dans mes bêtes tennis de ville. J’étais dedans comme dans des chaussons et ça, c’est bien. (fin de la parenthèse).

Dans le coin de Saint-Germain-Des-Près nous repérons Kodawari Ramen, un resto japonais conseillé par Adèle. Il y a une longue file de personnes qui attendent de pouvoir déjeuner. Si on veut une place il faudra arriver dès l’ouverture.
Direction le Centre Pompidou pour visiter l’expo Christo. Je pensais que c’était une rétrospective mais en fait c’était uniquement des œuvres créées à et pour Paris. L’expo vaut surtout pour toute la documentation sur les coulisses de l’emballage du pont neuf : les tractations politiques (ça clopait dur dans les bureaux à cette époque) et les dossiers techniques où le moindre pli est calculé, chaque nœud répertorié.
On en profite ensuite pour saouler les enfants en allant voir les collections permanentes. Le Jardin d’Hiver de Dubuffet a quand même beaucoup de succès. Pour ma part je suis excité comme un gamin dans la salle des minimalistes conceptuels américains.
Je fais mon habituel tour à la librairie du centre mais, pour une fois, je n’achète rien (je repère quand même un très beau Chris Burden
Ensuite on traîne aux halles comme de bons parisiens. J’achète des slips à Muji. Je fais ensuite un rapide crochet à la librairie Parallèle où j’avais acheté le premier numéro de Plus jamais malade en auto n°1 de Philippe Dumez il y a fort longtemps (c’était 10 francs).

Nous prenons la ligne 1 jusqu’à Saint-Mandé. Notre hôtel se trouve porte de Vincennes et sur le chemin j’ai la sensation de reconnaître un endroit : le trottoir, le parking, le pont me semblent familiers... juste au moment où je vois l’enseigne de l’Hyper Casher. J’ai tellement vu ce lieu à la télé que c’est comme si j’étais déjà venu.
On se pose donc à l’hôtel rempli de familles allemandes de retour de Disneyland.

Un peu plus tard, on ressort pour dîner. On essaye de trouver un resto ouvert (COVID + mois d’août = pas facile). On finit par trouver un restaurant à sushi tout à fait correct.
En rentrant, on constate qu’il y a quand même beaucoup de dames aux vêtements très courts dans la contre-allée qui mène à l’hôtel.
On se couche pour être en forme car demain une autre journée nous attend dans la ville lumière, capitale de la France.
(La suite dans un prochaine infolettre)
Je vous avais parlé dans une précédente lettre de QUI VA BIEN, un projet en cours. Sachez qu'il avance très lentement mais il avance (le confinement a au moins ça de bon). Après différents essais infructueux, j'ai opté pour Illustrator pour remplacer toutes les photos d'œuvres d'artistes par des dessins. Voilà un coloriage qui pourra occuper les gosses quelques minutes :
 Didier Courbot  
Dans ma bibliothèque j’ai retrouvé une monographie de Didier Courbot, achetée (certainement à la librairie du centre Pompidou) au début des années 2000. En feuilletant le livre, je suis tombé sur une feuille pliée en deux. Il s’agissait d’une impression sur papier fax incluse dans l’édition. En vingt années, la chimie a fait son travail et le papier est maintenant quasi immaculé.
Ce n’est que grâce à la technologie la plus avancée (un scanner de base et beaucoup de contraste) que j’ai pu retrouver la mémoire de cette œuvre éphémère. Je la partage maintenant avec vous :
 
I was dreaming about you last night, but I don't remeber what. Do you know why you came to visit me in my dreams ?

Dans le livre, il y a également une liste de morceaux qui accompagnaient la vidéo d’une installation. Grâce à la technologie la plus avancée (Spotify), je la partage maintenant avec vous : 
 ♫ Didier Courbot : Voyage avec quelques-uns de mes amis.

Dans son livre, il réparait les bancs publics avec du bois de palette et arrosait les mauvaises herbes des trottoirs. Il semblerait que Didier Courbot soit maintenant devenu architecte paysagiste.
 Au fait...  
Merci de m'avoir éclairé sur le truc avec Les Lacs du Connemara de Sardou.
1°) Il semblerait que cette chanson soit devenue un exutoire marquant les fins de soirées alcoolisées.
2°) Reprise par les Kids United, elle est a pourri les têtes de notre belle jeunesse.
L'histoire de la composition de cette crotte est tout de même plutôt cocasse :
La chanson a été écrite et composée à Saint-Georges-Motel (Eure, France), dans la propriété de Michel Sardou. Ayant souffert de la chaleur à la suite d'un long voyage, le synthétiseur Sequential Prophet 10 de Jacques Revaux donnait un son proche d'une cornemuse, ce qui donna l'idée à Michel Sardou d'écrire une chanson écossaise. Comme ni lui, ni Pierre Delanoë ne connaissaient l'Écosse, Delanoë partit chercher de la documentation, ne trouva rien sur l'Écosse, mais revint avec un prospectus touristique sur l'Irlande et les lacs de Connemara, que Michel Sardou n'avait jamais visités.
 Un petit poème  
"Le gros chien triste"

Il est allongé sur la route avec son regard triste.

Quel que soit le temps qu’il fait.

J’aimerai bien aller lui parler,

Ou même le caresser,

Enfoncer mes doigts dans son épaisse fourrure.

Mais, c’est certain, il va broyer ma tête dans son énorme mâchoire.

Enfoncer ses canines de berger allemand dans mes tempes.

En bavant,

Et grognant.
 Et quelques liens pour finir  
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Dédié à Ken Spears, créateur de Scooby Doo.

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